Marron (couleur)

nom de couleur

Le marron est un nom de couleur, d'après celle des graines des marrons, châtaignes et marrons d'Inde, qui désigne des couleurs faiblement lumineuses dont la dominante est orangé-rouge à rouge[1].

Fruit du marronnier d'Inde, montrant la graine marron.

Terminologie modifier

Pour la norme française AFNOR X08-010 « Classification générale méthodique des couleurs » (annulée le 30 août 2014), les couleurs de clarté faible et moyennement colorées étaient des bruns quand dominent le jaune-orangé et l'orangé, et des marrons, quand elles tendent sur l'orangé-rouge[2].

En France, dans le langage courant, le mot « marron » est utilisé pour indiquer les couleurs brunes : « des chaussures marron », « des yeux marron ». Le mot « brun » étant réservé pour les fourrures « ours brun », et les chevelures « une personne brune ». En Suisse, en Belgique, au Canada et dans l'est de la France, le mot « marron » a gardé son sens originel désignant une teinte de brun évoquant la couleur du fruit homonyme. Le terme « brun » lui est donc préféré[3].

Étymologie modifier

En latin, Mauricus était un nom d'homme dans l'Antiquité. Dans le vocabulaire latin décadent, l'adjectif maurus en vint à signifier brun-roux. Par déformation classique, maurus (qui se prononçait maourous) s'est transformé en maourrou puis marroun.

Nuanciers modifier

Au XIXe siècle, Chevreul a entrepris de classer les couleurs par comparaison entre elles et référence aux raies de Fraunhofer. Le fond marron de la Manufacture de la Savonnerie est 4 rouge 17 ton, le fond marron brun est 5 rouge 17 ton ; tandis que les marrons (fruits) frais sont 3 orangé 13 à 17 tons, et après un an 4 orangé 16 à 18 tons, comme le marron des teinturiers et le tissu de soie de Tuvée ; mais le drap marron foncé du ministère de la guerre est 5 rouge 20 ton (autant dire, pratiquement noir), et la couleur sur soie de Guignon est 5 orangé 17 ton et le drap marron-doré est 1 orangé-jaune 19 ton[4].

Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes connaît le Marron d'Inde (n° 333) et le Marron, couleur des châtaignes à maturité (n° 341)[5].

Le nuancier RAL indique RAL 1011 beige marron, correspondant à la couleur de la chataîgne[6].

Dans les nuanciers de peinture pour la décoration, on trouve marron glacé[7] mais marron glacé plus proche de châtaigne[8] ; châtaigne[9], marron[10].

Codes de couleurs modifier

  • Dans le code de couleurs des résistances électriques et des condensateurs, la couleur marron correspond au chiffre 1, au multiplicateur ×10, à une précision de 1 % et à un coefficient de température de 100 ppm.
  • En électricité, une liaison navette dans un montage va-et-vient se câble avec un fil marron, ou d'une autre couleur excepté les couleurs réservées rouge (phase), le bleu (neutre), vert rayé jaune (terre).
  • La norme française NF-X 08-100 sur l'identification des tuyaux rigides indique que les conduites transportant des huiles et combustibles liquides sont peintes en marron clair. Les conduites transportant des gaz, sauf l'air, sont peintes en jaune-orangé avec anneaux marron clair s'il s'agit d'acétylène, marron moyen s'il s'agit d'hélium.
  • Ceinture marron : dernier grade d'apprentissage du judo et du karaté, correspondant au 1er Kyu (9e niveau). Elle suit la bleue et précède la ceinture noire.
  • Drapeaux : Préfecture de Yamaguchi (Japon).

Galerie modifier

Dans la nature modifier

Objets fabriqués modifier

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Jean Petit, Jacques Roire et Henri Valot, Encyclopédie de la peinture : formuler, fabriquer, appliquer, t. 2, Puteaux, EREC,

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. AFNOR X08-010 « Classification générale méthodique des couleurs », Robert Sève, Science de la couleur : Aspects physiques et perceptifs, Marseille, Chalagam, , p. 246-251 ; PRV2, p. 159.
  2. Robert Sève, Science de la couleur : Aspects physiques et perceptifs, Marseille, Chalagam, , p. 246-251 ; PRV2, p. 159.
  3. « marron – Français de nos régions », sur francaisdenosregions.com (consulté le )
  4. Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ , p. 128, 134, 143, 149, (lire en ligne).
  5. Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 2, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne). Bourgeois, Lefranc et Lorilleux sont des marchands de couleurs pour artistes.
  6. « RAL classic Farben ».
  7. « Nos couleurs », sur duluxvalentine.com.
  8. « Nuancier des peintures », sur v33.fr.
  9. « Couleurs Attitude », sur ripolin.tm.fr.
  10. « Glycéro déco », sur ripolin.tm.fr.