Pu Zhiqiang

avocat chinois
Pu Zhiqiang
浦志强
Description de cette image, également commentée ci-après
Pu Zhiqiang en 2013.
Naissance (59 ans)
Tangshan, Chine
Nationalité Chinoise
Pays de résidence Chine
Diplôme
Profession
Avocat
Activité principale
Conjoint
Meng Qun

Pu Zhiqiang, né le à Tangshan, est un avocat défenseur des droits de l'homme chinois, connu pour avoir défendu Ai Weiwei.

Biographie modifier

Une photo de Pu Zhiqiang, alors étudiant, manifestant à Tiananmen, prise le 10 mai 1989.

Alors qu'il est étudiant, Pu Zhiqiang participe en 1989, aux Manifestations de la place Tian'anmen.

Pu Zhiqiang considère que Mao Zedong n'est « pas meilleur qu'Hitler » et demande la crémation de son corps, celui-ci étant actuellement embaumé dans un mausolée de la place Tiananmen[1].

En 2008, Pu Zhiqiang est un des signataires de la charte 08[2],[3], dont l'un des auteurs principaux est Liu Xiaobo emprisonné depuis 2009.

Pu Zhiqiang est placé en détention le pour avoir participé à une commémoration privée du massacre de Tiananmen de 1989 notamment avec Xu Youyu et la blogueuse dissidente Liu Do[4]. Puis il est officiellement arrêté le accusé de « provocation de troubles »et d'« obtention illégale d'informations personnelles »[5]. Pour s'être notamment moqué de Mao Xinyu, petit fils de Mao Zedong et de Shen Jilan, une élue qui n'a jamais voté contre une proposition de loi depuis 1954, dans des tweets, Pu Zhiqiang risque d´être condamné à la prison[6].

En , après une détention provisoire d'un an, il est finalement inculpé pour « incitation à la haine ethnique » et avoir « provoqué le désordre », car il avait condamné la répression des Ouïghours au Xinjiang ou des Tibétains sur les plateaux tibétains[7]. Pour son avocat, c'est un prétexte[8].

Un autre motif pourrait être son documentaire, terminé en pour la session parlementaire chinoise deux mois avant son arrestation. Basé sur des témoignages d’officiels chinois torturés dans la lutte anticorruption, il entendait dénoncer le shuanggui (la double détention), autorisant la police à détenir des suspects sans procédure judiciaire[9].

Après 18 mois de détention provisoire, Pu Zhiqiang est entendu le par la Cour populaire intermédiaire numéro deux de Pékin[10]. Malgré un important dispositif policier déployé à cette occasion des échauffourées ont lieu autour du tribunal[11]. Il est condamné le à une peine de trois ans de détention avec sursis, décision dont il ne fera pas appel, selon la télévision d’Etat CCTV [12].

Dossiers en défense modifier

Pu Zhiqiang intervient dans des affaires concernant la liberté d'expression. Il participe à la défense du dissident Ai Weiwei et de membres du Parti communiste chinois ayant subi des tortures dans le cadre d'enquêtes sur des allégations de corruption[13].

Affaire Wu Chuntao et Chen Guidi modifier

En 2004, Pu Zhiqiang assure la défense de deux journalistes Wu Chuntao (en) et Chen Guidi (en) auteurs qui décrivent des faits de corruption et d'incompétences des cadres du Parti dans la province de Anhui[14]. L'étude est publiée, au début de l'année 2004, dans le livre A Survey of Chinese Peasants qui se vend à 200 000 exemplaires avant d'être censurée, l'ouvrage sera alors diffusé illégalement à près de 8 millions d'exemplaires en Chine. L'ouvrage reçoit le prix Lettre Ulysses Award (en)[15]. Zhang Xide, un responsable communiste de la province les poursuit pour diffamation, les deux auteurs sont relaxés.

Affaire Yu Qiyi modifier

Pu Zhiqiang défend la famille de Yu Qiyi, mort noyé en avril 2013 lors d'interrogatoires[16]. Le corps de la victime était « noir et bleu » avec des traces de brûlures de cigarettes[17]. Pendant le procès des six membres du Parti communiste (dont cinq appartiennent au Comité central pour l'inspection disciplinaire du Parti communiste chinois) ayant torturé la victime, Pu Zhiqiang est expulsé du tribunal parce qu’il souhaitait interroger un accusé sur le supérieur hiérarchique qui avait autorisé les tortures. Le juge refuse que celui-ci soit nommé « Appelez-le simplement le leader », demande ce dernier[18]. Les six accusés ont été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 4 à 14 ans de prison[19].

Références modifier

  1. Chine: un célèbre avocat dissident arrêté Le Figaro, 13 juin 2014
  2. Liste des 303 signataires de la Charte 08 Le Figaro,
  3. Le PC chinois défié par des avocats Le Monde, 2 octobre 2009
  4. Chine, 25 ans de "Tiananmen" : les autorités veulent empêcher toute commémoration L'Humanité, 1 juin 2014 « Cinq défenseurs des droits de l'homme ont été inculpés en Chine après s'être réunis dans un appartement pour marquer le vingt-cinquième anniversaire de la répression sanglante du "printemps de Pékin". »
  5. L’avocat Pu Zhiqiang risque de huit à treize ans de prison Courrier International, juin 2014
  6. Brice Pedroletti, Un avocat chinois menacé de 20 ans de prison pour des tweets, Le Monde, 5 février 2015
  7. Stéphane Lagarde, Chine: l'avocat Pu Zhiqiang inculpé pour incitation à la haine ethnique, RFI, 15 mai 2015
  8. Chine: la situation de Pu Zhiqiang racontée par son avocat, RFI, 22 mai 2015
  9. Brice Pedroletti, En Chine, procès expéditif d’un ancien avocat d’Ai Weiwei, Le Monde, 14 décembre 2015
  10. En Chine, procès expéditif d’un ancien avocat d’Ai Weiwei, sur Le Monde, 14 décembre 2015
  11. Chine: altercations lors du procès d'un défenseur des droits de l'Homme Le Point, 14 décembre 2015
  12. Trois ans de prison avec sursis pour l’avocat chinois des droits de l’homme Pu Zhiqiang, sur Le Monde, 22 décembre 2015
  13. L'avocat Pu Zhiqiang en croisade contre les abus de la lutte anticorruption Le Monde, 16 avril 2014
  14. In China, Turning the Law Into the People's Protector Washington Post, 28 décembre 2004
  15. Pierre Haski, Un document explosif sur la paysannerie chinoise Rue89, 20 mai 2007
  16. Des responsables du Parti communiste chinois poursuivis après la mort d'un cadre Le Monde, 17 septembre 2013
  17. Début d'un procès pour torture et meurtre en Chine Radio Canada, 17 septembre 2013
  18. En Chine, des bourreaux pris à leur propre piège Libération, 18 septembre 2013
  19. Policiers tortionnaires condamnés Le Temps, 16 octobre 2013

Lien interne modifier