Abdelaziz Djerad

politologue et homme politique algérien

Abdelaziz Djerad
عبد العزيز جراد (ar)
ⵄⴱⴷⵍⴰⵣⵉⵣ ⴵⵕⴰⴷ (ber)
Illustration.
Abdelaziz Djerad en 2020.
Fonctions
Premier ministre d'Algérie

(1 an, 6 mois et 2 jours)
Président Abdelmadjid Tebboune
Gouvernement Djerad I, II et III
Prédécesseur Sabri Boukadoum (intérim)
Noureddine Bedoui
Successeur Aïmene Benabderrahmane
Ambassadeur d'Algérie en Suède

(1 an, 9 mois et 4 jours)
Biographie
Date de naissance (70 ans)
Lieu de naissance Khenchela (Algérie)
Nationalité Algérienne
Parti politique FLN puis SE
Diplômé de Université d'Alger
Université Paris-Nanterre

Abdelaziz Djerad
Premiers ministres d'Algérie

Abdelaziz Djerad (en arabe : عبد العزيز جراد, en berbère : ⵄⴱⴷⵍⴰⵣⵉⵣ ⴵⵕⴰⴷ), né le à Khenchela, est un homme d'État algérien, Premier ministre de 2019 à 2021[1],[2].

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Il est universitaire, après des études à la faculté des sciences politiques de l'université d'Alger (1976), il est titulaire d'un doctorat de l'université Paris-Nanterre (1981)[3].

Carrière professionnelle modifier

Il est ensuite directeur de l'École nationale d'administration de 1989 à 1992, puis professeur des universités depuis 1992[1].

Conseiller diplomatique du président Ali Kafi de 1992 à 1993[1], il devient secrétaire général de la présidence de la République sous les mandats de celui-ci et de son successeur Liamine Zéroual, poste qu'il conservera jusqu'en 1995. Il est ensuite président de l'Agence algérienne de coopération internationale de 1996 à 2000[1]. Rappelé en 2001 par le président Abdelaziz Bouteflika, il devient secrétaire général du ministère des Affaires étrangères jusqu'en 2003[1].

Membre du comité central du Front de libération nationale, il soutient le secrétaire général Ali Benflis face au président sortant Bouteflika lors de l'élection présidentielle algérienne de 2004[1]. Cette décision lui vaut d'être écarté de la scène politique ; Djerad retourne alors dans le milieu universitaire[4],[5]. Il reste cependant membre du comité central du FLN pendant les années suivantes[6], puis en démissionne en 2016, après l'élection de Djamel Ould Abbes à la tête du parti[7]. Selon El Watan, il reste cependant encarté au FLN[8], ce qui est contesté par les sources gouvernementales[9].

Premier ministre modifier

En avril 2019, dans le contexte du Hirak, il prône à plusieurs reprises l'abandon de l'article 102 de la Constitution algérienne de 1996[10]. Il soutient par ailleurs le mouvement durant sa première phase[11].

Le 28 décembre 2019, il est nommé au poste de Premier ministre par le président Abdelmadjid Tebboune[12]. Il est alors décrit comme un technocrate reconnu pour ses compétences[13] par ses pairs dans les domaines des relations internationales et de l'administration[14].

Le 29 décembre 2019, il nomme Brahim Bouzeboudjen au poste de directeur de cabinet et Mohamed Lamine Saoudi Mabrouk comme chef de cabinet au niveau du Premier ministère[15].

La composition du gouvernement est annoncée le 2 janvier 2020 par Belaïd Mohand-Oussaïd à la télévision, ce qui constitue une première en Algérie[16]. Celle-ci comprend de nombreux ministres sortants, notamment aux fonctions régalienne, ainsi que des anciens ministres sous Bouteflika[17]. Sur les 39 membres du gouvernement, cinq sont des femmes, dont une (Basma Azouar, ministre des Relations avec le Parlement) porte le voile islamique, un fait inédit dans le pays[18],[19],[20].

Le 13 janvier 2020, il est chargé par le président Tebboune de préparer une loi criminalisant « toutes formes de racisme, de régionalisme et de haine »[21].

Il est reconduit avec la plupart des ministres sortants le . De nouvelles personnalités sont nommées au gouvernement, notamment à l'Énergie et aux Finances[22]. Le gouvernement est remanié à la suite de la pandémie de Covid-19 et afin d'endiguer ses conséquences économiques ; des titulaires plus techniques sont nommés[23].

En août 2020, il utilise la rhétorique du complot pour expliquer le manque de liquidités dans les bureaux de poste, les incendies, les difficultés d'approvisionnement en eau potable et les coupures fréquentes d'électricité, évoquant des « actions planifiées » dont le but est semer la « discorde et l'instabilité »[24]. Il réagit de manière analogue en mai 2021, lors de mouvements sociaux, expliquant qu'« il a été constaté dernièrement que l’activité syndicale a été inondée et exploitée par des mouvements malintentionnés cherchant à semer la fitna, des mouvements qui ont été débusqués et leurs plans dénoncés »[25] sans préciser de quels « mouvements » il s'agit[réf. souhaitée].

Le 24 juin 2021, Abdelaziz Djerad présente sa démission et celle de son gouvernement au président Abdelmadjid Tebboune, au lendemain de la proclamation des résultats officiels des élections législatives, remportées par le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir[26],[27].

Ambassadeur modifier

Du au 11 novembre 2023 , il est nommé ambassadeur à Stockholm[28].

Vie privée modifier

Abdelaziz Djerad est marié et père de quatre enfants[5].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f « Qui est Abdelaziz djerad, le nouveau Premier ministre - Radio M », sur Radio M, (consulté le ).
  2. (en) « Election Politique Citoyen », sur election-politique.com (consulté le ).
  3. « Le président algérien nomme Abdelaziz Djerad Premier ministre », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  4. « Djerad : un cadre banni par Bouteflika à la tête du gouvernement »
  5. a et b « Tebboune nomme Abdelaziz Djerad Premier ministre »
  6. « FLN, un parti sans tête », sur El Watan, (consulté le ).
  7. « Abdelaziz Djerad, un Premier ministre surprise pour gérer une période difficile — TSA », sur TSA, pagesTSA-Tout-sur-lAlgérie135765743142770, (consulté le ).
  8. « Nommé hier à la tête du gouvernement : Les défis de Abdelaziz Djerad », sur El Watan, https:web.facebook.comelwatancom, (consulté le ).
  9. « Tebboune ne serait-il donc plus un militant du FLN ? », sur Le Matin d'Algérie, (consulté le ).
  10. « Le politologue Abdelaziz Djerad : « L’article 102, sujet de polémique » », sur www.elmoudjahid.com (consulté le ).
  11. Hassane Zerrouky, « Hirak : la difficile relève politique ».
  12. Zineddine Bouhaddadoua, « Sur décision du président Tebboune: Abdelaziz Djerrad nouveau premier ministre », sur ALG 24, mis en ligne et consulté le 28 décembre 2019
  13. « En Algérie, l’universitaire Abdelaziz Djerad nommé premier ministre », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  14. « Algérie: un universitaire Premier ministre pour tenter de regagner la "confiance" du peuple - Le Point », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  15. « Le Premier ministre Djerad nomme son directeur de Cabinet et son chef de Cabinet », sur Tsa-algerie.com, (consulté le )
  16. « DIRECT – Suivez la composition du nouveau gouvernement », sur tsa-algerie.com
  17. Adlène Meddi, « Premier gouvernement Tebboune : sept éléments à retenir », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « Basma Azouar… une première ministre voilée en Algérie », sur echoroukonline.com, (consulté le ).
  19. « Nouveau gouvernement : 39 ministres, 5 femmes et un ministre de 26 ans », sur capalgerie.dz, (consulté le ).
  20. « Basma Azouar, la première ministre voilée, récupérée par les islamistes et jalousée par Naima Salhi », sur dia-algerie.com, (consulté le ).
  21. « L’Algérie veut criminaliser le racisme et le discours de la haine - Radio M », sur Radio M, (consulté le ).
  22. Le Point Afrique, « Algérie : Tebboune change de ministres des Finances et de l'Énergie », sur Le Point, (consulté le )
  23. Adlène Meddi, « Algérie : les raisons du remaniement gouvernemental », .
  24. Manque de liquidités, incendies : Djerad parle d’ « actions préméditées », site tsa-algerie.com, 2 août 2020.
  25. Front social : le gouvernement appelle à la sagesse et accuse, site tsa-algerie.com, 6 mai 2021.
  26. Lemonde avec AFP, « Algérie : le premier ministre présente la démission de son gouvernement », .
  27. « Algérie : Démission du PM et de son gouvernement après les législatives du 12 juin », sur Agence Afrique, (consulté le )
  28. Algérie Part, « Confidentiel : C'est la présidence algérienne qui a imposé à Lamamra la nomination de Djerad et Zeghmati à Prague et à Stockholm », .

Liens externes modifier