Pretty Woman

film réalisé par Garry Marshall et sorti en 1990
Pretty Woman

Titre québécois Une jolie femme
Réalisation Garry Marshall
Scénario J. F. Lawton (en)
Acteurs principaux
Sociétés de production Touchstone Pictures
Silver Screen Partners IV
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie romantique
Durée 119 minutes
Sortie 1990

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Pretty Woman ou Une jolie femme au Québec est un film américain réalisé par Garry Marshall, sorti en 1990[1].

Bien que le film ait essuyé de vives critiques lors de sa sortie en salles, cette comédie romantique a depuis acquis le rang de film culte et a été le point de départ de l’ascension de Julia Roberts au statut de star à Hollywood. Ce film, où elle partage l'affiche avec Richard Gere, est d'ailleurs son plus grand succès au box office.

Synopsis modifier

Edward Lewis, un richissime homme d'affaires, est un raider d'entreprise qui achète des sociétés en difficulté pour les démanteler et les revendre pièce par pièce. Solitaire, distant et antipathique, il est de passage à Los Angeles pour finaliser une importante acquisition.

Sur un coup de tête, il décide de quitter une soirée chic qui se déroule à Hollywood Hills où il s'ennuie à mourir et, empruntant la voiture de sport de son juriste, part sur les chapeaux de roue en direction de l'hôtel où il a pris pension, le luxueux Regent Beverly Wilshire. Mais, peu au fait de la conduite de ce genre de véhicule, il se perd et s'arrête avec difficulté le long d'un trottoir sur Hollywood Boulevard. Il demande alors son chemin à l'une des prostituées qui se trouve là, une jeune femme nommée Vivian. Devant la maladresse évidente de Lewis, Vivian lui propose de le reconduire à l'hôtel. La jeune femme en profite pour tester le bolide et lui donner des conseils quant à sa conduite.

Une fois arrivés à la luxueuse suite d'Edward au palace, les deux passent la nuit ensemble. Le lendemain, Edward propose à Vivian de l'engager comme escort girl pendant une semaine, le temps de son séjour en ville. Elle devra jouer le rôle de sa petite amie  ; Vivian accepte après avoir monnayé la somme versée pour son séjour. Edward lui donne alors de l'argent pour s'habiller de manière plus conventionnelle, ce qu'elle aura du mal à accomplir, mais le directeur de l’hôtel (après s’être assuré qu'elle disparaîtra sitôt qu'Edward quittera l’hôtel) viendra à son aide.

Au fil de la semaine, Edward commence à voir Vivian sous un nouveau jour, et tombe sous le charme. Il finit par se confier à elle et lui révèle sa vie personnelle et professionnelle. Les deux tombent amoureux. En fin de compte, Edward, opérant un changement d'état d'esprit, choisit de ne pas dépecer la société de construction navale qu'il vient d'acquérir, mais au contraire de la consolider pour protéger ses employés du licenciement. Dans le même temps, il se sépare brutalement de son conseiller juridique, à cause de sa conduite déplacée envers Vivian.

Après avoir conclu ses affaires à L.A., Edward demande à Vivian de rester avec lui une nuit de plus, mais seulement si elle le souhaite, pas parce qu'il la paiera. Mais celle-ci, à cause de l'affaire avec l'avocat (qui lui a rappelé avec amertume sa condition de prostituée), et ses disputes avec Edward pendant la semaine, refuse et s'en va malgré leur attirance réciproque. Déçu et résigné, Edward reprend sa vie.

Alors qu'il est conduit à l'aéroport, Edward -auquel le Directeur de l'hôtel a discrètement glissé que le chauffeur de l'hôtel avait ramené chez elle Vivian- change d'avis et demande au chauffeur de passer à proximité de l'immeuble de Vivian. Edward achète un bouquet de fleurs et se rend chez elle pour tenter de se réconcilier. Il sort par le toit ouvrant de sa limousine blanche, appelant Vivian à voix haute, et vient la "délivrer" suivant le rêve d'enfant raconté par Vivian. Quand celle-ci apparaît, il monte l'escalier de secours pour aller à sa rencontre, surmontant sa peur des hauteurs, et les deux s'embrassent.

Fiche technique modifier

Sauf mention contraire, cette fiche technique est établie à partir d'IMDb[2].

Distribution modifier

Richard Gere en 1998.
Richard Gere en 1998.
 
Julia Roberts en 1990.
Julia Roberts en 1990.

Voix additionnelles : Gilbert Lévy, Pierre Laurent et Guy Chapellier

Production modifier

Scénario modifier

L'histoire initiale, écrite par J. F. Lawton (en), reposait sur une trame similaire mais son scénario était plus sombre que celui qui fut réalisé. Lawton avait écrit un drame, qui confrontait l'Amérique à la rapacité des financiers (Wall Street vient alors de sortir), et non une comédie romantique. Ce scénario, intitulé « 3 000 » (prix offert par Edward pour passer la semaine avec Vivian), voyait en effet l'histoire se conclure de manière pessimiste : les deux protagonistes se séparaient, et Kit et Vivian partaient dépenser le magot à Disneyland[12].

Bien que ce scénario plaise (il a d'ailleurs reçu le soutien du Sundance Institute), il ne convainc pas, notamment à cause de sa sombre fin. Il faut dès lors attendre le rachat des droits par Disney (auprès de Vestron Pictures (en)) et l'arrivée du réalisateur Garry Marshall pour voir s'esquisser un nouveau film.

Bien que Lawton en restât officiellement le véritable auteur, le rôle de Garry Marshall fut non négligeable. D'après Lawton, c'est en effet surtout grâce au réalisateur que le film est devenu le conte de fées moderne que l'on connaît. Les deux hommes s'accordent également pour affirmer que la complicité des deux principaux acteurs a fortement joué sur le déroulement de l'histoire.

Le scénario est ensuite passé entre de nombreuses mains. Il a connu de nombreuses versions, mais demeure avant tout un véritable travail collectif d'après Lawton. La productrice exécutive, Laura Ziskin, affirme cependant qu'elle a contribué à la fin heureuse du film, et qu'elle est également à l'origine de la morale finale : « Et elle le sauve à son tour »[13].

Attribution des rôles modifier

À l'instar de beaucoup de films, la distribution des rôles fut mouvementée. Ainsi, les acteurs choisis à l'origine ont pour la plupart refusé d'accorder leur crédit à ce film et donc d'en faire partie. En effet, Garry Marshall n'avait à l'époque pas encore réalisé de gros succès cinématographiques. Par exemple, le rôle d'Edward Lewis avait d'abord été proposé à Al Pacino qui le refusa[14],[15].

Richard Gere avait aussi refusé le rôle une première fois. Après le refus d'autres acteurs, Garry Marshall et Julia Roberts ont réussi à convaincre l'acteur de se joindre au film. Julia Roberts était quant à elle peu connue à l'époque, et ne faisait pas partie des personnes retenues à l'issue du casting. Son rôle avait été proposé à Michelle Pfeiffer[14], Meg Ryan, Sarah Jessica Parker, Sandra Bullock, Valeria Golino, Daryl Hannah ou encore Brooke Shields, qui toutes refusèrent, redoutant sa nocivité pour leur carrière par la suite[16].

Par ailleurs, il s'agit du dernier film de l'acteur Ralph Bellamy (mort en 1991), et le premier rôle au cinéma d'Hank Azaria (déjà connu comme une des voix multiples de la série Les Simpson).

Tournage modifier

Edward emmène Vivian à l'hôtel Beverly Wilshire (nommé « Regent Beverly Wilshire » dans le film) sur Wilshire Boulevard. Si dans le film la façade est réelle, l'intérieur est un décor[17]. On peut cependant apercevoir le véritable intérieur de l'hôtel dans le film Le Flic de Beverly Hills.

La scène de l'escapade à San Francisco est une mise en abyme. En effet, Vivian et Edward assistent à La traviata, opéra de Verdi (où l'on entend notamment les extraits Amami et Alfredo). Il s'agit d'un clin d’œil, puisque Violetta, l'héroïne de cet opéra, est une courtisane, autrement dit une femme de petite vertu. Contrairement à Vivian et Edward, les héros de La traviata sont forcés de se séparer sous la pression des conventions sociales, à la différence d'Edward qui lui y résiste[18].

Musique modifier

Pretty Woman

Bande originale de différents artistes
Sortie
Durée 43:36
Genre Pop, Rock
Label EMI

La bande originale du film est constituée de plusieurs chansons interprétées par différents artistes.

  1. Wild Women Do par Natalie Cole - 4:06
  2. Fame '90 par David Bowie - 3:36
  3. King of Wishful Thinking (en) par Go West - 4:00
  4. Tangled par Jane Wiedlin - 4:18
  5. It Must Have Been Love par Roxette - 4:17
  6. Life in Detail par Robert Palmer - 4:07
  7. No Explanation par Peter Cetera - 4:19
  8. Real Wild Child (Wild One) (en) par Christopher Otcasek (en) - 3:39
  9. Fallen par Lauren Wood (en) - 3:59
  10. Oh, Pretty Woman par Roy Orbison - 2:55
  11. Show Me Your Soul par Red Hot Chili Peppers - 4:20

Accueil modifier

Critique modifier

Pretty Woman a reçu un accueil critique mitigé à positif. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film est crédité d'un score de 62 % d'avis positifs, sur la base de 66 critiques collectées et une note moyenne de 5.8/10 ; le consensus du site indique : « Pretty Woman est peut-être un fantasme yuppie, mais cette comédie lisse, sa bande-son et son casting peuvent surmonter les doutes »[19]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée sur 51 sur 100, sur la base de 18 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis mitigés ou moyens »[20].

Le film a essuyé de vives critiques à sa sortie en salles, notamment dans les milieux féministes pour sa représentation de la femme jugée machiste et stéréotypée : entre la vulgaire prostituée et la luxueuse potiche, critique que met notamment en exergue l'auteur et réalisatrice australienne Julia Leigh qui y voit une incitation ouverte à la prostitution[21].

Cependant, cette comédie romantique a acquis depuis le rang de film culte et a été le point de départ de l’ascension de Julia Roberts au statut de star de Hollywood[22],[23]. Une des scènes du film notamment, dans laquelle Julia Roberts fait du shopping sur Rodeo Drive, la rue commerçante de Beverly Hills connue pour ses boutiques de luxe, et essaye plusieurs tenues sur la chanson de Roy Orbison, Oh, Pretty Woman, a été plusieurs fois parodiée au cinéma, notamment dans les films La Cité de la peur (1994)[22] Dumb et Dumber (1994) ou Warm Bodies (2013).

Box-office modifier

Les recettes mondiales du film sont d'environ 463,4 millions de dollars (pour un budget de 14 millions)[24]. Il s'agit à ce jour du plus gros succès de la carrière de Julia Roberts[25].

  • Nombre d'entrées en France : 4 030 683
  • Recettes aux États-Unis : 178 406 268 $
  • Recettes dans le monde : 463 406 268 $

Distinctions modifier

Année Cérémonie Prix Récipiendaire Résultat
1991 Golden Globe Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie Julia Roberts Lauréat
1991 Oscar Meilleure actrice Julia Roberts Nomination

Autour du film modifier

  • La musique pour piano qu'Edward Lewis (Richard Gere) joue dans le hall de l'hôtel, intitulée He Sleeps/Love Theme, a été composée et interprétée par l'acteur lui-même[26],[27]. Elle s'inspire de la chanson Racing in the Street de Bruce Springsteen.
  • Dans la scène où Vivian regarde la série télévisée I Love Lucy, Julia Roberts était incapable de rire spontanément. Après de nombreuses tentatives infructueuses, le réalisateur Garry Marshall (hors cadre) finit par lui chatouiller les pieds, la faisant rire aux éclats et captant la scène[15].

Versions modifier

  • Il existe des variantes de montage du film, tant sur cassette VHS que sur DVD.
  • La séquence de la bagarre d'Edward avec le proxénète a été coupée au montage.

Postérité modifier

  • Un spectacle sur scène nommé Hollywood's Pretty Woman a été donné du au au parc Disney-MGM Studios[28].
  • En 2017, une comédie musicale sur le film est annoncée à Broadway pour l'automne 2018, après un passage au Chicago Oriental Theatre au printemps 2018. Le spectacle est conçu avec l'aide de Garry Marshall, le réalisateur du film, et la direction musicale est assurée par Bryan Adams, avec dans les rôles principaux Samantha Barks et Steve Kazee[23].

Notes et références modifier

  1. (en) « Pretty Woman », sur IMDb.
  2. (en) « Équipe complète du film », sur IMDb.
  3. Yannick Vely, « La productrice de Pretty Woman s'est éteinte », sur Paris Match, .
  4. (en) « Company Credits », sur IMDb.
  5. Garry Marshall, Pretty Woman, Touchstone Pictures, Silver Screen Partners IV, (lire en ligne)
  6. (en) « Technical », sur IMDb.
  7. (en) « Release dates », sur IMDb.
  8. « Richard Gere », sur Allociné.
  9. « Julia Roberts », sur Allociné.
  10. « Ralph Bellamy », sur Allociné.
  11. « Jason Alexander », sur Allociné.
  12. (en) Kate Erbland, « The True Story of Pretty Woman’s Original Dark Ending », sur Vanity Fair, .
  13. Kate Erbland, « Comment "Pretty Woman" aurait dû (mal) finir », Vanity Fair France,‎ , p. 28 à 31.
  14. a et b (it) Alessandro Beretta, « Pretty Woman, la coppia doveva essere Pacino-Pfeiffer: i 5 segreti del film », sur Corriere della Sera, .
  15. a et b (en) Noor Brara, « 5 Things You Didn’t Know About Julia Roberts », sur Vogue, .
  16. Charlotte Marsal, « "Pretty Woman" : voici 5 anecdotes insolites sur le film culte », sur CNEWS, .
  17. D'après le commentaire audio du DVD.
  18. (en) « Opera Meets Film: How A Comparison of 'Pretty Woman' & 'La Traviata' Emphasizes Social Progress (& Lack Thereof) », sur Opera Wire, .
  19. (en) « Pretty Woman », sur Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
  20. (en) « Pretty Woman 1990 », sur Metacritic.com (consulté le ).
  21. Damien Leblanc, « Pretty Woman incite à la prostitution, selon Julia Leigh », sur Fluctuat.net, .
  22. a et b « Pretty Woman (W9) : comment Julia Roberts a failli rater le rôle de sa vie », David Mikanowski, programme-tv.net, 25 septembre 2018.
  23. a et b « Le film culte « Pretty Woman » va devenir une comédie musicale à Broadway », Vanity Fair.fr, 27 septembre 2017.
  24. (en) « Pretty Woman », sur Box Office Mojo.
  25. Studio magazine, hors-série, décembre 2000, p. 41.
  26. (en) « 11 things you didn't know about Richard Gere... », sur Woman's own, .
  27. (it) « 20 cose che non hai mai saputo su Pretty Woman », sur elle.it, .
  28. (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 268.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean Desobrie, Rencontre avec des films remarquables, Viroflay, éd. Roger, (ISBN 978-2-903880-03-3).

Liens externes modifier