Marguerite Canal

musicienne, compositrice, chef d'orchestre, pianiste et enseignante française
Marguerite Canal
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Marguerite Canal en 1920.
Nom de naissance Marie Marguerite Denise Canal
Naissance
Toulouse, Drapeau de la France France
Décès (à 87 ans)
Cépet, Drapeau de la France France
Activité principale Compositrice
Activités annexes Pianiste, Professeur de musique, Chef d'orchestre
Formation Conservatoire de Toulouse, Conservatoire de Paris
Maîtres Georges Caussade, Paul Vidal
Enseignement Conservatoire de Paris
Récompenses Prix de Rome
Distinctions honorifiques Chevalier de la Légion d'honneur Chevalière de la Légion d'honneur

Marguerite Canal, née le à Toulouse[1] au 3 rue des Lois[2] et morte le à Cépet[3], est une musicienne, compositrice, cheffe d'orchestre et pédagogue française. Elle est la première femme à diriger un orchestre à la fin de la Première Guerre Mondiale et a obtenu le Concours du Prix de Rome.

Biographie modifier

Issue d'une famille toulousaine, Marguerite Canal est la fille de Marie Dorothée Fauré, professeure de piano, et de Maurice Canal, ingénieur mélomane[2]. Elle est la petite fille de M. Fauré, ancien professeur de basson du Conservatoire de Toulouse. Elle emménage à Paris en 1902 et réussit son entrée au Conservatoire dans les classes de chant et de piano. Elève de Paul Vidal, elle y obtient par la suite un premier prix d'harmonie en 1911[4], d'accompagnement au piano en 1912[5] et de contrepoint et fugue en 1915[6].

Marguerite Canal gagnera ces prix de haute lutte. Lorsqu'en 1914, elle tenta le concours du Prix de Rome, elle le fit avec 12 autres candidats, et ne fut pas reçue. Ce sont Marc Delmas, Edouard Mignan, André Laporte, Jean Déré, Marcel Dupré et Raymond de Pezzer qui furent admis à prendre part au concours définitif. A la fin de la Guerre, en 1919, elle se représenta et gagna, avec sa cantate Le Poète et la fée, un premier Second Prix. C'est en 1920 qu'elle gagnera enfin le Grand Prix. [1]

En 1917, elle est la 1re femme à diriger un orchestre, en l'occurrence celui de l'Union des femmes professeurs et compositeurs de musique (UFPC), lors de plusieurs concerts à Paris, au Trocadéro[7] puis au Palais de Glace[8], au profit des blessés de guerre. Selon Renaud Machart « Peu nombreuses sont les femmes à vouloir incarner ce rôle difficile et considéré comme inapproprié aux usages »[9].

En 1919, elle est nommée professeure de solfège pour chanteurs au Conservatoire. En 1920 elle est la 2e femme à recevoir le Premier grand Prix de Rome en composition musicale[10] à l’unanimité[11], avec les félicitations de Camille Saint-Saëns, pour sa cantate écrite sur le Don Juan d'Eugène Adenis.

Elle quitte son poste d'enseignante pour un séjour à la Villa Médicis à Rome, jusqu’en 1925[12] mais elle reprendra ses cours en 1932.

Elle se consacre en parallèle à la composition, créant de nombreuses mélodies et berceuses inspirées de poèmes de Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Franz Toussaint, Marceline Desbordes-Valmore ou Paul Fort (Le Bonheur est dans le pré, 1931). Elle se produit aussi au piano, accompagnant Ninon Vallin dans ses récitals.

Elle est nommée Chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur en 1939[13] et est l'auteure d'un opéra, resté inachevé, Tlass Atka ou Le Pays Blanc, inspiré de la Radieuse aurore de Jack London[14].

Le musicologue Mario Facchinetti disait d'elle en 1956 : « Marguerite Canal est une compositrice inspirée qui garde à la mélodie française le style de Fauré, Debussy et Duparc, style qui est sobre, noble et pur. »[15]

Elle termine ses jours dans une maison de retraite de la banlieue toulousaine et décède le 27 janvier 1978. Elle repose au cimetière de Saint-Martin du Touch[2].

Hommages et postérités modifier

Le label allemand Cavalli-Records sort un CD en 2004 consacré à la compositrice[16].

Œuvres modifier

Musique symphonique modifier

  • Arabesque, œuvre pour piano transcrite pour orchestre[17]
  • La chanson du rouet, mélodie transcrite pour petit orchestre
  • Le miroir, mélodie transcrite pour petit orchestre
  • Chanson pour Nanny, mélodie transcrite pour petit orchestre

Musique de chambre modifier

  • Sonate pour violon et piano, écrite en 1922 lors de son séjour à Rome[18]
  • Spleen pour violoncelle solo et quintette et piano[19]
  • Idylle pour violon ou violoncelle et piano
  • Lied pour violon ou violoncelle avec accompagnement de piano
  • Élévation pour violon ou violoncelle avec accompagnement de piano
  • Près du moulin, pour violon avec accompagnement de piano
  • Thème et Variations, pour hautbois avec accompagnement de piano, morceau de concours du Conservatoire de Paris en 1936[20]

Musique pour piano modifier

  • Esquisses méditerranéennes
  • Arabesque
  • Pages enfantines
  • 3 Pièces romantiques

Musique vocale modifier

  • Six chansons écossaises, poésies de Leconte de Lisle
  • Au jardin de l'Infante, poésies d'Albert Samain
  • La flûte de Jade, poésies de Tsao Chang Ling (1719-1763) traduits par Franz Toussaint
  • Trois chants extraits du Cantique des cantiques, traduction de Maudrus
  • Sagesse, poésies de Paul Verlaine
  • Sept poèmes de Charles Baudelaire
  • Amours tristes, sur des textes de la compositrice elle-même
  • L'amour marin, poèmes de Paul Fort
  • Le Bonheur est dans le pré, paroles de Paul Fort
  • Chansons et rondes enfantines, paroles de Lucie Paul-Margueritte
  • Quatre berceuses, poésies de Marceline Desbordes-Valmore
  • Chanson de route, paroles de Pascal Bonetti
  • L'image, poésie de Pierre Maudru
  • Chansons pour Michel et Miquette, poèmes de Jean Calmès

Hommages modifier

  • la ville de Toulouse a nommé un cheminement Marguerite Canal en son honneur

Discographie modifier

  • Marguerite Canal : Lieder, Songs, Melodies, Sonate für Violine & Piano, Dominique Longuet (baryton), Andreas Lucke (violon), Barbara Sarlangue-Laumeister (piano), Cavalli-Records, 2004
  • Marguerite Canal : 3 pièces romantiques, Sophia Vaillant (piano) 2019
  • Ravel & Canal: Sonates pour violon et piano, Guillaume Chilemme (violon) et Nathanaël Gouin (piano), 2015.

Notes et références modifier

  1. « Archives numérisées d'état civil de Toulouse, 1890, acte de naissance n° 217, vue 28 » (consulté le )
  2. a b et c « L'Auta : que bufa un cop cada més : organe de la société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse », sur Gallica, (consulté le )
  3. Mention en marge de son acte de naissance
  4. « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  8. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  9. Machart Renaud, « Acceptées au XVIe, rejetées depuis le XIXe », Le Monde,‎ , p. 3-4 (lire en ligne)
  10. « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  12. « CANAL, Marie-Marguerite-Denise », sur artlas.huma-num.fr (consulté le )
  13. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  14. « PORTRAIT. Marguerite Canal, cheffe d'orchestre et compositrice oubliée de Toulouse », sur actu.fr (consulté le )
  15. « Prix de Rome 1920-1929 », sur www.musimem.com (consulté le )
  16. « Prix de Rome 1920-1929 », sur www.musimem.com (consulté le )
  17. Paul Fosse, Arabesque : oeuvre pour piano transcrite pour orchestre, M. Jamin, (lire en ligne)
  18. Marguerite Canal,... Sonate pour violon & piano, M. Jamin, (lire en ligne)
  19. Spleen... Extrait d'un carnet de notes de Marguerite Canal. 1er grand prix de Rome, pour violoncelle solo, quintette avec piano conducteur, éditions Maxime Jamin, (lire en ligne)
  20. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Jacques Lunet, « Marguerite Canal, une musicienne toulousaine mal connue », in L'Auta : que bufa un cop cada més, organe de la société "les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse", 2004 (lire en ligne)

Liens externes modifier