Élections législatives slovaques de 2010

Élections législatives slovaques de 2010
150 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 76 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 362 369
Votants 2 556 779
58,83 % en augmentation 4,2
Votes exprimés 2 529 385
Blancs et nuls 27 394
SMER-SD – Robert Fico
Voix 880 111
34,79 %
en augmentation 5,7
Sièges obtenus 62 en augmentation 12
SDKÚ-DS – Iveta Radičová
Voix 390 042
15,42 %
en diminution 2,9
Sièges obtenus 28 en diminution 3
SaS – Richard Sulík
Voix 307 287
12,14 %
Sièges obtenus 22 en augmentation 22
KDH – Ján Figeľ
Voix 215 755
8,52 %
en augmentation 0,2
Sièges obtenus 15 en augmentation 1
MOST-HÍD – Béla Bugár
Voix 205 538
8,12 %
Sièges obtenus 14 en augmentation 14
SNS – Ján Slota
Voix 128 490
5,07 %
en diminution 6,6
Sièges obtenus 9 en diminution 11
Représentation de l'assemblée
Diagramme
Président du gouvernement
Sortant Élu
Robert Fico
SMER-SD
Iveta Radičová
SDKÚ-DS

Les élections législatives slovaques de 2010 se sont tenues le , au terme prévu de la quatrième législature. Elles avaient pour but d'élire les 150 députés du Conseil national de la République slovaque.

Le scrutin a vu l'arrivée en première position du parti SMER-SD du président du gouvernement sortant Robert Fico, la victoire des partis d'opposition de centre droit dans leur ensemble et la défaite des nationalistes.

Contexte modifier

Les élections avaient été convoquées le par le président du Conseil national. Depuis quatre ans, la Slovaquie était gouvernée par une coalition rouge-brune associant sous la direction de Robert Fico son parti d'orientation social-démocrate SMER-SD et ses alliés le Parti national slovaque (SNS) et le Parti populaire - Mouvement pour une Slovaquie démocratique (ĽS-HZDS).

Principaux partis et candidats modifier

Parti Chef de file Résultat en 2006
SMER – social-démocratie
SMER - sociálna demokracia
Robert Fico
Président du gouvernement sortant
29,14 % 50
Union démocratique et chrétienne slovaque - Parti démocrate
Slovenská Demokratická a Krestanská Únia-Demokratická Strana
Iveta Radičová 18,35 % 31
Parti national slovaque
Slovenská národná strana
Ján Slota 11,73 % 20
Parti de la coalition hongroise
Strana maďarskej koalície – Magyar Koalíció Pártja
Pál Csáky 11,68 % 20
Parti populaire - Mouvement pour une Slovaquie démocratique
Ľudová strana-Hnutie za demokratické Slovensko
Vladimír Mečiar 8,79 % 15
Mouvement chrétien-démocrate
Kresťanskodemokratické hnutie
Ján Figeľ 8,31 % 14
Liberté et solidarité
Sloboda a Solidarita
Richard Sulík N/A N/A
Most–Híd Béla Bugár N/A N/A

Campagne modifier

Robert Fico, chef du gouvernement slovaque sortant.

La campagne s'est axée au début sur l'économie et l'emploi, alors que le pays a connu en 2009 une importante récession après avoir eu en 2007 la plus forte croissances de l'Union européenne, le PIB ayant augmenté de 10,4 % cette année-là[1]. Le président du gouvernement Robert Fico a défendu son bilan, en particulier l'adhésion à l'euro, le renforcement de la protection sociale et l'abrogation de certaines mesures prise par le centre droit entre 1998 et 2006. L'opposition, de son côté, dénonçait les mesures sociales prises par le gouvernement, qu'elles jugeaient responsables de la dégradation du déficit public, désormais supérieur à 3 % du PIB.

La période pré-électorale s'est brusquement tendue le 26 mai, lorsque l'Assemblée nationale de Hongrie a voté la possibilité pour les Magyars de souche de se voir octroyer la citoyenneté hongroise. La question de la minorité magyare en Slovaquie a alors pris une place centrale dans la campagne électorale, Robert Fico ayant aussitôt fait voter une loi interdisant la possibilité de détenir la double nationalité. Cependant, cette surenchère nationaliste n'a concerné que SMER-SD et le SNS, les autres formations, en particulier celle du centre droit, ayant maintenu l'économie et les réformes comme axe principal de leurs discours.

À la fin de la campagne, le parti SMER-SD a été éclaboussée par des accusations de financement illégal tandis que Robert Fico, qui compte parmi les hommes politiques les plus populaires de Slovaquie, s'est retrouvé sous le feu des critiques pour avoir accordé une subvention de dix-sept mille euros à un mannequin, alors que le pays venait de connaître d'importantes inondations[2].

Résultats modifier

Résultats des élections législatives slovaques de 2010[3]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
SMER – social-démocratie (SMER-SD) 880 111 34,79 en augmentation 5,60 62 en augmentation 12
Union démocrate et chrétienne slovaque - Parti démocrate (SDKÚ-DS) 390 042 15,42 en diminution 2,93 28 en diminution 3
Liberté et solidarité (SaS) 307 287 12,14 Nv. 22 en augmentation 22
Mouvement chrétien-démocrate (KDH) 215 755 8,52 en augmentation 0,21 15 en augmentation 1
Most–Híd 205 538 8,12 Nv. 14 en augmentation 14
Parti national slovaque (SNS) 128 490 5,07 en diminution 6,66 9 en diminution 11
Parti de la coalition hongroise (SMK-MKP) 109 639 4,33 en diminution 7,35 0 en diminution 20
Parti populaire - Mouvement pour une Slovaquie démocratique (ĽS-HZDS) 109 480 4,32 en diminution 4,47 0 en diminution 15
Parti de la gauche démocratique (SDĽ) 61 137 2,42 en augmentation 2,29 0 en stagnation
Parti populaire « Notre Slovaquie » (L'SNS) 33 724 1,33 Nv. 0 en stagnation
Parti communiste slovaque (KSS) 21 104 0,83 en diminution 3,05 0 en stagnation
Union - Parti pour la Slovaquie (SpS) 17 741 0,70 en diminution 2,77 0 en stagnation
Parti politique joyeux (PK) 14 576 0,58 Nv. 0 en stagnation
Parti démocratique européen (EDS) 10 332 0,41 Nv. 0 en stagnation
Nouvelle démocratie (ND) 7 962 0,31 Nv. 0 en stagnation
Parti de la coalition rom (SRK) 6 947 0,27 Nv. 0 en stagnation
Union des travailleurs de Slovaquie (ZRS) 6 196 0,24 en diminution 0,06 0 en stagnation
Alliance pour une Europe des Nations (AZEN) 3 325 0,13 Nv. 0 en stagnation
Suffrages exprimés 2 529 385 98,86
Votes nuls 29 180 1,14
Total 2 558 565 100 150 en stagnation
Abstention 1 803 804 41,35
Inscrits/Participation 4 362 369 58,65

Commentaires et conséquences modifier

Analyse des résultats modifier

Bien que la victoire du parti SMER-SD soit nette et sans appel, son très bon score, l'un des plus hauts depuis 1990, ne lui permet pas de se maintenir au pouvoir dans la mesure où l'opposition réunie dispose de 79 députés sur 150. De plus, le SNS a perdu un grand nombre de sièges, tandis que le ĽS-HZDS est carrément exclu du Conseil national, où il siégeait depuis 1992. Cette défaite nationaliste doit cependant être relativisée puisque les sociaux-démocrates, qui ont axé une partie de leur campagne sur leur opposition envers la minorité hongroise, ont connu une forte progression globalement égale à la chute du SNS. Les Magyars semblent pour leur part avoir privilégié le dialogue puisque Most–Híd, qui se veut plus modéré que le SMK-MKP, a détrôné ce dernier comme représentant majoritaire de la minorité hongroise du Sud du pays.

Conséquences modifier

Iveta Radičová, nouvelle chef du gouvernement.

Le , le président Ivan Gašparovič charge Robert Fico, chef du gouvernement sortant et président du parti SMER-SD, de former le nouveau gouvernement. Il a toutefois peu de chances de réussir puisque le centre droit dispose de la majorité absolue au Parlement[4]. De leur côté, la SDKÚ-DS, SaS, le KDH et Most–Híd ont choisi Iveta Radičová, présidente de la SDKÚ-DS, pour diriger le prochain gouvernement[5]. Après l'échec de Fico, elle se voit appelée le 23 juin pour constituer la nouvelle équipe gouvernementale par Ivan Gašparovič[6], et annonce quelques heures plus tard avoir trouvé un accord de coalition avec les trois autres formations de centre droit, tout en précisant que les discussions sur la composition du gouvernement se poursuivent, alors que le chef de l'État lui avait donné un délai courant jusqu'au 8 juillet[7].

Références modifier

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier