Le Constitutionnel

quotidien politique français

Le Constitutionnel
Image illustrative de l’article Le Constitutionnel
Page de titre du premier numéro.

Pays France
Langue Français
Genre Politique et littéraire
Date de fondation
Date du dernier numéro 1914
Ville d’édition Paris

Le Constitutionnel est un quotidien politique français, fondé à Paris pendant les Cent-Jours par Fouché sous le titre L'Indépendant. Il prend son titre définitif sous la Seconde Restauration.

Supprimé cinq fois, cet organe de ralliement des libéraux, des bonapartistes et des anticléricaux reparaît à chaque fois sous des titres différents, dont Le Constitutionnel.

Principaux rédacteurs et débuts modifier

Ses principaux rédacteurs ont été Antoine Jay, Évariste Dumoulin, Adolphe Thiers, Pierre-François Tissot, Alexandre de Lameth, l'abbé de Pradt, Pierre-Édouard Lémontey, Louis-Augustin-François Cauchois-Lemaire[1], mais aussi Alexandre Chevassut et son gendre Nicole Robinet de La Serve[2].

Du au , il adopta le sous-titre Journal politique et littéraire, après avoir choisi le titre l’Indépendant pendant les Cent-Jours, puis celui de l’Écho du soir pendant la Seconde Restauration. Il parut du au avec le sous-titre Journal du commerce, politique et littéraire.

Premier quotidien français devant le Journal des débats en 1830, il tire alors à 20 000 exemplaires.

Adolphe Thiers décrit ainsi le journal en 1826 : « Le Constitutionnel appartient à quinze actionnaires dont tous ne présentent pas les mêmes garanties d'indépendance, mais dont la majorité est sûre et à l'abri de toute séduction. [...] La rédaction, du reste, dont MM. Charles-Guillaume Étienne et Jay sont les chefs, est fermement attachée aux doctrines constitutionnelles. Le Constitutionnel gagne en ce moment en abonnés, et c'est le seul journal qu'on lise jusque dans les campagnes[3]. »

Rachat par Louis Véron en 1844 modifier

En 1844, il est vendu à Louis Véron, Adolphe Thiers restant rédacteur en chef. En 1848, il joue un rôle capital dans l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte et devient l'un des principaux journaux gouvernementaux du Second Empire. En 1852[4], il est cédé à Mirès dans des conditions scandaleuses[5] et connaît un véritable déclin à partir de 1880. Il cessa de paraître en 1914.

Rachat par le banquier Jules Mirès en 1852 modifier

En 1852, Le Constitutionnel fut victime de la législation nouvelle sur la presse, et s'attira deux avertissements en deux jours (7 et ). Le banquier Jules Mirès rachète le journal à Louis Véron, pour la somme de 1,9 million de francs. Déjà propriétaire du journal Le Pays, il fonda la Société des journaux réunis, au capital de trois millions de francs, qui pendant dix ans donnera en moyenne plus de 10 % de revenu par an[6].

Amédée de Césena, jusqu'alors journaliste au Pays fut appelé à la rédaction en chef du Constitutionnel, et Cucheval-Clarigny décida de se retirer, tandis que le futur sénateur Arthur de La Guéronnière fut nommé directeur politique du Constitutionnel et du Pays, poste auquel il resta à peu près dix-huit mois. Amédée de Césena a ensuite quitté en 1857 Le Constitutionnel, pour fonder la Semaine politique, qui devait s'appeler plus tard le Courrier du dimanche.

L'homme au Gil Blas
Gustave Caillebotte, 1880
collection privée, Vente 2002

Richard Gallo arrivé d'Alexandrie, où son père était banquier, vint à Paris en 1869 et commence sa carrière de journaliste au Constitutionnel. Son ami, le peintre Gustave Caillebotte le représente en 1880 assis dans le parc Monceau, le journal Gil Blas à la main[7].

Organe de la Droite républicaine modifier

Dirigé par Léonce Détroyat jusqu'à l'automne 1886, Le Constitutionnel est racheté par Henri des Houx, qui en fait l'« organe de la Droite républicaine ». En , Des Houx cède le journal à Alfred Hamm.

Feuilletons modifier

Sous la direction de Louis Véron, de 1844 à 1852, ont été publiés en feuilleton :

Notes et références modifier

  1. Larousse encyclopédique en dix volumes. vol. III.
  2. Patrick Imhaus, Robinet de La Serve : l'énergumène créole, Saint-André, Océan Éditions, 2007 (ISBN 978-2-916533-24-7).
  3. Adolphe Thiers, Pierre Guiral, Fayard, 1986, p. 36.
  4. Dictionnaire des parlementaires français, article consacré à Louis Veron [1]
  5. Larousse encyclopédique en dix volumes. vol. III. p. 2555
  6. Jules Brisson, Les Grands Journaux de France, p. 303.
  7. (en) « L'Homme au Gil Blas », sur Catalogue Christie's (consulté le )
  8. Sarah Mombert (dir.) et Corinne Saminadayar-Perrin (dir.), Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84867-663-0 et 978-2-84867-833-7, DOI 10.4000/books.pufc.6047, lire en ligne)

Liens externes modifier

Sources modifier

  • Louis Véron, Mémoires d’un bourgeois de Paris, Paris, de Gonet, 1853-1855.