Corriere della Sera

quotidien national italien de centre-droit

Corriere della Sera
Image illustrative de l’article Corriere della Sera

Pays Drapeau de l'Italie Italie
Langue Italien
Périodicité Quotidien
Genre Généraliste
Diffusion 480 000 ex. (2013)
Date de fondation 1876
Ville d’édition Milan

ISSN 1120-4982
ISSN (version électronique) 1120-4982
Site web www.corriere.it

Le Corriere della Sera (/korˈrjɛːre ˈdella ˈseːra/, « Courrier du soir » en italien) est un quotidien italien publié à Milan. C'est le plus diffusé du pays. Il appartient au groupe RCS (Rizzoli-Corriere della Sera), comme la Gazzetta dello Sport. Sa ligne éditoriale est généralement classée au centre-droit[1].

Première édition du Corriere, parue le .

Fondé en 1876 par le journaliste Eugenio Torelli Viollier, il s'appelle ainsi parce qu'à l'origine il était mis en vente à partir de 21 heures.

Histoire modifier

Des origines à la Libération modifier

Le siège historique du Corriere della Sera à Milan.

En 1876, sous la direction de l'ex-garibaldien Torelli Viollier et avec un capital de 30 000 lires, le Corriere della Sera commence son activité. Le premier numéro sort le dimanche 5 mars au soir, avec un tirage initial d'environ 3 000 copies, composé de quatre pages et qui ne coûte que cinq centimes dans la ville de Milan. Le journal réussit en quelques années à s'imposer dans la tête des lecteurs italiens.

En 1904, le Corriere dépasse les ventes de son concurrent le Secolo (Siècle), de Carlo Romussi, qui s'illustre dans la publicité et s'installe à son nouveau siège au 28 de la rue Solférino, dans l'immeuble réalisé par Luca Beltrami.

Sous la direction de Luigi Albertini, de 1900 à 1925, le Corriere jouit d'un grand prestige. De nombreux grands noms de l'époque commencent à écrire pour le quotidien milanais, comme Luigi Einaudi ou Luigi Pirandello. Pendant l'après-guerre, ont lieu les collaborations d'Eugenio Montale, Ennio Flaiano et Pier Paolo Pasolini pour ne citer qu'eux.

En 1925, avec la démission d'Albertini imposée par le Gouvernement fasciste, s'accomplit la fascisation du quotidien milanais, qui se conforme à ces exigences jusqu'à la Libération.

De la République à nos jours modifier

Un mois après la suspension de la part du Comité de Libération Nationale, survenue en avril 1945, il revient avec le nom Corriere d'informazione (Courrier d'informations). L'année d'après, il s'appelle Il Nuovo Corriere della Sera (Le Nouveau Courrier du Soir). Pour le référendum institutionnel, il se prononce en faveur de la république.

En 1961, le nouveau directeur Alfio Russo réalise une importante transformation du quotidien, en donnant majoritairement la place au sport et aux spectacles ainsi qu'en ouvrant, pour la première fois, une rubrique pour les lecteurs. En 1965, le quotidien publie un scoop international : l'interview du nouveau pape Paul VI. L'orientation du journal reste modérée et socialement critique envers le gouvernement de centre droit.

Le , Giovanni Spadolini remplace Alfio Russo à la direction. Le quotidien est fortement critiqué par le Mouvement Estudiantin de Milan, qui l'accuse d'organiser une campagne diffamatoire contre les étudiants. Le 8 juin, durant une manifestation, un groupe de contestataires entoure le siège et bloque la distribution du journal, engageant de rudes affrontements avec la police (« bataille de la via Solférino »).

La direction de Spadolini se termine brusquement en 1972, quand on décide de confier le journal à Pier Ottone, qui entre en fonction le 15 mars. La rédaction du journal se déchire sous les ordres d'Ottone, qui tente de renouveler le journal en défendant une ligne libérale contre une orientation progressiste. Le leader des « mécontents » qui se joignent pour accuser Ottone d'avoir instauré un « soviet » à la rédaction, est Indro Montanelli. En désaccord avec Ottone, il décide en octobre 1973, de quitter le journal, emmenant avec lui d'autres illustres journalistes italiens pour fonder un nouveau quotidien, Il Giornale Nuovo (Le Nouveau Journal).

En 1974, Giulia Maria Crespi, propriétaire de la société éditrice, cède le contrôle du journal au groupe Rizzoli, rebaptisé depuis Rizzoli-Corriere della Sera (aujourd'hui synthétisé en RCS MediaGroup).

En 2001, à l'occasion du 125e anniversaire, se créait la Fondation du Corriere della Sera, ayant pour but de gérer et d'offrir au public les archives historiques du journal ainsi que de promouvoir les initiatives en faveur de la langue et de la culture italiennes dans le pays mais surtout à l'étranger.

Durant la campagne électorale de 2006 pour l'élection du gouvernement, le choix du directeur Paolo Mieli suscite de nombreux débats à cause de son implication en faveur d'un des deux partis protagonistes des élections, celui de Romano Prodi contre celui de Silvio Berlusconi, président du conseil sortant. Une décision, selon Mieli, consécutive au jugement particulièrement négatif adopté par l'ancien Gouvernement. Mais selon le directeur, cela ne l'empêche pas de garantir à ses journalistes l'indépendance intellectuelle.

Le , le conseil d'administration du groupe RCS Media Group, qui édite le Corriere della Sera décide de la mise en vente du siège du journal au fonds spéculatif américain Blackstone, pour la somme de 120 millions d'euros. Cette cession a pour but de combler l'endettement du groupe, ramené à 550 millions d'euros, en prenant également en compte une recapitalisation de 250 millions d'euros ; une vente d'actifs pour 250 millions d'euros est également prévue pour le . Le groupe a par ailleurs déjà acté la fin d'une dizaine de périodiques (dont Astra, Novella, Visto, Ok salute, Bravacasa ou encore Yacht and Sail) ainsi que l'objectif de ramener le nombre de salariés à 800, contre 5000 aujourd'hui. Cette baisse d'effectif touchera au minimum le Corriere della Sera, qui reste le premier quotidien italien (480 000 exemplaires vendus par jour et 100 000 abonnements sur Internet). Le siège du journal était le même depuis 1876, qui était de ce fait parfois surnommé « la vieille dame de Via Solferino »[2].

Le journal défend une ligne politique pro-Union européenne[3]. Il est décrit par Le Monde comme étant « le grand journal de la bourgeoisie lombarde[4].

Collaborateurs modifier

Parmi les principaux collaborateurs du Corriere, on citera notamment Maria Antonietta Torriani, Alessandra Arachi, Dino Buzzati, Indro Montanelli, Raffaele La Capria, Magdi Allam et Sergio Romano.

Directeurs modifier

Diffusion modifier

Année Exemplaires vendus
1996 646 902
1997 669 515
1998 635 222
1999 620 126
2000 614 398
2001 598 997
2002 581 751
2003 613 103
2004 616 504
2005 619 897
2006 624 938
2007 680 208
2008 567 910
2009 534 427
2010 489 989
2011 482 800
2012 403 879
2013 480 000

Notes et références modifier

  1. La presse italienne condamne le "geste fou" de Berlusconi sur lemonde.fr du 29 septembre 2013
  2. Richard Heuzé, « Le quotidien Corriere della Serra vend son siège historique », in Le Figaro, encart « Économie », jeudi 7 novembre 2013, page 24.
  3. « Virus : colère italienne contre l'UE », sur L'Orient-Le Jour,
  4. « Le rattrapage économique du sud italien n’a pas eu lieu », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier

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