Manifestations de 2019 au Honduras

Manifestations de 2019 au Honduras
Description de cette image, également commentée ci-après
Incendie à Tegucigalpa.
Graffitis à l'encontre du gouvernement : Porcs de merde, Assassins, narcos
Informations
Date Depuis juin 2019
Localisation Drapeau du Honduras Honduras
Caractéristiques
Organisateurs Alliance de l'Opposition contre la Dictature
Revendications • Démission du président
• Tenue d'élections anticipées
• Lutte contre le narcotrafic
Types de manifestations Manifestations, cacerolazos, émeutes, pillages de supermarché
Bilan humain
Arrestations 13

Les manifestations de 2019 au Honduras correspondent à une série de manifestations et troubles qui ont lieu en , qui demandent la démission du président Juan Orlando Hernández[1].

Les manifestations prennent forme le [2]. Le , l'Alliance de l'opposition contre la dictature lance un appel au «soulèvement populaire contre la « narcodictature », et à ne plus reconnaître les résultats des élections générales de 2017, d'où le président sortant Juan Orlando Hernández était sorti victorieux, lui permettant d'accéder à son deuxième mandat depuis 2014[3].

Les manifestations débutent à Tegucigalpa avant de se développer à travers tout le pays ; au , les manifestations donnent des signes de changement et deviennent plus violentes, ce qui pousse la police nationale à essayer de les réprimer, sans y parvenir[4],[5],[6],[7]. Fin octobre, 13 personnes ont été arrêtées[8].

Contexte modifier

Hondurien modifier

La légitimité du deuxième mandat de Juan Orlando Hernández avait déjà été remise en doute, au cours d'une première vague de protestations en 2017 et 2018 contre une supposée fraude électorale commise par le Parti national du Honduras pour remporter la victoire électorale[9],[10]. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et Amnesty International elles ont provoqué de 22 à 31 morts au cours des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre[11].

International modifier

Les manifestations honduriennes se produisent dans un contexte plus général d’essors des manifestations d'ampleur à l'échelle internationale depuis la fin de l’année 2018.

En Amérique latine, elles ont lieu deux mois après une contestation féministe au Mexique et sensiblement en même temps que des manifestations au Chili (en réaction aux inégalités socio-économiques), en Bolivie (à la suite de la réélection contestée d’Evo Morales), en Équateur (contre la politique néolibérale du gouvernement) et qu’un mouvement de moindre ampleur en Argentine (contre la politique économique et sociale du gouvernement)[12].

Développement modifier

Liens entre le gouvernement hondurien et le trafic de stupéfiants modifier

Le frère du président Juan Orlando Hernández, l'homme politique Tony Hernández, a été déclaré coupable de trafic de stupéfiant le 18 octobre par le Tribunal de New York, et d'avoir reçu de l'argent de la part du narcotrafiquant Joaquín Guzmán Loera alias «El Chapo», pour financer la campagne présidentielle de son frère. Le juge chargé de son cas dictera la sentence le [13],[14].

Le gouvernement du Honduras a publié un communiqué pour se dégager de toute responsabilité :

Au nom du Gouvernement du Honduras et de ses institutions nous refusons tout récit mensonger et irresponsable qui chercherait à salir le nom du Honduras[15].

Mort de l'associé de Tony Hernández modifier

Le 26 octobre, Nery Orlando Sanabria López est assassiné alors qu'il était emprisonné à El Pozo (département de Santa Bárbara)[16]. Le nom de Sanabria était revenu plusieurs fois dans l'enquête qui avait amené à déclarer Tony Hernández coupable[17]. Le prisonnier, aussi connu comme «Magdaleno Meza», a été indiqué comme le responsable chargé des « narco livrets » où Tony Hernández enregistrait les destinataires de l'argent issus du trafic de drogue avec le Mexique, ce qui l'a amené à noter en détail les contributions financières de Guzmán à la campagne du président Juan Orlando[18],[19].

Manifestations modifier

En , il fait face à d'importantes manifestations se caractérisant par des blocus ; le mouvement reçoit le soutien de son prédécesseur Lobo[20]. Le mouvement se poursuit en août[21].

Plusieurs centaines de personnes manifestent le à Tegucigalpa, la capitale du Honduras, pour demander la démission de Juan Orlando Hernández[22]. Ils ont alors été dispersés[23]. Une contre-manifestation de soutien au président Hernández réunit plusieurs milliers de personnes[22]. La communauté hondurienne de New York a célébré la condamnation, alors que la situation devenait plus tendue au Honduras, où les premières manifestations éclataient de manière sporadique. Le plusieurs mouvements politiques ont appelé à manifester massivement pour exiger la démission du président Juan Orlando Hernández et la tenue d'élections anticipées[15],[24].

Au cours des protestations en cours depuis le , des cas de pillage et de violence commis par des manifestants et des policiers, la capitale du pays, Tegucigalpa, a été partiellement bloquée par des barricades de pneus enflammés, l'Université nationale autonome du Honduras a été la scène de combats[25],[26].

Lire aussi modifier

Références modifier

  1. Latinoamérica encendida de protesta social. Publicado el 24 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  2. Continúan protestas en Honduras, piden renuncia de presidente por narco. Publicado el 10 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  3. Plataforma de oposición clama por la insurrección popular hasta sacar a la narco-dictadura. Publicado el 7 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  4. Estalla la violencia en Honduras y exigen renuncia del presidente. Publicado el 20 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  5. Policía disuelve protestas contra presidente de Honduras. Publicado el 21 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  6. La Policía reprime con gases una manifestación contra el presidente de Honduras. Publicado el 25 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  7. Honduras: Protestas contra presidente se vuelven violentas. Publicado el 22 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  8. Detienen a 13 personas por saqueos durante protestas en Honduras. Publicado el 19 de octubre de 2019. Consultado el 26 de octubre de 2019.
  9. Honduran President Declared Winner, but O.A.S. Calls for New Election. Publicado el 17 de diciembre de 2017. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  10. Honduras: Oficialistas y opositores inician intento de diálogo con la ONU. Publicado el 14 de marzo de 2018. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  11. HONDURAS 2017/2018. Publicado el 10 de marzo de 2018. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  12. Anthony Bellanger, « "Sois comme l'eau", jeune manifestant du monde », sur franceinter.fr, (consulté le )
  13. Hermano de presidente de Honduras, declarado culpable de narcotráfico en EE. UU. Publicado el 18 de octubre de 2019. Consultado el 27 de octubre de 2019.
  14. Crisis electoral dejó 23 muertos: informe de la ONU. Publicado el 12 de marzo de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  15. a et b El hermano del presidente de Honduras, declarado culpable en Estados Unidos por narcotráfico. Publicado el 18 de octubre de 2019. Consultado el 27 de octubre de 2019.
  16. Asesinan a un preso acusado de narcotráfico y que fue nombrado en el juicio a Tony Hernández. Publicado el 28 de octubre de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  17. Matan a presunto 'narco' ligado a hermano del presidente de Honduras. Publicado el 26 de octubre de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  18. Asesinan en Honduras a reo ligado a caso de Tony Hernández. Publicado el 28 de octubre de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  19. Testigo muestra libreta de narco que menciona a Tony Hernández. Publicado el 3 de octubre de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.
  20. Le Point, magazine, « Au Honduras, la pire crise politique depuis le coup d'Etat de 2009 », sur Le Point (consulté le )
  21. Le Point, magazine, « Honduras: nouvelle journée de mobilisation des pro et anti-Hernandez », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  22. a et b (es) Reuters, « Exigen en Honduras renuncia del presidente por vínculos con el narco », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le )
  23. « Honduras: la police disperse une manifestation contre le président », sur L'Obs (consulté le )
  24. Para compartir esta nota utiliza los íconos que aparecen en el sitio. Publicado el 18 de octubre de 2019. Consultado el 27 de octubre de 2019.
  25. Gases lacrimógenos, choques y represión: 15 fotos de la violenta protesta contra el presidente de Honduras. Publicado el 10 de octubre de 2019. Consultado el 28 de octubre de 2019.
  26. Protestas en las afueras de la Unah deja enfrentamientos y negocios dañados. Publicado el 28 de octubre de 2019. Consultado el 29 de octubre de 2019.