Faculté de médecine de Paris

faculté de médecine dans le 5ᵉ arrondissement de Paris (1808-1970)
Faculté de médecine de Paris
Blason de l'ancienne faculté (xviie – xviiie siècles)
Histoire
Fondation
XIIe siècle. Supprimée en 1793, refondée en 1808
Dissolution
Statut
Type
faculté corporative puis publique
Nom officiel
Saluberrima physicæ
Devise
urbi et orbi salus (sain toujours et en tout lieu)
Membre de
Localisation
Pays
Ville
Carte

L'ancienne faculté de médecine de Paris était une des « compagnies » de l'ancienne université de Paris fondée vers 1200 ; elle fut fermée en 1793. Une nouvelle École de médecine de Paris ouvre en 1794.

La nouvelle faculté de médecine de Paris est créée en 1808 pour être scindée en plusieurs facultés différentes en 1970.

Les bibliothèques de facultés de médecine (ici celle de Paris) ont joué un rôle important pour la formation des médecins
Ancien siège de la faculté de médecine de Paris, ancien collège de chirurgie, désormais siège de l'université de Paris.

Histoire modifier

Bâtiment de l'école pratique de la faculté de médecine de Paris.

L'École de médecine de Paris ouvre en 1794.

La nouvelle faculté de médecine de Paris fut créée par le décret du portant organisation de l'Université impériale de France.

En 1896, elle fut regroupée avec les quatre autres facultés parisiennes pour former la nouvelle université de Paris.

À la suite de la loi Faure, elle fut divisée en 1970 entre plusieurs universités réparties dans les hôpitaux parisiens et aujourd'hui rassemblées dans deux universités différentes :

Les deux premières (Paris-Descartes et Paris-Diderot) conduisaient un projet de partenariat poussé (unification de l'enseignement dentaire, par exemple), jusqu'à leur fusion au au sein de l'université Paris-Cité.

Blason modifier

Comme l'université et ses différents organes, c'est tardivement, à la Renaissance, que la faculté s'est dotée d'armes propres. Le [1], elle a adopté la devise « Urbi et Orbi Salus » (sain toujours et en tout lieu) et l'écu :

  • d'azur à trois cigognes passantes au naturel portant chacune en leur bec une branche d'origan, un soleil rayonnant d'or chassant les nues en chef.

La devise reprend une patente accordée par une bulle datée du du pape Nicolas V, lui-même fils de médecin, diplômé de l'Université de Bologne et fondateur de la Bibliothèque Vaticane, conférant à tout licencié de l'université de Paris une reconnaissance par toute autre université de sa compétence d'exercice[1]. Cette équivalence universelle était particulièrement importante pour la faculté de médecine qui promettait ainsi à ses futurs médecins une possibilité d'installation même à l'étranger et assurait la pérennité d'un recrutement dans toute l'Europe catholique, ce qui était moins évident avec l'émergence au sortir de la guerre de Cent Ans de nations bien distinctes.

Le métal de l'écu est le bleu de France. Le soleil chassant les nuages symbolise les lumières dispensées par l'enseignement et la lutte contre l'obscurantisme. L'Université elle-même arborant une bible descendue des nues, c'était peut-être aussi une façon ironique de se démarquer de la maison-mère en insistant sur des prétentions scientifiques ou du moins naturalistes de la médecine. Origan est le nom grec de la marjolaine, anciennement mariolaine, c'est-à-dire « petite image sainte de la Vierge Marie » (cf. « mariole[2] », sens antithétique). L'étymologie fantaisiste « herba maiorana », c'est-à-dire remède majeur en latin de carabin, a peut-être renforcé le sens de remède souverain. Il semble donc que les médecins se soient bien amusés en forgeant ces armes. La cigogne est un jeu de mots sur son nom en ancien français, soigne (littéralement, l'oiseau qui veille à la bécquée), et sur sa figure légendaire de la Mère Gigogne[3], comparée à une alma mater ou une mère-poule abritant les étudiants sous ses jupes (cf. la même observation d'un long bec supposé nourricier transposée dans la légende des bébés apportés par les cigognes).

La persistance du blason de la faculté au travers de ses dissolutions successives est un signe curieux et rare de permanence dans l'histoire de France[1]. Il n'est toutefois pas tout à fait exceptionnel, ainsi pour le Conseil d'État ou le Collège d'Harcourt par exemple.

Doyens modifier

Au XXe siècle les derniers doyens de la faculté de médecine de Paris furent successivement Georges Maurice Debove, Léon Binet, Gaston Cordier et Georges Brouet.

Bâtiments modifier

À l'origine modifier

La faculté de médecine du Moyen Âge dispensait son enseignement dans les divers collèges de l'Université plus ou moins spécialisés, l'accès aux études de médecine exigeant une formation initiale ès Arts c'est-à-dire les études générales. Le siège de la faculté se trouvait rue de la Bûcherie en face de l'Hôtel-Dieu[4], lequel se trouvait avant sa reconstruction au XIXe siècle sur la rive sud de l'Île de la Cité, et à proximité du siège de l'Université dont les représentants se retrouvaient les grands jours en l'église Saint-Julien-le-Pauvre. Le siège a été ultérieurement transféré rue Jean-de-Beauvais près des collèges de Presles et de Beauvais.

C'est à la Renaissance que le collège des Cordeliers ouvre pour les chirurgiens une salle d'anatomie, l'amphithéâtre Saint-Côme, rue de l'École de Médecine un peu en contrebas de l'actuel boulevard Saint Michel (en face de l'actuelle pâtisserie viennoise). Le collège des Cordeliers était appelé ainsi parce qu'il louait ses bâtiments au monastère franciscain sis entre les actuelles rue de l'École-de-Médecine, boulevard Saint-Michel (alors rue de La Harpe), rue de l'Odéon (alors fossé d'enceinte) et l'actuel parc du Luxembourg.

Le développement de la chirurgie soutenu par l'œuvre d'Ambroise Paré puis la Société Royale amène à affecter un bâtiment spécifique au collège des chirurgiens de l'autre côté de la rue de l'École de Médecine[5], dans le collège de Bourgogne transformé en 1763 en Académie royale de chirurgie. Les locaux sont modifiés en 1794 par l'architecte Jacques Gondouin[6] (côté rue de l'École-de-médecine) : un portique à quatre rangées de colonnes ioniques devant une cour ceinturée d'une colonnade, ainsi qu'un amphithéâtre sous un péristyle corinthien. À partir de 1855 différents projets d'agrandissement sont évoqués mais ne se réalisent pas. Le projet de Léon Ginain est finalement retenu et les travaux commencent en 1879[7] et durent jusqu'en 1900 : un escalier, la salle du conseil, la bibliothèque, le musée et les archives. Sur la façade donnant sur le boulevard Saint-Germain, la porte d'entrée « magistrale » est encadrée par deux statues de Crauk représentant les allégories de la médecine et la chirurgie.

Actuellement modifier

Rue de la Bûcherie modifier

Le bâtiment qui reçut les premiers cours de la faculté, fut utilisé par l'université jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Il connut ensuite plusieurs fonctions (maison close, imprimerie, etc.). Aujourd'hui le lieu abrite le Philanthro-Lab, premier lieu consacré à la philanthropie.

Boulevard Saint-Germain modifier

Le bâtiment au 85, boulevard Saint-Germain abrite actuellement la présidence et les services centraux de l'université Paris-Cité et le pôle médecine-odontologie de la Bibliothèque interuniversitaire de Santé.

Rue de l'École-de-Médecine modifier

Le bâtiment situé à l'emplacement de l'ancien couvent des Cordeliers, désormais le campus des Cordeliers au 15, rue de l'École-de-Médecine abrite la nouvelle faculté de médecine de l'université Paris-Cité, jusqu'en 2016 le musée Dupuytren, ainsi que la présidence de Sorbonne Université au 21, rue de l'École-de-Médecine.

Annexe de la rue des Saints-Pères modifier

Une importante annexe initialement baptisée Nouvelle faculté de médecine a été construite dans les années 1940 et 1950 rue des Saints-Pères (no 45). Le bâtiment n'abrite plus la faculté de médecine, mais les UFR biomédicale, mathématique et informatique et des sciences humaines et sociales de l'université Paris-Cité. Il occupe l'emplacement de l'ancien hôpital de la Charité fondé au début du XVIIe siècle par des frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, communément appelés frères de la charité que Marie de Médicis avait fait venir de Florence[8]. Il relève également de l'université Paris-Cité.

Personnalités liées à la faculté modifier

Professeurs modifier

Étudiants modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c Henry-André « Les armoiries de la faculté de médecine de Paris » La Chronique Médicale no 25, p. 108, faculté de médecine de Paris, Paris, 1918 (consultable à la bibliothèque interuniversitaire de médecine de Paris).
  2. F. Godefroy, Lexique de l'ancien français, p. 322, Honoré Champion, Paris, 1994.
  3. J. Picoche, Nouveau dictionnaire étymlogique du français, p. 142, Hachette Tchou, Paris, 1971.
  4. Corlieu 1877, p. 1
  5. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie à l'École de Médecine », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999 (ISBN 2-913246-03-6), p. 89-93, spécialement p. 89.
  6. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie… », p. 90.
  7. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie… », p. 91.
  8. Jacques Antoine Dulaure : Histoire physique, civile et morale de Paris, depuis les premiers temps historiques, Guillaume, Paris, 1824, p. 16 [lire en ligne]

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Auguste Corlieu, L'ancienne faculté de médecine de Paris, V. Adrien Delahaye et Cie, , 283 p. (OCLC 872162739, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes modifier

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