Exorciste

prêtre à qui un évêque a confié la charge spécifique de chasser des démons

Un exorciste est une personne chargée de chasser des démons. Il existe ainsi de nombreux exorcistes indépendants, soigneurs, médiums, kabbalistes ou encore chamans qui proposent leurs services[1].

François d'Assise exorcisant les démons d'Arezzo (fresque de Giotto).
François Borgia exorcise un possédé avec un crucifix.

Dans la religion catholique, il s'agit d'un prêtre à qui un évêque a confié cette charge spécifique. Dans chaque diocèse un prêtre a normalement reçu cette mission.

Jusqu'en 1972, l'office d'exorciste constituait le troisième degré des ordres mineurs.

Le ministère d'exorciste modifier

Dans le Nouveau Testament, le Christ chasse les démons (Matt 8, 16) : il leur commandait avec autorité de sortir des personnes qu’ils possédaient. Et ils lui obéissaient (Mc 1, 27), il les menaçait (Mc 1, 25), il leur parlait sévèrement et ils sortaient (Matt 17, 18).

Selon les Évangiles, le Christ a donné à ses disciples le pouvoir de commander au démon (Matt 10, 1 – Mc 3, 15). Ses disciples ont donc reçu le pouvoir de chasser les démons en son nom et de faire des miracles.

L'ordre mineur de l'exorcistat modifier

Dès les premiers temps de l'Église, l'exorcisme était confié à de nombreux hommes. Dès 251, il en est fait mention comme un ordre par des écrits antiques[2]. L'exorciste était un clerc et tout prêtre était exorciste.

Depuis l'entrée en vigueur du motu proprio du pape Paul VI Ministeria quaedam du 15 août 1972, les fonctions précédemment libelées ordres mineurs sont appelées ministères[3].

Sont conservés pour toute l'Église latine les ministères de lecteur et acolyte, et ce dernier peut en certains lieux, au jugement de la conférence épiscopale, porter le nom de sous-diaconat[4]. Outre à ces deux fonctions, les conférences épiscopales sont autorisées à proposer au Saint-Siège « celles dont elles auraient jugé, pour des raisons particulières, l'institution nécessaire ou très utile dans leur propre région. De cette catégorie relèvent, par exemple, les fonctions de portier, d'exorciste et de catéchiste, et d'autres encore, confiées à ceux qui sont adonnés aux œuvres caritatives, lorsque ce ministère n'est pas conféré à des diacres[3]». La seule conférence qui a montré un intérêt est la Conférence des évêques de France, mais sans faire aucune proposition concrète[5].

Les communautés (instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique) qui maintiennent ce que le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI appelle forme tridentine du rite romain peuvent utiliser encore le Pontifical romain en vigueur en 1962 (dix ans avant le Ministeria quaedam) pour conférer les ordres mineurs[6]. Ceux qui reçoivent ces ordres mineurs restent dans le laïcat, parce qu'on ne devient clerc que par l'ordination diaconale[7].

L'exorciste diocésain modifier

Peu à peu, il est devenu clair aux yeux de l'Église que ce ministère devait retrouver toute sa place. C'est pour cela que les évêques choisirent des prêtres à qui ils confièrent cette mission spécifique d'exorciste.

Plus d'une centaine de prêtres exorcistes en France, un par diocèse ou plus, sont nommés pour faire face à une demande de plus en plus importante[8].

Quelques prêtres exorcistes connus modifier

France modifier

Église catholique :

XXe siècle

Italie modifier

  • Don Gabriele Amorth, exorciste à Rome, auteur de plusieurs livres, traduits en français.
  • Don Michele Bianco, exorciste et charismatique, sanctuaire de saint Cyriaque, Torre Le Nocelle, sud de l'Italie
  • Padre Candido Amantini dell'Immacolata (1914-1992), religieux passioniste, exorciste à Rome, que Don Amorth considère comme son maître ; mort en odeur de sainteté, une béatification est envisagée[13].
  • Carmine de Filippis, notamment rendu célèbre par le livre Le Rite, adapté en film.

Suisse modifier

  • Georges Schindelholz, abbé exorciste, ayant publié des ouvrages à ce sujet[14]

Portugal modifier

  • Duarte Lara

Inde modifier

Notes et références modifier

  1. Aurélie Rodrigues, « Exorciste indépendant, un métier d'avenir en France », sur slate.fr, .
  2. date de la Lettre (de Corneille) à l'évêque Fabien d'Antioche Cf. Denzinger no 109
  3. a et b Pape Paul VI, Motu proprio Ministeria quaedam du 15 août 1972, II
  4. Ministeria quaedam, IV
  5. Le motu proprio Ministeria quaedam (15 août 1972) et ses suites par Mgr Jordan
  6. Instruction sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum donnée motu proprio par sa sainteté le pape Benoît XVI, 31
  7. Instruction sur l’application de la Lettre apostolique Summorum Pontificum donnée motu proprio par sa sainteté le pape Benoît XVI, 30
  8. émission radiophonique Interception du 24/10/10 sur France Inter : « Chasseur de démon ».
  9. Serge Lacroix, « Père Matthieu : son combat contre Satan ! », L'Est républicain,‎ (lire en ligne)
  10. Journal d'un prêtre exorciste, Ed. Bénédictines, Saint-Benoît-du-Sault, 2007
  11. a et b Luc Ferry, « Le prêtre, le diable et le psychanalyste », Le Point, no 1257,‎ , p. 108
  12. « L'abbé Debourges et les mauvais esprits », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ , p. 3
  13. (it) « Padre Candido Amantini dell'Immacolata (esorcista) - Novena e Triduo », sur esorcismi.altervista.org via Internet Archive (consulté le ).
  14. Migros Magazine, n°45, 4 novembre 2013, Le Jura, cette terre de mystère, par Alexandre Willemin, p.26

Articles connexes modifier