Marek Halter

écrivain français

Marek Halter, né le à Varsovie, est un écrivain français. Juif d'origine polonaise, naturalisé français en 1980, il aborde dans ses livres l'histoire du peuple juif.

Marek Halter
Description de cette image, également commentée ci-après
Marek Halter à Strasbourg (2010).
Naissance (88 ans)
Varsovie (Pologne)
Nationalité Française
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Biographie modifier

Jeunesse et guerre modifier

Marek Halter est le fils de Salomon Halter issu d'une lignée d'imprimeur[1],[2] et sa mère Perl Halter, une poétesse écrivant en yiddish[3],[2],[4].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses parents fuient en 1940 (ou en 1941 — les sources divergent) le ghetto de Varsovie créé par les occupants allemands et passent dans la partie orientale de la Pologne, occupée par l’Union soviétique[réf. nécessaire].

À la suite de l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie le , ses parents, qui se trouvent alors à Moscou, sont évacués en République socialiste soviétique d'Ouzbékistan à Kokand[1], une ville de 300 000 habitants où se trouvent un million de réfugiés. Bérénice, la sœur cadette de Marek, âgée de trois ans, y meurt de faim et ses parents sont frappés par la dysenterie. Alors qu'il n'a pas encore six ans[réf. nécessaire], Marek fait tout ce qu'il peut pour sauver ses parents.

En 1945, c'est au titre de délégué des pionniers de la République socialiste soviétique d'Ouzbékistan que, âgé seulement de neuf ans, il se rend à la fête de la victoire à Moscou sur la place Rouge pour offrir des fleurs à Staline.[réf. nécessaire]

Retour en Pologne et départ pour la France modifier

En 1946, à l'âge de dix ans, le jeune Marek retourne en Pologne, où il réside avec sa famille jusqu'à son départ pour Paris en 1950.[réf. nécessaire]

À quinze ans, il est mime dans la compagnie de Marcel Marceau, puis il est reçu aux Beaux-Arts de Paris.[réf. nécessaire] En 1954, il est lauréat du prix international de peinture de Deauville et lauréat de la Biennale d'Ancône. En décembre, il expose à la galerie Cimaise de Paris, boulevard Raspail.

Sa première exposition personnelle a lieu en 1955 à Buenos Aires où il reste deux ans et se lie d'amitié avec le président Juan Perón avant de se faire expulser d'Argentine par ce dernier[5].

En 1957, il revient en France.

Il illustrera des recueils de poésie de sa mère dans les années 50-60[3].

Militant de la paix et écrivain modifier

À la veille de la guerre des Six Jours, en 1967, il lance un appel international en faveur de la paix au Proche-Orient. Après la fin de la guerre, il fonde le Comité international pour la paix négociée au Proche-Orient ; il est à l'origine des premières rencontres entre Israéliens et Palestiniens.[réf. nécessaire]

En 1968, il fonde la revue Éléments dirigée par son épouse Clara Halter. C'est la première publication à laquelle collaborent à la fois des Israéliens, des Palestiniens et des Arabes[6].

Il crée en 1972 un comité pour la libération de l'écrivain juif soviétique Edouard Kouznetsov (ru) et lance plusieurs campagnes internationales en faveur des juifs d'URSS.[réf. nécessaire]

En 1976, Marek Halter publie son premier livre Le Fou et les Rois, prix Aujourd'hui relatant ses expériences au Proche-Orient. Celui-ci devient un best-seller.

Il fonde en 1978 un comité pour la libération du journaliste argentin Jacobo Timerman.

En 1979, il crée Action internationale contre la faim avec Françoise Giroud, Bernard-Henri Lévy, Alfred Kastler (prix Nobel de physique), Guy Sorman, Robert Sebbag, ainsi qu'un certain nombre de médecins, journalistes, écrivains. En 1981, il crée un comité Radio-Kaboul libre.

En 1982, il est élu président de l’Institut Andreï Sakharov, puis, en 1984, préoccupé par la montée du racisme et de l’antisémitisme en France, il participe à la création du mouvement SOS Racisme.

Après six années de recherches, il termine La Mémoire d'Abraham, roman deux fois millénaire d’une famille juive — en partie la sienne — qui paraît en France en 1983 (ce roman aurait été rédigé avec un nègre littéraire, Jean-Noël Gurgand[5]). Cet ouvrage est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires à travers le monde. Il obtient en France le prix du Livre Inter et reste pendant huit semaines sur la liste des best-sellers du New York Times.

En 1991, il crée deux collèges universitaires français en Russie, l’un à Moscou et l’autre à Saint-Pétersbourg, dont il est président[7][source insuffisante].

En 1992, ami de Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat, il participe activement à l’organisation de rencontres secrètes entre Israéliens et Palestiniens, d’abord à Paris puis à Oslo.[réf. nécessaire]

En 1994, il termine son film Les Justes, qui ouvre en 1995 le festival du cinéma de Berlin.

En 2003, l'écrivain se voit confier, par le président de la République Jacques Chirac, le commissariat général de la participation française au Tricentenaire de la Ville de Saint-Pétersbourg[8],[9].

En 2012, Marek Halter dédie un documentaire à la région autonome juive de Russie : Birobidjan, Birobidjan !. Le film est diffusé sur France 5 le [10].

Marek Halter est l'initiateur de l'Institut Sorbonne Kazakhstan installé par Sorbonne Paris Cité à Almaty[11] inauguré en par les présidents François Hollande et Noursoultan Nazarbaïev[12]. L'Institut propose aujourd'hui quatre cursus de licence et trois cursus de master.

Défenseur du dialogue interreligieux, Marek Halter est, en 2017, l'un des organisateurs de la Marche des musulmans contre le terrorisme. Celle-ci, composée d'une trentaine d'imams du monde entier[13],[14], fait escale dans plusieurs villes d'Europe frappées par le terrorisme djihadiste (Berlin, Bruxelles, Paris, Toulouse, Nice…) pour y apporter un message de tolérance. Le , ils se rendent à l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime)[15],[16],[17] dans laquelle fut assassiné le père Jacques Hamel le .

Marek Halter, qui a publié une vingtaine de livres, romans et essais, collabore à une douzaine de journaux et magazines à travers le monde dont Libération, Paris Match, Die Welt, VSD, El País, The Jerusalem Post, The Forward, La Repubblica, Expressen.[réf. nécessaire]

Autres modifier

Il est soupçonné par la DST française d'être « un agent des services israéliens »[18].

Il a soutenu Vladimir Poutine lors de la seconde guerre de Tchétchénie[18].

Polémiques et affaires judiciaires modifier

Accusations de mensonge modifier

Marek Halter a été critiqué, notamment par l'ancien résistant juif polonais Michel Borwicz, qui affirme que l'autobiographie de Halter est « bourrée d'inventions pures et simples », qu'il n'aurait jamais vu le ghetto de Varsovie, qui ne sera construit qu'en , après son départ avec sa mère pour la zone d'occupation soviétique. Borwicz récuse également l'affirmation selon laquelle le père de Halter aurait tenté de rejoindre le maquis, ainsi que celle de la participation de son grand-père au journal clandestin du ghetto Yedièss. Selon lui, l’anecdote concernant la visite à Moscou et Staline n'aurait pas plus de véracité historique[19].

D'après les magazines Le Point et Le Nouvel Observateur, de nombreuses autres anecdotes dont fait état Marek Halter seraient fausses ou inexactes[5],[18].

Procès avec l'AGRIF modifier

En 1993, à la suite d'une plainte de l'AGRIF, Marek Halter est condamné en appel pour diffamation publique raciale[20] pour une tribune publiée dans Le Figaro sur le carmel d'Auschwitz qui mettait en cause la responsabilité du catholicisme[21].

Œuvres modifier

Filmographie modifier

Décorations modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Marek Halter, Les mystères de Jérusalem, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-11939-6)
  2. a et b Marek Halter, La Mémoire d'Abraham, Groupe Robert Laffont, (ISBN 978-2-221-11937-2)
  3. a et b (en) « Perl Halter », sur merhav.nli.org.il (consulté le )
  4. Rachel Killick, Uncertain Relations: Some Configurations of the "third Space" in Francophone Writings of the Americas and of Europe, Peter Lang, (ISBN 978-3-03910-189-4)
  5. a b et c « L'homme qui a tout vécu », sur lepoint.fr, .
  6. « Les conflits internes des sociétés égyptienne et israélienne vus par deux périodiques », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « L'équipe du Collège universitaire français de Moscou », sur moscuf.org (consulté le ).
  8. Gérard Abensour, « Le tricentenaire de la fondation de la ville de Saint-Pétersbourg », La Revue russe, vol. 22, no 1,‎ , p. 7–13 (DOI 10.3406/russe.2003.2157, lire en ligne, consulté le ).
  9. « Saint-Pétersbourg prépare son tricentenaire - Pour Marek Halter, la France pourrait jouer un rôle central dans les célébrations de 2003 en Russie », sur artaujourdhui.info (consulté le ).
  10. Raphaël Emile, « Birobidjan, Birobidjan ! à découvrir ce soir sur France 5 », sur programme-tv.net, (consulté le ).
  11. « Institut Sorbonne-Kazakhstan », sur sorbonne.kaznpu.kz (consulté le ).
  12. « Institut Sorbonne-Kazakhstan », sur sorbonne.kaznpu.kz (consulté le ).
  13. « "Marche contre le terrorisme" : des imams dénoncent les crimes au nom de l'islam », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  14. Loreline Merelle, « Marche des imams contre le terrorisme : petite foule, grand espoir », sur Le Point, (consulté le ).
  15. « La marche contre le terrorisme s’est arrêtée à Saint-Étienne-du-Rouvray » Accès payant, sur paris-normandie.fr (consulté le ).
  16. « La marche contre le terrorisme arrive à Saint-Etienne du Rouvray lundi », sur Europe 1, (consulté le ).
  17. Simon Auffret, « Saint-Étienne-du-Rouvray : la prière des imams "contre le terrorisme" », sur France 3 Normandie, (consulté le ).
  18. a b et c « Les mensonges de Marek Halter », sur nouvelobs.com, .
  19. Michel Borwicz, Le Cas Marek Halter : jusqu’où est-il tolérable d’aller trop loin, Paris, 1984.
  20. « Nos procès historiques - L'Agrif », sur lagrif.fr (consulté le ).
  21. « Marek Halter et Le Figaro condamnés pour “diffamation publique et raciale” », Le Monde, .
  22. Décret du portant promotion et nomination.
  23. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  24. « Marek Halter célébré au Kremlin », in Le Figaro, encart Culture, jeudi , page 35.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier