Régime républicain en France

régime politique

La France a connu cinq Républiques depuis 1792. La notion de République et la signification de ce mot dans le contexte français fait l'objet de plusieurs interprétations.

Histoire modifier

Les Républicains français sous le Second Empire militent pour le rétablissement de la République.

République et nation modifier

Pour Christophe Ramaux il peut y avoir deux définitions de la nation : l'une basée sur des critères ethniques ou culturels, et l'autre pour laquelle elle est une « communauté de citoyens définis par des droits et des devoirs politiques » : c'est la vision républicaine de la nation. Cependant, la nation de citoyens n'émerge pas ex nihilo et il est nécessaire de donner le « langage de la délibération démocratique » aux immigrés[1].

Utilisation du terme République modifier

Le mot République est de plus en plus utilisé dans le discours public, particulièrement à partir de 2002. Pour Delphine Dulong, son utilisation permet de se justifier avec un symbole connoté positivement, alors que le mot est imprécis et a plusieurs sens possibles[2]. Le mot République a été largement utilisé et revendiqué au cours de l'année 2015, aussi bien par l'UMP, le PS, le FN et lors des manifestations des 10 et 11 janvier 2015 sans que le terme soit clairement défini[3].

Chloé Gaboriaux, Cédric Passard et Annabelle Seoane font remonter aux années 1980 avec le « tournant de la rigueur » l'emploi généralisé du terme République sans signification précise[4].

Pour Odile Rudelle modifier

Pour Odile Rudelle, l'« idée républicaine » fait son retour en France à la suite des désillusions des années 1980[5].

Le régime républicain en France est caractérisé par la méfiance envers la séparation des pouvoirs[5].

La notion de « Tradition républicaine » émerge avec Gambetta en 1873-1877 et Waldeck-Rousseau en 1899. Elle permet de justifier le maintien des libertés ou la défense du capitaine Dreyfus, mais aussi de bloquer l'autonomie des Outre-mers (dont l'Algérie française) ou le droit de vote des femmes. Depuis 1988, la Conseil constitutionnel considère qu'il n'y a pas de « tradition républicaine » en dehors des lois votées[5].

La « discipline républicaine » consiste pour les électeurs ou les députés à voter pour des candidats républicains face à d'autres candidats au nom de la « défense de la République »[5].

Pour Laurent Bouvet modifier

Pour Laurent Bouvet, la République est aussi bien un régime politique, très largement reconnu et installé en 2017 et une idée, celle de l'émancipation des « citoyens libres et égaux » avec la laïcité. Pour lui, l'idée de la République est menacée au début du XXIe siècle dans la société multiculturelle et doit être défendue par les républicains militants[6].

Pour Christophe Ramaux modifier

Pour Christophe Ramaux, la République est « le cadre institutionnel permettant au pouvoir du peuple de s’exercer. » Il considère qu'il ne faut pas nier les crimes commis au nom de la République et que celle-ci est toujours inachevée[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Hugues Jallon, Anne-Sophie Perriaux et Christophe Ramaux, « La république, la nation et la gauche », mouvements, no 23,‎ (lire en ligne).
  2. Marie Turcan, « La notion de République représente tout et rien », sur lesinrocks.com, .
  3. Aude Lorriaux, « 2015, année de la République », sur slate.fr, .
  4. Chloé Gaboriaux, Cédric Passard et Annabelle Seoane, « Convoquer la République, un argument-piège ? », Mots. Les langages du politique, no 133,‎ (lire en ligne).
  5. a b c et d Odile Rudelle, « La République aujourd'hui : mythe ou processus », sur Centre de recherches politiques de Sciences Po, .
  6. « La République aujourd’hui », Humanisme, no 317,‎ (DOI https://doi.org/10.3917/huma.317.0020, lire en ligne).