Jean-Gabriel Domergue

peintre français
Jean-Gabriel Domergue
Jean-Gabriel Domergue en 1933.
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Fratrie
Conjoint
Odette Maugendre-Villers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Charles-Édouard Maugendre-Villers (d) (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Joseph Charles Louis Jean Gabriel Domergue, né le à Bordeaux et décédé le à Paris, est un peintre et graveur français.

Biographie modifier

Jean-Gabriel Domergue est le petit-cousin du peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Son frère, René Domergue, deviendra nouvelliste, critique d'art, puis rédacteur à La Liberté et à L'Écho de Paris.

Il est élève au lycée Montaigne à Bordeaux puis au lycée Rollin à Paris. Il est passionné de dessin et entre aux Beaux-Arts de Paris où il est élève de Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury, Jules Adler, Ferdinand Humbert et François Flameng[1].

Il expose au Salon des artistes français dès 1906 et y obtient une mention honorable en 1908, une médaille de 3e classe en 1912 et une médaille d'or en 1920, année où il passe en hors-concours[1].

Il est lauréat d'un deuxième grand prix de Rome de peinture en 1913[2].

En 1938, il exécute une composition comportant une jeune femme nue destinée à la campagne du nouveau parfum Féerie de Rigaud et cette même année, il est également membre du jury pour l'élection de Miss France[3], comme en 1936. À cette époque, il vit au 10 avenue d'Iéna (1938 Tout Paris, Annuaire de la Société Parisienne, page 184)

Image externe
Affiche de Jean-Gabriel Domergue pour le Festival de Cannes 1939

Il crée la célèbre affiche de la première édition du Festival de Cannes qui montre une femme applaudissant, le dos nu, la chevelure luxuriante, aux côtés d'un homme en habit, les deux premiers spectateurs du Festival[4],[5],[6].

En 1950, il est élu membre de l'Institut de France (Fauteuil 14), et devient conservateur du musée Jacquemart-André à Paris de 1955 à 1962, où il organisera des expositions sur la peinture de Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Goya.

Jean-Gabriel Domergue raconte dans l'émission de télévision de l'ORTF du , En direct de Cannes, avoir engagé Lénine en 1911 comme « homme de ménage »[7]. En 1966, Claude Lelouch place l'anecdote dans les dialogues (vers la 20e minute) d'Un homme et une femme où Anne Gauthier (Anouk Aimée) apprend à Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) qui la raccompagne et ne connaît pas la rue Lamarck : « C'est pourtant dans cette rue que Jean-Gabriel Domergue un peu avant 1917 engagea un domestique russe qui s'appelait Vladimir Oulianov. Il a appris bien après que c'était Lénine. » Dans Stedevaart naar Paris, l'écrivain et journaliste néerlandais Jan Brokken rapporte l'anecdote sous la forme de l'engagement de Vladimir Ilitch Oulianov par Jean-Gabriel Domergue pour livrer ses commandes à vélo depuis son atelier de la rue Lamarck. Pour Jan Brokken, le fait que Lénine, qui vivait à cette époque avec sa famille dans le 14e arrondissement de Paris, ait livré les commandes du peintre est peu plausible[8].

Il vit avec sa femme[9], la sculptrice Odette Maugendre-Villers (1884-1973), dans la villa Fiesole du quartier Californie - Pezou à Cannes qu'ils avaient fait construire. Après la mort du peintre survenue le dans le 8e arrondissement de Paris, l'habitation est baptisée villa Domergue par la ville de Cannes, villa reçue en 1973 par testament d'Odette Domergue. Est inscrite en 1990 au titre des monuments historiques[10].

C'est lui-même qui conseilla au très jeune Cyril de La Patellière son entrée à l'"Ecole Nationale des Arts-Déco" de Nice (cette ancienne école située rue Tonduti-de-l'Escarène).

Il fut l'un des premiers peintres à travailler un temps, vers 1942 / 1943, avec la toute jeune galerie Maeght de Cannes, 10 rue des Belges[11].

En , le peintre et sa femme sont inhumés dans le mausolée de style étrusque conçu à cet effet dans le jardin de la villa par Odette Domergue elle-même[12],[13].

Sa peinture modifier

La Parisienne est l'un des sujets favoris de ce peintre « mondain » et pléthorique[14] : « Je suis l’inventeur de la pin-up », dit-il[15]. Il eut pour modèle, entre autres, Nadine Lhopitalier, future Nadine de Rothschild.

Œuvres modifier

Peintures modifier

Plusieurs de ces toiles sont conservées au musée des beaux-arts de Bordeaux ainsi que dans d’autres établissements muséaux[16], dont :

Estampes modifier

  • Les Atrocités Allemandes (1915).
  • Les Après-midi d'un faune, quarante eaux-fortes originales (Paris, 1924).

Décors modifier

Vers 1932, il peint les décors du salon vénitien du château de Thorenc à Cannes.

Après-guerre, il utilisa un de ses portraits féminins, celui du buste d'une jeune femme aux épaules nues vêtue d'une robe verte, de longs gants noirs et d'un chapeau à voilette nommée Chou, pour illustrer la couverture de la carte du "Cabaret" - maison G.H. Rabu, 4, avenue Franklin-D.-Roosevelt à Paris (exemplaires datés de 1949 et du ).

Élèves modifier

Notes et références modifier

  1. a et b René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 419
  2. « CTHS-Domergue Jean-Gabriel », sur cths.fr (consulté le )
  3. Fabricio Cardenas, Vieux papiers des Pyrénées-Orientales, Miss Pyrénées-Orientales élue Miss France en 1938, 7 décembre 2014
  4. Alomée Planel, 40 ans de Festival. Cannes, le cinéma en fête, Londreys, , p. 26
  5. « Cannes 1939 », sur franceculture.fr
  6. « Naissance d'un Festival », sur festival-cannes.com
  7. « En direct de Cannes », INA,
  8. (nl) Jan Brokken, Stedevaart naar Paris, Amsterdam, Uitgeverij Atlas Contact, , 415 p. (ISBN 9789045040141, OCLC 1130760871, lire en ligne)
  9. Leur mariage a lieu le .
  10. « Villa Domergue », notice no PA00080954, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  11. Dans la lumière des peintres, Adrien Maeght, J. C. Lattès, 2019, page 58
  12. « Villa Domergue et ses jardins », sur www.cannes.com, (consulté le )
  13. « A la découverte de la Villa Domergue, lieu mythique de Cannes », sur Propriétés Le Figaro (consulté le )
  14. « Week-end : Patrimoines ventes », Les Échos no 18498 du 28 septembre 2001, page 108.
  15. « « Je suis l’inventeur de la pin-up ». Et Domergue créa la Parisienne », sur Artscape
  16. « Jean-Gabriel Domergue », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. « Portrait de René Domergue par Jean-GabrielDomergue », sur www.artnet.fr (consulté le )
  18. « Jean-Gabriel Domergue 1936 Josephine Baker, Nude », sur hprints.com (consulté le )
  19. « Nadine de Rothschild von Jean-Gabriel Domergue auf artnet », sur www.artnet.de (consulté le )
  20. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 2, page 630.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier