Rasoir de Hanlon

règle de raisonnement permettant d'éliminer des hypothèses

Le rasoir de Hanlon est une règle de raisonnement permettant d'éliminer des hypothèses. Formulée en 1980 par le programmeur américain Robert J. Hanlon, cette règle s'énonce de la manière suivante : « Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer. »

Le Tribunal de la Sottise de Gérard de Lairesse. L'accusé, poursuivi par la Haine, est mené par la Calomnie, l'Envie et la Perfidie devant un juge aux oreilles d'âne, entouré de l'Ignorance et de la Suspicion[1].

L'attribution à Hanlon a été mise en question dans un premier temps, certains auteurs y voyant plutôt une corruption du nom de Robert A. Heinlein, l'auteur d'une considération assez proche. La règle tire son nom du rasoir d'Ockham, qui pose un principe de simplicité, tant au niveau métaphysique, en recommandant de ne pas multiplier les conjectures sur les entités, qu'au niveau méthodologique, en recommandant de ne pas multiplier les hypothèses. Elle revient donc à considérer soit qu'il est plus simple et donc plus plausible de supposer la bêtise plutôt que la malveillance, la première étant plus vraisemblable en général, soit qu'il est inutile d'ajouter la conjecture d'une intention maligne à celle d'un manque de compétence. Cette règle ne caractérise toutefois la bêtise qu'au plan du comportement. D'autres notions, celles de biais cognitif, de principe de charité ou d'effet pervers, permettent d'éviter que l'opposition entre malveillance et bêtise ne devienne un faux dilemme.

Formulation et traduction modifier

La formulation anglaise habituelle du rasoir de Hanlon est la suivante : « Never attribute to malice that which is adequately explained by stupidity. » Elle pose deux problèmes de traduction en français.

  • Le mot anglais « malice » n'est qu'imparfaitement rendu en français par « malice ». Le sens du terme anglais est en effet plus proche de celui qu'avait le mot français jusqu'au XVIIe siècle, celui d'intention de nuire, et ne comporte pas nécessairement l'idée de plaisir à s'amuser aux dépens d'autrui[2]. Il est donc mieux rendu en français par malveillance.
  • La traduction du terme anglais « stupidity » est encore plus délicate. Selon une étude relative aux Darwin Awards et publiée par le British Medical Journal, la stupidité (stupidity) est le fait d'une personne qui, tout en étant capable d'un jugement sain, fait preuve d'une mauvaise application étonnante du sens commun[3],[4]. Dans son essai homonyme, Avital Ronell note que « stupidity se transpose difficilement en Dummheit »[N 1], de même qu'il ne peut tenir dans les limites de la « bêtise »[10], mais précise immédiatement en note que « le terme français le plus utilisé pour traduire stupidity est, bien entendu, « bêtise »[11]. La bêtise sur laquelle tranche le rasoir de Hanlon n'est ni la stupiditas telle que l'évoque Thomas Willis, un « défaut de l'intelligence et du jugement » qui voisine la démence (morosis)[12],[13] ; ni le fait d'avoir « le jugement bon, mais […] point la conception prompte »[14], un défaut de promptitude d'esprit, au sens où l'entend Leibniz[15] ; ni un « défaut de sentiment », au sens où Gabriel Girard la distingue de l'idiotie et de la bêtise[16] et où Montaigne la caractérise comme un état « qui nous transit lorsque les accidents nous accablent, surpassant notre portée »[17] ; mais plutôt ce que Clément Rosset caractérise comme « sottise positive » et dont il prend pour exemple Bouvard et Pécuchet[N 2] : « elle ne consiste pas du tout à ne pas comprendre quelque chose, mais à tirer de son propre fond quelque activité ou tâche absurdes auxquelles elle entreprend de se dévouer corps et âme ; elle est pure activité[20],[22]. »

Le rasoir de Hanlon se traduit donc en français de la manière suivante : « Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer. » Dans une formulation alternative, la bêtise est remplacée par l'incompétence (incompetence)[23],[24]. On prête à Michel Rocard la paraphrase suivante : « Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare[25],[26]. »

Histoire modifier

Première formulation supposée modifier

Cet énoncé aurait été formulé en 1980 par le développeur américain Robert J. Hanlon, alors programmeur à la base militaire de Scranton (Pennsylvanie). Le psychologue américain Mardy Grothe affirme s'être entretenu avec la veuve de Robert J. Hanlon, qui lui a confirmé que son époux avait soumis cette « loi » à l'écrivain américain Arthur Bloch pour publication[27]. Ce dernier publia la même année ledit énoncé en tant que « loi de Hanlon » dans un livre consacré à la loi de Murphy[28].

Antécédents possibles modifier

Plusieurs auteurs, doutant de l'attribution de l'aphorisme à Robert J. Hanlon, ont recherché de possibles antécédents, que Garson O'Toole a recensés[29] :

  • il a pu être attribué à Napoléon Bonaparte (1769-1821)[23], mais l'affirmation est douteuse[30],[N 3] ;
  • le philosophe anglais David Hume écrit en 1757 dans son Histoire naturelle de la religion : « Nous penchons tous à attribuer de la bonne ou de la mauvaise volonté à toutes les choses indifféremment qui nous plaisent ou qui nous choquent[32]. » ;
  • Goethe en 1774 dans Les Souffrances du jeune Werther fait écrire à un de ses personnages : « Les malentendus et l’indolence causent peut-être plus de désordres dans le monde que la ruse et la méchanceté. Ces deux dernières au moins sont assurément plus rares[33]. » ;
  • la romancière anglaise Jane West écrit en 1812 : « N'attribuons pas à la malveillance ou à la cruauté ce qui peut être renvoyé à des motifs moins criminels[34]. » ;
  • en 1898, le peintre anglais William James Laidley, dans un essai sur la Royal Academy, écrit : « Certaines personnes [en conduisent d'autres au désastre] sans malveillance ; en fait, bien au contraire, c'est plutôt de la bêtise[35]. » ;
  • le biologiste allemand Ernst Haeckel écrit en 1898 dans Les Énigmes de l'univers que : « Des trois grandes ennemies de la raison et de la science, la plus dangereuse n'est pas la méchanceté mais l'ignorance et peut-être plus encore la paresse[36]. » ;
  • en 1918 le théologien protestant américain Arthur Cushman McGiffert écrit : « L'ignorance et non la malveillance est la pire ennemie du progrès humain[37],[38]. » ;
  • en 1937, l'éditorialiste américain Thomas F. Woodlock écrit : « La majeure partie de ce que les victimes prennent pour de la malveillance est explicable en termes d'ignorance, d'incompétence ou d'un mélange des deux[39]. » ;
  • en 1941, l'écrivain de science-fiction américain Robert A. Heinlein fait dire à un personnage dans un dialogue : « Vous avez attribué à de l'infamie ce qui résulte simplement de la bêtise[40]. » ;
  • en 1945, la philosophe américaine Ayn Rand écrit : « La cause du mal est la bêtise, pas la malveillance[41]. ».

Analyse modifier

Un cas particulier du rasoir d'Ockham modifier

Gravure du buste de Platon
Buste de Platon. Selon Karl Popper, « ce n'est qu'après avoir reconnu la pluralité de ce qui est au monde que nous pouvons sérieusement utiliser le rasoir d'Ockham. Pour renverser une belle formulation de Quine[N 4], ce n'est que si la barbe de Platon est suffisamment dure et enchevelée par de nombreuses entités que cela vaut la peine d'utiliser le rasoir d'Ockham »[43].

Un rasoir est en philosophie une règle heuristique Ce lien renvoie vers une page d'homonymie qui permet d'éliminer, de « raser », des hypothèses. Il fait référence au rasoir d'Ockham[44], une pétition de simplicité souvent formulée comme suit : « Il ne faut pas multiplier les entités au-delà de la nécessité » (« Entia non sunt multiplicanda præter necessitatem »)[45]. Le principe tire son nom de Guillaume d'Ockham, un logicien du Moyen Âge, quand bien même sa formulation ne se trouve pas chez lui[46].

Le rasoir d'Ockham est censé, pour certains auteurs, exprimer un principe métaphysique de simplicité, selon lequel rien dans la nature n'est superflu, les faits eux-mêmes étant simples et s'expliquant au mieux par des hypothèses les plus simples possibles[47]. C'est le sens des premières apparitions de l'expression en français, au XVIIIe siècle, notamment chez Pierre Bayle[48], qui évoque en 1720, à propos de la querelle des universaux, le « rasoir des Nominaux », selon lequel « la nature ne fait rien en vain, natura nihil frustra fecit, et c'est en vain que l'on emploie plusieurs causes pour un effet qu'un plus petit nombre de causes peut produire aussi commodément »[49]. Une autre analyse du rasoir d'Ockham consiste à considérer qu'il n'a qu'une portée méthodologique, en invitant à ne pas multiplier inutilement les hypothèses, au sens où Ockham lui-même écrit : « C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre »[50]. La première interprétation a été qualifiée de principe de parcimonie ou de simplicité sémantique et la seconde, de principe d'élégance ou de simplicité syntactique[51],[52],[N 5].

Qui traite du problème du mal modifier

Photo en couleur d'Eichmann durant son procès.
Adolf Eichmann durant son procès à Jérusalem en 1961. Pour Hannah Arendt, « Eichmann n'était ni un Iago, ni un Macbeth ; et il ne lui serait jamais venu à l'esprit, comme à Richard III, de faire le mal par principe »[55].

De la même manière, le problème du mal traité par le rasoir de Hanlon, dont plusieurs auteurs soulignent la connexité avec celui d'Ockham[56],[57],[58], se prête à deux analyses, au plan ontologique ou au plan méthodologique.

Plusieurs auteurs estiment que le rasoir de Hanlon procède d'un principe d'élégance : il s'agirait simplement de ne pas recourir à des hypothèses inutiles, cette approche étant souvent mâtinée d'une invocation du principe de parcimonie, lesdites hypothèses réputées inutiles étant également présentées comme inutilement compliquées. Tel est notamment le cas de l'utilisation du rasoir de Hanlon pour écarter les théories du complot[59],[60],[61],[N 6].

En revanche, d'autres auteurs estiment que l'hypothèse de la bêtise doit être privilégiée par rapport à celle de la malveillance, parce qu'elle est plus simple, c'est-à-dire plus radicale. Pour la philosophe américaine Ayn Rand, « la cause du mal est la bêtise, pas la malveillance »[41]. Carlo Cipolla rappelle à ce sujet la formulation de l'Ecclésiaste, « le nombre des sots est infini » (« Stultorum infinitus est numerus »)[64], que l'on trouve d'ailleurs à l'identique dans le Protagoras de Platon, attribuée à Simonide[65],[N 7]. Roland Barthes, de son côté, estime que « ce qui vient à l'esprit est d'abord bête »[69] et Gilles Deleuze, que « la bêtise (non pas l'erreur) constitue la plus grande impuissance de la pensée, mais aussi la source de [...] ce qui la force à penser »[70].

Un exemple extrême du lien entre bêtise, absence de pensée et malignité est celui d'Adolf Eichmann, à propos duquel Hannah Arendt soulève la question de savoir s'il était « un cas modèle [...] de stupidité extrême »[71] et développe pour y répondre le concept de banalité du mal. Elle relève qu'il « disait toujours la même chose avec les mêmes mots. Plus on l'écoutait, plus on se rendait à l'évidence que son incapacité à s'exprimer était étroitement liée à son incapacité à penser — à penser notamment du point de vue d'autrui »[72]. Pour Arendt, Eichmann « ne s'est jamais rendu compte de ce qu'il faisait » ; il « n'était pas stupide, il était inconscient — ce qui n'est pas du tout la même chose »[55]. Elle ajoute ultérieurement : « Eichmann était tout à fait intelligent, mais il avait cette bêtise en partage. C'est cette bêtise qui était si révoltante. Et c'est précisément ce que j'ai voulu dire par le terme de banalité. Il n'y a là aucune profondeur, rien de démoniaque ! Il s'agit simplement du refus de se représenter ce qu'il en est véritablement de l'autre »[73]. L'un des aspects de la « bêtise révoltante » d'Eichmann, « l'obéissance aveugle, — « obéissance de cadavre » (Kadavergehorsam) comme il disait lui-même »[74], a fait l'objet d'une vérification expérimentale connue sous le nom d'expérience de Milgram[75].

Comme le note Umberto Eco, la bêtise est consubstantielle au réseautage social[N 8]. Dans Good Faith Collaboration, Joseph Reagle analyse la présomption de bonne foi[N 9] comme une règle de comportement analogue au rasoir de Hanlon et destinée à « contribuer à positionner les attentes sociales » (« help set social expectations ») à l'égard des contributeurs de Wikipédia[78]. Selon Dariusz Jemielniak, il s'agit là d'« une des plus importantes règles de comportement » du projet, que cet auteur met en rapport avec la règle recommandant de « ne pas mordre les nouveaux[N 10] », car « les nouveaux contributeurs font souvent des erreurs idiotes et n'arrivent pas à écrire des articles en se conformant à des normes qu'ils ignorent »[79]. L'analogie soulignée par Joseph Reagle ne signifie cependant pas que la présomption de bonne foi ne procède que d'une analyse logique ou que le rasoir de Hanlon est la seule explication de cette règle de comportement. Paul de Laat, s'appuyant sur les analyses de Victoria McGeer sur « l'espoir substantiel » en tant qu'état d'esprit et condition de la « confiance substantielle »[80], estime qu'il s'agit plutôt d'une pétition de confiance, d'un principe d'élégance fondé sur l'espoir que la confiance accordée à autrui suscitera des contributions encyclopédiques[81]. Pierre Willaime et Alexandre Hocquet, au contraire, y voient un principe de parcimonie, une « conception de la connaissance par témoignage proche du principe de véracité de Thomas Reid, selon lequel nous sommes naturellement enclins à dire la vérité »[82].

Le fait que le rasoir de Hanlon n'évalue pas la cause du mal donne lieu à une formulation alternative : « Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer, mais ne pas exclure la malveillance » (« Never attribute to malice that which is adequately explained by stupidity... but don't rule out malice »)[83],[84]. La formulation prudente, ne pas exclure la malveillance, s'analyse comme le fait que le rasoir de Hanlon s'applique à des situations de raisonnement révisable[85], où il convient d'appliquer une logique non monotone[86].

Sans régler celui de la bêtise modifier

Typologie des agents selon le résultat de leur interaction avec les patients selon Cipolla[87]
Perte de l'agent Gain de l'agent
Gain du patient Désespérant
(Helpless)
Intelligent
(Intelligent)
Perte du patient Bête[N 11]
(Stupid)
Malveillant
(Bandit)
Un cas particulier de bêtise malveillante : le sabotage. Un manuel de l'Office of Strategic Services (1944, ci-dessus couverture et p.  32), consacré aux techniques simples de sabotage, recommande la bêtise délibérée (act stupid)[89],[90].

La dimension aphoristique de la formulation concise choisie par Hanlon pose un problème, celui de la compréhension du sens qu'il donne à la notion de bêtise, cette dernière n'étant cernée qu'à partir de ses effets, au sens où Robert Musil évoque le « critère central » de la psychiatrie, qui, selon lui, définit la bêtise comme un « comportement qui ne parvient pas à mener à bien une action pour la réussite de laquelle toutes les conditions indépendantes de la personne agissante sont réunies »[91]. Le tableau ci-contre montre une telle caractérisation de la bêtise par ses seuls résultats dans la troisième loi de la bêtise de Carlo Cipolla, qui, posant qu'une personne bête est une personne qui cause des pertes à une autre personne ou à un groupe de personnes sans en tirer elle-même un gain, voire en en tirant une perte, oppose la bêtise à la malveillance, par exemple celle du « bandit » qui, dans le cas « parfait », cause à sa victime une perte égale à son propre gain[92],[N 12]. Cipolla en tire la cinquième de ses Lois fondamentales de la bêtise : « La bête est le type de personne le plus dangereux » ; avec un corollaire : « Une bête est plus dangereuse qu'un bandit »[96].

Le statut de la disjonction entre bêtise et malveillance n'est cependant pas clarifié par le rasoir de Hanlon. Cette disjonction n'est pas nécessairement inclusive, au sens où comme le souligne Avital Ronell, la bêtise n'est pas « le signe en tant que tel d'une faute morale »[97], quand bien même elle est souvent associée à une intention malveillante[98]. Comme le commente René Major, elle a, selon Ronell, « un effet de malignité [et] appelle un jugement ou une éthique »[99]. Qu'elle soit une explication plus simple que la malveillance, par parcimonie ou par élégance, n'implique cependant pas qu'elle l'exclue. Jean-Luc Nancy note que bêtise et méchanceté vont souvent de pair, et estime qu'il existe « une proximité troublante, menaçante »[100], qu'il explique à partir d'une analyse de la notion de violence : « la violence est profondément bête. Mais bête au sens le plus fort, le plus épais, le moins réparable. Non pas la bêtise d’un défaut d’intelligence, mais bien pire, la connerie de l’absence de pensée, et d’une absence voulue, calculée par son intelligence crispée »[101],[102].

Cette imprécision a conduit certains auteurs à privilégier des formulations alternatives, où la bêtise est remplacée par l'incompétence. À la suite de la publication du Principe de Peter[103], plusieurs auteurs se sont intéressés à la distinction entre bêtise individuelle et incompétence organisationnelle[104]. Mats Alvesson et Andre Spicer ont cherché à préciser la notion de bêtise dans un contexte de théorie des organisations. Selon ces auteurs, la bêtise ne saurait être réduite à « un comportement pathologique ou irrationnel ou dysfonctionnel » (« pathology, irrationality or dysfunctional thinking »), voire une « déficience mentale » ; il peut s'agir soit d'ignorance, soit d'incapacité à mobiliser un savoir, soit du refus de mettre en question un préjugé[105]. Cette approche les conduit à utiliser la notion de « bêtise fonctionnelle », caractérisée par trois déficiences de la « capacité cognitive » : le manque de « réflexivité », qui se traduit par un refus ou une incapacité à questionner les préjugés ou les normes et à prendre pour intangibles les routines organisationnelles ; le manque de « justification », qui conduit à estimer ne pas devoir rendre compte de ses actions ou à être incapable de le faire ; et le manque de « raisonnement substantiel », qui se traduit par une concentration des ressources cognitives sur un nombre réduit d'objectifs, au détriment d'une appréciation plus large et plus substantielle de la situation[105],[106],[107]. Le concept de bêtise fonctionnelle a toutefois fait l'objet de critiques en tant que buzzword[108].

Sur le plan philosophique, les questions soulevées par le rasoir de Hanlon à propos de l'articulation entre les notions de bêtise, d'incompétence et de malveillance sont abordées dans le cadre de l'épistémologie des vertus (en). Kevin Mulligan et Pascal Engel définissent la bêtise comme un « vice cognitif »[109] ou comme un « vice épistémique »[110]. Pascal Engel, s'appuyant sur la distinction d'Ernest Sosa entre compétence et performance[111] et sur celle de Robert Musil entre bêtise naïve et bêtise supérieure[112],[113],[114], note que « la propriété d'être bête semble désigner, dans de nombreux cas, un certain manque de compétence ou un manque des dispositions ou capacités innées nécessaires à la connaissance, et donc un défaut dont l'agent n'est pas responsable. D'un autre côté, la bêtise est un défaut dans un certain type de performance, une incapacité à exercer sa compétence cognitive. Dans de nombreux cas, cette incapacité est, au moins partiellement, sous le contrôle de l'agent, non pas au sens d'une action volontaire, mais parce qu'elle illustre une certaine forme de vanité ou de fatuité, dont il est responsable [...] Ce trait soulève le vieux problème de la relation entre les vertus intellectuelles et les vertus morales : dans quelle mesure la bêtise résulte-t-elle d'une déficience intellectuelle ou d'une déficience morale[115] ? »

Corollaires modifier

Le rasoir de Hanlon connaît un corollaire, parfois nommé « loi de Grey », selon lequel à un degré suffisant, la bêtise (ou l'incompétence) est indistinguable de la malveillance[57], et dont la formulation évoque sur le mode plaisant la troisième loi de Clarke, « toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie ».

L'auteur américain Douglas Hubbard, estimant qu'en l'absence d'une « coordination centrale » les individus agissent selon leur intérêt personnel et peuvent produire des résultats « ayant l'apparence d'un complot ou d'une épidémie d'ignorance », a proposé un autre corollaire « plus gauche » : « Ne jamais attribuer à la malveillance ou à la stupidité ce qui peut s'expliquer par des individus modérément rationnels réagissant à des incitations dans un système complexe d'interactions »[116].

Autres approches modifier

Différentes autres approches permettent de compléter ou de nuancer le rasoir de Hanlon, voire de problématiser l'opposition entre malveillance et bêtise en tant que faux dilemme.

Biais d'attribution modifier

Portrait gravé, de face et de profil, à mi-corps.
Essai sur la physiognomonie, détail d'une planche intitulée « Des fous ». Pour Johann Kaspar Lavater, la physiognomonie est un moyen sûr de reconnaître la bêtise[117].

Le fait d'accorder une importance privilégiée à un schéma explicatif peut procéder d'un biais cognitif. Trois biais peuvent ainsi être à l’œuvre dans l'alternative entre une attribution du comportement d'un individu à la malveillance ou à la bêtise, l'incompétence ou l'ignorance :

  • l'existence du rasoir de Hanlon peut induire à son utilisation. Ce biais a été décrit comme le « marteau de Maslow », par référence à un aphorisme d'Abraham Maslow, selon lequel « tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu'un marteau »[118] ;
  • la tendance à interpréter la conduite d'autrui, quand bien même ambiguë ou bénigne, comme exprimant une intention hostile peut provenir d'un biais d'attribution hostile[119],[120] ;
  • le fait de privilégier dans l'interprétation d'un comportement les caractéristiques d'une personne, qu'il s'agisse de son caractère, de ses facultés ou de ses intentions, au détriment de celles de la situation peut procéder d'un biais parfois nommé l'erreur fondamentale d'attribution[121].

Principe de charité modifier

La pertinence du rasoir de Hanlon est en partie remise en question par le principe de charité, un principe de « bienveillance interprétative »[122] qui consiste à attribuer aux déclarations d'autrui un maximum de rationalité[N 13]. Ce principe a notamment été développé par deux logiciens américains, Willard Quine et Donald Davidson. Le premier, dans le contexte d'une réflexion sur le problème de la traduction, estime qu'il est « probable que les assertions manifestement fausses à simple vue fassent jouer des différences cachées de langage » et précise : « la bêtise de l’interlocuteur, au-delà d’un certain point, est moins probable qu’une mauvaise traduction »[127]. Le second a étendu le principe en estimant que « nous donnons un maximum de sens aux mots et aux pensées des autres en les interprétant d'une manière qui optimise l'accord »[128]. Pour Davidson, comme le précise Pascal Engel, cela signifie que le principe de charité doit être compris non « comme un principe de maximisation de l’accord, mais comme un principe d'optimisation de la compréhension »[129]. Selon Isabelle Delpla, le principe de charité se prête à une double lecture : « Pour autant qu’une extrême stupidité tourne à l’absurdité, il s’agit d’une exigence épistémique, l’interprétation visant à donner du sens, à rendre les autres intelligibles. Par ailleurs, présumer de la stupidité des autres est une attitude de supériorité condescendante qui doit être bannie selon une exigence éthique de respect et d’équité nous enjoignant de considérer les autres comme nos semblables, la stupidité ou l’imbécillité étant prises au sens général d’infériorité ou de faiblesse d’esprit »[130]. Mihnea Moldoveanu et Ellen Langer ont élargi l'application de ce principe pour estimer que l'on ne peut qualifier de stupide un comportement inadapté auquel on peut trouver une justification plausible[131]. Roy Sorensen note toutefois que l'application du principe de charité peut conduire, en écartant une explication en termes de bêtise, à privilégier l'hypothèse du manque de sincérité[132],[N 14].

Effets pervers modifier

Page de couverture
Selon Bernard Mandeville, l'auteur de La Fable des abeilles (publiée pour la première fois en 1705), « les vices privés font le bien public »[134].

Plusieurs recherches en sciences sociales s'intéressent aux conséquences involontaires des actions[135], sans pour autant réduire le modèle explicatif à l'alternative malveillance ou bêtise. La problématique de l'effet pervers a notamment[136] été étudiée par le sociologue américain Robert K. Merton. Dans un article de 1936, il développe le concept de « conséquences inattendues des actions sociales téléologiques » (« unanticipated consequences of purposive social actions »)[137],[N 15], en s'attachant exclusivement aux conséquences « imprévues » (unforeseen) de l'action « téléologique », c'est-à-dire à la conduite en tant qu'elle se distingue du comportement, autrement dit à l'action motivée résultant d'un choix entre plusieurs options, en laissant délibérément de côté toute considération sur les motifs eux-mêmes et en se dispensant même de conjecturer qu'une telle conduite ait toujours un but explicite. Il met également son lecteur en garde contre « l'imputation causale » post facto, à propos de laquelle il développera ultérieurement le concept de prophétie autoréalisatrice. Après avoir rappelé l'importance des deux facteurs évidents que sont l'ignorance et l'erreur, il en souligne trois autres :

  • « l'impérieuse immédiateté de l'intérêt », c'est-à-dire la priorité donnée à l'avantage personnel immédiat au détriment d'objectifs à plus long terme, par exemple l'enrichissement individuel, à propos duquel Merton rappelle que, selon Adam Smith, c'est la main invisible et non l'agent lui-même qui assure que la poursuite de cet objectif contribue au bien commun[N 16] ;
  • « les valeurs fondamentales » (basic values) de l'agent. Merton met en avant « le paradoxe fondamental de l'action sociale, le fait que la « réalisation » des valeurs peut conduire à une renonciation à celles-ci »[137], donne comme exemple l'analyse de Max Weber dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme sur le fait que l'ascétisme protestant conduit à sa propre négation et retourne l'expression du Faust de Goethe pour qualifier ces valeurs de « force qui éternellement veut le bien et qui éternellement fait le mal »[N 17] ;
  • la notion de prophétie autodestructrice[N 18], c'est-à-dire la crainte de certaines conséquences qui conduit à les contrecarrer avant que le problème anticipé ne survienne. Merton donne comme exemple le fait que les thèses de Karl Marx sur l'accroissement de la concentration de richesse et l'appauvrissement croissant des masses ont conduit au développement d'organisations de travailleurs luttant contre les conséquences prévues.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Avital Ronell donne comme exemple du champ sémantique du terme allemand Dummheit la remarque de Heidegger qualifiant son année de rectorat de « plus grosse bêtise de sa vie » (« die größte Dummheit meines Lebens »)[5],[6]. Elle estime que le choix du terme vise à éviter une imputation de malveillance[7]. Jacques Derrida, résumant l'analyse de Ronell, considère que le choix de ce terme revient à y voir « une bêtise politique donc. Mais une bêtise comme acte, opération, moment, faux-pas accidentel et non comme trait de caractère permanent et structurel »[8]. Le général allemand Kurt von Hammerstein emploie toutefois le terme de Dummheit d'une manière très proche de la bêtise flaubertienne quand il recommande de « prendre garde à qui est sot (dumm) et travailleur, car il ne provoquera jamais que des désastres »[9].
  2. Comme le rappelle Michel Fabre[18], Maupassant considérait Bouvard et Pécuchet comme un « livre étrange et encyclopédique, qui pourrait porter comme sous-titre : « Du défaut de méthode dans l’étude des connaissances humaines »[19].
  3. Tout au plus Las Cases rapporte-t-il le propos suivant, tenu à Sainte-Hélène : « Le travers d'esprit ou la mauvaise foi des déclamateurs tombera devant mes résultats[31]. »
  4. Quine écrit, à propos de ce qu'il appelle « la vieille énigme platonicienne » de l'existence du non-être, que « cette doctrine embrouillée pourrait être surnommée la barbe de Platon ; elle s'est montrée historiquement résistante, émoussant fréquemment le rasoir d'Ockham »[42].
  5. Hans Reichenbach, de son côté, distingue la simplicité inductive de la simplicité descriptive[53],[54].
  6. Selon le site Farnam Street, le rasoir de Hanlon, considéré comme un modèle permettant d'écarter les théories du complot, peut parfois porter à faux : tel serait le cas du déni par J. Edgar Hoover de l'existence de la mafia américaine jusqu'à la réunion d'Apalachin organisée en 1957 par le gangster Joesph Barbara dit « Joe le barbier »[62]. Ce contre-exemple n'est toutefois pas très probant dans la mesure où le directeur du FBI préférait ignorer la menace mafieuse pour poursuivre les « épouvantails » communistes[63].
  7. Johann Balthasar Schupp affirme même qu'il y a « dans le monde plus de sots que d'hommes »[66]. Ce point de vue est également exprimé sous forme humoristique par la « loi de Zappa », tantôt attribuée à Frank Zappa et tantôt à Harlan Ellison, selon laquelle les deux éléments les plus répandus dans l'univers sont l'hydrogène et la bêtise[67],[68].
  8. Dans une conférence de presse tenue en marge de sa réception comme docteur honoris causa de l'Université de Turin, le 10 juin 2015, Eco affirme que « les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d'imbéciles qui, jusque-là, ne parlaient qu'au bar après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt, alors que désormais ils ont le même droit à la parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles »[76],[77].
  9. Pour Wikipédia en français, la recommandation correspondante est : Wikipédia:Supposer la bonne foi.
  10. Pour Wikipédia en français, la recommandation correspondante est : Wikipédia:Ne mordez pas les nouveaux.
  11. Le traducteur de l'édition française a choisi de rendre stupid par « crétin »[88].
  12. Cipolla n'est pas le seul auteur à mettre en avant cette caractérisation. Michel Audiard glisse dans Les Tontons flingueurs un apophtegme connexe, qui, selon Denis Moreau, figurait déjà, mutatis mutandis, chez Thomas d'Aquin : « Toutes les personnes stupides, et ceux qui ne se servent pas de leur discernement, ont toutes les audaces » (« Omnes stulti, et deliberatione non utentes, omnia tentant »)[93],[94]. Ce dernier comportement a fait l'objet d'une vérification expérimentale, connue sous le nom d'effet Dunning-Kruger[95].
  13. Ce principe revient à opposer à la maxime de l'Ecclésiaste selon laquelle « le nombre des sots est infini », que Carlo Cipolla reformule en affirmant que le nombre de personnes stupides est toujours et partout sous-estimé[64], et à Chamfort selon lequel la sottise « a convenu au plus grand nombre »[123] (cité par Flaubert en exergue du Dictionnaire des idées reçues[124], par Dupin dans La Lettre volée[125] et par Marcel Schwob dans les Mœurs des Diurnales[126]), le principe cartésien selon lequel « le bon sens est la chose du monde le mieux partagée ».
  14. Le philosophe américain Daniel Dennett se demande jusqu'où il faut pousser la charité dans l'examen d'un point de vue adverse, en particulier en présence d'une contradiction manifeste. Il répond à cette question en se référant aux analyses d'Anatol Rapoport sur ce que ce dernier appelle la stratégie Coopération-réciprocité-pardon[133].
  15. Après s'être intéressé en 1936 aux conséquences « inattendues » (unanticipated), Merton a employé de manière équivalente le terme « involontaires » (unintended), qui est depuis plus largement utilisé par les sociologues[138].
  16. La main invisible est généralement associée par les économistes avec l'effet pervers[139].
  17. Dans le Faust de Goethe, Méphistophélès dit être « une partie de cette force qui veut toujours le mal et fait toujours le bien ».
  18. L'expression « prophétie autodestructrice » n'apparaît pas dans l'article de Merton, qui cite cependant John Venn sur la « prophétie suicidaire », que ce dernier définit comme ne tenant pas compte de « l'effet de la prophétie elle-même sur ce à quoi elle se réfère »[140].

Références modifier

  1. Le Siècle de Louis XIV au pays de Liège (1580-1723), Georges Thone, , p. 100-101.
  2. Émilie Goudeau, « Malice », dans Christophe Regina, Lucien Faggion, Dictionnaire de la méchanceté, Max Milo, (lire en ligne), p. 312.
  3. (en) Ben Lendrem, Daniel Alexander, Dennis William, Andy Gray et John Dudley Isaacs, « The Darwin Awards: sex differences in idiotic behaviour », British Medical Journal,‎ (DOI 10.1136/bmj.g7094).
  4. Nathaniel Herzberg, « Les hommes sont plus idiots que les femmes : c’est la science qui le dit », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. Maurice Olender, La chasse aux évidences : sur quelques formes de racisme, entre mythe et histoire, 1978-2005, Galaade, , p. 368-369.
  6. Ronell, Surprenant et Jaquet 2006, p. 73.
  7. (en) Avital Ronell, « The uninterrogated question of stupidity », Differences, vol. 8, no 2,‎ .
    « The difference between avowing stupidity and claiming dumbness for oneself (“That was dumb,” “I was really dumb in 1934”) is a significant one. Where the disclosure of dumbness leaves no recourse or room for argument, stupidity is linked to an effect of malice; indeed, it calls for judgment. In other words, where dumbness might be part of the irreparable facticity of existence, there is an ethics of stupidity or, let us say simply that it calls for an ethics. »
  8. Jacques Derrida, Séminaire : La bête et le souverain, Galilée, , p. 232.
  9. Hans Magnus Enzensberger (trad. Bernard Lortholary), Hammerstein ou l'intransigeance : une histoire allemande, Gallimard, , p. 261
  10. Ronell, Surprenant et Jaquet 2006, p. 72.
  11. Ronell, Surprenant et Jaquet 2006, p. 238.
  12. Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique, Gallimard, coll. « Tel », p. 321.
  13. (en) G. E. Berrios, The History of Mental Symptoms : Descriptive Psychopathology Since the Nineteenth Century, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 172.
  14. Nouveaux Essais sur l'entendement humain, II, 11, § 13 [[ lire en ligne]].
  15. Arnaud Pelletier, « Leibniz et la folie », Philosophie, no 103,‎ (DOI 10.3917/philo.103.0026).
  16. Gabriel Girard, Synonymes français, (lire en ligne), p. 69.
    « On est bête par défaut d'intelligence, stupide par défaut de sentiment, idiot par défaut de connaissance. »
  17. Montaigne, Essais, I, 2 [lire en ligne].
  18. Michel Fabre, « Bouvard et Pécuchet ou l'impuissance à problématiser », Le Télémaque, no 24,‎ (DOI 10.3917/tele.024.0137).
  19. Guy de Maupassant, « Bouvard et Pécuchet », Le Gaulois,‎ (lire sur Wikisource).
  20. Clément Rosset, « Note brève sur la bêtise », dans Le Réel. Traité de l'idiotie, Éditions de minuit, .
  21. Maurice Lippmann, « Alexandre Dumas fils intime. - Deux années de sa vie (1883-1885) », Revue des deux mondes,‎ (lire en ligne).
  22. Cette considération peut être rapprochée du propos attribué à Alexandre Dumas fils : « Si je devais faire un choix, entre les méchants et les imbéciles, ce serait les méchants, parce qu'ils se reposent[21]. ».
  23. a et b (en) Bill Ridgers, The Economist Book of Business Quotations, Profile Books, (lire en ligne), p. 18.
  24. (en) Steven Laurent et Ross G. Menzies, The Anger Fallacy : Uncovering the irrationality of the angry mindset, Australian Academic Press, (lire en ligne), p. 143.
  25. Abdelmalek Alaoui, « Constellation des conspirations », La Tribune,‎ (lire en ligne).
  26. Pierre Challier, « Il y a un an, le coronavirus surgit à Wuhan », La Dépêche,‎ (lire en ligne).
  27. (en) Mardy Grothe, « Never attribute to malice that which is adequately explained by stupidity », dans Neverisms: A Quotation Lover's Guide to Things You Should Never Do, Never Say, or Never Forget, Harper Collins, .
  28. (en) Arthur Bloch, Murphy’s Law, Book Two : More Reasons Why Things Go Wrong, PSS Adult, , 94 p. (ISBN 978-0-8431-0674-9).
  29. (en) Garson O'Toole, « Never Attribute to Malice That Which Is Adequately Explained by Stupidity », sur Quote Investigator.
  30. Attribué sans source dans (en) Bill Blunden, Message Passing Server Internals, New York, McGraw-Hill, , 368 p. (ISBN 978-0-07-141638-2, LCCN 2003046471), p. 15.
  31. Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène : journal de la vie privée et des conversations de l'empereur Napoléon à Sainte Hélène, t. 1, Colburn, (lire en ligne), p. 268.
  32. David Hume, Histoire naturelle de la religion, (lire en ligne), p. 26.
    « By a natural propensity, if not corrected by experience and reflection, [we] ascribe malice and good-will to every thing, that hurts or pleases us. »
  33. Goethe et Pierre Leroux (traduction), Les Souffrances du jeune Werther (lire en ligne [PDF]), p. 4.
    « Mißverständnisse und Trägheit vielleicht mehr Irrungen in der Welt machen als List und Bosheit nicht thun. Wenigstens sind die beiden letztern gewiß seltner. »
  34. (en) Jane West, The Loyalists, t. 3, (lire en ligne), p. 132.
    « Let us not attribute to malice and cruelty what may be referred to less criminal motives. Do we not often afflict others undesignedly, and, from mere carelessness, neglect to relieve distress? Our own concerns, interests, and wishes engross our thoughts. »
  35. (en) William James Laidley, The Royal Academy : Its Uses and Abuses, (lire en ligne), p. 115.
    « Some men, in fact, I think, most men, do it with no malice at all; in fact, far from it, it is more like stupidity; still, the result is the same. »
  36. Ernst Haeckel et Camille Bos (traduction), Les Énigmes de l'univers, Schleicher, (lire en ligne), p. 13.
    « Von den drei großen Feindinnen der Vernunft und Wissenschaft ist die gefährlichste nicht die Bösheit, sondern dir Unwissenheit und vielleicht noch mehr die Trägheit. »
  37. (en) Bulletin, t. 5, Union Theological Seminary (lire en ligne), p. 17.
    « Not malice but ignorance is the deadliest foe of human progress. »
  38. (en) Robert T. Handy, A History of Union Theological Seminary in New York, Columbia University Press, (lire en ligne), p. 144.
  39. (en) Thomas F. Woodlock, « Thinking it Over », Wall Street Journal,‎ .
    « Much of what the victims believe to be malice is explicable on the ground of ignorance or incompetence, or a mixture of both. »
  40. (en) Robert A. Heinlein, « Logic of Empire », Astounding Science Fiction, vol. 47, no 1,‎ .
    « You have attributed conditions to villainy that simply result from stupidity. »
  41. a et b (en) Ayn Rand, « June 3, 1945 », dans Journal, , p. 277.
    « The cause of evil is stupidity, not malice. »
  42. (en) Willard Van Orman Quine, « On What There Is », dans From a Logical Point of View, Harvard University Press, (lire sur Wikisource).
  43. (en) Karl Popper, Objective Knowledge, Clarendon Press, (lire en ligne).
  44. Giancarlo Livraghi, The Power of Stupidity, Monti et Ambrosini, (lire en ligne), p. 11.
  45. Joan Busquets, Logique et langage : apports de la philosophie médiévale, Presses universitaires de Bordeaux, (lire en ligne), p. 103.
  46. (en) William M. Thorburn, « The Myth of Occam's Razor », Mind, vol. 27, no 107,‎ (lire sur Wikisource).
  47. (en) Roger Ariew, « Did Ockham use his razor ? », Franciscan Studies, vol. 37,‎ (JSTOR 41974817).
  48. (de) Wolfgang Hübener, « Occam's razor not mysterious », Archiv für Begriffsgeschichte, vol. 27,‎ (JSTOR 24362877).
  49. Pierre Bayle, Pensées diverses écrites à un docteur de Sorbonne a l'occasion de la comète qui parut au mois de décembre 1680, (lire en ligne).
  50. Didier Ngalebaye, Philosophie de la rigueur et développement, t. 1, Publibook, (lire en ligne), p. 34.
  51. (en) Elliott Sober, « What is the problem of simplicity? », dans Arnold Zellner, Hugo A. Keuzenkamp, Michael McAleer, Simplicity, Inference and Modelling: Keeping it Sophisticatedly Simple, Cambridge University Press, .
  52. (en) Alan Baker, « Simplicity », sur Stanford Encyclopedia of Philosophy, .
  53. (en) Hans Reichenbach, « The Aims and Methods of Physical Knowledge », dans Selected Writings, Springer, (lire en ligne), p. 162-164.
  54. (en) Bernhard Lauth, « New Blades for Occam's Razor », Erkenntnis, vol. 46, no 2,‎ (JSTOR 20012762).
  55. a et b Arendt et Guérin 1966, p. 314.
  56. (en) William Lidwell, The Pocket Universal Principles of Design : 150 Essential Tools for Architects, Artists, Designers, Developers, Engineers, Inventors, and Makers, Rockport Publishers, (lire en ligne), p. 65.
  57. a et b (en) Philip Gooden, Skyscrapers, Hemlines and the Eddie Murphy Rule : Life's Hidden Laws, Rules and Theories, Bloomsbury Publishing, (lire en ligne), p. 130.
  58. (en) Martin Hannan, Harvey Wallbangers and Tam O'Shanters : A Book of Eponyms : The People Who Inspired the Words We Use Every Day, John Blake Publishing, (lire en ligne), p. 120.
  59. (en) Jeffrey Tucker, A Beautiful Anarchy : How to Create Your Own Civilization in the Digital Age, Laissez Faire Books, (lire en ligne), p. 115.
  60. (en) Andrew S. Wigodsky, RAPID : Value Management for the Business Cost of Ownership : Readiness, Architecture, Process, Integration, Deployment, Digital Press, (lire en ligne), p. 5.
  61. (en) F. Peter Boer, Uncommon Ways to Reason : A Roadmap for Smart Kids, Xlibris Corporation, , p. 254.
  62. (en) « Hanlon’s Razor: Relax, Not Everything is Out to Get You », sur Farlan Street,
  63. (en) Lorraine Boissoneault, « A 1957 Meeting Forced the FBI to Recognize the Mafia—And Changed the Justice System Forever: FBI director J. Edgar Hoover previously ignored the growing threat in favor of pursuing Cold War bugaboos », Smithsonian Magazine,‎ (lire en ligne)
  64. a et b Cipolla 2011, p. 19.
  65. Protagoras, 346c.
  66. cité par Heinrich Heine, Le Tambour Legrand, Renduel, (lire en ligne), p. 303.
  67. (en) Arthur Bloch, The complete Murphy's law : a definitive collection, Price Stern Sloan, , p. 179.
  68. (en) Garson O'Toole, « The Two Most Common Elements in the Universe Are Hydrogen and Stupidity », .
  69. Roland Barthes, « Barthes puissance trois », dans Œuvres complètes, t. 3, Seuil, , p. 253.
  70. Gilles Deleuze, Différence et Répétition, Presses universitaires de France, , p. 196.
  71. Arendt et Guérin 1966, p. 64.
  72. Arendt et Guérin 1966, p. 61.
  73. Hannah Arendt, Joachim Fest et Sylvie Courtine-Denamy (traduction), « Eichmann était d'une bêtise révoltante » : entretiens et lettres, Fayard, , p. 51-52.
  74. Arendt et Guérin 1966, p. 152.
  75. (en) Stanley Milgram, « Behavioral Study of Obedience », Journal of Abnormal and Social Psychology, vol. 67, no 4,‎ (DOI 10.1037/h0040525).
  76. (it) « Imbecilli e social network: le parole esatte di Umberto Eco », Panorama,‎ (lire en ligne)
  77. (it) Vincenzo Romania, « L’eco dell’imbecillità: analisi, diagnosi, terapia », MicroMega,‎ (lire en ligne)
  78. (en) Joseph M. Reagle, Good Faith Collaboration : The Culture of Wikipedia, MIT Press, (lire en ligne), p. 61.
  79. (en) Dariusz Jemielniak, Common Knowledge? : An Ethnography of Wikipedia, Stanford University Press, (lire en ligne), p. 19.
  80. (en) Victoria McGeer, « Trust, hope and empowerment », Australasian Journal of Philosophy, vol. 86, no 2,‎ (DOI 10.1080/0004840080188641).
  81. (en) Paul B. de Laat, « How can contributors to open-source communities be trusted? On the assumption, inference, and substitution of trust », Ethics and Information Technology, vol. 12, no 4,‎ (DOI 10.1007/s10676-010-9230-x).
  82. Pierre Willaime et Alexandre Hocquet, « Wikipédia au prisme de l’épistémologie sociale et des études des sciences », Cahiers philosophiques, no 141,‎ (DOI 10.3917/caph.141.0068).
  83. (en) Ryan Scott Welch, « But Don't Rule Out Malice », American Thinker,‎ (lire en ligne).
  84. (en) Josh More, Anthony J. Stieber et Chris Liu, Breaking into Information Security : Crafting a Custom Career Path to Get the Job You Really Want, Syngress, (lire en ligne), p. 178.
  85. (en) Douglas Walton, « Abductive, presumptive and plausible arguments », Informal Logic, vol. 21, no 2,‎ (lire en ligne).
  86. (en) Douglas Walton, « Nonfallacious Arguments from Ignorance », American Philosophical Quarterly, vol. 29, no 4,‎ (JSTOR 20014433).
  87. Cipolla 2011, p. 30-31.
  88. Roger-Pol Droit, « Génie de la stupidologie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  89. (en) « Timeless Tips for 'Simple Sabotage' », sur CIA, .
  90. (en) Oliver Burkeman, « Are the rules better off broken? », Guardian,‎ (lire en ligne).
  91. Musil, Dumont et Lochmann 2015, p. 47.
  92. Cipolla 2011, p. 42.
  93. Somme théologique, Prima Secundae, Question LX, Article VI [lire en ligne].
  94. Roger-Pol Droit, « Des « Tontons flingueurs » à Thomas d'Aquin », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  95. (en) Justin Kruger et David Dunning, « Unskilled and Unaware of It: How Difficulties in Recognizing One's Own Incompetence Lead to Inflated Self-Assessments », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 77, no 6,‎ (DOI 10.1037/0022-3514.77.6.1121).
  96. Cipolla 2011, p. 59.
  97. Ronell, Surprenant et Jaquet 2006, p. 12.
  98. (en) Avital Ronell, « Kathy Goes to Hell: On the Irresolvable Stupidity of Ackers's Death », dans Amy Scholder, Carla Harryman, Avital Ronell, Lust for Life: On the Writings of Kathy Acker, Verso, (lire en ligne), p. 20.
  99. René Major, « La bêtise est sans nom », Chimères, no 81,‎ (DOI 10.3917/chime.081.0199).
  100. Jean-Luc Nancy, « Fragments de la bêtise », dans De la bêtise et des bêtes, Gallimard, , p. 16.
  101. Jean-Luc Nancy, « Image et violence », Le Portique, no 6,‎ (lire en ligne).
  102. Ronell, Surprenant et Jaquet 2006, p. 150.
  103. (en) Laurence J. Peter et Raymond Hull, The Peter Principle : Why Things Always Go Wrong, William Morrow, .
  104. (en) J. Steven Ott et Jay M. Shafritz, « Toward a Definition of Organizational Incompetence: A Neglected Variable in Organization Theory », Public Administration Review, vol. 54, no 4,‎ (DOI 10.2307/977385).
  105. a et b (en) Mats Alvesson et Andre Spicer, « A Stupidity-Based Theory of Organizations », Journal of Management Studies,‎ (DOI 10.1111/j.1467-6486.2012.01072.x).
  106. (en) Mats Alvesson et André Spicer, The Stupidity Paradox : The Power and Pitfalls of Functional Stupidity at Work, Profile Books, .
  107. (en) Roland Paulsen, « Slipping into functional stupidity: The bifocality of organizational compliance », Human Relations, vol. 70, no 2,‎ (DOI 10.1177/0018726716649246)/
  108. (en) Nick Butler, « Functional stupidity: A critique », Ephemera, vol. 16, no 2,‎ (lire en ligne).
  109. (en) Kevin Mulligan, « Ironie, valeurs cognitives et bêtise », Philosophiques, vol. 35, no 1,‎ (DOI 10.7202/018237ar).
    « La valeur cognitive centrale est la valeur de la connaissance. Les valeurs de vérité, de justification, de clarté, de précision, de justesse, d’intégrité intellectuelle, etc., dérivent de la valeur de la connaissance. Deuxièmement, l’aveuglement, l’indifférence et l’hostilité face aux valeurs cognitives constitue le vice cognitif par excellence : la bêtise (foolishness). Ainsi, la bêtise n’est pas la stupidité. »
  110. Pascal Engel et Kevin Mulligan, « Normes éthiques et normes cognitives », Cités, no 15,‎ (DOI 10.3917/cite.015.0171).
    « Ce sont les qualités d’une personne et son aptitude à percevoir les valeurs cognitives qui constituent la réponse appropriée, et que ce qu’elles appellent, ce sont plutôt des vertus que des actions. De même qu’il y a des vertus épistémiques – la modération dans le jugement, la pondération, le scrupule, l’intelligence – il y a des vices épistémiques – la crédulité, le conformisme, la bêtise [...] 0n ne peut pas blâmer ou louer un individu pour telle ou telle croyance, bien qu’on puisse le blâmer ou le louer pour être le type de croyant qu’il est (un conformiste, un crédule ou un imbécile, qui sont tous des défauts de caractère) [...] Si la vertu épistémique est la sensibilité au vrai comme valeur, alors le vice épistémique est l’insensibilité à celui-ci. Et cette insensibilité a un nom : la bêtise. La bêtise, selon cette conception, n’est pas un défaut intellectuel, mais un défaut de la sensibilité. »
  111. (en) Ernest Sosa, Judgment and Agency, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 1.
  112. Pascal Engel, « L'avenir du crétinisme », dans Anne Reboul, Mind, Values, and Metaphysics: Philosophical Essays in Honor of Kevin Mulligan, t. 2, Springer, (lire en ligne).
  113. (en) Kevin Mulligan, « Anatomies of Foolishness 1927-1937 », dans Kungl. Vitterhets Historie och Antikvitets Akademiens årsbok, Kungl. Vitterhets, historie och antikvitets akademien, (lire en ligne)
  114. Musil, Dumont et Lochmann 2015, p. 46.
    Pour Musil, la bêtise supérieure « n'est pas tant un manque d'intelligence que sa défaillance ponctuelle provoquée par ce qu'elle s'avise de faire des choses qui ne lui siéent pas ; et si elle présente l'ensemble des défauts qui caractérisent un faible entendement, elle a également ceux que cause une âme instable, difforme, mal à l'aise dans ses élans, bref, toute âme qui s'écarte de la pleine santé [...] Cette bêtise sophistiquée est la maladie que l'on associe en effet à la formation de l'esprit (mais pour prévenir un malentendu, précisons : cette maladie correspond à un défaut, ou encore à un vice, à un échec de la formation, à une disproportion entre la matière formée et l'énergie formatrice) [...] Elle s'étend jusque dans les plus hautes sphères de l'esprit. »
  115. (en) Pascal Engel, « The Epistemology of Stupidity », dans Miguel Ángel Fernández Vargas, Performance Epistemology: Foundations and Applications, Oxford University Press, (DOI 10.1093/acprof:oso/9780198746942.003.0013).
  116. (en) Douglas Hubbard, The Failure of Risk Management : Why It's Broken and How to Fix It, Wiley, , p. 55.
    « Never attribute to malice or stupidity that which can be explained by moderately rational individuals following incentives in a complex system of interactions. »
  117. Johann Kaspar Lavater, Essai sur la physiognomonie : destiné a faire connaître l'homme & à le faire aimer, t. 4, (lire en ligne), p. 11
    « Il n'est pas [dans l'illustration ci-dessus] jusqu'à la coiffure qui ne trahisse la sottise. Chez un idiot tout se fait et se met de travers. On reconnaît dans tous ses traits et dans toutes ses manières le désordre et le dérangement. L'œil et le nez du profil conservent un reste de génie, mais dans l'un et l'autre visage les parties ombrées, depuis le front jusqu'au bas du menton, caractérisent une stupidité irréparable ».
  118. (en) Abraham Maslow, The Psychology of Science : a Reconnaissance, Harper & Row, , p. X.
  119. (en) Kenneth A. Dodge, « Translational science in action: Hostile attributional style and the development of aggressive behavior problems », Development and psychopathology, vol. 18, no 3,‎ (lire en ligne).
  120. Gilles Ingrid et Clémence Alain, « Attribution d'intentions hostiles et intentions comportementales agressives dans un contexte intergroupe », Revue internationale de psychologie sociale, vol. 20, no 4,‎ (lire en ligne).
  121. (en) Edward E Jones et Victor A Harris, « The attribution of attitudes », Journal of Experimental Social Psychology, vol. 3, no 1,‎ (DOI 10.1016/0022-1031(67)90034-0, lire en ligne).
  122. Isabelle Delpla, Quine, Davidson. Le principe de charité, Presses universitaires de France, (lire en ligne), p. 88.
  123. Nicolas Chamfort, Maximes Pensées Caractères et Anecdotes, Baylis, (lire sur Wikisource), p. 37.
  124. Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, Conard, (lire sur Wikisource), p. 415.
  125. Edgar Allan Poe et Charles Baudelaire, « la Lettre volée », dans Histoires extraordinaires, Michel Lévy frères, (lire sur Wikisource), p. 113.
  126. Marcel Schwob, Mœurs des Diurnales : traité du journalisme, Mercure de France, (lire sur Wikisource), p. 195.
  127. (en) Willard Quine, Words and Objections, Reidel, , p. 101.
  128. (en) Donald Davidson, « On the Very Idea of a Conceptual Scheme », Proceedings and Addresses of the American Philosophical Association, vol. 47,‎ (JSTOR 3129898).
  129. Pascal Engel, « La rationalité est-elle incodifiable ? », Philosophia scientæ, vol. 6, no 2,‎ (lire en ligne).
  130. Isabelle Delpla, « L’art de faire crédit ou comment ne pas prendre les autres pour des imbéciles », Philosophia Scientiae, vol. 6, no 2,‎ (lire en ligne).
  131. (en) Mihnea Moldoveanu et Ellen Langer, « When "Stupid" is Smarter Than We Are: Mondlessness and the attribution of stupidity », dans Robert J. Sternberg, Why Smart People Can Be So Stupid, Yale University Press, (lire en ligne).
  132. (en) Roy Sorensen, Pseudo-Problems : How Analytic Philosophy Gets Done, Routledge, (lire en ligne), p. 80.
  133. (en) Daniel C. Dennett, Intuition Pumps And Other Tools for Thinking, W. W. Norton & Company, (lire en ligne), p. 33.
  134. Yann Moulier Boutang, « L’abeille comme modèle économique : économie classique », Labyrinthe, no 40,‎ (lire en ligne).
  135. (en) Karl Popper, Conjectures and refutations, Routledge and Kegan Paul, , p. 125.
    « It is the task of social theory to explain how the unintended consequences of our intentions and actions. »
  136. (en) Rob Norton, « Unintended Consequences », dans The Concise Encyclopedia of Economics (lire en ligne).
  137. a et b (en) Robert K. Merton, « The Unanticipated Consequences of Purposive Social Actions », American Sociological Review, vol. 1, no 6,‎ (JSTOR 2084615).
  138. (en) Frank de Zwart, « Unintended but not unanticipated consequences », Theory and Society, vol. 44, no 3,‎ (DOI 10.1007/s11186-015-9247-6).
  139. (en) N. Emrah Aydinonat, The Invisible Hand in Economics : How Economists Explain Unintended Social Consequences, Routledge, (lire en ligne), p. 21.
  140. (en) John Venn, The Logic of Chance, MacMillan, (lire en ligne), p. 226.

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Hannah Arendt et Anne Guérin (traduction), Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal, Gallimard, .
  • (en) Carlo Cipolla, The Basic Laws of Human Stupidity, Il Mulino, (lire en ligne).
    Traduction française par Laurent Bury publiée en 2012 par les Presses universitaires de France sous le titre Les lois fondamentales de la stupidité humaine.
  • Robert Musil, Matthieu Dumont (traduction) et Arthur Lochmann (traduction), De la bêtise, Allia, , p. 47.
  • Avital Ronell, Céline Surprenant (traduction) et Christophe Jaquet (traduction et révision), Stupidity, Stock, .

Articles connexes modifier

Liens externes modifier