Jeremy Hunt (homme politique)

politicien britannique

Jeremy Hunt
Illustration.
Portrait officiel de Jeremy Hunt en 2022.
Fonctions
Chancelier de l'Échiquier britannique
Second lord du Trésor
En fonction depuis le
(1 an, 6 mois et 9 jours)
Premier ministre Liz Truss
Rishi Sunak
Gouvernement Truss
Sunak
Prédécesseur Kwasi Kwarteng
Député britannique
En fonction depuis le
(18 ans, 11 mois et 18 jours)
Élection
Réélection

8 juin 2017
12 décembre 2019
Circonscription South West Surrey
Législature 54e, 55e, 56e, 57e et 58e
Prédécesseur Virginia Bottomley
Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth

(9 mois et 15 jours)
Premier ministre Theresa May
Gouvernement May II
Prédécesseur Boris Johnson
Successeur Dominic Raab
Secrétaire d'État à la Santé et à la Protection sociale[a]

(5 ans, 10 mois et 5 jours)
Premier ministre David Cameron
Theresa May
Gouvernement Cameron I et II
May I et II
Prédécesseur Andrew Lansley
Successeur Matthew Hancock
Secrétaire d'État à la Culture, aux Jeux olympiques, aux Médias et aux Sports

(2 ans, 3 mois et 23 jours)
Premier ministre David Cameron
Gouvernement Cameron I
Prédécesseur Ben Bradshaw
Successeur Maria Miller
Biographie
Nom de naissance Jeremy Richard Streynsham Hunt
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Godalming
Nationalité Britannique
Parti politique Parti conservateur
Diplômé de Université d’Oxford
Résidence 11 Downing Street (Londres)

Jeremy Hunt, né le à Godalming dans le Surrey, est un homme politique britannique, membre du Parti conservateur. Il est chancelier de l'Échiquier depuis 2022.

Biographie modifier

Fils de l'amiral sir Nicholas Hunt (en), il étudie la philosophie, la politique et l'économie (programme P.P.E.) au Magdalen College à Oxford. Membre du Parti conservateur, Hunt est élu député pour la circonscription de South West Surrey depuis 2005[1].

Secrétaire d'État à la Culture, aux Jeux olympiques, aux Médias et aux Sports de 2010 à 2012, après le remaniement ministériel de début , il devient secrétaire d'État à la Santé du Royaume-Uni[2].

En tant que secrétaire d'État à la Santé, Hunt offre un contrat aux médecins junior qui augmente leur salaire de base mais réduit le nombre d'heures qualifiantes pour un salaire supérieur (premium pay) ; le contrat stipule également que le travail du samedi compte pour des heures normales[3],[4],[5]. Les négociations avec la British Medical Association (BMA), le syndicat des médecins britanniques, ont échoué, menant à des grèves en 2016 pendant lesquelles les médecins junior ont seulement assuré les soins d'urgence[6],[7]. L'éditorialiste du British Medical Journal[8] et le président du conseil du BMA[9] avancent que Hunt a déformé les résultats de recherches pour appuyer son opinion que des patients perdaient la vie à cause d'un suivi inadéquat du National Health Service pendant le weekend. Le portefeuille de la Protection sociale lui est rajouté le . Sa réforme lui a valu le titre de « politicien de première ligne le plus détesté du Royaume-Uni », selon un sondage relayé par The Independent[10].

Pour justifier la réduction des aides sociales, il somme les bénéficiaires de longue durée de « prendre leurs responsabilités » et de réduire leur taux de fécondité, ajoutant que l’État n'aiderait plus les familles nombreuses dont les membres adultes n'ont pas d'emploi. Le journaliste Owen Jones lui reproche de « recycler un vieux préjugé sur les pauvres qui se reproduiraient sans frein, sur la mère célibataire rustaude qui pompe le maximum d’allocations en faisant une ribambelle d’enfants », et affirme que « seules 3,4 % des familles qui perçoivent ces aides depuis longtemps ont quatre enfants ou plus »[11].

Il fait campagne contre le Brexit lors du référendum de 2016. L'année suivante il affirme toutefois qu'il voterait en faveur du Brexit en cas de second référendum[10].

Le , il devient secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth, en remplacement de Boris Johnson. Il se félicite en de l'arrestation du journaliste Julian Assange, affirmant que celui-ci « n'est pas un héros, [qu’]il a fui la vérité pendant des années et [qu’]il est juste que son avenir soit décidé par le système judiciaire britannique »[12].

Candidat à l’élection de 2019 à la direction du Parti conservateur, il se qualifie pour le vote des adhérents du parti face à Boris Johnson après avoir obtenu 77 voix de députés au cinquième tour de scrutin (contre 160 pour Johnson et 75 pour Michael Gove)[13]. Contrairement à son adversaire, il se dit prêt à repousser la date fixée pour le Brexit (), tout en n’excluant pas à terme une sortie sans accord avec l’Union européenne[13]. Il est ensuite battu par Boris Johnson lors du vote des adhérents du parti, obtenant 46 656 voix et 33,5 % contre 92 153 voix et 66,1 % pour son adversaire.

Le 14 octobre 2022, il est nommé chancelier de l'Échiquier par la Première ministre Liz Truss, dont il avait été un adversaire lors de la campagne pour la direction du Parti conservateur quelques semaines plus tôt. Il n'avait pas obtenu les 30 voix requises auprès des députés conservateurs pour soumettre sa candidature aux membres du parti, et s'est finalement rallié à Rishi Sunak, lequel avait été battu par Liz Truss[10]. Il succède à Kwasi Kwarteng, limogé après la présentation du budget le 23 septembre[14],[15].

Il révoque presque entièrement les mesures prises par son éphémère prédécesseur. Après avoir annoncé des « décisions difficiles » à venir, il réduit les aides énergétiques et envisage des réductions de dépenses dans les services publics[16].

Fortune modifier

Il possède en 2012 une fortune estimée à 4,1 millions de livres sterling (4,8 millions d’euros)[11].

Résultats électoraux modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Le portefeuille de la Protection sociale est rajouté le 8 janvier 2018.

Références modifier

  1. « Debrett's People of Today »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  2. www.gov.uk
  3. (en) Asa Bennett et Laura Donnelly, « How much are junior doctors paid, and why are they threatening to strike? », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Denis Campbell, « Junior doctors condemn new contract they say could cut pay by 40% », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Jeremy Hunt letter to junior doctors in full », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  6. (en) Charlie Cooper, « Junior doctors' strike live: Jeremy Hunt brands strike 'unnecessary' as poll shows high public support for stoppage », The Independent,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « Junior doctors' strike: Get back to negotiating table – Hunt », BBC News,‎ (lire en ligne)
  8. (en) Charlie Cooper, « Jeremy Hunt's confrontation with junior doctors 'derailed the NHS' own work to deliver seven-day service' », The Independent,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « Jeremy Hunt statement on weekend hospital care is misleading, experts warn », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  10. a b et c « Quatre choses à savoir sur Jeremy Hunt, le nouveau ministre des Finances britannique », sur Les Echos,
  11. a et b Owen Jones, « Rien n’empêche le mépris de classe », sur Le Monde diplomatique,
  12. « WikiLeaks : Julian Assange jugé coupable d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire », sur Europe 1,
  13. a et b AFP, « Objectif Downing Street: Boris Johnson affrontera Jeremy Hunt », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Royaume-Uni : Jeremy Hunt, le nouveau ministre des finances promet des « décisions difficiles » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Quatre choses à savoir sur Jeremy Hunt, le nouveau ministre des Finances britannique », sur Les Echos, (consulté le )
  16. Juliette Démas, correspondante à Londres, « Royaume-Uni : Liz Truss poussée hors de l’Echiquier par son nouveau chancelier ? », sur Libération

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier