Laurent Pietraszewski

homme politique français

Laurent Pietraszewski
Illustration.
Laurent Pietraszewski en 2019.
Fonctions
Secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail

(1 an, 9 mois et 24 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Jean Castex
Ministre Élisabeth Borne
Gouvernement Castex
Prédécesseur Lui-même
Successeur Fonction supprimée
Secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Protection de la santé des salariés contre l'épidémie de Covid-19[N 1],[N 2]

(6 mois et 18 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Édouard Philippe
Ministre Agnès Buzyn
Muriel Pénicaud
Olivier Véran
Gouvernement Philippe II
Prédécesseur Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire aux Retraites)
Successeur Lui-même
Député français

(2 ans, 6 mois et 27 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 11e du Nord
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Yves Durand
Successeur Florence Morlighem
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Saint-Denis (France)
Nationalité Française
Parti politique LREM
Diplômé de Université Lille-I
Profession Cadre en ressources humaines

Laurent Pietraszewski, né le à Saint-Denis (Seine), est un homme politique français.

Avant d'entrer en politique, il fait carrière au sein du groupe Auchan où il exerce différents postes de cadre.

Il rejoint La République en marche (LREM) à sa création, puis est élu député en juin 2017 dans la 11e circonscription du Nord. Il occupe différentes fonctions à l'Assemblée nationale, dont celles de rapporteur du projet de loi de ratification des ordonnances visant à mettre en œuvre la réforme du code du travail, porte-parole du groupe LREM et coordinateur du groupe au sein de la commission des Affaires sociales.

En , il est nommé secrétaire d'État au sein du second gouvernement Édouard Philippe pour porter le projet de réforme des retraites, en remplacement de Jean-Paul Delevoye. En , il est chargé de la protection de la santé des salariés contre l'épidémie de Covid-19. Entre le 26 juillet 2020 et le 20 mai 2022, il est secrétaire d'État, auprès de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, chargé des Retraites et de la Santé au travail dans le gouvernement Jean Castex.

Tête de liste LREM lors des élections régionales de 2021 dans les Hauts-de-France, il est éliminé dès le premier tour avec un score de 9,1 %.

Biographie modifier

Famille et formation modifier

Laurent Pietraszewski naît à Saint-Denis, alors dans le département de la Seine, le , de parents commerçants et artisans d'origine polonaise dans le Vieux-Lille. Il grandit jusqu'à l'âge de six ans à Épinay-sur-Seine, puis passe son adolescence à Lambersart, près de Lille[1].

Il est titulaire d'un DEA en économie appliquée de l'université de Lille I[1].

Il est marié et a deux filles[2].

Carrière professionnelle modifier

Laurent Pietraszewski entre chez Auchan en 1990[3], où il occupe un poste dans les ressources humaines pendant huit ans dans sept sites différents, dont ceux de Béthune et Roncq[1]. De 2010 jusqu'au moment de son élection en 2017, il est responsable de la gestion des carrières, du recrutement et de l'évaluation au sein du groupe Auchan[1],[4].

Il s'est investi dans l'association Force femmes qui accompagne des femmes de plus de 45 ans dans leurs démarches de retour à l'emploi et de création d'entreprise[2]. Il est aussi membre du conseil d'administration de l'Institut du marketing et du management de la distribution (IMMD) à Roubaix[1].

Parcours politique modifier

Député modifier

Élection modifier

Laurent Pietraszewski rejoint En marche (devenu La République en marche) dès sa création en 2016[5]. Il s'attache alors à fédérer les comités du parti dans le secteur d'Armentières[5].

Il est élu député de la onzième circonscription du Nord lors des élections législatives de 2017 à la suite du sortant Yves Durand (PS), non candidat à sa réélection. Sa suppléante est Florence Morlighem. Arrivé en tête au premier tour avec 30,63 % des voix, il est élu au deuxième tour contre Nathalie Acs du Front national avec 67,17 % des suffrages exprimés[6],[7].

Fonctions à l'Assemblée nationale modifier

Laurent Pietraszewski est membre de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale[8]. Il est le coordinateur du groupe LREM au sein de celle-ci à partir de [9],[10]. Selon le journal L'Opinion, Laurent Pietraszewski fait partie « des poids lourds du groupe LREM » à l'Assemblée nationale[11]. En , à l'occasion de la remise en jeu des postes au sein de la majorité, il se porte candidat à la présidence de la commission, occupée par Brigitte Bourguignon[12]. Il est éliminé dès le premier tour. À partir de , il est porte-parole du groupe LREM[13].

Activité législative modifier

Laurent Pietraszewski porte devant l'Assemblée nationale, dès , le rapport du « projet de loi d’habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du dialogue social » destiné à réformer le code du travail[14]. À cette occasion, il présente plusieurs amendements ou sous-amendements, notamment sur les modalités de la priorité à la réembauche accordée à un salarié dont le CDI a été rompu lorsque le projet sur lequel il travaillait a été mené à son terme ; sur l’encadrement de la rupture conventionnelle collective ; et sur les cas de figure où une organisation syndicale représentative peut désigner dans une entreprise un délégué sans que celui-ci ait obtenu 10 % des voix lors des élections professionnelles, en donnant un peu plus de latitude aux organisations de salariés[15]. L'un de ses amendements permet, par ordonnance, de modifier « les règles de prise en compte de la pénibilité au travail » : celui-ci a été, selon Mediapart, « moteur dans le détricotage du dispositif de réparation » en écartant « quatre facteurs de pénibilité qui permettaient à certains salariés d’être formés pour changer de métier ou de partir plus tôt à la retraite : les postures pénibles, les manutentions manuelles de charges, ainsi que l’exposition aux vibrations mécaniques et aux agents chimiques dangereux »[16]. Dans la continuité, il est désigné rapporteur du projet de loi de ratification de ces mêmes ordonnances en [1],[17]. À partir de , il assure l'évaluation de ces ordonnances avec son collègue Boris Vallaud (PS)[18].

Il est membre du Conseil d'orientation des retraites (COR)[19] et coordonne l'action des 38 ambassadeurs chargés de communiquer sur la réforme de la retraite[20]. Le Figaro l'identifie comme l'un des quatre députés les plus exposés pour la rentrée parlementaire 2019 en raison de ses responsabilités sur la réforme des retraites en préparation[21], dont il devait être le rapporteur à l'Assemblée[14]. Mediapart relève qu'en , il a interpellé Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des solidarités, en contredisant la doctrine qui sera adoptée par le gouvernement au sujet de l'instauration d'un « âge d'équilibre », affirmant qu'« il ne s'agit donc plus de mettre en œuvre une réforme paramétrique, comme cela a été fait précédemment, en décalant l'âge légal de départ à la retraite ou en allongeant la durée de cotisation »[16]. Le journal ajoute qu'il « est en ligne avec la stratégie de l’exécutif consistant à consulter sans négocier, comme c’est le cas depuis l’élection d’Emmanuel Macron »[16].

Il travaille également à l'élaboration de la réforme de l’assurance chômage[16].

Secrétaire d'État modifier

Laurent Pietraszewski intègre le deuxième gouvernement Édouard Philippe le comme secrétaire d'État chargé des retraites, pour succéder à Jean-Paul Delevoye — qui était doté du statut de haut-commissaire —, contraint à la démission deux jours plus tôt[22]. Il quitte l'Assemblée nationale le [23],[24].

Dans les heures suivant sa nomination, deux polémiques relatives à ses fonctions précédentes chez Auchan éclatent. Il est dans un premier temps reproché à Laurent Pietraszewski d’avoir touché, en , un montant élevé du groupe Auchan, transaction déclarée à la haute autorité pour la transparence de la vie publique et qui correspondait en fait à une indemnité de licenciement perçue après la suppression du poste qu’il occupait avant son élection[25]. Par la suite, la mise à pied et la plainte pour vol contre une caissière déléguée syndicale à la suite d’une erreur de caisse bénigne dans le magasin Auchan de Béthune, décidées par Laurent Pietraszewski en 2002 alors qu’il était directeur des ressources humaines du distributeur, sont abondamment commentées[26].

Il porte pour le gouvernement la réforme des retraites composée de deux projets de loi, un ordinaire et un organique, présentés le au conseil des ministres[27]. Le projet de loi ordinaire instituant un système universel est examiné par la commission spéciale de l’Assemblée nationale du [28] au [29] sans parvenir à adopter le texte. En séance publique, il est adopté à la suite de l’utilisation du troisième alinéa de l’article 49 de la Constitution le [30]. Le projet de loi organique est adopté le par la commission spéciale[31] et le par la séance publique[32].

Dans le contexte de la pandémie de covid-19, l’examen du projet de loi sur le système universel de retraites est suspendu[33]. Laurent Pietraszewski travaille alors, avec Muriel Pénicaud, ministre du Travail, sur les problématiques de santé au travail, et notamment sur la mise en œuvre des protocoles de reprise d’activité dans les entreprises[34]. Il devient officiellement chargé de la protection de la santé des salariés contre l'épidémie de Covid-19 auprès de la ministre du travail le [35].

Il est maintenu au sein du gouvernement Jean Castex, formé en , sous l'intitulé de secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail[36].

Le , son secrétariat d’État n'est pas reconduit dans le gouvernement Borne. Le , il redevient automatiquement député pour le dernier jour de la XVe législature, un mois après la fin de ses fonctions gouvernementales, comme les autres députés nommés au gouvernement[37]. Il se représente aux élections législatives intervenant dans le même temps, mais est battu au second tour dans la onzième circonscription du Nord avec 43,73 % des voix par le candidat de la NUPES, Roger Vicot (56,27 %)[38].

Élections régionales de 2021 modifier

Il dirige la liste LREM - Modem pour la région Hauts-de-France aux élections régionales de 2021. Avec 9,1 % des voix, celle-ci est éliminée au premier tour[39]. Une défaite qualifiée de « cinglante » par Le Monde. Il annonce qu’il votera Xavier Bertrand au second tour pour faire barrage au Rassemblement national[40],[41].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Auprès du ministre des Solidarités et de la Santé et de la ministre du Travail.
  2. Du au , il est seulement secrétaire d'État chargé des Retraites. Du au , il est chargé des Retraites et de la Protection de la santé des salariés contre l'épidémie de Covid-19.

Références modifier

  1. a b c d e et f « Auchan, Retraites, Lambersart... : 5 choses à savoir sur Laurent Pietraszweski, le “M.Retraites” du gouvernement », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  2. a et b « Qui est Laurent Pietraszewski, le nouveau député REM de la 11e circonscription du Nord ? », sur France bleu, (consulté le ).
  3. « Laurent Pietraszewski, un manageur à l’Assemblée nationale », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. « Laurent Pietraszewski, député en formation accélérée », sur La Croix, (consulté le ).
  5. a et b « Ancien cadre d'Auchan, novice en politique... On vous présente Laurent Pietraszewski, le "monsieur retraites" qui succède à Jean-Paul Delevoye », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  6. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  7. Jean-Louis Manand, « Régionales 2021 Hauts-de-France : Laurent Pietraszewski, le marcheur des supermarchés », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
  8. Sa page sur le site nosdeputes.fr
  9. Mathilde Siraud, « À l'Assemblée, Ferrand tente de ressouder les Marcheurs », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  10. Jean-Baptiste Daoulas, « Députés macronistes, En Marche au fouet », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Les députés Care, des bons Samaritains à l’Assemblée », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Clément Pétreault, « L'Assemblée nationale et le bal des ambitieux », sur lepoint.fr, (consulté le )
  13. « Laurent Pietraszewski, un ex-cadre d’Auchan chargé de la réforme des retraites », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. a et b Agence France-Presse, « Le député Laurent Pietraszewski nommé secrétaire d’Etat en charge des retraites pour remplacer Delevoye », sur lemonde.fr, (consulté le )
  15. Sarah Belouezzane et Bertrand Bissuel, « Les députés donnent leur accord à la réforme du droit du travail par ordonnances », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  16. a b c et d Manuel Jardinaud et Dan Israel, « Retraites: un caporal de la macronie pour accompagner la réforme », sur Mediapart, (consulté le ).
  17. « Assemblée nationale - Travail : ordonnances prises sur le fondement de la loi sur le renforcement du dialogue social », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  18. « "Notre objectif est d'apprécier l'impact social et économique des ordonnances" », sur www.editions-legislatives.fr, (consulté le )
  19. « Composition - Conseil d'orientation des retraites », sur cor-retraites.fr (consulté le ).
  20. Marie-Cécile Renault, « Retraite : 38 ambassadeurs pour porter la réforme », sur Le Figaro, .
  21. « Quatre députés en première ligne pour porter les textes de loi », sur www.lefigaro.fr, (consulté le ).
  22. « Le député LREM Laurent Pietraszewski est nommé secrétaire d'Etat en charge des retraites, deux jours après la démission de Jean-Paul Delevoye », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  23. Gilles Contraire, « Florence Morlighem officiellement députée de la onzième circonscription dimanche », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
  24. « Modifications à la composition des groupes », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  25. Luc Peillon, « Comment Laurent Pietraszewski a pu toucher 72 000 euros en deux mois ? », Libération, [lire en ligne]
  26. Chez Pol : « Le côté obscur du nouveau “monsieur retraites” du gouvernement », Libération, [lire en ligne]
  27. « Retraites : la réforme en Conseil des ministres, la pression continue », sur Public Senat, (consulté le ).
  28. Yann Thompson et Louis Boy, « DIRECT. Réforme des retraites : les débats de la commission spéciale de l'Assemblée nationale ont commencé », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  29. « Système universel de retraite : début de l'examen en séance publique », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  30. Manon Rescan, Sarah Belouezzane et Aline Leclerc, « Réforme des retraites : la loi adoptée, majorité et opposition se rejettent la responsabilité du recours au 49.3 », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. Le Figaro avec AFP, « Retraites: les députés adoptent le volet organique de la réforme en commission », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. « Le projet de loi organique de réforme des retraites adopté par l'Assemblée », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Assurance-chômage, retraites : vers une pause dans les réformes », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. Marc Landré, « Retraites: Laurent Pietraszewski mis au chômage technique par le COVID-19 », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. Décret du 19 mai 2020 relatif à la composition du Gouvernement.
  36. Arthur Berdah, « Remaniement : qui sont les secrétaires d'État du gouvernement Castex », sur Le Figaro, (consulté le ).
  37. Composition de l'assemblée.
  38. « Élections législatives 2022 : Nord (59) – 11e circonscription », sur resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  39. Résultat Eric Dupond-Moretti aux régionales : grosse déception au 1er tour, linternaute.com, 21 juin 2021
  40. Régionales 2021 : la débâcle de la majorité passée au crible, lemonde.fr, 20 juin 2021
  41. Jules Pecnard, Régionales : la bérézina des ministres-candidats LREM, marianne.net, 20 juin 2021

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier