Organisation de libération de la Palestine

organisation politique palestinienne

Organisation de libération de la Palestine
OLP
Image illustrative de l’article Organisation de libération de la Palestine

Idéologie Nationalisme palestinien
Nationalisme arabe
Panarabisme
Socialisme arabe
Laïcisme
Anti-impérialisme
Antisionisme (factions)
Solution à deux États (factions)
Factions :
Baasisme
Marxisme
Positionnement politique Gauche
Objectifs Indépendance de la Palestine (dans les frontières précédant la guerre des Six Jours de 1967)
Statut Actif
Site web www.nad-plo.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Date de formation 1964
Pays d'origine Drapeau de la Palestine Palestine
Fondé par Ahmed Choukairy
Actions
Mode opératoire Lutte armée (guérilla et terrorisme, jusqu'en 1988)
Négociation
Zone d'opération Drapeau de la Palestine Palestine, Drapeau de la Jordanie Jordanie, Drapeau du Liban Liban
Période d'activité depuis 1964
Organisation
Chefs principaux Mahmoud Abbas (président/Fatah)
Saleh Ra'fat (UDP)
Jameel Shihadeh (FAP)
Mohammed Qeis (as-Saiqa)
Bassam as-Salhi (en) (PPP)
Rakad Salem (FLA)
Ahmad Majdalani (FLPP)
Ahmad Saadat (FPLP)
Nayef Hawatmeh (FDLP)
Composée de Tanzim
Brigades des martyrs d'al-Aqsa
Forces de sécurité palestiniennes
Brigades d'Abou Ali Moustapha
Brigades de la résistance nationale
Branche politique Fatah
Union démocratique palestinienne (UDP)
Front arabe palestinien (FAP)
As-Saiqa
Parti du peuple palestinien (PPP)
Front de libération arabe (FLA)
Front de libération de la Palestine (FLP)
Front de lutte populaire palestinien (FLPP)
Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)
Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP)
Financement Ligue arabe
Soutenu par Alliés étatiques
Drapeau de l'Algérie Algérie[1]
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie[1]
Drapeau de la Bolivie Bolivie[1]
Drapeau du Cambodge Cambodge[1]
Drapeau de la République populaire de Chine Chine[1]
Drapeau de Cuba Cuba[1]
Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale[1]
Drapeau de l'Érythrée Érythrée[1]
Drapeau de l'Iran Iran[1]
Drapeau du Laos Laos
Drapeau du Mali Mali[1]
Drapeau du Nicaragua Nicaragua[1]
Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord[1]
Drapeau de la Russie Russie[1]
Drapeau de Saint-Vincent-et-les-Grenadines Saint-Vincent-et-les-Grenadines[1]
Drapeau de la Syrie Syrie[1]
Drapeau du Venezuela Venezuela[1]

Alliés non étatiques :
ASALA (1975-1991)
Drapeau du Liban Mouvement national libanais (1975-1982)
Front national libanais de la résistance (1982-1991)
Tigres Libres (1980-1981)
Forces libanaises – Commandement Exécutif (1985-1991)
Hezbollah
Houthis
Hamas (parfois)
Armée de libération de la Palestine
Fatah al-Intifada

Conflit israélo-palestinien

L’Organisation de libération de la Palestine (arabe : مُنَظَمَة ٱلتّحْرِير ٱلْفِلَسْطِينِيَّة, Munaẓamaẗ ʾal-ttaḥrīr ʾal-filasṭīniyya, OLP, anglais : Palestine Liberation Organization, PLO) est une organisation palestinienne politique et paramilitaire, créée le à Jérusalem[2]. L'OLP est composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).

Depuis sa création, l'OLP, qui comporte des institutions politiques, s'est présentée comme un mouvement de résistance armée représentant les Palestiniens. Le , l’Assemblée générale des Nations unies, lui accorde le statut d’observateur[3] sous l'impulsion du président de cette assemblée à ce moment, le ministre des Affaires étrangères algérien Abdelaziz Bouteflika.

En 1988, l'OLP reconnait le droit d'Israël à vivre « en paix et en sécurité » et déclare « renoncer totalement » au terrorisme[4], et est depuis lors reconnue comme le partenaire palestinien des négociations pour régler le conflit israélo-palestinien.

Histoire modifier

Naissance modifier

Imaginée au départ en 1964 (avec à sa tête Ahmed Choukairy) comme un mouvement nationaliste arabe par les membres de la Ligue arabe dans le but de « libérer » la totalité de la Palestine du mandat britannique, la débâcle des armées arabes pendant la guerre des Six Jours de 1967 a changé le mouvement en organisation de guérilla palestinienne à l'arrivée de Yasser Arafat qui la dirigea de 1969 à sa mort, le .

Septembre noir modifier

En septembre 1970, l'OLP subit un revers majeur, déplorant la mort de milliers de Palestiniens, lors de l'assaut des armées jordaniennes contre ses groupes armés, qui déloge les groupes palestiniens de la Jordanie, à la suite de tentatives de l'OLP de renverser le pouvoir en place[5].

OLP au Liban modifier

L'opération Paix en Galilée est déclenchée par Israël en 1982, après plus de 150 atteintes au cessez-le-feu[6] négocié en 1981 par les États-Unis. Cette opération de « libération » qualifiée de « représailles » fit plus de 2 700 victimes, majoritairement du côté de l'OLP et de ses alliés, y compris de nombreux civils[7].

L'OLP est contrainte de fuir le Liban pour un autre pays arabe, la Tunisie. En 1985, le premier ministre israélien Shimon Peres fait organiser un attentat contre le siège de l'OLP à Tunis ; 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués[8].

Première intifada modifier

Le soulèvement des Palestiniens des territoires occupés contre l'Autorité israélienne, entre 1987 et 1993, provoque des émeutes et des attentats contre la population et les militaires israéliens ainsi que des conflits entre factions palestiniennes et conduit par la suite à une vague de répression en Israël[9],[10].

Pochoir sur un mur de Rome (Italie).

Seconde intifada modifier

La Seconde intifada désigne une période de violences israélo-palestiniennes, entre et 2003 voire 2005, selon les observateurs[11]. Les événements sont décrits par Israël comme une campagne de terrorisme palestinien, et par les Palestiniens comme une révolte contre l'occupation et la colonisation[12].

Évolution du mouvement modifier

La fin des années 1980 et l'ouverture de discussions avec Israël, qui privilégia cet interlocuteur parmi les nombreux mouvements palestiniens marqueront un tournant pour cette organisation. L'OLP fut alors reconnue par l'Organisation des Nations unies et par de nombreux États comme le représentant du peuple palestinien (habitants des Territoires palestiniens occupés, d'Israël, des réfugiés et des exilés) puis négocia les accords d'Oslo avec le gouvernement de Yitzhak Rabin. La reconnaissance de la légitimité de l'OLP par Israël est un fait marquant.

Ayant proclamé en 1988 à Alger un « État de Palestine » reconnu par 89 États (en )[13], l'OLP siège à l'ONU en tant qu'observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États.

L'OLP a modifié, en avril 1996, sa charte qui visait la destruction de l'État d'Israël[14],[15]. Naturellement, elle entretient des liens étroits avec l’Autorité palestinienne qui est née de l'application des accords d'Oslo négociés entre l'OLP et Israël. Pourtant, quelques mois après les affaires de corruption dans l'Organisation et de trafic d'armes (affaire du Karine A) ont mis en cause Yasser Arafat directement, surtout, depuis le déclenchement de la seconde intifada.

Succession de Yasser Arafat modifier

Mahmoud Abbas (novembre 2023)

Depuis la mort de Yasser Arafat, son ancien Premier ministre Mahmoud Abbas est devenu son successeur à la tête de l'OLP et de l'Autorité palestinienne ; en 2005, et a rétabli le dialogue avec Israël. Il a obtenu un cessez-le-feu qui n'est pas respecté, de la part des autres factions de l'OLP et des organisations islamistes palestiniennes comme le Hamas et le Jihad islamique palestinien. Mais l'autorité de Mahmoud Abbas est mise à mal par les tirs fréquents de roquettes revendiquées par ces mêmes organisations.

Le plan de désengagement de la bande de Gaza, adopté et appliqué unilatéralement par le gouvernement israélien d'Ariel Sharon, doit donner plus de responsabilités à l'OLP dans la bande de Gaza après le retrait des colons et de l'armée israélienne réalisé en .

Mahmoud Abbas modifier

Après la mort en 2020 de Saeb Erekat, négociateur en chef des Palestiniens, et la démission d'Hanan Ashrawi, son porte-parole, l'OLP appelle à rajeunir le leadership palestinien[16]. En effet, depuis les accords d'Oslo, le président Mahmoud Abbas poursuit son mandat qui devait s'achever en 2009 , concentrant ainsi entre ses mains la quasi-totalité du pouvoir palestinien.

Aussi, l'ensemble des institutions palestiniennes vieillissantes sont décriées pour leur manque de légitimité comme de représentativité mais les nombreuses divisions au sein de l'OLP ne parviennent pas à trouver un accord politique[16].

Fonctionnement des institutions modifier

Charte de l'OLP modifier

Terrorisme modifier

Le , l'OLP en formation tente de faire exploser le conduit national d'eau d'Israël pour son premier attentat. Durant les trois années suivantes, l'organisation établit un réseau international de cellules terroristes, elle entraine ses terroristes, amasse des armes et des explosifs et les cache. C'est durant cette période qu'elle collecte des renseignements pour préparer des attentats contre des cibles juives et israéliennes. Les objectifs sont de rendre la cause palestinienne connue internationalement, perturber le trafic aérien et maritime d'Israël, terroriser et créer une confusion chez la population cible, perturber le tourisme et l'économie israélienne et blesser son image de pays fort et gagnant, victorieux de la guerre des Six jours, isoler Israël et ses institutions, pour en faire un pays « lépreux »[17].

En 1969, Yasser Arafat, le chef de l'OLP décrit la transformation des Palestiniens « d'une sous-caste de réfugiés en combattants déchainés » comme « l'une des plus grandes réalisations de notre révolution ».[réf. nécessaire]

Après un échec à créer un mouvement de révolte à ses débuts, l'OLP opte pour le terrorisme au détriment de la guérilla[18]. L'organisation vise à la création d'une « Palestine libérée » à la place de l'État d'Israël, en démoralisant[19] et en terrorisant la société israélienne[18].

De 1969 à 1985, les groupes de l'OLP auraient commis, selon un rapport du Ministère des Affaires Étrangères israélien, 8000 attaques terroristes (dont 435 en dehors d'Israël) qui totalisent 650 morts israéliens[20], principalement des civils. Une stratégie perçue comme efficace par l'organisation, en partie pour faire connaître internationalement le problème palestinien[21]. De plus pour les États arabes en guerre avec Israël, le terrorisme constituait une stratégie d'attrition à coût réduit avec des implications politiques et psychologiques importantes ainsi qu'une « balle de jeu » pour conduire et tester les intérêts arabes communs[18]. Selon Daniel Baracskay, l'OLP repose sur cinq piliers: Fondamentalisme islamique, le nationalisme arabe/l'antisémitisme, pensée radicale et de gauche, formation d'un État et l'autodétermination[22].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p « Virtual Launch of the Group of friends in defense of the Charter of the United Nations », (consulté le )
  2. « OLP », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Persée.
  4. Le Monde, « M. Arafat reconnait le droit d'Israël à vivre "en paix et en sécurité" et déclare "renoncer totalement" au terrorisme », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  5. Hamit Bozarslan, Une histoire de la violence au Moyen-Orient : de la fin de l'empire ottoman à al-Qaida, Paris, la Découverte, , 318 p. (ISBN 978-2-7071-4958-9), p 81
  6. Jean-François Strouf et Christophe Wilhelm, Proche Orient Mythes & Réalités, Mesnil-sur-l'Estrée, C.I.D.I.P., , 192 p. (ISBN 2-9502231-0-9), « Chapitre XI », page 76.
  7. (en) « Background & Overview of First Lebanon War », sur www.jewishvirtuallibrary.org (consulté le )
  8. « Jeremy Corbyn, les Palestiniens et l'antisémitisme », Orient XXI,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Le soulèvement comme violence : armes, cibles et structures. »
  10. Rachid Peace research institute in the Middle East et Rosie Pinhas-Delpuech, Histoire de l'autre, L. Lievi, (ISBN 978-2-86746-358-7)
  11. Jonathan Schachter, « The End of the Second Intifada? », Strategic Assessment, Institute for National Security Studies, vol. 13, no 3,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Alain Gresh, « Intifada pour une vraie paix », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  13. (en) Anis Kassim, The Palestine Yearbook of International Law 1989, (lire en ligne), p. 49.
  14. (en) « CNN - Clinton, Netanyahu and Arafat to meet Tuesday - December 14, 1998 », sur edition.cnn.com, (consulté le )
  15. (en) Muath Bakri, « MIFTAH - Letter From President Yasser Arafat to President Clinton », sur miftah.org (consulté le )
  16. a et b Alice Froussard, « Ces divisions qui mine(nt) l'Organisation de libération de la Palestine », sur RFI, (consulté le )
  17. Décrit par Boaz Ganor dans son livre "The Counter-Terrorism Puzzle: A Guide for Decision Makers, The Interdisciplinary Center (IDC) Herzliya, 2003 p. 203
  18. a b et c David Charters, The Deadly Sin of Terrorism : Its Effect on Democracy and Civil Liberty in Six Countries, , p. 142
  19. Hoffman, B, . Inside Terrorism, Columbia University Press, 2006
  20. (en-US) « Israeli White Paper Cites PLO Terrorism », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  21. Barry M. Rubin, Revolution Until Victory? : The Politics and History of the PLO, , p. 25
  22. Daniel Baracskay, The Palestine Liberation Organization : Terrorism and Prospects for Peace in the Holy Land,,

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier