Hughligans
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Les Hughligans sont une faction du Parti conservateur britannique au début du XXe siècle, dirigée par Hugh Cecil.

Un groupe de jeunes députés conservateurs modifier

Vers la mi-juin 1901, Hugh Cecil, fils cadet de Robert Gascoyne-Cecil, 3e marquis de Salisbury, trois fois premier ministre du Royaume-Uni, forme avec d'autres députés conservateurs un petit groupe qui se baptise lui-même les Hughligans, jeu de mots qui réunit le prénom de leur leader et le terme hooligan, « voyou »[1]. En font partie le jeune Winston Churchill, Ian Malcolm, lord Percy, Arthur Stanley[2],[3], Ernest Beckett et Jack Seely[4].

Ces jeunes députés conservateurs privilégiés organisent des débats hebdomadaires avec les grands responsables politiques, conservateurs et libéraux[1]. Leur indiscipline est critiquée[4].

Des positions critiques modifier

Les Hughligans critiquent la direction de leur propre parti et défendent la nécessité de réformes sociales[5]. Ils réussissent à faire échouer le vote d'une loi permettant le remariage d'un veuf avec la sœur de son épouse décédée[4]. En 1903, ils obtiennent de leur parti l'abandon d'un projet présenté par le ministre de la Guerre William Brodrick prévoyant l’augmentation de 15 % des crédits de l’armée de terre[2],[4]. Ils sont partisans du libre-échange et s'opposent sur ce point à Joseph Chamberlain, alors secrétaire d'État aux Colonies, qui prône une augmentation des tarifs douaniers. L'opposition entre Hugh Cecil et Joseph Chamberlain est vive et devient une crise politique en 1904[4],[6].

Le jeune député Winston Churchill est membre du groupe des Hughligans jusqu'à ce qu'il quitte les rangs du parti conservateur pour intégrer ceux du parti libéral, le [5]. Il est le seul membre de ce groupe à effectuer ce virage politique, les autres restent conservateurs[3].

Références modifier

  1. a et b Martin Bossenbroek, L’Or, l’Empire et le Sang : La guerre anglo-boer (1899-1902), Paris, Le Seuil, coll. « L'Univers historique », , 617 p. (ISBN 9782021281972, lire en ligne), p. 481-483.
  2. a et b François Kersaudy, Winston Churchill, Paris, Tallandier, coll. « Biographie », , 704 p. (ISBN 979-10-210-0840-3, DOI 10.3917/talla.kersau.2015.01, lire en ligne), p. 101-102.
  3. a et b (en) John Colville, Winston Churchill and his inner circle, New York, Wyndham Books, , 304 p. (ISBN 978-0-671-42583-8, lire en ligne), p. 12-14.
  4. a b c d et e (en) Richard A. Rempel, « Lord Hugh Cecil's Parliamentary Career, 1900-1914: Promise Unfulfilled », Journal of British Studies, vol. 11, no 2,‎ , p. 104–130 (ISSN 0021-9371, lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b François Bédarida, Churchill, Paris, Fayard, , 572 p. (ISBN 9782213604497), p. 74-75.
  6. (en) Julian Amery, The Life Of Joseph Chamberlain, vol. 5 : Joseph Chamberlain and the Tariff Reform Campaign, London, Macmillan, , 470 p. (ISBN 978-1-349-00547-5, lire en ligne), p. 134-142, 194, 250-252.