Fusillade de San Bernardino

attentat islamiste perpétré le 2 décembre 2015

Fusillade de San Bernardino
Image illustrative de l’article Fusillade de San Bernardino
Comté de San Bernardino.

Localisation San Bernardino (États-Unis)
Coordonnées 34° 04′ 34″ nord, 117° 16′ 40″ ouest
Date
10 h 5815 h 14 (UTC-8)
Type Fusillade, terrorisme, tuerie de masse
Armes
Morts 14 + 2 assaillants
Blessés 24
Auteurs Rizwan Farook et Tashfeen Malik (en)
Organisations Drapeau de l'État islamique État islamique
Mouvance Terrorisme islamiste

Carte

La fusillade de San Bernardino survient le à San Bernardino près de Los Angeles, en Californie[2],[3].

Cette fusillade débute lorsque deux tireurs font irruption dans un centre destiné à accueillir des personnes au chômage ou sans-abri[4]. Le bilan s'élève à 14 personnes décédées et 24 blessés recensés. Les tireurs, lourdement armés, prennent la fuite à bord d'un véhicule SUV, noir, immatriculé dans l'Utah[5]. La police rattrape finalement le véhicule, une fusillade éclate et se solde par la mort des deux suspects. Le , des indices conduisent le FBI à requalifier son enquête en « acte de terrorisme ».

L'attaque est menée au nom de l'État islamique (EI) d'après les déclarations des deux assaillants, mais elle n'a pas été commanditée. L'EI annonce le dans un communiqué que l'attaque a été menée par deux de ses « partisans », mais il ne revendique pas formellement l'attentat.

Cette attaque est la seconde tuerie la plus meurtrière de l'histoire de la Californie, après le massacre du McDonald's de San Ysidro en 1984[6].

Attaque modifier

Carte de localisation.
A - Site de tir
B - Endroit où ont été traitées les personnes blessées
C - École pour aveugles où certains ont trouvé refuge[réf. nécessaire]
La fusillade a eu lieu côté sud de San Bernardino, juste à l'est de Sheldon Drive ; le « A » à gauche indique l'emplacement de l'Inland Regional Center.

La fusillade a eu lieu à l'Inland Regional Center[7], un centre à but non lucratif accueillant des personnes présentant des difficultés mentales ou physiques[8], situé au 1365 South Waterman Avenue[9].

Le matin de l'attaque, Rizwan Farook et Tashfeen Malik (en) ont laissé leur fille, âgée de six mois et demi, avec la mère de Farook en donnant comme excuse qu'ils avaient un rendez-vous chez le médecin. Farook, qui était inspecteur de l'action sanitaire et sociale chez le San Bernardino County Department of Public Health, assistait à la célébration des fêtes de fin d'année à l'Inland Regional Center. Il y avait plus d'une centaine de personnes qui y assistaient. Certains de ses collègues ont constaté que Farook était calme et silencieux au début de la célébration, puis ont remarqué qu'il était parti de la célébration brusquement, en laissant son manteau, avant la photographie de groupe. Durant les briefings policiers ayant eu lieu ultérieurement, on a indiqué de Farook était parti « sous des circonstances dites furieuses ».

Victimes modifier

Véhicule utilisé par les suspects.

La liste des victimes comporte au moins 14 morts et 24 blessés[10].

Les victimes ont été acheminées vers les hôpitaux de Loma Linda et Arrowhead Regional Medical Center (en)[11].

Suspects modifier

Les autorités ont identifié deux suspects : Syed Rizwan Farook (né le à Chicago), un homme de 28 ans, fils de parents immigrés pakistanais[12], qui a travaillé cinq ans au sein du département de santé publique de San Bernardino en tant que contrôleur environnemental, et Tashfeen Malik (née le à Karor Lal Esan, Punjab (Pakistan), son épouse pakistanaise âgée de 27 ans[13],[14]. Ils se sont rencontrés sur Internet, se sont mariés en Arabie saoudite, et ont une fille de six mois. Ils ont été tués durant un échange de tirs avec les forces de police[15].

Une troisième personne a été interpellée, mais son implication dans l'attaque reste à démontrer[16].

Problèmes rencontrés lors de l'enquête modifier

Pour les besoins de l'enquête, le FBI demande à Apple de débloquer l'iPhone d'un des suspects afin de pouvoir exploiter les informations qu'il contenait (messages, contacts, etc...). La multinationale refuse d'aider les enquêteurs à accéder au contenu chiffré de l'appareil. Le FBI s'est finalement tourné vers deux hackers de la société australienne Azimuth Security[17], qui ont eux réussi à contourner les systèmes de sécurité du téléphone[18].

Motivations de l'attaque modifier

Dans la journée qui suit la fusillade, les raisons qui ont poussé le couple à commettre cette fusillade sont inconnues. Il n'y a pas eu de revendication. La piste d'abord privilégiée est celle d'un différend personnel. Cependant, le , le FBI découvre un message posté par Tashfeen Malik, dans lequel elle déclare prêter allégeance à EI.

Le chef de la police de San Bernardino a déclaré que l'attaque était « au minimum » une « attaque terroriste intérieure », rappelant que d'autres mobiles que le terrorisme islamiste peuvent être qualifiés de terrorisme[réf. souhaitée]. Les enquêteurs américains se concentrent initialement sur la piste d'une autoradicalisation de Tashfeen Malik lors de son voyage en Arabie Saoudite, qui aurait abouti à cet acte inspiré des méthodes de l’EI, plutôt que sur la piste d'un acte directement commandité par ce dernier[19].

Le , l'État islamique (EI) revendique la responsabilité de l'attaque dans un bulletin radiophonique et affirme qu'elle a été menée par « deux partisans » (en arabe : مناصران, Munasiran). Cela constituerait la première attaque terroriste de l'EI sur le territoire américain. Le groupe djihadiste déclare : « Les deux assaillants ont ouvert le feu à l'intérieur du centre, tuant 14 personnes et en blessant 17 autres »[20]. L'emploi du qualificatif de « partisans de l'État islamique » laisse sous-entendre que l'attaque a été organisée par ses auteurs et qu'elle n'a pas été commanditée directement par l’EI, l'organisation parlant généralement de « soldats du califat » dans ce cas-là[21],[19].

Selon des « autorités gouvernementales », rien ne permet de dire si l'État islamique était au courant de cette attaque[21].

Le , l'EI se livre à une apologie en règle des auteurs de la fusillade de San Bernardino en leur consacrant les deux pages d'avant-propos de son webzine Dabiq. Reprenant une photo du berceau de leur bébé, le groupe déclare notamment que « Syed et sa femme n'ont pas hésité à remplir leur obligation malgré le fait qu'ils aient une fille à charge »[22],[23].

Réactions modifier

Barack Obama a réagi en présentant ses condoléances aux familles des victimes et en évoquant son projet de réforme du contrôle des armes aux États-Unis, qui pourrait selon lui restreindre le nombre de tueries, « sans équivalent ailleurs dans le monde »[24]. De plus, le 6 décembre, le Président des États-Unis s’adresse à la nation américaine dans une allocution télévisée depuis le bureau ovale de la Maison Blanche.

La communauté musulmane de Californie du Sud a immédiatement condamné cette attaque, via l'association CAIR Los Angeles, qui déclare : « Nous condamnons sans réserves l’acte horrible qui s’est produit aujourd’hui »[25].

Le gouverneur de Californie, Jerry Brown, déclare : « Nos prières et nos pensées sont avec les familles des victimes et tous ceux qui ont souffert de cette attaque brutale. La Californie ne ménagera pas ses efforts pour traduire ces tueurs devant la Justice ». Et il annonce reporter la traditionnelle cérémonie d'illumination du sapin de Noël devant le Capitole de Californie[26].

Le , Donald Trump, candidat aux primaires du parti républicain, réagit à cette attaque en appelant à refuser l'entrée aux États-Unis aux personnes de confession musulmane[27].

Le , l'Assemblée nationale française a observé une minute de silence en hommage aux 14 victimes[28].

Le , Disney Parks, Seaworld et Universal annoncent l'installation de détecteurs de métaux à l'entrée de leurs parcs respectifs 15 jours après la fusillade de San Bernardino[29],[30].

Références modifier

  1. (en) Andrew Blankstein et Alastair Jamieson, « San Bernardino Shooters Used Four Guns, Explosive Device: ATF », sur NBC News, (consulté le ).
  2. « EN DIRECT. Fusillade en Californie : Au moins 20 victimes… Trois suspects seraient en fuite… », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  3. « Californie : au moins 20 blessés dans une fusillade à San Bernardino », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  4. « La Californie sous le choc de la tuerie », sur Courrier international (consulté le ).
  5. « UPDATED: SUV Driven By San Bernardino Terrorists Had Utah License Plates », RedFlag News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « At least 14 dead in California mass shooting | theSundaily », sur thesundaily.my (consulté le ).
  7. (en-US) Mark Berman, Elahe Izadi et Wesley Lowery, « Police: 14 people killed, 14 others injured in mass shooting in San Bernardino, Calif. », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en-US) « San Bernardino Shooting: What Is the Inland Regional Center? », sur NBC News, (consulté le ).
  9. (en-US) « 14 people killed in shooting at San Bernardino social services facility », sur ABC7 Los Angeles, (consulté le ).
  10. (en) Taylor Goldenstein, « Plan unveiled for distribution of San Bernardino victims’ fund », Los Angeles Times, (consulté le )
  11. (en) « San Bernardino, Calif., shooting leaves up to 14 dead and 14 wounded, police say », sur cbc.ca, (consulté le ).
  12. Julie Turkewitz et Benjamin Mueller, « Couple Kept Tight Lid on Plans for San Bernardino Shooting », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Syed Farook and Tashfeen Malik: What we know about the San Bernardino shooters », The Daily Telegraph, .
  14. (en) Cliff Pinckard, « California shooting: Officials ID male, female suspects, say both dead », The Plain Dealer, (consulté le ).
  15. (en) « San Bernardino shooting suspect traveled to Saudi Arabia, was married, appeared to be living 'American Dream,' co-workers say », sur latimes.com (consulté le ).
  16. « Au moins 14 morts dans une fusillade en Californie », sur la-croix.com (consulté le ).
  17. (en) Ellen Nakashima, Reed Albergotti, « The FBI wanted to unlock the San Bernardino shooter’s iPhone. It turned to a little-known Australian firm. », sur The Washington Post.
  18. « Le FBI aurait payé plus d’un million de dollars pour débloquer un iPhone dans l’affaire de San Bernardino », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. a et b [vidéo], Californie : "Ils ont agi au nom de l'EI, mais il n'y a pas d'organisation derrière", I-Télé, 5 décembre 2015.
  20. (ar) « “داعش” يعلن مسؤوليته عن هجوم كاليفورنيا » [« « Daech » revendique la responsabilité de l'attaque en Californie »], Echorouk El Yawmi,‎ (consulté le )
  21. a et b « L'Etat islamique revendique la fusillade de San Bernardino », sur L'Obs, (consulté le ).
  22. Joel Achenbach (en) et Sari Horwitz (en), « What happens next to the baby orphaned by the San Bernardino shooters? », The Washington Post, (consulté le )
  23. (en) Mary Papenfuss, « Isis using drones to record suicide missions to recruit fighters », International Business Times, (consulté le )
  24. (en) « Obama calls for gun reforms in wake of San Bernardino shooting - CNNPolitics.com », sur CNN.com, (consulté le ).
  25. (en) « American Muslim Organizations Condemn San Bernardino Shooting », sur newsweek.com, (consulté le ).
  26. (en) « Factbox: Political reactions to deadly shooting in San Bernardino, California », sur Yahoo News (consulté le ).
  27. (en) « Donald Trump calls to ban all Muslims from entering US », sur theguardian.com, (consulté le ).
  28. « San Bernardino: hommage des députés français », sur Le Figaro.fr (consulté le ).
  29. (en) « Disney, SeaWorld, Universal parks announce new security measures », sur Fox News Channel, (consulté le ).
  30. (en) Associated Press, « Disney, SeaWorld, Universal add Metal Detectors to Florida Theme Parks », sur The Wall Street Journal, (consulté le ).

Voir aussi modifier

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