Dominique Vidal

journaliste français et militant politique
Dominique Vidal
Dominique Vidal en 2016.
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Dominique Vidal, né à Paris le , est un journaliste et essayiste français.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Dominique Vidal, est né à Paris le , fils du linguiste judéo-espagnol et victime de la Shoah Haïm Vidal Sephiha, d'origine turque[1] et de Jacqueline Wolf, militante pour le FLN[2].

Il est titulaire d'une maîtrise en philosophie et d'un diplôme d'études approfondies d'histoire[3].

Carrière modifier

Dominique Vidal devient en 1968 un des dirigeants de l'Union des étudiants communistes et rédacteur en chef du Nouveau Clarté, mensuel de cette organisation[4], puis de L'Avant-Garde.

Il poursuit sa carrière professionnelle dans le journalisme, au sein des hebdomadaires liés au Parti communiste français France Nouvelle, puis Révolution où il est chef de la rubrique « Monde » de 1980 à 1986[5] et dont il est licencié avec les deux tiers de la rédaction en 1987.

Il travaille ensuite dans le journal chrétien La Croix de 1988 à 1991, puis pour différents journaux dont Jeune Afrique, hebdomadaire panafricain. Il est ensuite directeur international du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ)[6] et président de l'Association européenne de formation au journalisme (AEFJ). À cette époque, il crée des filiales internationales francophones post-graduate du CFPJ à Prague, au Caire, à Phnom Penh à Moscou et à Beyrouth - elles formeront de jeunes journalistes durant dix à quinze ans.

En 1995, il rejoint l'équipe permanente du Monde diplomatique dont il devient rédacteur en chef adjoint, puis responsable des éditions internationales et du développement[5].

Entre 2009 et 2022, il dirige avec Bertrand Badie la livraison annuelle de L'état du monde aux éditions La Découverte. Depuis 2022, il co-dirige, toujours avec Bertrand Badie, la collection « Le monde d'après » aux éditions Les Liens qui libèrent.

Il est par ailleurs membre du bureau de l'Institut de Recherches et d'études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), un think tank français indépendant dont il coordonne les débats. Il participe par ailleurs à l'accompagnement de La Chance, pour la diversité dans les médias, qui prépare des étudiants boursiers aux concours des écoles de journalisme.[pertinence contestée]

Prises de positions modifier

Dominique Vidal consacre au conflit israélo-palestinien de nombreux livres, seul ou en collaboration, notamment avec son collègue Alain Gresh.

Il se réfère souvent aux nouveaux historiens israéliens[7], et est aussi l'auteur d'une synthèse des travaux des nouveaux historiens allemands sur la Shoah.

Entre 2003 et 2005, il coécrit avec Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine en France et le militant antisioniste Michel Warschawski, un livre intitulé : Les banlieues, le Proche-Orient et nous. Le livre est préfacé par Isabelle Avran, vice-présidente de l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS), qui se réjouit : « le “trio” a rencontré près de 18 000 personnes au rythme de grands meetings ou de débats plus intimes »[8]. Vidal écrit divers ouvrages sur les banlieues. De plus, il participe au 60e anniversaire de la « Nakba » à Paris[8].

Vidal est favorable à « l’établissement d’un État palestinien (qui) constitue peut-être la dernière chance de l’option bi-étatique, autrement dit de l’insertion durable d’Israël dans son environnement arabo-musulman en révolution »[9] car « Concrètement avec le différentiel démographique, les habitants du ‘Grand Israël’ malgré la colonisation, seront en majorité arabes »[10].

Pour Dominique Vidal, le « silence » des médias face aux souffrances palestiniennes (notamment à Jérusalem-Est) favoriserait l'antisémitisme, et il évoque la puissance des « lobbys »[11].

Dans une interview de Témoignage chrétien, il considère la notion de « peuple juif » comme un postulat contestable du sionisme en se référant aux travaux du nouvel historien Shlomo Sand[12]. Il y définit le sionisme comme mouvement « nationaliste et colonial » mais non-raciste. Il y reconnait aussi que « Certaines personnes camouflent leur antisémitisme derrière un discours antisioniste hystérique. » mais considère qu'il s’agit d’un phénomène marginal[10].

Critiques et réponses modifier

Ses opinions sont parfois décrites comme d’extrême gauche antisioniste[13],[14]. Il est ainsi critiqué par Sylvain Attal qui lui reproche de défendre une thèse « jumelle de celle du révisionniste Roger Garaudy »[15]. Pour le chercheur Lucien Samir Oulahbib, les analyses de Vidal sont orientées[7].

Dans son analyse de l'antisémitisme, le professeur Alvin Hirsch Rosenfeld (en) considère que Dominique Vidal minimise les violentes attaques antisémites commises par des individus arabo-musulmans[16].

Pierre-André Taguieff, qui le décrit comme un journaliste-militant antisioniste[17], voit une négation du droit à l’existence d’Israël dans son livre Le péché originel d’Israël[18], un ouvrage qui — sous-titré l'expulsion des Palestiniens revisitée par les « nouveaux historiens » israéliens — présente, selon Françoise Germain-Robin, une synthèse de l'œuvre de ces nouveaux historiens, lesquels « provoquent dans leur pays passions et polémiques »[19].

Face aux accusations d'antisémitisme, Vidal se défend en soutenant la thèse d'un « chantage inacceptable (à l'antisémitisme) » alors qu'il ne s'agit pour lui que de critiquer la politique israélienne[20],[21], et avance « leur manipulation »[22].

Ouvrages modifier

Sur le Proche-Orient modifier

Sur les banlieues modifier

Sur la Shoah modifier

Apparentés modifier

Sur l'extrême droite modifier

Sur les médias modifier

Autres modifier

  • avec Éric Venturini, Portraits de China Town, le ghetto imaginaire, Autrement, 1987
  • avec Christine Queralt, Promenades historiques dans Paris, éd. Liana Levi, 1991 et 1994
  • Le monde ne sera plus comme avant, (dir. avec Bertrand Badie), Paris, Les Liens qui Libèrent, 2022

Collection L'État du monde modifier

Depuis 2009, Dominique Vidal dirige, avec Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, la publication annuelle de l'ouvrage collectif de géopolitique : L'État du monde, aux éditions La Découverte. L'édition 2012, par exemple, intitulée Nouveaux acteurs, nouvelle donne, analyse les bouleversements survenus en 2011 dans divers domaines, tels que la politique, l'économie, le social, l'environnement et la technologie[31]. Celle de l'année 2015, sous-titrée Nouvelles guerres, traite des nouvelles formes que prennent les conflits dans le monde, du fait de l'implication de belligérants autres qu'étatiques[32],[33],[34].

Références modifier

  1. Sephiha, Haïm Vidal, (1923- ...), Ma vie pour le judéo-espagnol : La langue de ma mère, Éditions Au bord de l’eau, 2015
  2. Le mal-être arabe: enfants de la colonisation Dominique Vidal, Karim Bourtel Agone, 2005 cachée en Haute-Loire
  3. Dominique Vidal, Les Biographies
  4. Mathieu Dubois, « Les JC en 68 : crise ou renouveau ? », Cahiers d'histoire, no 125,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b « Fiche de M. Dominique Vidal (extrait) », sur lesbiographies.com, (consulté le ).
  6. « Dominique Vidal (sa biographie) », sur blogs.mediapart.fr (consulté le ).
  7. a et b Lucien-Samir Oulahbib, « Le peuple juif ? Inventé et nettoyeur ethnique... », Controverses,‎ (lire en ligne [PDF])
  8. a et b Marc Hecker, Intifada Française ? : De l'importation du conflit israélo-palestinien, Paris, Ellipses, , 506 p. (ISBN 978-2-7298-7259-5 et 2-7298-7259-0, OCLC 80083467), p. 147, 169, 286, 394
  9. Dominique Vidal, « Pourquoi Paris doit soutenir la reconnaissance de la Palestine, » Le Monde, 27 septembre 2011
  10. a et b Anne Lifshitz-Krams, « Les médias et Israël du Salon du Livre au soixantième anniversaire », Controverses,‎ (lire en ligne [PDF]).
  11. Yusuf Özcan (trad. Hilal Serefli Sari), « Un journaliste français dénonce le silence des médias sur les souffrances des Palestiniens », sur www.aa.com.tr, (consulté le ).
  12. Anne Lifshitz-Krams, « Un Etat Juif et démocratique, Les Intellectuels français depuis le début de l’Intifada », Controverses, no 11,‎ (lire en ligne).
  13. Anne Lifshitz-Krams, « Propagande et information. L’émission Un œil sur la planète : pétition pour un Etat palestinien », Controverses, no 18,‎ (lire en ligne).
  14. Post-holocaust and Anti-semitism, Issues 1-39, Jerusalem Center for Public Affairs, 2002.
  15. Boniface Pascal, « La politique française et Israël. Réponse à Armand Laferrère », Commentaire, 2004/2 (Numéro 106), p. 425-431. DOI : 10.3917/comm.106.0425. URL : https://www.cairn.info/revue-commentaire-2004-2-page-425.htm
  16. (en) Rosenfeld, Alvin H. (Alvin Hirsch), 1938- End of the Holocaust and the Beginnings of a New Antisemitism. Rosenfeld, Alvin H. (Alvin Hirsch), 1938- editor of compilation., Resurgent Antisemitism Global Perspectives, Indiana University Press, 2013.
  17. Pierre-André Taguieff, La nouvelle propagande antijuive, Presses Universitaires de France, 2010
  18. Taguieff Pierre-André, « Retour sur la nouvelle judéophobie », Cités, 2002/4 (n° 12), p. 117-134. DOI : 10.3917/cite.012.0117. URL : https://www.cairn.info/revue-cites-2002-4-page-117.htm.
  19. a et b F.G-R., « Le Péché originel d'Israël », sur humanite.fr, .
  20. Pascal Boniface, Les pompiers pyromanes: Ces experts qui alimentent l’antisémitisme et l’islamophobie, Max Milo, , 176 p. (ISBN 9782315006892), Introduction
  21. Dominique Vidal, « Chantage à l'antisémitisme : Lettre à Élisabeth Borne », sur Mediapart, 3 août 2022.
  22. Dominique Vidal, « Combattre les racismes et leur manipulation », Revue internationale et stratégique, vol. 58, no 2,‎ , p. 171 (ISSN 1287-1672 et 2104-3876, DOI 10.3917/ris.058.0171, lire en ligne, consulté le )
  23. Paul-Marie Couteaux, « Alain Gresh et Dominique Vidal. Proche-Orient : une guerre de cent ans », Politique étrangère, no 3,‎ , p. 715-717 (lire en ligne, consulté le ).
  24. Alain Gresh, « Palestine 47 : un partage avorté », sur Le Monde diplomatique (consulté le ).
  25. « Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949) », sur amis.monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
  26. a et b Pascal Boniface, « «Antisionisme = antisémitisme ?» - 3 questions à Dominique Vidal », sur mediapart, (consulté le ).
  27. Nourhen Immarrain, « Des mots contre les maux », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Yves Chevalier, « Dominique Vidal, Les Historiens allemands relisent la shoah », Archives de sciences sociales des religions (éditions EHESS), no 124,‎ , p. 63-170 (lire en ligne, consulté le ).
  29. « Vidal Dominique, Le Mal-être juif. entre repli, assimilation et manipulations, Marseille, Agone, 2003, 127 p. », sur Institut européen en sciences des religions (consulté le ).
  30. Benjamin Dourdy, « Serge Halimi, Dominique Vidal, Henri Maler, Mathias Reymond, L’opinion, ça se travaille... Les médias et les « guerres justes » », OpenEdition Journals,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. Elieth P. Eyebiyi, « Bertrand Badie, Dominique Vidal (dir.), Nouveaux acteurs, nouvelle donne. L'état du monde 2012 », Lectures,‎ (DOI 10.4000/lectures.7093).
  32. Thomas Monnerais, « Nouvelles guerres. L'état du monde 2015 », Alternatives économiques, (consulté le ).
  33. Jacques Sardes, « B. Badie et D. Vidal. Nouvelles guerres. L’état du monde 2015 - Ed La Découverte », Les cahiers psychologie politique, Association française de psychologie politique (université de Caen), no 28,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. Yidir Plantade, « Guerres en mouvement », Le Monde, (consulté le ).

Liens externes modifier