Gilles Artigues

homme politique français

Gilles Artigues
Illustration.
Gilles Artigues en 2012.
Fonctions
Adjoint au maire de Saint-Étienne
En fonction depuis le
(9 ans, 11 mois et 24 jours)
Élection 30 mars 2014
Réélection 28 juin 2020
Maire Gaël Perdriau
Député français

(5 ans et 1 jour)
Élection 16 juin 2002
Circonscription 1re de la Loire
Législature XIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDF
Prédécesseur Gérard Lindeperg
Successeur Régis Juanico
Conseiller général de la Loire

(7 ans et 7 jours)
Élection 21 mars 2008
Circonscription Saint-Étienne Nord-Est 2
Président Pascal Clément
Prédécesseur Alain Pecel
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Saint-Étienne (Loire)
Nationalité Française
Parti politique UDF (1994-2007)
MoDem (2007-2013)
UDI (depuis 2013)
Profession Professeur de mathématiques
Religion Catholicisme

Gilles Artigues, né le à Saint-Étienne (Loire), est un homme politique français.

Biographie modifier

Il est à l'origine de la création de l'association « Jeunes pour une foi »[1], dont le but est de promouvoir la culture chrétienne. En tant que président de cette dernière, il fait venir sur la place de l'Hôtel de ville de Saint-Étienne une crèche géante de Cracovie et organise des pèlerinages pour les jeunes spécialement à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

Il s'engage en politique en 1994 en adhérant au Centre des démocrates sociaux et fait la connaissance de Jacques Barrot. En 1995, il se présente à l'élection municipale de Saint-Étienne sur la liste de Michel Thiollière.

Il est candidat aux élections cantonales en 1998 dans le canton de Saint-Étienne-Nord-Est-1. Le CDS entre-temps est devenu Force démocrate et Gilles Artigues en est le responsable à Saint-Étienne.

Il se présente aux élections européennes de 1999 sur la liste conduite par François Bayrou. Il y occupe la 64e place et représente la Loire dans ce scrutin.

Candidat aux élections législatives de 2002, il est élu député au second tour dans la 1re circonscription de la Loire, face au député socialiste sortant, Gérard Lindeperg. Il fait partie du groupe UDF de l'Assemblée nationale.

En 2007, il est membre de la campagne présidentielle de François Bayrou, qui réalise un score de plus de 18 % au premier tour.

Lors des élections législatives de juin 2007, il se présente sous l'étiquette MoDem, dans la continuité de la présidentielle. La circonscription est emportée au second tour par le candidat PS Régis Juanico.

La liste qu'il conduit lors de l'élection municipale de 2008 à Saint-Étienne obtient près de 21 % des voix. Son maintien au second tour entraîne la défaite du maire sortant UMP Michel Thiollière et permet au socialiste Maurice Vincent d'être élu[2].

Dans le même temps, il est élu conseiller général de la Loire, le , dans le canton de Saint-Étienne-Nord-Est-2[3].

Gilles Artigues figure en troisième position sur la liste menée par Jean-Luc Bennahmias dans la circonscription Sud-Est lors des élections européennes de 2009.

En 2011, lors de l'élection du président du conseil général de la Loire, il apporte un soutien au président sortant Bernard Bonne, ce qui permet à l'UMP de conserver l'assemblée départementale[4]. En conséquence, il devient en le 4e vice-président du conseil général de la Loire, chargé de l'éducation, de la jeunesse et des politiques urbaines. Il le reste jusqu'en .

Candidat aux législatives de juin 2012 sous l'étiquette « Centre pour la France » (MoDem), après avoir appelé à voter Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, il obtient l'investiture des instances nationales de son parti ainsi que de l'UMP, qui ne présente pas de candidat contre lui[5], mais est de nouveau battu par Régis Juanico (57,45 % contre 42,55 % des suffrages).

Début 2013, il rejoint l'Union des démocrates et indépendants de Jean-Louis Borloo, dont il est le vice-président départemental de la Loire.

Il s'oppose en 2013 à la loi sur le mariage pour tous en raison notamment de ses convictions religieuses[6].

Pour l'élection municipale de 2014, il s'allie dès le premier tour au candidat UMP Gaël Perdriau. La liste l'emporte avec 47,7 % des suffrages au second tour, et il devient premier adjoint à l'issue de la première session du conseil municipal post-électoral, avec suppléance générale. Dans la foulée, Gilles Artigues est désigné 7e vice-président de Saint-Étienne Métropole, chargé notamment de la politique de la ville.

Lors des Élections départementales de mars 2015, il se présente en binôme avec Annick Fay dans le nouveau canton de Saint-Étienne-3. Il est battu au second tour (33,18 %) dans une triangulaire face au PS et au FN.

Le , il est élu président départemental de l'UDI.

Le , dans le cadre de l'affaire Fillon, il renonce à soutenir le candidat LR François Fillon à l'élection présidentielle[7],[8].

Pour les élections législatives de 2017, il obtient l'investiture d'union UDI-LR, mais est éliminé au premier tour (16,15 %) face aux candidats PS et LREM.

En 2020, pour les élections municipales, Gilles Artigues reconduit avec Gaël Perdriau le tandem gagnant de 2014. Leur liste l’emporte et Gilles Artigues reste premier adjoint de Saint-Étienne et vice-président de Saint-Étienne Métropole chargé de l’habitat et du logement.

En , il annonce sa démission de son poste de premier adjoint au maire de la ville pour « raisons professionnelles »[9],[10]. Quelques jours plus tard, il est nommé directeur diocésain de l'enseignement catholique du Tarn à Albi[11].

Affaire de la sextape et victime présumée de chantage politique modifier

En août 2022, Mediapart révèle que Gilles Artigues aurait été piégé par l'entourage du maire LR de Saint-Étienne, Gaël Perdriau : un autre élu municipal de la majorité, Samy Kéfi-Jérôme (qui devint ensuite adjoint à la municipalité et conseiller régional[12]), aurait organisé dans un hôtel parisien un rendez-vous intime (une passe) avec un prostitué homosexuel en 2014, pendant laquelle Gilles Artigues est filmé à son insu. La vidéo montre un acte sexuel entre Gilles Artigues et ce prostitué. Selon l'avocat d'Artigues, Kéfi-Jérôme l'aurait drogué[13]; Kéfi-Jerôme dément[14].

La vidéo est ensuite utilisée par Gaël Perdriau et son directeur de cabinet, Pierre Gautierri. Ces derniers le font chanter en le menaçant de divulguer des extraits de l'enregistrement[15],[16],[17], connaissant l'engagement catholique de Gilles Artigues et son point de vue conservateur[12],[18], voire homophobe[19]. Le mobile serait lié à leur volonté d'introduire un rapport de force avec le leader local centriste de l'UDI afin de le dissuader d'entretenir des velléités d'indépendance, voire de se présenter à la mairie de Saint-Étienne.

D'après Mediapart, le harcèlement dont était victime Gilles Artigues pendant plusieurs années, à partir de 2016, l'aurait poussé à envisager le suicide[16] et l'aurait conduit à renoncer à ses ambitions politiques sur la mairie de Saint-Étienne. Le directeur de cabinet de Gaël Perdriau aurait menacé de transmettre la vidéo à des parents d'élèves[16], et fait croire à Gilles Artigues qu'elle contient des éléments très compromettants pour lui[16].

Lors de législatives qui suivent la présidentielle de 2022, Gilles Artigues bien qu'investi par l'UDI finit par renoncer à sa candidature. Son investiture était pourtant confirmée par la commission nationale d'investiture LR dans la seule circonscription de la Loire conservée par le parti centriste UDI dans son accord local avec LR.

Gilles Artigues annonce le qu'il veut déposer plainte contre X et contre Samy Kéfi-Jérôme en début de semaine pour « guet-apens en bande organisée financé par des fonds publics », « non-dénonciation de délit ou crime », menaces et chantage[13]. Il dépose plainte le 29 août, ce qui conduit le parquet de Lyon à ouvrir une information judiciaire. Il est auditionné par la police judiciaire le [16].

Depuis ces révélations, il refuse de siéger au conseil municipal[20].

Détail des mandats et fonctions modifier

  • depuis  : 3e adjoint au maire de Saint-Étienne chargé des Affaires administratives, des Hommages publics, des Anciens combattants, des Élections, de l'Accueil, de l'État civil, des Mairies annexes et des Cimetières
  • depuis le  : 8e vice-président de Saint-Étienne Métropole chargé du Logement et de l’Habitat.

Anciens mandats modifier

  • -  : adjoint au maire de Saint-Étienne, chargé de la vie associative
  • - 2007 : adjoint au maire de Saint-Étienne, chargé de l'espace public et de la proximité
  • -  : député de la première circonscription de la Loire
  • -  : président de la fédération MoDem de la Loire
  • -  : vice-président du Conseil général de la Loire, chargé de la jeunesse, de l'éducation et des politiques urbaines
  • - [21] : président de la fédération UDI de la Loire.
  • 7e vice-président de Saint-Étienne Métropole : chargé de la politique de la ville, de l'emploi, de la formation et de la politique funéraire, de 2014 à 2020
  • 1er adjoint au maire de Saint-Étienne (ayant suppléance générale) : chargé entre autres de la politique de la ville, du handicap, des actions funéraires, des relations avec les cultes et des anciens combattants, de 2014 à 2020

Références modifier

  1. « Gilles Artigues », sur Les Echos, (consulté le )
  2. « Résultats des élections municipales 2008 / Loire (42) - Saint-Étienne », sur Ministère de l'intérieur, (consulté le )
  3. « Résultats des élections cantonales 2008 / Loire (42) - Canton de Saint-Étienne Nord-Est 2 », sur Ministère de l'intérieur, (consulté le )
  4. « Sénatoriales : la candidature de Bernard Bonne provoque des remous à droite », sur leprogres.fr, (consulté le )
  5. Le Canard enchaîné du 30 mai 2012 : « Les amis de Bayrou en MoDem réduit », p. 3
  6. « A Saint-Etienne, le scandale de la « sextape » n’en finit plus de traumatiser la ville », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  7. «Nous, élus de droite et du centre, demandons solennellement à François Fillon de se retirer», sur l'Opinion, (consulté le )
  8. « Lâché par ses soutiens, Fillon se pose en combattant », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  9. Denis Meynard, « Saint-Etienne : démission de Gilles Artigues du poste de premier adjoint », sur Essor Loire, (consulté le )
  10. « Gilles Artigues, premier adjoint, explique pourquoi il démissionne », sur Le Progrès,
  11. D. B., « Le projet professionnel de Gilles Artigues dévoilé », sur Le Progrès,
  12. a et b « Loire. Chantage à la vidéo intime dans l’entourage du maire de Saint-Étienne », sur leprogres.fr (consulté le ).
  13. a et b « Chantage à Saint-Etienne : Gilles Artigues, ancien premier adjoint de Gaël Perdriau, va porter plainte pour "guet-apens en bande organisée" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Loire. Vidéo intime :Samy Kéfi-Jérôme nie le guet-apens à partir d'une conversation avec Gilles Artigues », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  15. Antton Rouget, « Sexe, chantage et vidéo : l’odieux complot », sur Mediapart (consulté le ).
  16. a b c d et e Antton Rouget, « Sextape de Saint-Étienne : des enregistrements du maire prouvent un chantage mafieux », sur Mediapart, (consulté le ).
  17. « Chantage à Saint-Etienne : Mediapart publie des enregistrements du maire Gaël Perdriau et de son directeur de cabinet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Saint-Étienne : l'ancien adjoint Gilles Artigues victime d'un chantage à la sextape », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  19. « Chantage à Saint-Etienne : Gaël Perdriau démet de ses fonctions Pierre Gauttieri, son directeur de cabinet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Saint-Etienne. Contrôle judiciaire de Perdriau allégé : Artigues ne retournera pas au conseil municipal », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  21. Dominique Goubatian, « Gilles Artigues : « Un engagement au nom de ma foi » », sur www.leprogres.fr, (consulté le )

Liens externes modifier

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