Maserati

constructeur italien de voitures de course et de voitures de luxe

Maserati
logo de Maserati
Logo de Maserati depuis 2020.
illustration de Maserati
Siège social de Maserati à Modène en Italie

Création à Modène
Dates clés 1987 : Rachat par Fiat
2014 : Transfert dans FCA à la suite de la fusion de Fiat SpA avec Chrysler
2021 : Intégration de la marque dans le groupe Stellantis
Fondateurs Alfieri Maserati (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Frères Maserati
Forme juridique Société par actions de droit italienVoir et modifier les données sur Wikidata
Slogan « Excellence Through Passion »
« The absolute opposite of ordinary »
Siège social Modène
Drapeau de l'Italie Italie
Direction Davide Grasso[1]
Actionnaires StellantisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Constructeur automobile
Produits Voiture de sport et de prestige
Société mère Stellantis
Sociétés sœurs Alfa Romeo
Effectif 1 100
Site web www.maserati.com

Chiffre d'affaires 2,33 Milliards euros (2023)
Résultat net 141 M € (2023)

Maserati est un constructeur automobile italien spécialisé dans les voitures de luxe, de sport et de course, filiale du groupe Stellantis, dont le siège social est à Modène (Italie). Fondé par les frères Maserati en 1914, son symbole est un trident, inspiré de la fontaine de Neptune de Bologne.

Historique modifier

Les frères Maserati modifier

La marque est créée en 1914 à Bologne par Alfieri Maserati, né dans une famille de sept frères, dont cinq furent impliqués dans le développement d’automobiles. Le sixième frère, Mario, un artiste, est supposé avoir dessiné l’emblème de la marque : un trident. Carlo, l'aîné, fut le premier à se lancer. Il fabriqua des vélos, puis des motos. Plus tard il devient pilote d'essai chez Fiat et Isotta Fraschini, mais il se tue en course en 1910. En 1917, Alfieri se lance dans la fabrication de bougies d'allumage.

Alfieri et Ettore sont engagés en 1922 par la firme Diatto pour réaliser une première voiture de course : la Tipo 20. Malheureuse en Grand Prix, la Diatto sera pourtant une voiture rapide et fiable. Elle le montrera en enlevant son premier grand succès, en course d'endurance, aux 24 Heures de Monza, en 1924. La seconde voiture, une 2 litres à moteur huit-cylindres, conçue par Alfieri, fut moins brillante, et son échec conduisit Diatto à se retirer de la course.

En 1926[2], les deux frères décident de construire leurs propres voitures de course. C’est à cette date qu'est vraiment lancée la marque automobile Maserati. La première voiture Maserati fut développée sur la base de la Diatto et prit l'appellation de Tipo 26 (it) en 1926. C'est la première « vraie » Maserati. Elle devient vite la redoutable rivale des Bugatti. En 1926, elle gagne la Targa Florio.

Alfieri meurt en 1932. Avec son décès, la firme perd son ingénieur et surtout son gestionnaire. Les trois frères Bindo, Ernesto et Ettore, continuent l'affaire. Bindo prend la direction générale, Ernesto la direction technique et Ettore a la responsabilité financière. Il s'avérera être le maillon faible de l'organisation qui malgré des succès sportifs et commerciaux sera vendue à Adolfo Orsi.

Famille Orsi modifier

Maserati 3500 GT.

En 1937, les frères Maserati vendent leurs parts dans la société à la famille Orsi. Adolfo Orsi est un grand industriel de la région de Modène qui a la passion de la course automobile. Conscient de ses limites, il prend soin de signer avec les trois frères Maserati un contrat qui les lie à la marque pour dix ans.

Face à la montée en cylindrée et en puissance des constructeurs allemands et la règlementation défavorable, surtout à partir de 1933, Maserati concentrera ses efforts sur des moteurs plus petits, multicylindres et quelquefois suralimentés. Ces moteurs trouvent leur place dans des « voiturettes » ou Formule Junior (monoplaces de 1,5 litre, généralement) telles que la 6CM. L'innovation reste toujours une priorité, la Maserati 8CM de 1932 sera la première voiture de sport équipée de commandes de freins hydrauliques.

Musée Panini Maserati de Modène.
Musée Panini Maserati de Modène.

Maserati participe à des épreuves aux États-Unis en 1939 et 1940 où l'absence des compétiteurs allemands permettait encore de remporter quelques succès. Wilbur Shaw, au volant d'une Maserati Tipo 8CTF à moteur de trois litres — surnommée la « Boyle Spécial » —, remporte la célèbre course américaine des 500 miles d'Indianapolis en 1939 et 1940 — aucune voiture européenne n'avait alors remporté ce trophée depuis vingt ans —, et au sortir de la guerre, Louis Unser la non moins célèbre course de Pikes Peak en 1946 et 1947. Shaw s'impose aussi dans le championnat américain de course automobile AAA de 1939.

En 1940, Maserati déménage à Modène. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise sera obligée de participer à l’effort militaire. L'activité automobile est arrêtée au profit de la conception et fabrication de bougies d'allumage et de batteries d'accumulateurs d'un côté et de petits utilitaires électriques d'un autre.

Une fois la paix revenue, Maserati recommence à construire des automobiles de compétition. Un homme clé intègre l’équipe Maserati, l'ingénieur Alberto Massimino, un ancien de Fiat, passé aussi chez Alfa Romeo et chez Ferrari. Il sera responsable de la conception de tous les modèles compétition pendant dix ans. Avec lui et les ingénieurs Giulio Alfieri (1924-2002), Vittorio Bellentani et Gioachino Colombo (1903 - 1987), l'auteur du moteur V12 Ferrari, qui le rejoignent, Maserati retrouve les succès en course notamment avec le célèbre pilote Juan Manuel Fangio dans les années 1950 avec la A6GCM jusqu'au championnat du monde en 1957 avec la 250F. Fangio sera entouré d'autres pilotes célèbres comme Emmanuel de Graffenried (1914-2007), Louis Chiron (1899-1979) et le Prince Bira (1914-1985).

Maserati se distingue ensuite dans les courses de voitures sport avec les Tipo 60 et Tipo 61 surnommées « Birdcage » (« cage à oiseau ») en référence à leur inhabituel châssis multitubulaire. Le pilote suisse Benoît Musy courra à titre privé sur A6GCS/53 en 1954[3], sur 300S en 1955 et enfin sur 200S avec laquelle il se tua à Montlhéry en 1956[4].

En 1946, les premières voitures sportives de route sortent de l'usine Maserati, à commencer par la A6 1500, présentée au Salon de Genève. Elle sera construite à environ 150 exemplaires.

En 1947, le contrat que les frères Maserati et la famille Orsi avaient signé vient à terme. Ettore continue sa carrière chez Maserati. Bindo et Ernesto fondent, le , la firme O.S.C.A. qui développera des voitures de course et des modèles de sport. Après avoir été reprise par le groupe MV Agusta en 1962, celle-ci disparaîtra en 1967.

En 1953, Adolfo Orsi devient le seul actionnaire de Maserati. Après une réorganisation complète, son fils Omer est nommé directeur général. Une activité motocyclette est lancée, mais se terminera rapidement en 1961.

En 1957, la première Maserati de route est produite sur une ligne de production, c'est la 3500 GT. C'est à cette époque que Maserati instaure la tradition de donner à chaque modèle commercial le nom d'un vent : « Mistral », « Bora », « Merak » et bien d'autres seront utilisés pour baptiser ces automobiles.

En 1958, les difficultés financières poussent le Groupe à stopper toutes les activités sportives directes.

De nombreuses écuries privées deviendront alors la nouvelle clientèle de Maserati.

En 1963, la première Maserati Quattroporte (quatre portes), dessinée par Pietro Frua voit le jour et ce sera la berline la plus rapide du monde de l'époque, mue par un moteur de 4,2 L d'abord et de 4,7 L ensuite.

En 1966, Maserati dévoile la Ghibli, disposant d'un moteur de 4,7 litres, qui sera une concurrente directe de la Ferrari Daytona et de la Lamborghini Miura. La marque sortira également une version spyder en 1969 ainsi qu'une version portée à 4,9 L en 1970. La Ghibli sera un grand succès malgré son prix d'époque qui dépassait celui de la Daytona.

Mais les difficultés financières subsistent.

Période Citroën modifier

Maserati Bora
Maserati Merak

En 1968, Maserati passe sous le contrôle de Citroën. Ceci pour permettre à Citroën d'acquérir un moteur V6 pour équiper sa SM. Le moteur Maserati, spécialement étudié pour la SM avec notamment un arbre de transmission interne et une prise de force à l'avant pour entraîner les accessoires, s'est hélas révélé très peu fiable, avec notamment des casses très fréquentes du tendeur automatique de la chaîne de distribution primaire (les secondaires étaient entraînées par chaînes secondaires avec galets tendeur manuel implanté dans les culasses) et des ruptures de soupapes refroidies au sodium, mais il existe aujourd'hui des solutions pour les collectionneurs.

Cette association donne naissance à trois nouveaux modèles Maserati équipés d'une hydraulique sophistiquée : la Bora (la grande), la Merak (la petite) — toutes deux à moteur central — et la Khamsin. Partageant les mêmes banques de composants et les mêmes designers que les Citroën, les habitacles de ces Maserati seront plus ou moins chargés d'éléments reprenant le design peu sportif de Citroën (volant monobranche, compteurs inclinés, commandes de phares et clignotants, commandes de chauffage, etc.).

Le moteur Maserati et la boite de vitesses de la SM iront même équiper la Ligier JS2, une nouvelle marque automobile française qui démarre. Guy Ligier rencontre, à l'époque, d'énormes soucis pour remplir le compartiment moteur de sa voiture de course, qu'il essayera vainement de civiliser. La boîte de vitesses de la SM a également été utilisée par Lotus sur son Esprit.

Le service compétition de Citroën[5] a, à plusieurs reprises, équipé la DS[6] du moteur Maserati de la SM, comme le prototype de Björn Waldegård, sur des rallyes-raids ou tout-terrain tels que le Rallye du Bandama. Parmi les pilotes du team Citroën, on trouve Bob Neyret[7], organisateur du dernier Citroën Sport Classic.

Période Alejandro de Tomaso modifier

Maserati Biturbo

Abandonnée par Citroën en faillite en 1975 à la suite de l'échec commercial de la SM à moteur V6, Maserati change une fois de plus de mains pour tomber sous la houlette du GEPI, une société d'État italienne chargée de la relance d'entreprises en difficulté.

Reprise ensuite par Alejandro de Tomaso pour un montant très modique, elle surprend le monde automobile en produisant l'étonnante berline Biturbo et toutes ses descendantes : Biturbo Spider, Karif, 2.24V et 4.24V, et enfin la Maserati Racing sans oublier la Maserati Barchetta.

Toutes ces voitures sportives partageront le même concept de moteur, recevant modèle après modèle de notables améliorations (voir la liste des moteurs de Maserati Biturbo).

Dans une nouvelle série, Maserati introduira la Ghibli II et la Shamal.

Période Chrysler modifier

Chrysler TC de Maserati

En 1983, Chrysler, qui souhaite offrir une gamme de véhicules haut de gamme, vient rencontrer Maserati. De ces discussions sortiront deux modèles à la finition luxueuse pour les consommateurs américains, équipés de moteurs Chrysler préparés par Maserati : la Chrysler TC (pour Touring Convertible), un cabriolet qui s'avère un échec commercial complet.

Lee Iacocca, alors président de Chrysler et vieille connaissance d'Alejandro de Tomaso, investit 35 millions de dollars dans l'entreprise. Mais Chrysler prendra trop de temps pour introduire le modèle sur le marché américain.

Chrysler se retire quatre ans plus tard et Alejandro de Tomaso décide lui aussi de vendre ses parts.

Reprise par Fiat et Ferrari modifier

En 1987, l'entreprise est reprise par Fiat qui essaie dans un premier temps de faire fonctionner les équipes Ferrari et Maserati ensemble, chose hasardeuse attendu que les deux marques ont toujours été de sérieuses concurrentes. On en verra quelques traces dans des programmes d'amélioration de la qualité et de la fiabilité, comme avec la Quattroporte evoluzione. Ensuite, en 1997, le groupe Fiat décide de fusionner Maserati et Ferrari, les adversaires d'hier[8].

En 2006, Fiat a constitué un pôle sportif milieu-haut de gamme avec Alfa Romeo et Maserati pour permettre à Ferrari de briller au firmament des marques automobiles. Cette année-là, Fiat annonce que Maserati distribuera la marque Alfa Romeo aux États-Unis en 2007[9].

La production 2007 fut de 7 496 exemplaires et a atteint 32 800 unités en 2014.

En 2019, la marque affiche une chute des ventes record[10].

En , Maserati annonce son engagement en Formule E[11].

Chiffres de vente modifier

Année Ventes mondiales du constructeur Maserati[12]
5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000 50 000 55 000 60 000
2010 5675  
2011 6159  
2012 6288  
2013 15393  
2014 36448  
2015 32474  
2016 42100  
2017[13] 51500  
2018 34900  
2019[14] 19300  
2020 16900  
2021 24269  
2022 25900  
2023 26600  

Modèles modifier

1946-1960 modifier

1961-1970 modifier

1971-1980 modifier

1981-1996 modifier

Depuis 1997 modifier

Compétition modifier

Voitures de compétition modifier

Grand Prix modifier

Maserati 8CL.
Maserati A6GCM.
Maserati 250F de 1955.
Maserati 200SI de 1957.
Maserati MC12 de 2005.

Sport/prototype modifier

Grand tourisme modifier

Résultats modifier

Identité visuelle modifier

Montres Maserati modifier

Morellato exploite sous licence le nom Maserati pour commercialiser des montres de moyenne gamme.

Notes et références modifier

  1. « Davide Grasso CEO:Maserati Brand », sur bloomberg.com.
  2. Retroviseur, no 219, janvier 2007, Maserati Spécial 80e Anniversaire, 1926-2006, p. 52
  3. Benoît Nicolas Musy, Mussy.net
  4. Restauration 300S, Mussy.net
  5. Historique document publié a l'occasion pour le cinquantenaire de la DS Citroën
  6. Article sur les DS de compétition
  7. Video Team Neyret
  8. Stany Meurer, « ESSAI Maserati en quête de stabilité En confiant Maserati à Ferrari, Fiat offre l'espoir d'une vie meilleure à la marque au trident. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Le Soir Plus (consulté le ).
  9. (en-US) « Confirmed: Alfa Romeo Coming to the USA in 2007 », sur Carscoops, (consulté le ).
  10. Alain-Gabriel Verdevoye, « Maserati, le fleuron de FCA, affiche des pertes historiques », sur Challenges, (consulté le ).
  11. « Maserati s’engage en Formule E, quelle stratégie pour la marque ? », sur Automobile Propre, (consulté le ).
  12. Alexandre Filluzeau, « Maserati 2023 : plus de ventes, plus de chiffre d’affaires, mais moins de marge » [archive du ], sur Italpassion, (consulté le )
  13. Julien Dupont-Calbo, « Maserati, un bolide de retour dans la course », Les Échos, .
  14. Alexandre Guillet, « Comment FCA va tenter une nouvelle fois de ressusciter Maserati ? », sur www.auto-infos.fr, .

Bibliographie modifier

  • Maurizio Tabucchi, Maserati : Tous les modèles, Grand Prix, Sport, Grand Tourisme, depuis 1926, éditions ETAI, 363 p., 2005 (ISBN 978-2-7268-9329-6).

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier