Conquête du Tibet par les Mongols

Conquête du Tibet par les Mongols au XIIIe siècle

La conquête du Tibet par les Mongols a lieu au cours du XIIIe siècle, avec une première invasion en 1240[1], poursuivie en 1253 par Godan Khan et Kubilai Khan[2] Auparavant, en 1207, devant le déferlement des armées mongoles de Gengis Khan, les chefs tibétains décident de se soumettre et de payer tribut à ce dernier pour éviter à leurs territoires d'être envahis. Cependant, à la mort de Gengis Khan en 1227, les chefs tibétains cessent de payer ce tribut, ce qui entraîne l'intervention armée des Mongols[3],[4]. Les Gengiskhanides, ses descendants, continuent les conquêtes après sa mort, notamment son petit-fils Möngke (Mönkh) puis le frère de ce dernier, Kubilai Khan, fondateur de la dynastie Yuan qui contrôle la Mongolie, les territoires des Hans et le Tibet.

L'Empire mongol en 1259, selon Keith Pickering.

Contexte modifier

États de la région en 1141.

Après avoir uni les clans mongols et turcs d'Asie centrale au sein de l'Empire mongol, Gengis Khan, qui en devient le premier empereur en 1206, étend son empire aux régions voisines. Il lance plusieurs raids contre le royaume tangoute, dirigé par la dynastie des Xia occidentaux, puis conquiert la majorité du territoire en 1209 lors d'une invasion à grande échelle. Il en fait anéantir systématiquement les villes, mais le royaume n'est définitivement pris qu'en 1227, quelques mois après sa mort, avec la chute de Yinchuan, la capitale des Xia[5],[6] Gengis Khan conquiert aussi Pékin, qui devient Khanbalik, et une partie du Nord de la Chine, de la Sogdiane.

Invasions modifier

Gengis Khan et trois de ses fils lors de la conquête du Royaume Tangoute (enluminure de 1430).

En 1227, année de la mort Gengis Khan, ses descendants achèvent la conquête du Royaume Xixia (Tangoutes), au nord-est du plateau du Tibet[6]

Au Tibet, où il n'y a pas de pouvoir central et où des potentats locaux alliés ou appartenant à des lignées religieuses se partagent pouvoir et influence, une première campagne est décidée en 1240 par Ködan Khan, petit-fils de Gengis Khan et fils d'Ögedaï Khan. Une armée de 30 000 hommes, sous la conduite du général tangoute Doorda Darquan, atteint Phanpo au nord de Lhassa et détruit deux monastères Kadampa[7],[8]. L'abbé du monastère kadampa de Radeng, sous la menace de voir ses moines passés au fil de l'épée, se rend et, pressé par la partie adverse de fournir le nom d'une personnalité bouddhiste susceptible de représenter les Tibétains à la cour mongole, suggère Kunga Gyaltsen, le 4e occupant du trône sakya[9].

À l'instar des Tangoutes, qui ont été les protecteurs du clergé bouddhiste dans l'Amdo et ont appelé à leur cour des lamas tibétains comme précepteurs impériaux[9], Ködan Khan décide, en 1244, de faire venir à sa cour Sakya Pandita, chef de la lignée sakyapa du bouddhisme tibétain, pour établir avec lui une relation patron-chapelain[1]. Ne pouvant refuser une telle invitation sans risque pour sa personne, celui-ci s'exécute, mais prend son temps, arrivant à la cour mongole à l'été 1246, accompagné de ses deux neveux, Phagpa et Tchagna. Il ne peut refuser la proposition de Ködan Khan d'être le représentant du Tibet et doit demander par lettre, en 1249, aux différentes personnalités tibétaines, de se soumettre à l'autorité mongole[10]. Pour Elliot Sperling, c'est l'époque généralement considérée comme le début de la tutelle des Mongols sur le Tibet[11]. Désormais, les dignitaires sakya doivent superviser le gouvernement local et se charger de prélever les impôts dus aux Mongols[10]. Sakya Pandita termine sa vie en 1251 à Liangzhou parmi les Mongols, loin du Tibet, dans le temple que lui a fait construire Godan[10]. Ces derniers le tienennt en « très hautes estimes » car c'est un des premiers maîtres bouddhistes qui leur ait permis de connaitre la croyance qu'ils adoptent plus tard [12].

La deuxième invasion, entre 1251 et 1253, décidée par Möngke Khan, voit d'une part Qoridai, le commandant des troupes mongoles, soumettre à la domination mongole toute la région jusqu'à Damxung (Dangquka), au nord-est de Lhassa, d'autre part une armée commandée par Dupeta (ou Dobeta) pénétrer dans le pays jusqu'à Dam, tuant, pillant, incendiant des maisons, détruisant des temples[13],[14].

En 1253, Kubilaï Khan, le frère de Möngke Khan, conquiert le Royaume de Dali (aujourd'hui province du Yunnan) au sud-est du Tibet[15]. Duan Xingzhi (段兴智), roi de Dali, se soumet, Kubilaï le laisse en liberté et lui donne le titre de Maharaja (chinois : 摩诃罗嵯, móhēluócuó, également écrit : mo-ho-lo-ts'o)[16]. En 1257, les troupes mongoles pillent Hanoi [17].

Kubilaï succède à son frère Möngke en 1260[18].

En 1277, une armée mongole forte de 3 800 hommes, dirigée par Nâçir ed-Din[19] et composée de Ts'ouan[20], de P'o[21] et de Mossos, arrive à Kaungsin (en) (situé dans l'actuelle District de Bhamo, en Birmanie)[22] et détruit de fond en comble les retranchements du chef birman Si-ngan, ainsi que 300 postes fortifiés[23].

Kubilai Khan conquiert la Chine de la dynastie Song du Sud en 1279, et, sacré empereur, y fonde la dynastie Yuan. Il renforce la tutelle mongole sur le Tibet en s'appuyant sur la lignée sakyapa[18].

Selon le juriste Michael van Walt van Praag, le lien du Tibet à l'Empire mongol n'était pas de nature féodale, car il ne comportait pas d'élément de supériorité et de subordination caractéristique de la relation d'un suzerain à son vassal[24]. Bien que le Tibet fût l'obligé de l'empire mongol, cette obligation procédait non pas d'une simple soumission à la domination mongole, mais d'une combinaison de relations religieuses, culturelles, raciales et politiques propres à cet empire[25].

Contrôle administratif du Tibet par les Mongols modifier

Khaganat de la dynastie Yuan en 1294.

Les Mongols, pour appuyer leur pouvoir, nomment des membres de la branche sakyapa du bouddhisme tibétain à la tête du Tibet. Kubilai Khan donne au neveu de Sakya Pandita, Drogön Chögyal Phagpa, le rôle de dishi, maître impérial, qui remplace celui de guoshi (maître national) des précédentes dynasties. Il lui confie le contrôle du Tibet, qu'il exercera depuis son temple, le temple Dahuguo Renwang (pinyin : dàhùguó rénwáng sì) à l'emplacement de l'actuel temple Zhenjue de Khanbalik (actuellement Pékin)[26].

La suzeraineté du Tibet occidental pendant un siècle correspond à la montée en puissance du contrôle de l'école Sakya et donc de la dynastie Yuan sur le Ngari[27].

Selon Warren W. Smith, les relations du Tibet avec la dynastie Yuan lui évitent d'être conquis et permettent la promotion du bouddhisme tibétain[28].

Chute de l'Empire mongol modifier

La majorité de la dynastie Yuan sera conquise par la dynastie Ming en 1368. Elle se retranche d'abord dans le Nord dans les steppes de Mongolie, cette période est appelée Dynastie Yuan du Nord, avant de s'effacer en 1388 ou en 1635, selon le point de vue des historiens.

Le Tibet central (Ü-Tsang) passe alors par la période Phagmodrupa (1351-1642). Le nouveau gouvernement de Changchub Gyaltsen (1302 — 1364), abolit les lois mongoles en faveur de l’ancien code tibétain, chasse l'école Sakya favorisée par les Mongols, pour remettre les écoles tibétaine bouddhique Karma-kagyu et chamanique bön. Les vêtements de cour mongols sont écartés pour un costume tibétain[29].

Les Qoshots, des Mongols dzoungars, conquièrent de nouveau le Tibet au XVIIe siècle, sous le règne de Güshi Khan, et placent, avec l'aide de la dynastie Qing, le dalaï-lama au pouvoir à Lhassa en 1642. Après sa victoire, Güshi Khan s'arroge le titre de roi du Tibet (« Khan des Tibétains ») et s'installe à Lhassa. Gardant le pouvoir militaire entre ses mains, il laisse le dalaï-lama et le régent administrer le pays jusqu'à sa mort en 1655. C'est le début de la période dite du Ganden Phodrang (1642-1959), pendant la majeure partie de laquelle le Tibet est sous la tutelle de la dynastie mandchoue des Qing[30],[31].

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Turrell Wylie, The First Mongol Conquest of Tibet Reinterpreted, Harvard Journal of Asiatic Studies, Vol. 37, No. 1 (Jun., 1977), p. 103-133.
  • Herbert Franke, « Multilinguisme dans la Chine des Yüan : le comité de rédaction du canon bouddhique (1285-1287) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 138,‎ (lire en ligne)
  • Henri Cordier, Histoire générale de la Chine : et de ses relations avec les pays étrangers : depuis les temps les plus anciens jusqu'à la chute de la dynastie Mandchoue, vol. II Depuis Les Cinq Dynasties (907) jusqu’à la chute des Mongols (1368), Paris, P. Geuthner, 1920-1921 (BNF 37453441) lire en ligne sur Gallica

Notes et références modifier

  1. a et b Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 102-104 (« Les envahisseurs mongols »).
  2. Hugues-Jean de Dianous, « Le Tibet et ses relations avec la Chine », Politique étrangère, .
  3. (en) Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 1997, p. 2-3 : « The unification of the diverse Mongol tribes by Genghis Khan in the late twelfth century led to one of the greatest explosions of conquest the world has ever seen. Mongol armies swept out of the Mongolian plains and mountains and conquered immense spans of territory, including Tibet, which submitted bloodlessly to the Mongols in 1207. Tibet paid tribute to Genghis Khan, and Mongol forces did not invade Tibet or interfere in the administration of its principalities. »
  4. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 102-104 (« Les envahisseurs mongols ») : « Les chroniqueurs relatent que pour éviter l'invasion de leurs principautés le chef des Tselpa et un roitelet de U préfèrent offrir la soumission du Tibet au grand khan et déclarent spontanément le pays tributaire. Les conquêtes de Genghis leur donnent vire raison. [...] En 1226, les razzias et les assauts sporadiques cèdent la place à une guerre généralisée dont les Mongols sortent vainqueurs. En quelques mois les guerriers du grand khan occupent tout le nord du plateau Tibétain. La mort de Gengis Khan en 1227 laisse un répit au Tibet. Les chefs politiques croient pouvoir en profiter pour cesser de payer le tribut ».
  5. Voir l'article Invasions mongoles des Xia occidentaux.
  6. a et b Franke, 1994 « On connaît, en dehors des textes en chinois, des impressions de textes bouddhiques en mongol, en vieux turc (ouigour) et en tangout, la langue du royaume Hsi-hsia annihilé en 1227 par les armées de Cinggis Qan. », p. 605
  7. (en) W.D. Shakabpa, Tibet: A Political History, 1967, Yale University Press, p. 61 : « thirty thousand troops, under the command of Leje and Dorta, reached Phanpo, north of Lhasa. »
  8. (en) Alan J. K. Sanders, Historical dictionary of Mongolia, 2003, Scarecrow Press, p. 309 : « his grandson Godan Khan invaded Tibet with 30,000 men and destroyed several Buddhist monasteries north of Lhasa. »
  9. a et b (en) Sam van Schaik, Tibet. A History, Yale University Press, 2013, p. 76.
  10. a b et c (en) Sam van Schaik, Tibet. A History, Yale University Press, 2013, p. 77.
  11. (en) Elliot Sperling, « The Yuan Dynasty (1279–1368) » p. 13 : « Assuredly, Tibet was incorporated into the Mongol dominions, but this was in a manner distinct from the Mongol conquest of China. In the late 1240s, the Tibetan lama Sakya Pandita (Sapan), leader of the Sakyapa sect of Tibetan Buddhism traveled with his nephews to the court of the Mongol prince Godan and sent a letter back to other leading figures in Tibet urging that they submit to Mongol authority. The letter that he is held to have sent (in 1249) and the acquiescence that other Tibetans accorded to the imposition of Mongol domination, as described in it, are generally considered to have marked the beginning of Mongol rule over Tibet » - (Assurément, le Tibet fut incorporé dans les territoires mongols mais cela se fit d'une façon distincte de celle de la conquête de la Chine par les Mongols. À la fin des années 1240, le lama tibétain Sakya Pandita (Sapan), chef de la secte sakyapa du bouddhisme tibétain, se rendit, accompagné de ses neveux, à la cour du prince mongol Godan, d'où il envoya une lettre aux autres chefs tibétains, incitant ces derniers à se soumettre à l'autorité des Mongols. La lettre qu'il est censée avoir écrite (en 1249) et l'assentiment que les autres Tibétains manifestèrent à l'égard de l'imposition de la domination mongole, sous la forme où celle-ci y est décrite, sont considérés en règle générale comme ayant marqué le commencement de la tutelle mongole sur le Tibet).
  12. Matthew Kapstein, Les Tibétains, page 184.
  13. (en) Luciano Petech, Tibetan Relations with Sung China and with the Mongols, p. 173-203, in China among Equals. The Middle Kingdom and its neighbours, 10th-14th centuries, Morris Rassaki (ed.), University of California Press, Berkeley, Los Angeles, London 1983, p. 182.
  14. Hugues-Jean de Dianous, « Le Tibet et ses relations avec la Chine », Politique étrangère, p. 45 : « En 1253, l'empereur Mongkou (Hien Tsong) de la dynastie impériale mongole des Yuan, qui régnait alors sur la Chine, envoya une armée au Tibet, qui fut incorporée à l'empire Yuan. Ainsi qu'on l'a vu, il y avait eu antérieurement des rois au Tibet ; mais à partir de 1275, le pouvoir politique et l'autorité suprême religieuse ne firent plus qu'un dans ce pays, quand l'empereur mongol Koubilaï eut reconnu le chef de la secte bouddhiste sa-skay-pa, Phagspa, comme chef du Tibet ».
  15. (en) Du Yuting, Chen Lufan, « Did Kublai Han's conquest of the Dali Kingdom give rise to the mass migration of the Thai people to the south? ».
  16. Henri Cordier, Histoire générale de la Chine, 1920-1921, p. 267 : « En 1253, K'oublaï marcha sur Yun Nan ; Touan Hing-tche se soumit humblement ; laissé en liberté il reçut le titre de Mo ho Lo ts'o (Maha Radja) et on lui adjoignit Lieou Che-Tchoung pour administrer la nouvelle possession mongole. »
  17. E. Gaspardone, « Matériaux pour servir à l'histoire d'Annam », Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, vol. 29, no 1,‎ , p. 63-105 (DOI 10.3406/befeo.1929.3238, lire en ligne) page 88
  18. a et b Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 105 (« Le temps des Sakyapa »).
  19. Un des nombreux Nassir/Nacer Ed-Din ?
  20. Qiangs ou Zhuangs ?
  21. Bai ?
  22. « Ville de la Tête du fleuve », aujourd'hui située dans le district de Bhamo, État Kachin, Birmanie) sur l'Irrawaddy, dans le Royaume de Pagan (849-1297)
  23. Henri Cordier, Histoire générale de la Chine, 1920-1921, p. 308-309 : « Le dixième mois (de l'année 1277), le gouvernement provincial du Yun Nan chargea Nâçir ed-Din, gouverneur de district et général en chef, de porter la guerre en Birmanie avec une armée forte de 3,800 hommes, composée de Mongols de Ts'ouan, de P'o et de Mossos. Il arriva à la « Ville de la Tête du fleuve » (Kaung sin, sur l'Irawadi) et détruisit de fond en comble les retranchements qu'avait élevés le chef birman Si-ngan. Il obtint la reddition de plus de 300 postes fortifiés, etc. »
  24. (en) Michael van Walt van Praag 1987 : The Status of Tibet: History, Rights and Prospects in International Law, Westview Press / Wisdom Press, Boulder / London, 1987 ; reimprimé en 1992, (ISBN 0-8133-0394-X), p. 120 : « The Mongol-Tibetan bond was markedly different from the feudal counterparts, however, in that it lacked the element of superiority and subservience characteristic of suzerain-vassal relations. »
  25. (en) Michael van Walt van Praag, op. cit., p. 121 : « Although Tibet was bound to the Mongol Empire, it was so bound not by simple subjection to Mongol rule but by a combination of religious, cultural, racial, and political relationships unique to that Empire. »
  26. (en) Rahul Ram, Central Asia: An Outline History, Concept Publishing Company, 1997, 170 p., p. 35-36 : « The theocratic governance of Tibet began, when Kublai Khan [...] became Khan of China in 1259. He created the state of the Sakya (Grey) Sect and made Lama Lodo Gyaltshen Phakpa (1235-80) the viceregent of the Mongols in Tibet in 1260. [...] Kublai Khan designated Lama Lodo Gyaltshen Phakpa Kuo-shih, the National Preceptor, and Ti-shih, the Imperial Preceptor, in 1270 ».
  27. (en) Melissa R. Kerin, Art and Devotion at a Buddhist Temple in the Indian Himalaya (lire en ligne), p. 19 « This relatively undocumented period corresponds to the period of foreign rule by the Mongols of the Yuan dynasty, which lasted for nearly a century (1271-1368). Yuan dynasty, which lasted for nearly a century (1271-1368). It should be noted that some scholars are hesitant to suggest that the Yuan dynasty had a direct effect in the western region — which was phtsically far removed from central Tibetan politicals orbits—because of a dearth of substansive evidence suggesting direct Yuan control. As Roberto Vitali's critical reading of the Mnga'ris rgyal rabs reveals, the hundread-year interruption in West Tibet's suzereainty coincides with an escalation in Sakya, and therefore Yuan, control of Ngari. Moreover, based on a translation of documents from Zha lu (Shaly), a Sakya pa monastery in Central Tibet, Giuseppe Tucci also suggested that West Tibet was indeed under the control of the Greater Yuan Empire during the fourteenth century. »
  28. (en) Warren W. Smith, Tibet's Last Stand?: The Tibetan Uprising of 2008 and China's Response, p. 250 : « Tibet had mutually advantageous relationships with pre-twentieth-century Chinese regimes, primarily with conquest dynasties. Its relations with the Mongol Yuan Dynasty (1270-1368) avoided a Mongol conquest of Tibet and promoted Tibetan Buddhism. »
  29. Dawa Norbu, China's Tibet Policy, RoutledgeCurzon, 2001, p. 57: « Amid the constant power struggles and sectarian strife which lasted over 150 years, the really historically significant development appears to be Changchub Gyaltsen's rule (1302-64). His rule reveals a Tibetan nationalist vision that was only partially fulfilled. His various reforms were designed to undo the Mongol traces and influences inherent in the Sakya administrative structure, and sought to revive, instead, thre national traditions and glories of the early warrior kings (btsan). For example, he replaced the khri-dpon administrative system by the indigenous dzongpon system; Mongolian dress, which was popular during the Sakya regime, by btsan outfits; the Mongol martial law-like summary execution system by the Tibetan legal code called 'khrim-yig zheche bchu-gsum originating from the btsan period, etc. »
  30. René Grousset, « L’Empire des steppes — Attila, Gengis-khan, Tamerlan », Classiques de l'Université du Québec à Chicoutimi, 1938, p. 645 : « Dans une première expédition (vers 1639 ?), il entra au Tibet, et défit tous les ennemis du dalaï-lama, tant partisans du clergé rouge que sectateurs de la vieille sorcellerie bon-po. Au cours d’une deuxième campagne, il fit prisonnier le de-srid de gTsang (vers 1642 ?), occupa Lhassa et proclama le dalaï lama Nag-dbang bLo-bzang souverain du Tibet central (Dbus et Tsang). Comme signe de la souveraineté temporelle à lui conférée par le prince khochot, bLo-bzang se fit construire une résidence sur l’emplacement du palais des anciens rois du Tibet, au Potala de Lhassa (1643-1645). En revanche, Gouchi-khan, déjà maître du Koukou-nor, du Tsaïdam et du Tibet septentrional, fut reconnu par le pontife, à Lhassa même, comme protecteur et vicaire temporel de l’Église Jaune. Jusqu’à sa mort en 1656, il fut vraiment, comme l’appelait la cour de Pékin, le « khan des Tibétains » ».
  31. (en) Ram Rahul, Central Asia: an outline history, New Delhi, Concept Publishing Company, 1997, p. 42 : « From then [1720] until the fall of the Manchu dynasty in 1912, the Manchu Ch'ing government stationed an Amban, a Manchu mandarin, and a military escort in Tibet. »

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