Liste des chefs d'État algériens

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Cette page dresse la liste des chefs d'État de l'Algérie par ordre chronologique depuis la formation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en 1958, durant la guerre d'indépendance du pays, jusqu'à l'actuel président de la République algérienne démocratique et populaire.

Liste des chefs d'État modifier

Légende modifier

Partis politiques :

  • FLN
  • Sans étiquette (SE)
  • HCE

Note : les tableaux ci-dessous montrent les dates de mandats avec les gouvernements respectifs des chefs d'État. Les dates de la dernière ligne (« mandat électoral ») font référence à la date des élections (s'il y en a eu), qui ont validé le mandat.

Gouvernement provisoire de la République algérienne (1958-1962) modifier

Portrait Nom
(naissance-mort)
Dates du mandat

Mandat électoral
Gouvernement Parti politique Autres fonctions occupées
pendant le mandat
Notes et faits marquants
- Ferhat Abbas
(1899-1985)
Premier et deuxième GPRA FLN Nommé président du gouvernement provisoire de la République algérienne à sa création[1],[nota 1].
-
- Benyoucef Benkhedda
(1920-2003)
Troisième GPRA FLN Désigné président du gouvernement provisoire de la République algérienne en [3],[nota 2].
-

Exécutif provisoire (1962) modifier

Portrait Nom
(Naissance-Mort)
Dates du mandat

Mandat électoral
Gouvernement Parti politique Autres fonctions occupées
pendant le mandat
Notes, faits marquants
- Abderrahmane Farès
(1911-1991)
Troisième GPRA FLN Président de l'Exécutif provisoire chargé de la gestion du territoire[nota 3].
-

République algérienne démocratique et populaire (depuis 1962) modifier

Portrait Nom
(Naissance-Mort)
Dates du mandat

Mandat électoral
Gouvernement Parti politique Autres fonctions occupées
pendant le mandat
Notes, faits marquants
- Ferhat Abbas
(1899-1985)
FLN Premier chef d’État de la République algérienne démocratique et populaire après son élection à la tête de l’Assemblée constituante[8],[nota 4].
Élu président de l'Assemblée nationale constituante le
1 Ahmed Ben Bella
(1916-2012)
FLN Renversé lors du coup d'État du 19 juin 1965, il est mis en résidence surveillée jusqu'en 1980[11].
Élection présidentielle
1963
2 Houari Boumédiène
(1932-1978)
MIL
puis
FLN
Militaire putschiste[nota 5].
Élection présidentielle
1976
- Rabah Bitat
(1925-2000)
FLN À la mort d'Houari Boumédiène le , il assure l'intérim de la présidence de la République algérienne démocratique et populaire durant les 45 jours prévus par la constitution pour organiser l’élection présidentielle[15].
Intérim
3 Chadli Bendjedid
(1929-2012)
FLN
  • Ministre de la Défense
  • Secrétaire général puis président du Front de libération nationale.
Élu troisième président de la République algérienne démocratique et populaire le , avec 99,40% de voix, il est réélu le avec 99,42% de voix[14],[nota 6].
Élections présidentielles
1979, 1984, 1988
Vacance du pouvoir À la suite de la démission de Chadli Bendjedid le et de la signature par lui du décret portant dissolution de l'Assemblée populaire nationale le , l'Algérie se trouve en situation de vacance du pouvoir[nota 7].
4 Mohamed Boudiaf
(1919-1992)
SE Création du Haut Comité d'État composé de Mohamed Boudiaf, Ali Kafi, Khaled Nezzar, Tedjini Haddam, Ali Haroun à la suite du vide constitutionnel créé par l'absence concomitante d'un président de la République après la démission de Chadli Bendjedid et d'une Assemblée nationale à la suite de l'annulation des élections législatives de 1991 le [21],[nota 8].
Président du
Haut Comité d'État
Vacance du pouvoir
Ghozali II
5 Ali Kafi
(1928-2013)
SE Il succède à Mohamed Boudiaf comme président du HCE[24],[nota 9].
Élu président du
Haut Comité d'État

parmi les membres
6 Liamine Zéroual
(1941- )
SE Ministre de la Défense Il est désigné chef de l'État par le Haut Conseil de Sécurité pour une durée de trois ans[nota 10].
Chef de l'État,
désigné par le
Haut conseil de sécurité

Élection présidentielle
1995

7 Abdelaziz Bouteflika
(1937-2021)
FLN
  • Ministre de la Défense
  • Président de l'Union africaine[12].
Élu au premier tour comme indépendant en 1999 et 2004, puis avec le soutien du FLN en 2009 et 2014. Sous sa présidence, le tamazight devient une langue nationale et le secteur audiovisuel est libéralisé[28]. La réconciliation nationale, qu'il initie, est adoptée en 2005[1]. À la suite des contestations de 2011, l'état d'urgence est levé[29]. Très malade, il renonce à briguer un cinquième mandat en raison du Hirak, et démissionne après la défection de l’armée[30].
Élections présidentielles
1999, 2004, 2009, 2014
Vacance du pouvoir
Après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, la présidence se trouve vacante pendant une semaine. Des membres du pouvoir s'interrogent sur la possibilité de ne pas nommer à l'intérim Abdelkader Bensalah, fortement contesté par les manifestants[31].
- Abdelkader Bensalah
(1941-2021)
SE En tant que président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah devient chef de l'État par intérim pour une durée maximale de 90 jours en vertu de la Constitution[nota 11]. Avec la poursuite de la crise politique, il est maintenu au pouvoir après sa période d'intérim de trois mois malgré la contestation et son état de santé. Ahmed Gaïd Salah exerce de facto le pouvoir, en tant que chef d'état-major.
Intérim
8 Abdelmadjid Tebboune
(1945- )
en fonction FLN
  • Ministre de la Défense
Membre du FLN et candidat indépendant lors de l’élection présidentielle, reportée à deux reprises, Tebboune remporte le scrutin, qui est marqué par une forte abstention (60 %), dans le cadre de la poursuite du Hirak[33].
Élection présidentielle
2019

Frise chronologique modifier

Abdelmadjid TebbouneAbdelkader BensalahAbdelaziz BouteflikaLiamine ZéroualAli KafiHaut Comité d'ÉtatMohamed BoudiafHaut Comité d'ÉtatChadli BendjedidRabah BitatHouari BoumédièneAhmed Ben BellaFerhat AbbasAbderrahmane Farès

Observations générales modifier

Records :

Décès en cours de mandat :

Classement des présidents par durée de mandat

Rang Nom En jours En années Dates Commentaire
1 Abdelaziz Bouteflika 7 280 jours 19 ans, 11 mois et 6 jours 7 1999-2019 Démissionne.
2 Houari Boumédiène 4 939 jours 13 ans, 6 mois et 8 jours 2 1965-1978 Meurt en fonction (causes naturelles).
3 Chadli Bendjedid 4 719 jours 12 ans, 11 mois et 2 jours 3 1979-1992 Démissionne.
4 Liamine Zéroual 1 913 jours 5 ans, 2 mois et 28 jours 6 1994-1999 Démissionne.
5 Abdelmadjid Tebboune 1 588 jours 4 ans, 4 mois et 5 jours 8 depuis 2019 En fonction.
6 Ahmed Ben Bella 643 jours 1 an, 9 mois et 4 jours 1 1963-1965 Renversé par un coup d'État.
7 Ali Kafi 577 jours 1 an, 6 mois et 28 jours 5 1992-1994 Fin de mandat.
8 Mohamed Boudiaf 165 jours 5 mois et 13 jours 4 1992-1992 Meurt en fonction (assassinat).

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Il initie les négociations avec la France en vue du cessez-le-feu[2]
  2. Il achève les négociations avec la France commencées par le gouvernement Ferhat Abbas et proclame le cessez-le-feu, la veille du 19 mars 1962[4]
  3. Il reçoit le pouvoir du général de Gaulle après la reconnaissance officielle de l'indépendance de l'Algérie par la France (3 juillet 1962)[5],[6]. Il négocie ensuite un accord mettant fin aux opérations meurtrières de l'Organisation armée secrète[7]
  4. Il est forcé à la démission et mis en résidence surveillée à Adrar par Ahmed Ben Bella[9],[10]
  5. Il donne plus de pouvoir aux technocrates, et mène une politique de planification de l'économie et la bureaucratie de l'État, il nationalise les hydrocarbures en 1971[3] et réconcilie l'Iran du Chah et l'Irak de Saddam Hussein[13]. Unique candidat en lice, il est élu président en décembre 1976[1], il décède en cours de mandat, en 1978[14]
  6. Il procède à l'élargissement d'Ahmed Ben Bella[16]. À la suite des événements d'octobre 1988, il annonce l'instauration du pluralisme politique. Il fait adopter en 1989 une nouvelle constitution. Réélu le 22 décembre 1988 avec 81,47% de voix[17], Chadli Bendjedid démissionne en 1992 sous la pression de l’armée[18]
  7. Le Conseil constitutionnel qui a reçu la lettre de démission le jour même constate la vacance définitive de la présidence de la République mais le président du Conseil ne peut assumer la charge de chef de l'État comme le prévoit l'article 84 de la constitution de 1989, car celle-ci n’a pas prévu dans ses dispositions le cas de conjonction de vacances de l’Assemblée populaire nationale par dissolution et de la présidence de la République par démission mais en cas de décès seulement[19].
    L'Algérie sortait d'un processus électoral législatif non validé, à l'origine des troubles dans le pays qui aboutissent à la démission du président Chadli. En l'absence d'un président de l'Assemblée populaire nationale et dans une situation non prévue par la constitution, personne ne peut assumer le rôle de chef de l’État.
    Le Haut conseil de sécurité se réunira du 12 au 14 janvier pour décider de la création du Haut Comité d'État, chargé d'exercer l'ensemble des pouvoirs confiés par la Constitution en vigueur au président de la République[20]
  8. Mohamed Boudiaf prend la présidence du Haut Comité d'État[22]. Six mois après son élection à la tête de l'État, il est assassiné le 29 juin 1992, lors d'une conférence des cadres qu'il tient dans la ville d'Annaba[23],[14]
  9. En 1994, le Haut Comité d'État est dissous[25]
  10. Élu quatrième président de la République algérienne démocratique et populaire, le 16 novembre 1995 avec 61,3 % des voix. Il rompt le dialogue avec les islamistes et mène une politique d'« éradication des groupes terroristes »[26]. Il fait adopter une révision de la constitution en novembre 1996[26]. Le 21 février 1997, nouveau parti politique, le Rassemblement national démocratique[26], est créé pour soutenir son action[27]. En septembre 1998, il se retire de la présidence et annonce la tenue d'une élection présidentielle anticipée pour février 1999[26]. Première passation de pouvoir entre deux présidents élus
  11. Il a ainsi des pouvoirs réduits et ne peut se présenter à l'élection présidentielle convoquée[32].

Références modifier

  1. a b et c Algérie : chronologie historique par Olivier Pironet, 2006, sur le site du Monde diplomatique.
  2. « De Gaulle veut une victoire militaire : 1958-1960 », sur www.memoria.dz (consulté le ).
  3. a et b Collectif coordonné par Hassan Ramaoun 2000, p. 56.
  4. « 19 mars 1962 : entrée en vigueur du cessez-le feu », sur www.djazair50.dz (consulté le ).
  5. « Lettre de de Gaulle au président de l'Exécutif provisoire (Journal officiel de l'État algérien), p. 4 », sur www.joradp.dz (consulté le ).
  6. Kamel Bouchama, La JFLN : un passe glorieux, un avenir interrompu, ANEP, , 469 p. (lire en ligne), p. 77
  7. « « Été 1962 : Oran, ville d’apocalypse » par Benjamin Stora (27 août 1992) », sur www.ldh-toulon.net (consulté le ).
  8. Mameri 2006, p. 58.
  9. « Il fut le premier président de l'Assemblée nationale constituante », sur www.lesoirdalgerie.com (consulté le ).
  10. Mameri 2006, p. 60.
  11. Jessup 1998, p. 2.
  12. a et b « La présidence en exercice de l’Union africaine » [PDF], sur www.mercury.ethz.ch (consulté le ).
  13. « Chronologie de la guerre Iran-Irak », sur www.liranpourlesnuls.net (consulté le ).
  14. a b et c Gaildraud 2004, p. 218.
  15. Jessup 1998, p. 76.
  16. « Mort de Ben Bella, héros de l'indépendance algérienne », sur www.lemonde.fr (consulté le ).
  17. Bernard Cubertafond, « L'Algérie en quête de démocratie », Pouvoirs, no 52,‎ , p. 123 (lire en ligne).
  18. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun 2000, p. 57.
  19. http://www.conseil-constitutionnel.dz/jurisprudence89_14.htm Déclaration du 11 janvier 1992
  20. Point n°2 de la Proclamation du 14 janvier 1992 instituant un Haut Comité d'État - Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire n°3 du 15 janvier 1992
  21. Fawzi Rouzeik, « Algérie 1990-1993 : la démocratie confisquée ? », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, vol. 65, no 65,‎ , p. 29-60 (lire en ligne).
  22. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun 2000, p. 58.
  23. « Jean-Paul Mari: assassinat d’un président « Ils avaient juré la mort de Boudiaf » », sur www.grands-reporters.com (consulté le ).
  24. « Ali Kafi », sur www.el-mouradia.dz (consulté le ).
  25. Sabine Lavorel, Les Constitutions Arabes et L'Islam : Les Enjeux du Pluralisme Juridique, Québec, PUQ, , 476 p. (ISBN 978-2-7605-1825-4, lire en ligne), p. 88.
  26. a b c et d « Liamine Zeroual », sur www.medea.be (consulté le ).
  27. « UN « PARTI PRÉSIDENTIEL » POUR ZÉROUAL », sur lesechos.fr (consulté le )
  28. « Audiovisuel : qui a peur de l’ouverture ? À l’occasion de la journée du 3 mai, spécialistes et professionnels abordent la question », sur www.liberte-algerie.com (consulté le ).
  29. « Algérie : l'état d'urgence levé en Algérie », sur www.lemonde.fr (consulté le ).
  30. « Algérie: la manœuvre du pouvoir échoue à calmer le «dégagisme» », sur Le Figaro (consulté le )
  31. Le Point, magazine, « Algérie: le journal d'Etat suggère d'écarter Bensalah de l'intérim », sur Le Point (consulté le )
  32. « Algérie : le Conseil constitutionnel entérine la démission d'Abdelaziz Bouteflika », sur Europe 1 (consulté le )
  33. Mourad Arbani, « Présidentielle du 12 décembre : Abdelmadjid Tebboune élu président avec 58.15% de voix », sur Algerie1.com, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier