Brigade des révolutionnaires de Raqqa

Brigade des révolutionnaires de Raqqa
Image illustrative de l’article Brigade des révolutionnaires de Raqqa

Idéologie Nationalisme syrien, sécularisme
Objectifs Renversement du régime baasiste de Bachar el-Assad
Établissement d'une démocratie en Syrie
Statut Actif
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Syrie
Actions
Zone d'opération Gouvernorats de Raqqa et Alep
Organisation
Chefs principaux • Abou Diab (tué en 2014)
• Abou Issa al-Raqqawi
Membres 800[1]
Fait partie de Armée syrienne libre
Front de libération de Raqqa (2012-2014)
Volcan de l'Euphrate (depuis 2014)
Forces démocratiques syriennes (depuis 2016)
Guerre civile syrienne

Le Jabhat Thuwar al-Raqqa (arabe : جبهة ثوار الرقة, le « Front des révolutionnaires de Raqqa »), formé le sous le nom de Liwa Thuwar al-Raqqa (arabe : لواء ثوار الرقة, la « Brigade des révolutionnaires de Raqqa »), avant d'être rebaptisé en novembre 2015, est un groupe rebelle de la guerre civile syrienne.

Fondation modifier

La brigade est formée en le [2],[3] par l'union de plusieurs unités rebelles du nord du gouvernorat de Raqqa : les katiba al-Jihad fi Sabil Allah, al-Nasir Salah al-Din, al-Haq, Shuhada’ al-Raqqa, Saraya al-Furat et Ahrar al-Furat, plus tard rejointes par la katiba al-Risala, la katiba Souqour al-Jazira et la katiba Usud al-Tawhid[4].

En novembre 2015, le groupe fusionne avec l'Armée de tribus et prend le nom de Jabhat Thuwar al-Raqqa (« Front des révolutionnaires de Raqqa »)[2].

Affiliations modifier

La Brigade des révolutionnaires de Raqqa est affiliée à l'Armée syrienne libre[5],[4],[2],[3]. Le , elle intègre une chambre d'opérations appelée le Front de libération de Raqqa[5],[4],[2],[3]. Le , la brigade des révolutionnaires de Raqqa et plusieurs autres groupes de l'ASL s'allient avec les Kurdes des YPG et forment la coalition Volcan de l'Euphrate, active dans la région de Kobané[6],[2],[3]. Le , la brigade annonce qu'elle rallie les Forces démocratiques syriennes[7],[3].

Idéologie modifier

Le groupe est nationaliste[4]. Interrogé en 2015, le directeur du bureau des médias de la brigade des révolutionnaires de Raqqa affirme également que l'objectif de la brigade est l'instauration en Syrie d'un État démocratique civil, et non d'un État islamique[4]. Bien qu'allié aux Kurdes des YPG, en 2015 le groupe prend également position contre une modification des contours du gouvernorat de Raqqa et contre le rattachement de Tall Abyad et de sa région au canton de Kobané et au Rojava[4],[2],[3].

Effectifs et commandement modifier

Le groupe est composé de combattants arabes et de Kurdes arabophones originaires de Raqqa et peut-être de Deir ez-Zor[4],[8]. Le la Brigade des révolutionnaires de Raqqa annonce la formation d'une unité féminine : la Katiba Ahrar Raqqa[3].

Le premier chef de la brigade est Abou Diab, il est tué le 13 mai 2014 dans le village de Firee’n, au sud-ouest de Tall Abyad, lors de combats contre l'État islamique en Irak et au Levant[9]. Le commandement passe ensuite à Abou Issa al-Raqqawi[1],[3]. Le porte-parole du groupe est Abou Muazz[1]. En octobre 2015, le chef de la brigade affirme être à la tête de 800 hommes[1].

Actions modifier

En mars 2013, la brigade des révolutionnaires de Raqqa, alors intégrée au Front de libération de Raqqa, participe à la prise de la ville de Raqqa[5]. Mais dans les mois qui suivent, de fortes tensions opposent le groupe à Ahrar al-Cham et à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL)[3]. Fin 2013, les chefs de la Brigade des révolutionnaires de Raqqa et de quelques autres groupes prêtent allégeance au Front al-Nosra afin d'obtenir sa protection contre l'EIIL qui s'en est pris à plusieurs reprises à des brigades de l'ASL[4],[5],[2],[3]. Cependant dans les faits, le Front al-Nosra et la Brigade des révolutionnaires de Raqqa ne fusionnent pas[4]. En janvier 2014, les combats éclatent, mais à Raqqa les djihadistes de l'EIIL prennent l'avantage sur les rebelles et la brigade des Révolutionnaires est chassée de la ville[8],[4],[3].

Après sa défaite à Raqqa, la brigade des révolutionnaires s'implante dans la région de Sireen, dans le gouvernorat d'Alep mais elle en est là aussi chassée par une offensive menée par Abou Omar al-Chichani, où elle perd 40 hommes tués et 60 blessés[3]. Le groupe trouve alors refuge à Kobané, tenue par les Kurdes des YPG avec qui elle noue une alliance[4],[2],[3]. En avril 2014, la brigade annonce qu'elle rompt officiellement avec le Front al-Nosra[4]. De fin 2014 à début 2015, elle participe aux côtés des YPG à la bataille de Kobané, puis elle prend également part aux prises de Tall Abyad et d'Aïn Issa en juin 2015[4],[2],[3]. Ces combats font environ 30 morts dans les rangs de la brigade[4]. Le groupe affirme ensuite avoir pris part à l'offensive de Tichrine et à la bataille d'Al-Chaddadeh[2],[3]. Elle participe ensuite à l'offensive de Raqqa après avoir initialement refusé d'y prendre part en dénonçant la domination des forces kurdes et la faible implication des groupes arabes[2],[3]. Cependant en décembre 2015, des combats éclatent aussi entre les anciens combattants de l'Armée des tribus — depuis ralliés au Front des révolutionnaires de Raqqa — et les YPG[2],[3].

Le groupe est également actif pour exfiltrer les déserteurs de l'État islamique[10],[11].

En juin 2018, de fortes tensions opposent à Raqqa la Brigade des révolutionnaires de Raqqa et les YPG[12]. Après un attentat commis le 17 juin, les Forces démocratiques syriennes imposent un couvre-feu du 24 au 26 juin[12],[13]. Au moins 5 000 hommes des FDS sont déployés à Raqqa et dans sa région[12],[14]. L'opération cible alors « des cellules terroristes et des groupes qui ont pour but d'ébranler la sécurité et la stabilité » selon les FDS[12]. Elle prend alors pour cible des hommes de Brigade des révolutionnaires de Raqqa, dont le chef, Abou Issa al-Raqqawi, et 700 combattants, sont arrêtés par les FDS[12],[14]. Des combats ont également lieu, faisant quatre morts et sept blessés dans les rangs des FDS[12],[14]. Abou Issa al-Raqqawi est cependant libéré le 3 juillet et est nommé à la tête d'un régiment à Tabqa[14].

Liens externes modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d Wladimir van Wilgenburg, « Les Kurdes syriens cherchent à prendre Raqqa en s’alliant à une nouvelle force arabe », sur Middle East Eye édition française, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k et l « Syrian Democratic Forces 1/Liwa Thuwar al-Raqqa », Historicoblog, (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Stéphane Mantoux, « Jabhat Thuwar al-Raqqa, ces anciens proches d'al-Nosra passés sous bannière FDS pour combattre l'EI », France-Soir, (consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j k l m et n (en) Aymenn Jawad Al-Tamimi, « Liwa Thuwar al-Raqqa: History, Analysis & Interview », Syria Comment,
  5. a b c et d Lister 2016, p. 112.
  6. (en-US) Redwan Bizar, « YPG and FSA form a joint military chamber to combat ISIS in Syria », ARA News, (consulté le )
  7. (en) « The Front of Thowwar Al-Raqqah announces its joining to the Syrian Democratic Forces », The Syrian Observatory for Human Rights,
  8. a et b Wladimir van Wilgenburg, « Des forces arabo-kurdes syriennes se préparent à l’offensive contre la capitale de Daech », sur Middle East Eye édition française, (consulté le )
  9. (en-US) Hana Muslim, « Leader of Raqqa Rebels brigade killed », sur ARA News, (consulté le )
  10. Luc Mathieu, « Passé à l’ennemi », Libération, (consulté le )
  11. Hervé Brusini, « Les déserteurs de l'Etat islamique, "sources d'information à haut potentiel" que néglige l'Occident », sur France Info, (consulté le ).
  12. a b c d e et f AFP, « Syrie : couvre-feu à Raqqa contre l'EI et le mécontentement populaire », L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  13. (en) « SDF on alert in al-Raqqah city after the biggest killing of their fighters since controlling the city », The Syrian Observatory for Human Rights,
  14. a b c et d (en) « After arresting him with about 700 members, SDF release the leader of Thowwar al-Raqqah Brigade and preparations for handing him the command of a military regiment in al-Tabaqa », The Syrian Observatory for Human Rights,