Pierre Le Moyne

poète français
Pierre Le Moyne
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Pierre Le Moyne, né le à Chaumont-en-Bassigny et mort à Paris le , est un poète français.

Biographie modifier

Frontispice du Saint Louis (1653).

Il entra au noviciat à Nancy en 1619, puis il enseigna le Humanités au Collège de Reims, puis la philosophie à Dijon et enfin au Collège de Clermont à Paris. S'il cessa de prêcher dès 1659 et se consacra à l'écriture.

Appartenant à l'ordre des Jésuites, Le Moyne est l’auteur d’un poème épique, intitulé : Saint Louis, ou la Sainte couronne reconquise sur les infidèles (1653, in-12), lui attira, pendant quelque temps, une grande réputation. On y trouvait de l'imagination, de la pompe, et l’on y voyait une Iliade nationale, mais plus tard, on lui reprocha plutôt l’enflure et l’extravagance du style, la faiblesse du plan et le manque d’intérêt. Entre les deux jugements se place celui de Boileau, qui dit du père Lemoyne que, s’il était trop fou pour qu’on en dît du bien, il s’était trop élevé pour en dire du mal. Aujourd’hui, ce qui frappe dans le Saint Louis, c’est l'excès de l'imagination baroque. C’est dans ce poème qu’on trouve ces fameux vers :

Les deux yeux de Cnémon, de deux flèches percés,
Jusque dans le cerveau lui furent enfoncés.
Et la nuit lui survint par les portes du jour.

On a encore du P. Le Moyne les Entretiens et Lettres poétiques (1665, 1672, in-8), parmi lesquels se trouvent les Peintures morales, en vers et en prose, qui furent vivement attaquées, ainsi que la Dévotion aisée (1652, in-8), dans les Provinciales de Pascal.

Le concept de passions tristes (ie.la haine, la peur, la colère, la jalousie, le mensonge ou la violence) serait issu de la pensée de Spinoza (1632-1677). En fait, l’expression n’existe que sous la plume des commentateurs français de Spinoza ; les néerlandais ou anglo-saxons utilisent peu les expressions correspondantes ‟trieste passies‟ ou ‟sad passions”. On ne la retrouve pas dans l’Ethique de Spinoza, mais bien chez le poète français Pierre Le Moyne (1602-1672) pour qui les ‟passions tristes sont pesantes”, et donc plus facile à modérer que les ‟passions agréables”, une idée que reprendra Spinoza[1].

Œuvres modifier

Édition de 1701 de La galleria delle donne forti.
  • Les Triomphes de Louys le Juste (1630)[2]
  • Sonnets sur la naissance de Monseigneur le Dauphin (1638)[3]
  • Le Ministre sans reproche (1645)[4]
  • La Gallerie des femmes fortes (1647)[5],[6]
  • Lettre de la Seine à la Meuse sur l'état présent des affaires (1649)[3]
  • La Dévotion aisée (1652)
  • Saint Louis, ou la Sainte couronne reconquise sur les infidèles (1653)[7],[8]
  • La Veuë de Paris, Lettre héroïque et morale (1659)[9]
  • Entretiens et Lettres poétiques (1665)
  • L'art de régner (1665)[10]
  • Les Oeuvres poétiques du P. Le Moyne enrichies de très belles figures en taille douce. Paris, Thomas Jolly, 1672. In-folio. (Tchemerzine, Répertoire des livres à figures publiés en France au XVème siècle, p.283 et suivantes, ne donne qu'une édition in-8)

Notes modifier

  1. P. Le Moyne, Les peintures morales, l. VII, c. I, s. II, p. 602.
  2. « Les triomphes de Louis le juste : dédiés à sa Majesté par un religieux de la Compagnie de Jésus ([Reprod.]) », sur Gallica, (consulté le ).
  3. a et b « Sonnets sur la naissance de Mgr le Dauphin. [Signé : Le P. Le Moyne.] », sur Gallica, (consulté le ).
  4. « Le ministre sans reproche . Par le P. Pierre Le Moine,... », sur Gallica, (consulté le ).
  5. Ouvrage numérisé sur GoogleBooks
  6. « La gallerie des femmes fortes , par le P. Pierre Le Moyne,... », sur Gallica, (consulté le ).
  7. « Saint Louys, ou La Sainte couronne reconquise , poëme héroïque, par le P. Pierre Le Moine [sic],... », sur Gallica, (consulté le ).
  8. « Saint Louys, ou Le héros chrestien , poëme héroïque, par le P. Pierre Le Moyne,... », sur Gallica, (consulté le ).
  9. « La Veuë de Paris, lettre héroïque et morale à Mgr le chancelier, par le P. Le Moyne,... », sur Gallica, (consulté le ).
  10. Ouvrage numérisé sur GoogleBooks

Bibliographie & sources modifier

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1226
  • Richard Crescenzo, Peintures d’instruction : La postérité littéraire des «Images» de Philostrate en France de Blaise de Vigenère à l’époque classique, Genève, Droz, 1999, p. 250–260

Liens internes modifier

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