Faille de San Andreas

faille géologique
Faille de San Andreas
Vue aérienne de la faille de San Andreas dans la plaine de Carrizo, Californie centrale.
Géographie
Pays
Localisation
Coordonnées
Longueur
1 287 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Géologie
Type
Histoire et culture
Patrimonialité
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La faille de San Andreas, située en Californie, est une faille géologique, en décrochement, à la jonction des plaques tectoniques pacifique et nord-américaine. Cette grande faille qui passe notamment par San Francisco et Los Angeles provoque des séismes très importants et dévastateurs en Californie.

Le système de failles de San Andreas modifier

Coulissement des plaques pacifique et nord-américaine.

Plus que d'une faille, il serait plus correct de parler d'un « système de failles » qui s'étend sur environ 1 300 kilomètres de long[1] et 140 kilomètres de large et se divise en de multiples segments de failles, accumulant chacun une partie des contraintes tectoniques mises en jeu. La vitesse de coulissement relative de part et d'autre de la faille principale est de l'ordre de 3,4 à 5,5[2] cm par an. Chaque année, ce système de failles produit deux cents séismes d'intensité supérieure ou égale à III sur l'échelle MSK, c'est-à-dire pouvant être ressentis par l'homme.

La compréhension de la structure et de la dynamique de cette faille est complexe, car elle s'intègre dans le contexte particulier de la disparition par subduction (en cours) de la plaque Farallon, et de l'ouverture (en cours) du golfe de Californie.

Les trois sections du système de failles de San Andreas modifier

  • La section nord s'étend du cap Mendocino, pointe la plus occidentale de la Californie, aux Montagnes de Santa Cruz, chaîne côtière à 80 km au sud de San Francisco. Fortement sismique au XIXe siècle, c'est dans cette zone, à proximité de San Francisco, que s'est produit le séisme le plus meurtrier de l'histoire de la Californie le . D'une magnitude estimée à 7,8, il est à l'origine d'un gigantesque incendie qui détruisit une bonne partie de San Francisco. Outre la faille de San Andreas, ce secteur se compose de plusieurs longues failles parallèles pouvant provoquer de violents séismes (notamment la faille de Hayward à l'est de la baie de San Francisco). Depuis le séisme de 1906, et après un demi-siècle de calme, l'activité a légèrement repris à partir de 1957. Puis les deux premiers grands chocs se sont produits aux extrémités du secteur, dans les segments qui s'étaient le moins déplacés en 1906 : au cap Mendocino en 1980 et dans les monts Santa Cruz en 1989. En prenant en compte la récurrence sismique et l'ensemble des failles actives du secteur, c'est désormais la région de la Baie de San Francisco qui a la plus forte probabilité d'occurrence d'un séisme de magnitude supérieure à 6,5 dans les trente ans à venir (près de 75 %).
  • La section centrale correspond à un segment de la faille qui glisse en creep, c'est-à-dire régulièrement et sans produire de séismes importants. Il marque la transition avec le secteur sud.
  • La partie sud s'étend du segment de Parkfield à la vallée impériale. Ce secteur est beaucoup plus complexe en raison de la formation d'une zone de compression crustale à l'origine des chaînes transversales au nord de Los Angeles. Comme pour la partie nord, il a connu un séisme majeur en 1857, mais, à cause des mouvements verticaux qui s'ajoutent au coulissement, la fragilité des failles est plus grande et les tremblements de terre, par conséquent, plus fréquents. Plus au sud, le système est à nouveau formé de longues failles parallèles dont celle de la Vallée Impériale qui marque la transition avec le golfe de Californie.

Le 5 et , deux séismes majeurs de Magnitude 6,4 et de 7,1 sont survenus. La possibilité du réveil de la faille est de 45 %

Les principaux séismes du système de failles de San Andreas modifier

Ville Date Magnitude Dégâts humains et matériels
Comté d'Orange 6
San Diego 6,5
San Francisco 6
Fort Tejon 8,3 2 morts
Monts Santa Cruz 6,5
Hayward
San Francisco 7,8 3 000 morts, 500 millions de dollars de dégâts
Santa Barbara 6,3 14 morts, 6,5 millions de dollars de dégâts
7,3
Long Beach 6,3 115 morts, 100 blessés, 50 millions de dollars de dégâts
Comté de Kern 7,7 14 morts, 18 blessés, 50 millions de dollars de dégâts
San Francisco 5,3 40 blessés
San Fernando 6,6 65 morts[réf. nécessaire]
Loma Prieta (San Francisco) 7,1 63 morts, 3 757 blessés, 6 milliards de dollars de dégâts
Parkfield 6,0 La rupture de ce segment était prévue et attendue depuis plus d'une décennie, très peu de dommages en raison de la faible densité des installations humaines dans ce secteur.
Los Angeles 5,5 Peu de dommages
4,4 Pas de dommages
Mexicali 7,2 2 morts, une centaine de blessés
Los Angeles 4,4 Pas de dommages
Napa 6,0 120 blessés[3]
Californie et 7,1 et 6,4

Études géologiques modifier

La Faille de San Andreas, image panoramique.
Maisons endommagées par le séisme de 1906 à San Francisco.

La faille de San Andreas est probablement le phénomène géologique le plus étudié du monde. Les sismologues utilisent le laser pour mesurer d'infimes déplacements. Ils espèrent pouvoir en déduire le moment « approximatif » d'un grand séisme à venir dans la région, phénomène attendu localement sous le nom de « The Big One »[4]. En 2023, une nouvelle étude des risques conclut à une violence du Big One inférieure de 65 % aux estimations antérieures, au moins aux alentours de Los Angeles[5],[6].

Dans la culture modifier

  • En 1975, lors de l'exposition New Topographics, Joe Deal a présenté une collection de photographies sur la faille de San Andreas[7].
  • En 1978, dans le premier film consacré au super-héros Superman, celui-ci lutte contre Lex Luthor, dont un des buts maléfiques est de provoquer l'ouverture cataclysmique de la faille de San Andreas à l'aide d'un missile nucléaire.
  • La faille a donné son nom au jeu-vidéo Grand Theft Auto : San Andreas, étant donné que ce dernier se déroule dans des villes fictives inspirées des grandes villes par où passe la faille, à savoir Los Angeles, ou encore San Francisco.
  • Dans le film, Dangereusement vôtre, l'ennemi de 007, Max Zorin, (Christopher Walken) projette de détruire Silicon Valley, par une explosion dans la faille de San Andreas.
  • La faille de San Andréas est également au cœur du film de Wes Craven : Freddy sort de la nuit qui se déroule à Los Angeles en 1990. Contrairement aux autres opus de la saga, il se déroule dans le monde réel et suit la vie de l'actrice Heather Langenkamp.
  • Un film catastrophe nommé San Andreas, réalisé par Brad Peyton, avec notamment Dwayne Johnson dans le rôle principal, est sorti en 2015. Il relate les évènements qui suivent un séisme fictif de la faille de San Andreas de magnitude 9,6.
  • Dans le roman Moi, Omega de Erwan Barillot, le personnage principal, devenu omniscient à partir de 2064, parvient à prévoir avec vingt-et-un jours d'avance un séisme de magnitude 8,2 sur la faille de San Andreas et à sauver cinquante millions de personnes.

Notes et références modifier

  1. François Michel, Roches et paysages, reflets de l’histoire de la Terre, Paris, Belin, Orléans, brgm éditions, 2005, (ISBN 2-7011-4081-1), p. 108.
  2. François Michel, Roches et paysages, reflets de l’histoire de la Terre, Paris, Belin, Orléans, brgm éditions, 2005, (ISBN 2-7011-4081-1), p. 88.
  3. 120 blessés.
  4. « Séisme : le "Big One" en Californie plus probable que prévu », sur Le Point, (consulté le ).
  5. (en) Paul Voosen, « Precarious rock formations near Los Angeles hold clues to giant earthquake hazards », Science, vol. 382, no 6677,‎ (DOI 10.1126/science.z6g6pl2 Accès libre).
  6. (en) Anna Rood, Peter Stafford et Dylan Rood, « San Andreas fault earthquake hazard model overturned by precariously balanced rocks », sur American Geophysical Union, (consulté le ).
  7. Claire Guillot, « Les 70's américaines vues de France », dans Le Monde du 18-12-2008, [lire en ligne], 17-12-2008.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Claude Allègre, La dérive des continents. La tectonique des plaques, Éditions Pour la Science, Paris, 1990, 215 p.
  • Lionel Four, San Francisco: Développement d'une agglomération dans son contexte sismique, Mémoire de maîtrise, Université Jean Moulin Lyon 3, 2000, 226 p.
  • Lionel Four, La démarche géographique dans la gestion du risque sismique, Mémoire de DEA, Université Jean Moulin Lyon 3, 2001, 77 p.
  • R.E. Wallace, The San Andreas Fault System, California, USGS Professional Paper 1515, Washington, 1990, 283 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier