Golmud

ville chinoise de la province du Qinghai

Golmud
(zh) 格尔木市
(mn) ᠭᠣᠣᠯ
ᠮᠣᠳᠤ

(bo) ན་གོར་མོ་
Golmud
La gare de Golmud, sur la nouvelle ligne ferroviaire Qing-Zang
Image illustrative de l’article Golmud
Localisation de la ville-district de Golmud dans le district de Golmud (en rose) et la préfecture de Haixi (en jaune)
Administration
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Province ou région autonome Qinghai
Préfecture Haixi
Statut administratif Ville-district
Code postal 816000[1]
Code aéroport GOQ
Indicatif +86 (0)979
Immatriculation 青H
Démographie
107 000 hab. (2005)
Densité 0,87 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 25′ 00″ nord, 94° 53′ 00″ est
Altitude 2 809 m
Superficie 12 346 000 ha = 123 460 km2
Divers
PIB total 2,213 milliards de yuans (en 2001)
Localisation
Localisation de Golmud
Localisation dans la préfecture de Haixi.
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Golmud
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Golmud
Liens
Site web www.gem.gov.cn

Golmud (du mongol : ᠭᠣᠣᠯ
ᠮᠣᠳᠤ
, VPMC : γool modu, cyrillique : гол мод littéralement : arbre rivière, translittéré en chinois : 格尔木市 ; pinyin : gé'ěrmù shì ; et translittéré en tibétain : ན་གོར་མོ, Wylie : Na-gor-mo, THL : Gormo) est une ville-district tibéto-mongole de la province du Qinghai en Chine, établie le . Elle est placée sous la juridiction de la préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi.

Histoire modifier

Dans les temps anciens, cette aire était habitée par les Qiangs.[réf. nécessaire]

Tuyuhun (吐谷渾) en marron à l'époque des Seize Royaumes (304–439).

Dans les derniers temps de la dynastie des Jin occidentaux (265–316), Des Xianbei (proto-mongols) de la tribu Murong, venus de la péninsule du Liaodong (辽东半岛, Liáodōng bàndǎo) s'établissent à Tuyuhun (pays regroupant la partie Ouest de la province de Qinghai et une partie de la province du Gansu)[2].

En 663, l'Empire du Tibet (629 – 877), sous le gouvernement de Songtsen Gampo, envahit, renverse le Tuyuhun et massacre sa population. Les peuples nomades de Golmud sont alors peu à peu assimilés par les Tibétains[réf. nécessaire].

À la chute de l'Empire du Tibet, pendant l'ère de la fragmentation (IXe siècleXIe siècle), la région sort du giron du Tibet et est gouvernée par le seigneur tibétain Gusiluo, dans une confédération centrée autour de Zonggecheng, avec une partie du corridor du Hexi, dans l'actuel Gansu[3]. Cette confédération s'allie avec les Khitans, pour contrebalancer la dynastie des Xia occidentaux, tangoutemontant en puissance.

gouvernement de Longyou (陇右都护府) en marron clair

Sous la dynastie Song, la région est intégrée au gouvernement de Longyou (陇右都护府, lǒngyòu dūhù fǔ, dirigeant l'ouest des Monts Liupan, entre 1104 et 1126.

Au milieu du XIIIe siècle, sous l'impulsion des Mongols, la dynastie Yuan, empire sino-mongol, conquiert le plateau du Tibet et contrôle le Qinghai et l'ensemble du Tibet. Togoontomor, dernier empereur Yuan, confère des titres de noblesse à Tamerlan et l'envoie garder le bassin du Qaidam (où se situe Golmud). Ils seront chassés vers le Nord par les Ming, l'Empire mongol se réduit alors à la Dynastie Yuan du Nord.[réf. nécessaire]

À la fin de la dynastie Ming (1368–1644), en 1636, le chef qoshot Güshi Khan (parmi les Oïrats), conquiert le kokonor (terme mongol khokhnuur, traduit en chinois par Qinghai), depuis Ili, dans l'actuel Xinjiang, fief des Dzoungars. Il renverse le roi du Béri et prend le contrôle du Tibet[4].

Les Qoshots et les Dzoungars ne cessant de se faire la guerre pour le territoire du Tibet et pour placer leurs lamas respectifs, l'empereur de Chine Qing Kangxi intervient pour remettre de l'ordre et place le dalaï-lama comme chef temporel du Tibet à Lhassa le et chef religieux de l'Empire sino-mandchou[5],[6]. En 1725, L'empereur Yongzheng de la dynastie Qing (1644–1912) commence à gouverner la région Tibet et de la Mongolie. Il délimite les frontières du Qinghai, alors nomadique, et aide à l'unification des 29 bannières mongoles.[réf. nécessaire]

Province du Qinghai, en jaune, au nord Xikang en bleu foncé et nord-est du Xizang (Tibet) en orange, en 1936.

Après l'établissement de la République de Chine, en 1912, le régime des ligues et bannières (盟旗制度, méngqí zhìdù) mongoles continue à s'y exercer, ainsi qu'en Mongolie-Intérieure[7]. En 1946, découpage des divisions administratives nommées Shezhiju (zh) (设治局, shèzhìjú).[réf. nécessaire]

En 1932, Ma Bufang et son armée, au côté du général han, Liu Wenhui défont les armées de Thubten Gyatso, XIIIe dalaï-lama dans la Guerre Qinghai-Tibet, il reprend également plusieurs comtés de la province du Xikang[8],[9].

Peu avant l'établissement de la République populaire de Chine, des Kazakhs, en provenance du Xinjiang, arrivent à Golmud.[réf. nécessaire]

En 1949, le parti communiste chinois prend la région, après avoir défait à Xining Ma Bufang, dirigeant militaire du Guomindang pour la région.[réf. nécessaire]

En août 1950, le Kazakh Khalim (哈里木) arrive dans la région de Haixi pour l'émanciper, le parti communiste le nomme représentant de la région[10].

Le est fondée la région autonome kazakh d'Aerdunquke (阿尔顿曲克哈萨克族自治区, āěrdùnqūkè hāsàkèzú zìzhìqū) et une commission est établie[10].

Le est officiellement fondé le gouvernement populaire de la région autonome kazakh de Haixi Aerdunquke (海西阿尔顿曲克哈萨克族自治区, hǎixī āěrdùnqūkè hāsàkèzú zìzhìqū)[10].

Le , le comité de travail de Guermu est dissous, la municipalité de Guermu est alors créée. Le , la municipalité devient le xian de Guermu (ou xian de Golmud), pour finalement devenir ville-district de Guermu le [10].

Géographie modifier

Paysage enneigé de Golmud autour de la ligne ferroviaire Qinghai-Xizang

La région est située dans le bassin du Qaidam, sur la route Xining-Lhassa. Sa superficie est de 123 460 km2[11].

Le Geladaindong est un sommet s'élevant à 6 621 mètres, dans la chaîne des Monts Tanggula. Ce dernier est à cheval entre Gomud dans le Qinghai, et la préfecture de Nagchu,dans la région autonome du Tibet.

Exploitation minière modifier

Dans les environs de la ville, des exploitations minières de sel de potasse ont laissé place à un paysage gris métallique et à une terre désertique[12].[source insuffisante]

Énergie modifier

L'énergie solaire est une des principales sources d'énergie de cette région avec 570 MW de panneaux solaires, dont la plupart sont situés dans le désert de Golmud[13].

Le parc solaire de Golmud de Huanghe Hydropower est une centrale solaire photovoltaïque commencé en 2009[14]. En , le parc atteignait une capacité de 600 MW[15].

Le parc solaire Golmud Qinqhai produit 20 MW[16],[17],[18].

Démographie modifier

La population du district était de 90 173 habitants en 1999[19], et était estimée à 107 000 habitants en 2005[11].

Transports modifier

Prison modifier

La ville comporte une prison, où sont incarcérés les prisonniers politiques tibétains[21], comme ce fut le cas pour Ngulchu Rinpoché et Tana Tsethong, des proches de Choekyi Gyaltsen, le 10e panchen-lama, quand il fut emprisonné à la prison de Qincheng à Pékin fin 1964[22].

Anecdote modifier

L'écrivain chinois Ma Jian, qui fuyait les risques d'incarcération liés à la campagne de lutte « contre la libéralisation bourgeoise » de Deng Xiaoping, se cacha dans les régions tibétaines et écrivit un poème à la gloire de Golmud dans son livre Chemins de poussière rouge (Éd. de l’Aube, 2005).

Notes et références modifier

  1. (en) Codes postaux et téléphoniques du Qinghai, (en) China Zip Code/ Telephone Code, ChinaTravel.
  2. François Thierry et Cécile Morrisson, « Sur les monnaies byzantines trouvées en Chine », Revue numismatique, 6e série, t. 36,‎ , p. 109-145 (DOI 10.3406/numi.1994.2001, lire en ligne)
  3. The Legitimation of New Orders : Case Studies in World History, Chinese University Press, , 55– (ISBN 978-962-996-239-5, lire en ligne)
  4. René Grousset, « L’Empire des steppes — Attila, Gengis-khan, Tamerlan », Classiques de l'université du Québec à Chicoutimi, 1938. Voir le chapitre « Le khanat khochot du Tsaïdam et du Koukou-nor, protecteur de l’Église tibétaine (pages 644 à 647) ».
  5. Ram Rahul, Central Asia : an outline, New Delhi, Concept Publishing Company, , 170 p. (ISBN 978-81-7022-679-6, OCLC 44211475, présentation en ligne)
  6. (en) William Woodville Rockhill, « The Dalai Lama of Lhasa », p. 41
  7. (zh-Hant) « 蒙古盟部旗組織法 », sur 中華民國蒙藏委員會 (annulé à Taïwan le 27 janvier 2006).
  8. Wang Jiawei (王家伟) et Nimajianzan (尼玛坚赞), The Historical Status of China's Tibet, Pékin, 五洲传播出版社,‎ (ISBN 7-80113-304-8 et 9787801133045, OCLC 39092468, lire en ligne), p. 150.
  9. (en) Gray Tuttle, Tibetan Buddhists in the making of modern China, New York, Columbia University Press, , 337 p. (ISBN 0-231-13446-0, OCLC 62124451, lire en ligne), p. 172.
  10. a b c et d (zh) « 格尔木市历史沿革 », sur Site gouvernemental de Golmud,‎ .
  11. a et b (zh) « 格尔木市 », sur Site provincial du Qinghai.
  12. Golmud et le poisson laqué, sur le blog d'Alain Lecomte.
  13. (en) « Golmud Desert Solar Park - satellite view », Wiki-Solar (consulté en ).
  14. (en) Largest Solar Power Plant Begins Construction.
  15. (zh) « 格尔木新增太阳能光伏发电装机容量600兆瓦 »,‎ (consulté le ).
  16. (en) Chint Solar successfully completed Golmud 20MW photovoltaic power station.
  17. (en) Suntrix Golmud Project Shows Extraordinary Effect in the Qinghai-Tibet Plateau.
  18. (en) Astronergy completes 20 MW Golmud solar project in China.
  19. (en) National Population Statistics Materials by County and City - 1999 Period, in China County & City Population 1999, Harvard China Historical GIS
  20. (en) Golmud - Airport Fact Sheet (accès à la fiche le 11/03/2007)
  21. The situation of prisons in Tibet & China and the Laogai.
  22. (en) Dawa Norbu, Tibet: The Road Ahead, p. 269.

Voir aussi modifier

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Liens externes modifier