Commission de l'océan Indien

Commission de l'océan Indien
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Carte de l'organisation
  • États membres de la Commission
Situation
Région Océan Indien
Création 1984
Siège Ebène (Maurice)
Langue français
Organisation
Membres Drapeau des Comores Comores
Drapeau de Madagascar Madagascar
Drapeau de Maurice Maurice
Drapeau de la France France (La Réunion)
Drapeau des Seychelles Seychelles
Secrétaire général Vêlayoudom Marimoutou

Site web commissionoceanindien.org

La Commission de l'océan Indien (COI) est une organisation intergouvernementale créée en 1982 à Port-Louis (île Maurice) et institutionnalisée en 1984 par l'accord de Victoria (Seychelles). Elle réunit cinq pays insulaires de l'océan Indien occidental : les Comores, la France (au titre de La Réunion), Madagascar, Maurice et les Seychelles.

Seule organisation régionale d’Afrique composée exclusivement d’îles, elle défend les spécificités de ses États membres sur les scènes continentale et internationale. En effet, les États insulaires sont particulièrement vulnérables aux chocs externes, qu’ils soient économiques et financiers, climatiques et écologiques, alimentaires et énergétiques. La COI a donc pour mission de fédérer les forces, de mutualiser les moyens, de sensibiliser aux défis particuliers des îles en développement ou encore de promouvoir le Sud-Ouest de l'océan Indien, cette région d’une diversité humaine, culturelle et naturelle unique.

La COI donne corps à la solidarité régionale grâce au soutien actif d’une dizaine de partenaires internationaux qui financent et appuient ses projets de coopération.

Historique modifier

La COI est créée en 1982 à Port-Louis par les ministres des Affaires étrangères de Maurice, de Madagascar et des Seychelles.

En 1984, l'Accord général de coopération signé à Victoria (Seychelles), institutionnalise l'organisation.

En 1986, les Comores et la France, au titre de La Réunion, intègrent l'organisation.

En 1989, la COI est dotée d’un secrétariat général. Le siège de la COI est situé à Maurice.

Développement modifier

Dès le début des années 1990, la COI met en œuvre des projets de coopération en matière de gestion et de préservation de l'environnement avec le soutien de l'Union européenne et de la coopération française. Au fil des projets, la COI acquiert une expertise reconnue dans les domaines de la gestion des milieux marins et côtiers, des pêches ou encore de la préservation de la biodiversité.

Au début des années 2000, la COI porte un plaidoyer constant en faveur des besoins spécifiques des îles en développement, notamment dans les conférences organisées par les Nations unies.

En , la COI demande le statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale des Nations unies.

En 2016, la république populaire de Chine devient le premier membre observateur de l'organisation. Elle est suivie en 2017 par l'Organisation internationale de la francophonie, l'Ordre souverain de Malte[1] et l'Union européenne[2].

En 2018, la COI prend la présidence du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes (CGPCS) pour une période de deux ans[3]. En 2020, le Kenya prend la présidence[4],[5]. Toutefois, la COI continue d’officier en tant que secrétariat du CGPCS.

En 2019, lors d’une retraite ministérielle à Moroni (Comores), la déclaration de Moroni sur l’avenir de la COI est adoptée. Ce texte porte sur la modernisation de la COI[6].

Lors du 34e Conseil des ministres du aux Seychelles, l’accord de Victoria, texte fondateur de la COI, est révisé.

En 2020, l'Inde, le Japon et l'Organisation des Nations unies accèdent au statut de membre observateur[7].

Le portefeuille de projets de la COI s'est considérablement élargi : stabilité politique, santé publique, genre, mobilité, entrepreneuriat, infrastructures, connectivité régionale (numérique, aérienne, maritime), négociations commerciales, sécurité maritime, sécurité alimentaire et développement agricole, pêche et surveillance des pêches, lutte contre le changement climatique, gestion durable des zones côtières, gestion des déchets, utilisation des technologies d'observation de la terre pour le suivi de l'environnement, énergies renouvelables, culture…

La COI compte une dizaine de partenaires techniques et financiers au premier rang desquels l'Union européenne et l'Agence française de développement.

Identité visuelle (logo) modifier

Membres modifier

États membres modifier

Pays Année d'intégration
Drapeau des Comores Comores 1986
Drapeau de la France France (au titre de La Réunion) 1986
Drapeau de Madagascar Madagascar 1982
Drapeau de Maurice Maurice 1982
Drapeau des Seychelles Seychelles 1982

Mayotte n'est pas membre de la COI[8]

Membres observateurs modifier

Membre Année d'adhésion
République populaire de Chine 2016
Ordre souverain de Malte 2017
Organisation internationale de la Francophonie 2017
Union européenne 2017
Inde 2020
Japon 2020
Organisation des Nations unies 2020

Fonctionnement et instances modifier

La COI est au service de ses États membres.

Instances modifier

Le Conseil des ministres (composé des ministres des Affaires étrangères des pays membres) donne l’orientation stratégique et politique de la Commission. C’est l’instance décisionnelle suprême de l’organisation. La présidence du Conseil des ministres de la COI est annuelle et tournante (par ordre alphabétique des pays membres).

Le comité des OPL (composé de hauts fonctionnaires des États membres) est chargé du suivi de l’exécution de ces décisions.

Le Secrétariat général, basé à Ébène (Maurice), est chargé de mettre en œuvre les décisions des instances décisionnelles. Il élabore et pilote des projets de coopération. Il est responsable de la mobilisation des ressources auprès de la communauté des bailleurs.

L’Accord de Victoria révisé (2020) fait du Sommet des chefs d’État et de gouvernement un organe statutaire de l’organisation. Le Sommet de la COI sera dorénavant organisé tous les cinq ans pour fixer la cap stratégique et politique de l’organisation.

Secrétaires généraux modifier

Pays Nom Début du mandat Fin du mandat Durée du mandat
Vêlayoudom Marimoutou 16 juillet 2020 En cours 3 ans, 8 mois et 28 jours
Hamadi Madi Boléro 13 juillet 2016 16 juillet 2020 4 ans et 3 jours
Jean Claude de l'Estrac 12 juillet 2012 13 juillet 2016 4 ans et 1 jour
Callixte d'Offay 15 juillet 2008 12 juillet 2012 3 ans, 11 mois et 27 jours
Monique Andreas Esoavelomandroso 5 juillet 2004 15 juillet 2008 4 ans et 10 jours
Wilfrid Bertile 12 juillet 2001 5 juillet 2004 2 ans, 11 mois et 23 jours
Caabi El-Yachroutu Mohamed 5 juillet 1997 12 juillet 2001 4 ans et 7 jours
Jérémie Bonnelame 5 juillet 1993 5 juillet 1997 4 ans
Henri Rasolondraibe 5 juin 1989 5 juillet 1993 4 ans et 1 mois

Objectifs et champs d'actions modifier

En tant qu’organisation intergouvernementale de coopération, la Commission de l’océan Indien agit en faveur de la paix et de la stabilité, de la sécurité maritime, de la sécurité alimentaire, de la préservation de l’environnement, des pêches, de l’adaptation au changement climatique, des intérêts des États insulaires en développement, de la santé publique ou encore de l’expression culturelle.

Son action est ainsi en phase avec les cadres internationaux dont sont signataires ses États membres comme l’Agenda mondial pour le développement durable à l’horizon 2030 ou encore l’Accord mondial sur le climat, entre autres.

En 2020, la COI met en œuvre 14 projets de coopération. Sur la période 2020-2025, elle gérera un budget total de projets de 130 millions d'euros environ.

Plan de développement stratégique modifier

En 2013, la Commission de l’océan Indien s’est dotée pour la première fois d’un Plan de développement stratégique. Un nouveau Plan de développement stratégique (2018-2021) a été adopté lors du 33ème Conseil des ministres en septembre 2018. Ce document permet de prioriser les actions de la COI. Il est composé de 4 axes :

Plan de développement stratégique 2018-2021
Axe I - Pour une Indianocéanie stable et en paix Axe II - Pour une Indianocéanie mieux intégrée économiquement Axe III - Pour une Indianocéanie à l’environnement préservé et attractif Axe IV - Pour une Indianocéanie dans laquelle le développement humain est une priorité partagée
Stabilité Politique et gouvernance démocratique

Lutte contre la criminalité transnationale

Libre circulation des personnes

Sécurité Maritime Régionale

Promotion des intérêts des États insulaires : négociations, accords commerciaux et plaidoyer

Compétitivité, emploi et entrepreneuriat

Connectivité régionale

Economie bleue/océanique

Sécurité alimentaire régionale

Énergies Renouvelables

Biodiversité et gestion durable des milieux marins et côtiers

Gestion des risques de catastrophes et adaptation au changement climatique

Tourisme durable

Santé Publique

Culture et Médias

Recherche, éducation & coopération universitaire

Genre

Activités récentes modifier

Sécurité maritime modifier

En 2018, deux accords ont été signés dans le cadre du Programme MASE, financé par l’UE. Ces accords ont été signés par l’union des Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice et Seychelles en avril 2018 lors de la Conférence ministérielle sur la sécurité maritime[9]. En novembre 2018, la France et le Kenya signent ces accords lors de la Conférence sur l’économie bleue au Kenya[10].

En résulte la création du Centre régional de fusion d’information maritime (CRFIM), basé à Madagascar, et du Centre régional de coordination des opérations (CRCO), basé aux Seychelles.

Connectivité régionale modifier

En 2020, le câble sous-marin METISS est déployé. Il s’agit d’un câble visant à relier par fibre optique Madagascar, Maurice[11], La Réunion[12] et l'Afrique du Sud. Il s’agit d’un projet initié par la COI et porté par six opérateurs privés des télécommunications.

Énergies renouvelables modifier

Organisation du premier Forum régional des énergies durables qui s’est déroulé du 28 au 30 mai 2018 à Balaclava, Maurice[13],[14]. La deuxième édition[15] a eu lieu en avril 2019 à La Réunion .

Entrepreneuriat et économie circulaire modifier

En décembre 2019, la COI organise le premier Forum Eco.Actions à Maurice[16],[17]. Un concours destiné aux jeunes entrepreneurs et porteurs de projet avait pour thème l’économie circulaire et la lutte contre la pollution plastique marine est organisé en parallèle : le Blue Champion Award[18].

  • Lauréat catégorie « Meilleur concept innovant » : Rick Bonnier, pour Clean Ocean[19]
  • Lauréate catégorie « Meilleur entrepreneur de l’économie bleue » : Oozeerally Haadeeyah, pour RIPE Mauritius[20]

Ce concours était ouvert aux natifs et/ou aux résidents des îles d’Afrique et de l’océan Indien : le Cap-Vert, les Comores, la Guinée-Bissau, Madagascar, les Maldives, Maurice, La Réunion, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles.

Adaptation au changement climatique modifier

En 2019, le premier portail régional du changement climatique de l’Indianocéanie voit le jour. Ce portail[21] centralise les informations et données liées aux changements climatiques affectant la région.

Santé publique modifier

L’action en santé publique s’articule autour du Réseau SEGA-One Health (créé en 2009) coordonné par l’Unité de Veille sanitaire de la COI. Ce réseau regroupe plus de 250 professionnels de santé humaine, animale et environnementale.

En 2020, un appui a été apporté aux États membres pour faire face à l’épidémie de coronavirus (Covid-19) via le plan d’urgence financé par l’AFD à hauteur de 4.5 millions d’euros[22],[23].

Culture modifier

En 2018, la COI créée le prix Indianocéanie, appel à écritures ouvert aux écrivains de l'union des Comores, La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. L’édition 2018 est remportée à titre posthume par le Malgache Jean-Pierre Haga Andriamampandry pour son roman Le jumeau[24],[25]. En 2019, la Mauricienne Davina Ittoo remporte le prix pour son roman Misère [26],[27].

Notes et références modifier

  1. « L’Ordre souverain de Malte et la Commission de l’Océan Indien (COI) signent un Accord-cadre de partenariat », sur www.orderofmalta.int, Sovereign Order of Malta (consulté le )
  2. « L’Union européenne devient observateur auprès de la COI »
  3. « La COI prend la présidence du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes somaliennes (CGPCS) pour une période de deux ans. »
  4. « République de Maurice- Maurice cède la présidence du Groupe de contact sur la piraterie au Kenya », sur www.govmu.org (consulté le )
  5. « CGPCS – Piraterie maritime au large des côtes de la Somalie : Maurice passe le relai au Kenya »
  6. « Retraite ministérielle : Une COI de proximité, plus politique et renforcée », sur www.commissionoceanindien.org
  7. « Le 34ème Conseil des ministres : l’Accord de Victoria révisé, un tremplin pour l’avenir »
  8. « L’exclusion de Mayotte de la Commission de l’océan Indien sème la zizanie au Parlement », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Conférence Sécurité maritime dans l’Océan indien: Des accords «historiques» signés pour renforcer la sécurité maritime régionale - Toute l'actualité des Outre-mer à 360° », sur Toute l'actualité des Outre-mer à 360° (consulté le )
  10. (en) « France and Kenya sign two regional maritime security agreements », sur La France au Kenya (consulté le )
  11. lemauricien, « Connectivité numérique : le câble METISS installé à Maurice », sur Le Mauricien, (consulté le )
  12. « Après Madagascar et Maurice, le câble METISS arrive à La Réunion - Toute l'actualité des Outre-mer à 360° », sur Toute l'actualité des Outre-mer à 360° (consulté le )
  13. « Succès retentissant pour la première édition du Forum des énergies durables », sur www.commissionoceanindien.org
  14. « Actes du premier Forum des énergies durables de l’Indianocéanie », sur www.commissionoceanindien.org
  15. « Actes du 2ème forum régional des énergies durables », sur www.commissionoceanindien.org
  16. « Le forum Eco.Actions : échanger mais agir avant tout », sur Commission de l'océan Indien, (consulté le ).
  17. « Eco.Actions, 1ère édition du forum sur l’économie circulaire », sur www.commissionoceanindien.org
  18. « Finale régionale du Blue Champion Award – Maurice à l’honneur », sur www.commissionoceanindien.org
  19. « L'aimant à plastique de Rick Bonnier remporte le trophée du Best Ocean Entrepreneur de la Commission de l'océan Indien », sur r1.mu, (consulté le )
  20. « Finale régionale du Blue Champion Award : Haadeeyah Oozeerally primée », sur Star, (consulté le )
  21. « Portail changement climatique en Indianocéanie », sur Portail changement climatique en Indianocéanie (consulté le )
  22. « COI-AFD : 4,5 millions € pour lutter contre le Covid-19 en Indianocéanie », sur www.commissionoceanindien.org
  23. « Riposte à l'épidémie Covid-19 : la France renforce son appui aux pays de l'océan Indien grâce à un programme de 4 millions d'euros », sur www.afd.fr (consulté le )
  24. « Jean Pierre Haga Andriamampandry, lauréat du prix Indianocéanie 2018 pour son roman “Le jumeau” », sur www.commissionoceanindien.org
  25. « Littérature : « Le jumeau » remporte le Prix Indianocéanie 2018 », sur www.midi-madagasikara.mg
  26. Aline Groëme-Harmon, « Davina Ittoo: «Un littéraire, c’est avant tout, un être qui est à l’écoute de lui-même» », sur lexpress.mu, (consulté le )
  27. « Prix Indianocéanie 2019 : le roman “Misère” de Davina Ittoo distingué », sur www.commissionoceanindien.org

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier