Bulgare oriental

race de chevaux

Bulgare oriental
Jument Bulgare oriental et son poulain.
Jument Bulgare oriental et son poulain.
Région d'élevage Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Caractéristiques
Morphologie Cheval de sport
Registre généalogique Oui (1959)
Taille 1,62 m à 1,70 m
Poids 450 à 550 kg
Robe Généralement alezan, noir ou bai
Tête Profil rectiligne
Pieds Durs
Statut FAO (conservation) Critique mais maintenueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation Selle, sport, trait léger

Le Bulgare oriental Écouter (bulgare : Източнобългарски кон) est une race de chevaux de sport originaire de Bulgarie, originellement destinée à la traction légère, puis re-sélectionnée pour les sports équestres.

Son histoire est intimement liée au haras de Kabiuk, dans lequel il émerge dès la fin du XIXe siècle à partir de croisements entre Arabe, Anglo-arabe et Pur-sang. Officiellement reconnu en 1951, il est depuis essentiellement croisé avec le Pur-sang, dans l'objectif des performances en sports équestres et courses hippiques de haut niveau.

Le Bulgare oriental est un cheval robuste, fin et léger, qui a gagné une certaine popularité dans les compétitions de steeple-chase et de concours complet d'équitation. La race connaît néanmoins une forte réduction d'effectifs depuis la fin du XXe siècle, étant désormais considérée comme rare. En 2016, il ne reste qu'environ 150 représentants du Bulgare oriental.

Dénomination modifier

Le nom en bulgare est Източнобългарски кон[1], dont la transcription latine est istotchnobolgarskii kon. La traduction « Bulgare oriental » est proposée dès 2002 par Jean-Claude Boulet, l'auteur du Dictionnaire multilingue du cheval[2].

Histoire modifier

La particularité du Bulgare oriental au sein des chevaux de sport européens est que cette race ne provient pas du tout de chevaux locaux de la Bulgarie, mais uniquement de croisements réalisés à partir de races extérieures[3].

Le Bulgare oriental est sélectionné à la fin du XIXe siècle, par croisements dans les haras de Kabiuk (ou haras de Vassil Kolarov, près de Choumen[4]) et de Bozhurishte, à partir de chevaux de race Arabe, Anglo-arabe, et de divers croisements à base de Pur-sang[1],[5]. Il est officiellement reconnu en 1951[5], son stud-book est créé en 1959[1]. Il est ensuite exclusivement croisé avec le Pur-sang[4], qui influence nettement la race[6], tout particulièrement les étalons pur-sang Laudon, Kozak, Woostershire, Gremy, Neron, Tihany, Edelknabe et Zenger[7]. Les demi-sangs Betjar, Fenek, Gallion et Furioso VII-3 entrent aussi dans le processus de croisement[7]. Le Bulgare oriental est ainsi élevé en race pure durant plusieurs décennies[7].

La sélection s'oriente vers le cheval de sport à partir des années 1980, incluant des croisements avec les races Hanovrien, Trakehner, Holsteiner et Selle français[8]. En 1987, le Bulgare oriental compte pour 39 % du total des chevaux de race en Bulgarie[9].

En 2009, l'effectif recensé n'est que de 500 individus[1]. L'année suivante, le Bulgare oriental est éligible aux aides européennes accordées à la préservation des races animales domestiques menacées de la Bulgarie, à hauteur de 200  par cheval détenu par un éleveur privé[10]. Un programme de conservation est par ailleurs mis en place, à partir de 140 juments et 15 étalons[1].

Description modifier

Tarzan, cheval Bulgare oriental bai.

La taille moyenne renseignée dans la base de données DAD-IS est de 1,67 m chez les mâles et 1,63 m chez les femelles, pour un poids moyen respectif de 550 et 450 kg[1]. Le CAB International (2016) indique une moyenne de 1,50 m à 1,62 m[11]. Maurizio Bongianni (1988) indiquait une fourchette plus réduite, soit de 1,50 m à 1,60 m[4]. Au contraire, le site officiel de la race indique une fourchette plus haute, de 1,62 m à 1,70 m[12].

Le poids de naissance va de 40 (pour les pouliches) à 45 kg (pour les poulains)[1].

Morphologie modifier

Jane Kidd (1986) considère le Bulgare oriental comme la plus « raffinée » des trois races bulgares de haras, les deux autres étant le Danubien et le Pleven[13].

Les croisements avec le Pur-sang ont entraîné une nette homogénéité de modèle chez le Bulgare oriental[6]. C'est un cheval de selle[1] de modèle mésomorphe[4], et de constitution robuste[9]. Il présente le type Anglo-arabe[8] ou Pur-sang[3], en plus compact[8]. La tête, de taille moyenne[12], légère[4], fine[3] et sèche, présente un profil rectiligne[1],[4], des naseaux larges[3] et bien dessinés[12], des ganaches larges[12], des yeux vifs et expressifs[1],[4] dans des orbites bien définies[12], et des oreilles de longueur moyenne[3].

La tête est attachée à une encolure plutôt longue[8],[9],[12] et droite[12], par une attache de gorge large[1]. Le garrot est long et bien sorti[1], le poitrail plutôt large et profond[4]. L'épaule est légèrement inclinée[4],[3]. Le dos est long et droit[4], la croupe musculeuse[8], longue et large[12], et légèrement inclinée[4]. Les membres sont solides[8], avec un bon développement musculaire[4]. Les pieds sont durs[4],[3].

Robe modifier

La robe est généralement baie, alezane, noire[9], plus rarement grise[8], et exceptionnellement pie sur base alezane[1],[11]. D'après Bongianni, le noir et l'alezan sont les robes les plus fréquentes[4].

Tempérament et entretien modifier

Ses mouvements sont déliés[9]. Il est réputé endurant[4] et élégant[3]. Ces chevaux sont mis à la reproduction à partir de l'âge de 3 ans, et leur productivité est estimée durer jusqu'à leur 20 ans[1]. Le Bulgare oriental est élevé en système intensif ou semi-intensif stationnaire, avec compléments de nourriture si le pâturage ne suffit pas[1]. En 2004, un article sur les concentrations en lysozymes est publiée après étude, entre autres, de chevaux Bulgare oriental : les taux retrouvés sont similaires à ceux du Pur-sang, et moins élevés que chez des races telles que le Hanovrien, mais pourraient plutôt résulter des conditions d'élevage des animaux concernés[14]. Une étude publiée en 2006 a porté sur l'intoxication par le Datura officinal (Datura stramonium), possible chez ces chevaux[15].

Sélection modifier

Logo de l'Association du Bulgare oriental.

La sélection est assurée par l'Association du Bulgare oriental, et par l'Agence exécutive de sélection et de reproduction en élevage[1]. La race est répartie en lignées et familles bien connues des éleveurs[9]. Cette association a déployé de grands efforts, au début des années 2010, pour re-publier les volumes I et II du stud-book de la race, et pour publier ses volumes III et IV[16].

Utilisations modifier

Bulgare oriental à l'entraînement.

Le Bulgare oriental est destiné à la selle, aux courses d'obstacles et à la traction légère[5],[11],[4]. Cheval de sport apte au saut d'obstacles, au dressage[17] et au concours complet d'équitation[1], il peut aussi servir de cheval de loisir dans son pays natal, y compris pour les enfants[8],[1]. Il dispose d'un bon coup de saut[4] et d'une excellente capacité de travail[1]. Il est particulièrement performant en concours complet[1]. Le Bulgare oriental a aussi de nombreuses victoires à son actif dans le grand steeple chase de Pardubice[9]. Sa capacité à la course a fait l'objet d'une étude en 1990[18].

En 1972, une jument Bulgare oriental, Gondola, a participé aux Jeux olympiques de Munich[7].

Diffusion de l'élevage modifier

Juments Bulgare oriental et leur poulain à Kabiuk.

Malgré ses origines génétiques extérieures[3], le Bulgare oriental est considéré, sur DAD-IS, comme une race native de Bulgarie[1]. Répandu à travers tout ce pays[1], historiquement, il est davantage présent dans l'Est[9]. Bonnie Lou Hendricks (2007, réédition d'un ouvrage de 1995) signalait la race comme « commune »[5]. Le Bulgare oriental n'est pas cité dans l'étude menée par Rupak Khadka de l'université d'Uppsala, et publiée en 2010 pour la FAO[19].

Le Bulgare oriental est indiqué comme rare sur DAD-IS (2019)[1]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de selle peu connues au niveau international[20]. Le CAB International indique (2016) que la race est en grave danger, avec un effectif d'environ 140 juments et 15 étalons[11]. La même année, Plamen Petkov, directeur du haras de Kabiuk, déclare garder dans son haras « une grande partie de la race Bulgare orientale - environ 160 animaux »[21]. Les effectifs indiqués sur DAD-IS sont de 227 chevaux enregistrés comme Bulgare oriental en 2014, pour seulement 186 en 2017, avec tendance à la stabilité[1].

Au contraire de toutes les sources précédentes, il est écrit dans le guide Delachaux (2014 et 2016) que la race « est appréciée en Bulgarie et se porte bien »[8].

Le Bulgare oriental était représenté au Sliven Breeding Exhibition de 2018, une foire agricole bulgare qui attire des visiteurs de toute l'Europe[22],[23].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w et x DAD-IS.
  2. Jean-Claude Boulet, Dictionnaire multilingue du cheval, Jean-Claude Boulet, , 527 p. (ISBN 2-9804600-6-0 et 9782980460067, lire en ligne), p. 64.
  3. a b c d e f g h et i Fitzpatrick 2016, p. 125.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Bongianni 1988, p. 45.
  5. a b c et d Hendricks 2007, p. 165.
  6. a et b (en) I. Saveba, « Influence of grading with thoroughbreds upon growth ability of East bulgarian riding horse », Bulgarian Journal of Agricultural Science,‎ (ISSN 1310-0351, présentation en ligne).
  7. a b c et d Hope et Jackson 1973, p. 139.
  8. a b c d e f g h et i Rousseau 2016, p. 269.
  9. a b c d e f g et h Hendricks 2007, p. 166.
  10. (bg) « Агроекологичната мярка от ПРСР насърчава земеделските дейности, целящи опазването на околната среда » [« La mesure agroenvironnementale dans le cadre du PDR encourage les activités agricoles visant à protéger l'environnement »], sur Agro.bg,‎ (consulté le ).
  11. a b c et d Porter et al. 2016, p. 463.
  12. a b c d e f g et h (bg) « Екстериорно-конституционален тип », http://eastbul.com/ (consulté le ).
  13. (en) Jane Kidd, International Encyclopedia of Horse Breeds, HPBooks, , 208 p. (ISBN 0-89586-393-6 et 9780895863935), p. 191.
  14. (en) L. Sotirov, « Lysozyme and complement concentrations in horses, donkeys and mules », Revue de médecine vétérinaire, vol. 155, no 4,‎ , p. 221-225 (lire en ligne [PDF]).
  15. (en) R. Binev, I. Valchev et J. Nikolov, « Haematological studies on Jimson weed (Datura stramonium) intoxication in horses », Trakia Journal of Sciences, vol. 4, no 1,‎ , p. 43-48 (lire en ligne [PDF]).
  16. Kastchiev 2013, p. 77-82.
  17. (en) Tamsin Pickeral, The encyclopedia of horses & ponies, New York, Barnes & Noble, , 384 p. (ISBN 0-7607-3457-7, OCLC 51516515), p. 300Voir et modifier les données sur Wikidata.
  18. Subeva 1990.
  19. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status » [PDF], Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, .
  20. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 62Voir et modifier les données sur Wikidata.
  21. (bg) Deyan Gergovski, « "Кабиюк" съхранява традиционните български породи коне (ВИДЕО) - Шумен » [« "Kabiyuk" conserve les races de chevaux bulgares traditionnelles (VIDEO) »], sur dariknews.bg,‎ (consulté le ).
  22. (bg) « Националното изложение по животновъдство отваря врати с над 200 участници - Животновъдство » [« L'exposition nationale du bétail s'ouvre avec plus de 200 participants »], sur Fermer.bg (consulté le ).
  23. (bg) « Национално изложение по животновъдство в Сливен (СНИМКИ) - Сливен » [« Salon national de l'élevage d'animaux à Sliven (PHOTOS) »], sur dariknews.bg (consulté le ).

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • [Bongianni 1988] (en) Maurizio Bongianni (trad. de l'italien par Ardèle Dejey), « East Bulgarian », dans Simon & Schuster's guide to horses & ponies of the world, New-York, Simon & Schuster, Inc., , 255 p. (ISBN 0-671-66068-3 et 9780671660680, OCLC 16755485, lire en ligne), p. 44.
  • [Fitzpatrick 2016] (en) Andrea Fitzpatrick, The Ultimate Guide to Horse Breeds, , 448 p. (ISBN 0-7858-3467-2), « East Bulgarian », p. 125.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie L. Hendricks (préf. Anthony A. Dent), « East Bulgarian », dans International Encyclopedia of Horse Breeds, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 080613884X et 9780806138848), p. 165-166.
  • [Hope et Jackson 1973] (en) Charles Evelyn Graham Hope et Noel Jackson, The encyclopedia of the horse, Viking Press, , 336 p. (ISBN 0-7207-0599-1, OCLC 299740836)Voir et modifier les données sur Wikidata.
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « East bulgarian », p. 463.Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Bulgare oriental », p. 269. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata
Articles
  • [Kaschiev 2013] (bg) S. Kaschiev, « Мoниторинг и тенденции на Раӡвитие на ПороДите изтоЧноБЪлгарска и Български Спортен Кон » [« Tendances de surveillance et de développement des chevaux de sport Bulgare oriental et Bulgare »], Аграрни науки (България), Plovdiv, vol. 5, no 13,‎ , p. 77-82 (ISSN 1313-6577).
  • [Subeva 1990] (en) I. Subeva, « Effect of the family of horses of the east Bulgarian breed on racing time », Animal Sciences,‎ , p. 71-75.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier