Hans-Adam II

prince souverain de Liechtenstein

Hans-Adam II
Illustration.
Hans-Adam II de Liechtenstein en 2013.
Titre
Prince de Liechtenstein
En fonction depuis le
(34 ans, 4 mois et 15 jours)
Régent Aloïs de Liechtenstein (depuis 2004)
Chef du gouvernement Hans Brunhart
Markus Büchel
Mario Frick
Otmar Hasler
Klaus Tschütscher
Adrian Hasler
Daniel Risch
Prédécesseur François-Joseph II
Régent de Liechtenstein

(5 ans, 2 mois et 18 jours)
Monarque François-Joseph II
Successeur Alois, comte de Rietberg
Prince héréditaire de Liechtenstein

(44 ans, 8 mois et 30 jours)
Monarque François-Joseph II
Prédécesseur Charles-Alfred de Liechtenstein (1938-1945)
Successeur Alois, comte de Rietberg
Biographie
Titre complet Titulature complète
Hymne royal Oben am jungen Rhein
Dynastie Maison de Liechtenstein
Nom de naissance Johannes Adam Ferdinand Alois Josef Maria Marko d'Aviano Pius von und zu Liechtenstein
Date de naissance (79 ans)
Lieu de naissance Zurich (Suisse)
Nationalité Liechtensteinois
Père François-Joseph II
Mère Georgina von Wilczek
Conjoint Marie Kinsky von Wchinitz und Tettau
Enfants Alois de Liechtenstein
Maximilien de Liechtenstein
Constantin de Liechtenstein
Tatiana de Liechtenstein
Héritier Alois, comte de Rietberg
Diplômé de Université de Saint-Gall
Résidence Château de Vaduz

Hans-Adam II
Monarques de Liechtenstein

Hans-Adam II, ou en français Jean-Adam II (né Johannes Adam Ferdinand Alois Josef Maria Marko d'Aviano Pius von und zu Liechtenstein), est né le à Zurich (Suisse). Depuis le , il est le 15e et actuel prince souverain (en allemand « Fürst ») de Liechtenstein.

Famille et régence modifier

Le jeune prince Hans Adam en 1974.

Il est le fils aîné du prince souverain François-Joseph II (1906-1989) et de la princesse, née comtesse Georgina Norberta de Wilczek (1921-1989). En 1984, tout en gardant le titre de prince souverain, le prince François-Joseph II délègue ses pouvoirs à son fils aîné jusqu'à son décès en .

Prince de Liechtenstein modifier

Accession au trône modifier

Hans-Adam accède au trône le , à 44 ans, après la mort de son père, le prince François-Joseph II[1].

Entrée aux Nations unies modifier

Le règne du prince Hans-Adam II est marqué par l'entrée du Liechtenstein aux Nations unies en 1990[2] et au Conseil de l'Europe. Cependant, il est aussi marqué par de nombreux conflits avec le monde politique du Liechtenstein.

Révisions constitutionnelles modifier

Invoquant une certaine paralysie des institutions, Hans-Adam II a soumis à référendum, en 2003, une révision constitutionnelle adoptée à une large majorité. Il avait auparavant annoncé son intention de quitter le pays si la confiance du peuple était venue à lui manquer (sachant qu'il est propriétaire à titre personnel de la quasi-totalité de la principauté[réf. nécessaire]).

Les pouvoirs du prince souverain ont ainsi été considérablement renforcés :

  • il peut nommer un nouveau gouvernement même si l'ancien conserve toujours la confiance de la Diète ;
  • il peut aussi mettre son veto à tout projet de loi et référendum
  • il bénéficie également d'une immunité totale sans être soumis au contrôle de la Diète.
  • le prince a le pouvoir de proposer des lois.
Le prince Hans-Adam II après son accession au trône de Liechtenstein.

Depuis cette réforme constitutionnelle, il est pratiquement impossible d'abolir la monarchie par un référendum car le prince a la possibilité de mettre son véto contre une initiative populaire[3].

Transition progressive du pouvoir modifier

Le , Hans-Adam II a transmis la direction des affaires courantes à son fils, le prince héréditaire Alois[4], nommé par ordonnance « représentant habilité à exercer toutes les fonctions de chef de l'État ». Hans-Adam II souhaite par cette transmission débuter une « transition dynastique vers la nouvelle et future génération ».

En cela, il semble suivre une politique comparable à celle adoptée depuis les années 1960 par les grands-ducs de Luxembourg (Charlotte puis son fils Jean), lesquels transmettent la direction effective des affaires à leur héritier désigné, sous le titre de lieutenant-représentant, pendant une période transitoire de deux ou trois ans avant leur retrait définitif des affaires publiques (abdication).

En 2009, il a publié un livre sur son expérience de chef d'État et ses réflexions en prospective politique : Der Staat im dritten Jahrtausend. Éditions ven Eck Verlag, au Liechtenstein. Ce livre a été traduit en français sous le titre L'État au troisième millénaire, paru aux éditions Apopsix[5].

Longévité du règne modifier

Le prince Hans-Adam II a fêté son 78e anniversaire le , et règne désormais depuis plus de 34 ans. Après sa disparition, c'est son fils aîné Alois qui sera appelé à régner. Ce dernier est cependant déjà régent de la principauté depuis près de 20 ans, et règne donc de facto à la place de son père.

Fortune du prince modifier

Sa fortune est estimée en 2022 à 7 milliards d'euros[6], ce qui en fait le plus riche des souverains d'Europe.

Outre le château de Vaduz, résidence de la famille princière au Liechtenstein (résidence d'État depuis 1939), le souverain possède également le château de Liechtenstein en Autriche, flanqué du château de Neu-Liechtenstein, ainsi que le palais Liechtenstein à Vienne, qui renferme la plus importante collection d'art privée d'Europe[7].

Le prince de Liechtenstein, Hans-Adam II.

En , le prince a refusé de prêter des œuvres d'art à un musée de Berlin en arguant que la Principauté avait résisté à trois empires allemands et qu'elle espérait survivre à un quatrième empire[8],[9].

Le prince possède également des châteaux et des terres en Slovaquie, qui représentent une centaine de kilomètres carrés de terres cultivées.

Au Texas, il possède une exploitation agricole, RiceTec, qui produit une variété de riz basmati issue de la culture transgénique.

La fortune du prince et de sa famille est administrée par une banque privée, LGT Bank.

Le prince réclame la restitution de deux châteaux (Lednice et Valtice) entourés d'un domaine de 1 300 km2 en République tchèque dont il a été dépossédé en 1945, ainsi que de nombreuses toiles de maîtres qui s'y trouvaient. À ce jour, ni la Cour internationale de justice (CIJ) ni la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) n'ont reconnu ses droits[10].

Action culturelle modifier

Le prince confie volontiers dans ses interviews qu'il aurait voulu étudier l'histoire et l'archéologie[11]. Cette passion l'a amené à créer, en 1986, une fondation pour la promotion de l'archéologie, la Schweizerisch-Liechtensteinische Stiftung für Archäologische Forschungen im Ausland (SLSA), dont il assure toujours aujourd'hui la présidence honoraire[12]. En 1990, il est élu à la présidence du réseau européen PACT (sciences et techniques au service de l'archéologie et du patrimoine culturel, sous l'égide du Conseil de l'Europe), succédant en cela à l'académicien français Jacques Soustelle ; il préside ce réseau jusqu'en 1995[13].

Ascendance modifier

Mariage et descendance modifier

Le prince et son épouse la princesse Marie Kinsky von Wchinitz und Tettau.

Le , le prince Hans-Adam épouse, en la cathédrale Saint-Florin de Vaduz, la comtesse Marie Kinsky von Wchinitz und Tettau, née le . Quatre enfants, qualifiés du prédicat d'altesse sérénissime, sont nés de ce mariage[14] :

  • le prince Alois Philipp Maria (né à Zurich le ), prince héréditaire de Liechtenstein, comte de Rietberg, épouse en 1993 Sophie de Bavière (née en 1967), duchesse en Bavière, d'où postérité :
  • le prince Maximilian Nikolaus Maria (né à Saint-Gall le ), épouse à Vaduz civilement le et religieusement à New York le Angela Gisela Brown (née en 1958), d'où :
    • le prince Alfons Constantin Maria (né à Londres le )
  • le prince Constantin Ferdinand Maria (né à Saint-Gall le et mort le [15]), épouse à Vaduz civilement le et religieusement à Csicso (Slovaquie) le la comtesse Marie Kálnoky de Köröspatak (née en 1975), d'où :
    • le prince Moritz Emanuel Maria (né à New York le )
    • la princesse Georgina Maximiliana Tatjana Maria (née à Vienne le )
    • le prince Benedikt Ferdinand Hubertus Maria (né à Vienne) le
  • la princesse Tatjana Nora Maria (née à Saint-Gall le ), épouse à Vaduz le Philipp von Lattorff (1968), d'où sept enfants :
    • Lukas Marie von Lattorff (né à Wiesbaden le )
    • Elisabeth Maria Angela Tatjana von Lattorff (née à Grabs le )
    • Marie Teresa von Lattorff (né à Grabs le )
    • Camilla Maria Katharina von Lattorf (née à Monza le )
    • Anna Pia Theresia Maria von Lattorf (née à Goldgeben le )
    • Sophie Katharina Maria von Lattorf (née à Goldgeben le )
    • Maximilian von Lattorf (né à Goldgeben le )

Le , Hans-Adam II devient veuf, à la suite de la mort de la princesse Marie, victime trois jours auparavant d'un accident vasculaire cérébral, pour lequel elle était soignée à l'hôpital cantonal de Grabs[16],[17].

Titulature et honneurs modifier

Titulature modifier

Honneurs modifier

Hans-Adam II est[14] :

Notes et références modifier

  1. « LIECHTENSTEIN : décès du prince François-Joseph II », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. Nicolas Fontaine, « 30 ans de règne pour Hans Adam II : Aucune célébration prévue », Histoire royales,‎
  3. « Au Liechtenstein, le prince tient à son pouvoir absolu »
  4. Catherine Cossy, « Alois, prince du Liechtenstein à l'essai dans l'ombre de son père », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  5. H-A. II de Liechtenstein, L'État au IIIe millénaire, Paris, Éditions Apopsix, , 380 p., broché (ISBN 978-2-35979-078-8)
  6. « Voici les rois les plus riches du monde - Challenges », sur www.challenges.fr (consulté le )
  7. « La légendaire collection du prince du Liechtenstein », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  8. « 4e Reich: le prince du Liechtenstein dérape », sur rts.ch, (consulté le )
  9. (de) Daniel Foppa und Thomas Knellwolf, « Liechtensteins Fürst nennt Deutschland Viertes Reich », Tages-Anzeiger,‎ (ISSN 1422-9994, lire en ligne, consulté le )
  10. « Le Liechtenstein signera l'accord sur l'Espace économique européen | Radio Prague », sur Radio Praha (consulté le )
  11. « Dans l'intimité de Hans-Adam II de Liechtenstein », sur lexpress.fr, (consulté le )
  12. « SLSA: History », sur www.slsa.ch (consulté le )
  13. Hackens, T., « Tourisme culturel, monuments et sites: une vision interdisciplinaire et intégrée promue par le réseau européen PACT », dans Revue des archéologues et historiens d'art de Louvain, 31, 1998, p.165.
  14. a et b Énache 1999, p. 61.
  15. Nicolas Fontaine, « Le prince Constantin de Liechtenstein est décédé subitement à 51 ans », sur Histoires Royales, (consulté le ).
  16. Noblesse et Royautes.
  17. « Ihre Durchlaucht Fürstin Marie von und zu Liechtenstein verstorben », sur Vaterland online (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • L'État au IIIe millénaire, Kaysersberg, Apopsix, , 380 p. (ISBN 978-2-35979-078-8).
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier