Orb

cours d'eau français

l’Orb
Illustration
Pont Vieux de Béziers.
Carte.
Cours de l'Orb
Loupe sur carte verte l'Orb sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 135,6 km [1]
Bassin 1 585 km2 [1]
Bassin collecteur l’Orb
Débit moyen 23,40 m3/s (Béziers) [2]
Organisme gestionnaire EPTB SMVOL ou Syndicat Mixte de la Vallée de l'Orb et du Libron
Régime pluvial cévenol
Cours
Source dans les monts de l'Escandorgue au mont Bouviala (Aveyron), 884 m
· Localisation Cornus
· Altitude 820 m
· Coordonnées 43° 49′ 47″ N, 3° 14′ 55″ E
Embouchure la mer Méditerranée
· Localisation Valras-Plage
· Altitude m
· Coordonnées 43° 14′ 47″ N, 3° 17′ 53″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Rieutort, Taurou, Graveson
· Rive droite Mare, Jaur, Vernazobres, Lirou, Héric
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Hérault, Aveyron
Régions traversées Occitanie
Principales localités Béziers, Bédarieux, Sérignan

Sources : SANDRE:« Y25-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

L’Orb [ɔʁb] est un fleuve côtier français de la région Occitanie, qui traverse les départements de l'Aveyron et de l'Hérault où il se jette dans la mer Méditerranée.

Il sépare les massifs de l’Escandorgue à l’est et de l'Espinouse à l'ouest avant de traverser les monts de Faugères, au débouché desquels il entre dans la plaine biterroise où il se jette dans la Méditerranée à Valras-Plage.

Géographie modifier

La longueur de son cours est de 135,6 km[1].

Parcours modifier

Le pont de Ceps sur l'Orb à Roquebrun. Mars 2021.

Il prend sa source dans les monts de l'Escandorgue au mont Bouviala (Aveyron), alt. 884 mètres, dans la commune du Clapier, proche du village de Roqueredonde. Entre Ceilhes-et-Rocozels et Avène, il remplit le lac du barrage des monts d'Orb, avant de s’écouler dans les gorges de l’Orb jusqu’au Bousquet-d'Orb. À la hauteur de Bédarieux, le fleuve amorce une courbe pour couler vers l’ouest et contourner les monts de Faugères. Après avoir passé la hauteur de la ville thermale de Lamalou-les-Bains, il tourne vers le sud à hauteur de Tarassac où il est rejoint par le Jaur, et sépare les vignobles de Faugères et de Saint-Chinian par des gorges étroites, en direction de Roquebrun. Quelques kilomètres en amont de Cessenon-sur-Orb, il rejoint la plaine biterroise et atteint Béziers où il croise le canal du Midi. Il est rejoint par le Lirou au pied du pont vieux. Environ 15 km après Béziers, l’Orb se jette dans la mer Méditerranée à la station balnéaire de Valras-Plage.

Communes et cantons traversés modifier

Dans les deux départements de l'Aveyron et de l'Hérault, l'Orb traverse les trente-trois communes suivantes, dont trois seulement dans l'Aveyron, des Aires (34600), Avène (34019), Bédarieux (34600), Béziers (34500), Le Bousquet-d'Orb (34038), Causses-et-Veyran (34061), Cazouls-lès-Béziers (34069), Ceilhes-et-Rocozels (34071), Cessenon-sur-Orb (34074), Le Clapier (12067), Colombières-sur-Orb (34080), Cornus (12077), Fondamente (12155), Hérépian (34119), Joncels (34121), Lamalou-les-Bains (34126), Lignan-sur-Orb (34140), Lunas (34144), Maraussan (34148), Mons (34160), Murviel-lès-Béziers (34178), Le Poujol-sur-Orb (34211), Romiguières (34231), Roquebrun (34232), Roqueredonde (34233), Saint-Martin-de-l'Arçon (34273), Sauvian (34298), Sérignan (34410), Thézan-lès-Béziers (34310), La Tour-sur-Orb (34312), Valras-Plage (34324), Vieussan (34334), Villeneuve-lès-Béziers (34336).

Toponymes modifier

L'Orb a donné son hydronyme aux six communes suivantes de Cessenon-sur-Orb, Colombières-sur-Orb, La Tour-sur-Orb, Le Bousquet-d'Orb, Le Poujol-sur-Orb et Lignan-sur-Orb.

Bassin versant modifier

L'Orb traverse les neuf zones hydrographiques Y250, Y251, Y252, Y253, Y254, Y255, Y256, Y257, Y258 pour une superficie totale de 1 585 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 62,43 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 32,61 % de « territoires agricoles », à 4,48 % de « territoires artificialisés », à 0,27 % de « zones humides » et à 0,20 % de « surfaces en eau »[1].

Organisme gestionnaire modifier

L'organisme gestionnaire est l'EPTB SMVOL syndicat mixte des Vallées de l'Orb et du Libron[3]. Le SAGE des bassins versants de l'Orb et du Libron, « élaboré depuis 2009, est soumis à enquête publique à partir du 30 octobre 2017 »[3]. Il est devenu EPTB depuis le [4].

Affluents modifier

L’Orb dans la plaine du Languedoc. Dans le fond : le massif du Caroux-Espinouse.
L’Orb à Béziers.

L'Orb a cent-huit affluents référencés dont :

  • l'Engayère, 2,7 km ;
  • L'Aube, 3,7 km ;
  • la Verenne, 9,6 km ;
  • la Tès, 9,1 km ;
  • L’Arnoye (rg[note 1]), 8,3 km sur les quatre communes de Avène, le Bousquet-d'Orb, Lunas et Joncels ;
  • Le Graveson (rg), 12,9 km confluent à Pont-d'Orb ;
  • Le Vernoubrel (rg), 10,2 km ;
  • Le Vèbre (rg), 6,7 km confluent à Bédarieux ;
  • Les Douses (affluent du Vèbre), confluent à Bédarieux ;
  • Le Vals, confluent à Bédarieux ;
  • La Mare (rd), 29,4 km confluent à Hérépian ;
  • Le ruisseau Casselouvre, confluent de la Mare à Saint-Gervais ;
  • Le Rieu Pourquié, confluent à Hérépian ;
  • Le Ruisseau de Madale (rd) ;
  • Le Bitoulet, 9,6 km confluent à Lamalou-les-Bains ;
  • Le Rec Grand ;
  • Le Ruisseau d'Arles 9,4 km sur les deux communes de Colombières-sur-Orb et Rosis ;
  • Le Ruisseau d'Albine ;
  • L'Héric (rd), 13,9 km ;
  • Le Jaur (rd), 30 km ;
  • L'Escagnès (rd) ;
  • La Laurenque (rd) ;
  • Le Rieuberlou (rd) ;
  • Le Vernazobre ou Vernazobres (rd), 24,3 km ;
  • Le Landeyran ;
  • Le Ronnel ;
  • Le Rieutort (rg) 17,8 km sur cinq communes avec neuf affluents ;
  • Le Taurou (rg) 24,9 km ;
  • Le Ruisseau de Bagnols ;
  • Le Lirou (rd) 29,6 km ;
  • Le Merdenson ;
  • Le Vernoubrel (rg) ;
  • Le Saintouyre (rg).

Rang de Strahler modifier

Hydrologie modifier

Inondations de l'Orb, le 7 novembre 1907, aux abords de l'usine électrique du tramway de Béziers.
L’Orb à Roquebrun

Son régime hydrologique est dit pluvial cévenol.

Climat modifier

L'Orb à Béziers modifier

Le débit de l'Orb a été observé sur une période de 42 ans (1966-2007), à Béziers, importante ville historique du département de l'Hérault, située près de son embouchure[2]. L'Orb a atteint un pic lors des inondations le long de la vallée qui ont eu lieu en fin de semaine les 23 et 25 novembre 2004.

Le module de la rivière à cet endroit est de 23,7 m3/s, pour une surface de bassin de 1 330 km2.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Béziers [Tabarka]
(Tableau des données du graphique)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

L'Orb présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des crues d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 29 et 41 m3/s, de novembre à avril inclus (maximum en janvier), et des basses eaux d'été de juin à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 5,3 m3/s au mois d'août.

Étiage ou basses eaux modifier

Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 1,4 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n'est pas trop sévère.

Crues modifier

D'autre part les crues sont parfois extrêmement importantes engendrant ainsi de graves inondations. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 630 et 1 000 m3/s. Le QIX 10 est de 1 300 m3/s, tandis que le QIX 20 vaut 1 600 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 1 900 m3/s, soit plus que celui de la Seine à Alfortville (entrée de Paris) qui ne se monte qu'à 1 600 m3/s[5].

Le débit instantané maximal enregistré a été de 1 630 m3/s le 5 décembre 1987, tandis que la valeur journalière maximale était de 1 430 m3/s le même jour, soit plus que le débit moyen du Rhône à Valence. En comparant le premier de ces chiffres avec l'échelle des QIX du fleuve, on constate que cette crue était d'ordre vicennal, c'est-à-dire destinée à se reproduire statistiquement tous les vingt ans[5].


Une crue centennale a eu lieu le 28 novembre 2014 avec des niveaux historiques à Bédarieux.

Lame d'eau et débit spécifique modifier

La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Orb est de 563 millimètres annuellement, ce qui est élevé, nettement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France. Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 17,8 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Aménagements et écologie modifier

Pont-canal de l'Orb à Béziers modifier

Le canal du midi a donné lieu à l'un des plus grands ponts-canaux de France, le pont-canal de l'Orb à Béziers, monument historique depuis le . Une passe à poissons a été aménagée sur le seuil de Thézan-lès-Béziers[3].

Hydronymie modifier

Le géographe et historien Grec, Strabon (vers 60 av. J-C. - vers 20 apr. J.-C.), nomme Orbis (grec ancien : Ὄρβις), « ce cours d'eau qui descend du mont Cemmène (Les Cévennes) » dans la publication de l'encyclopédie Geographica[6],[7]. Le nom est repris par l'un des plus anciens géographes romains, Pomponius Mela, vers l'an 43 de notre ère, dans la publication de son ouvrage De chorographia[8],[9].

L'astrologue, astronome et l’un des précurseurs de la géographie, probablement romain, Claude Ptolémée, (90-168 apr. J.-C.) nomme le cours d'eau Orobis (grec ancien : Ὄροβις) dans la publication du manuel de géographie[6],[7],[10].

Le poète et historien latin, Rufus Festus Avienus (305?-375?), publie vers l'an 350 l'ouvrage « Ora maritima » en nommant le cours d'eau Orobus[11].

Publiée en 1708[12], par le cartographe Guillaume Delisle (1675-1726), la carte du diocèse de Béziers mentionne le cours d'eau Orb. Il le nomme Orbe sur la carte intitulée « Gaule Cisalpine de la Ligurie et des pays voisins »[13].

Frank R. Hamlin propose que le nom dérive d'un mot hydronymique pré-indo-européen *or(o)b-, de sens inconnu[14].

Plutôt que de supposer un thème hydronymique hypothétique pré-indo-européen de sens inconnu, Xavier Delamarre rattache la racine Orb- à toute une série d’anthroponymes, toponymes et hydronymes, dont *Orbia > l'Orge (rivière de l'Essonne, Urbia VIe siècle) et l'Orge (ruisseau de la Meuse, Orobia, sans date) qui contiennent selon lui un radical gaulois orb- désignant l'héritier (*orbios)[15]. Il compare avec le vieil irlandais orb « héritier, héritage », orbe « héritage, patrimoine » (*orbion)[15]. En effet, un ruisseau ou une rivière peuvent être considérés comme les héritières d'une rivière plus grande ou d'un fleuve[15]. Inversement, l'Orb « hérite » d’une centaine d'affluents plus petits.

Galerie modifier

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Voir aussi modifier

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références modifier

  1. a b c d et e Sandre, « Fiche cours d'eau - l'Orb (Y25-0400) » (consulté le )
  2. a et b Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Orb à Béziers (Y2584010) » (consulté le )
  3. a b et c « Syndicat Mixte des Vallées de l'Orb et du Libron », sur vallees-orb-libron.fr (consulté le )
  4. « arrêté n°2018-i-1490 portant modification des statuts du syndicat mixte de la vallée de l'orb et du libron (SMVOL) », sur www.vallees-orb-libron.fr (consulté le ).
  5. a et b Atlas des zones inondables du bassin de l'Orb, publié le sur le site de la DREAL Occitanie (consulté le 13 février 2019)
  6. a et b Orobius / Orbis (l'Orb), publié par Guillaume Roussel, sur le site arbre-celtique.com (consulté le 17 mars 2019)
  7. a et b Virginie Ropiot, « Trois exemples d'axes fluviaux en Languedoc occidental et en Roussillon du VIe au IIe siècles av. J.-C. », Dialogues d'histoire ancienne, Charenton-le-Pont, Presses Universitaires de Franche-Comté, vol. 29, no 1,‎ , p. 77-107 (DOI 10.3406/dha.2003.1551, présentation en ligne, lire en ligne, consulté le )
  8. Pomponius Mela, Géographie, Grenoble, C. L. F. Panckoucke, coll. « Bibliothèque latine-française », , br., 244 (présentation en ligne, lire en ligne), p. 214 (consulté le 17 mars 2019)
  9. Désiré Nisard (1806-1888) (dir.), Macrobe (œuvres complètes), Varron (de la langue latine, Pomponius Mela (œuvres complètes) : avec la traduction en français, Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, , br., 717, 27 cm (BNF 40091053, présentation en ligne, lire en ligne), p. 635 (consulté le 17 mars 2019)
  10. Claude Ptolémée (trad. Léon Renier, Publié avec la traduction en français et les variantes des manuscrits et des éditions), Géographie : chapitres 6, 7, 8 et 9 du livre II, chapitre 2 du Livre 3, Paris, au secrétariat de la société, coll. « Annuaire de la Société des Antiquaires de France », , br., 299, In-12° (BNF 36279234, présentation en ligne, lire en ligne), p. 283 (consulté le 17 mars 2019)
  11. Jean-Aimar Piganiol de La Force, Nouvelle description de la France : dans laquelle on voit le gouvernement général de ce royaume, celui de chaque province en particulier; et la description des villes, maisons royales, châteaux & monuments les plus remarquables, vol. 6, Paris, Chez C.-N. Poiron, , rel., 732, In-12° (présentation en ligne, lire en ligne), p. 8 (consulté le 17 mars 2019)
  12. Carte du diocèse de Béziers dressée sur les lieux, publié sur le site Gallica (consulté le 24 mars 2019)
  13. Guillaume (1675-1726) Cartographe Delisle, « Carte de la Gaule cisalpine, de la Ligurie et des pays voisins pour l'intelligence des guerres que les Romains ont eues en Italie avec les Gaulois, les Liguriens et autres nations », sur Gallica, 1700-1799 (consulté le )
  14. Frank R. Hamlin et abbé André Cabrol, Les noms de lieux du département de l'Hérault : Dictionnaire Topographique et Étymologique, , 415 p. (ISBN 2-904624-00-7, lire en ligne), p. 268
  15. a b et c Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux celtique continental, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 440 p., p. 242

Liens externes modifier