Rasta Rockett

film sorti en 1993
Rasta Rockett

Titre québécois Les Apprentis champions
Titre original Cool Runnings
Réalisation Jon Turteltaub
Scénario Lynn Siefert
Tommy Swerdlow
Michael Goldberg
Musique Hans Zimmer
Acteurs principaux
Sociétés de production Walt Disney Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie sportive
Durée 98 minutes
Sortie 1994

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Rasta Rockett (Cool Runnings), ou Les Apprentis champions au Québec, est un film américain réalisé par Jon Turteltaub, sorti en 1993. Le film s'inspire de la participation de la Jamaïque aux épreuves de bobsleigh aux Jeux olympiques d'hiver de 1988.

Le film connaît le succès à sa sortie, aussi bien de la part du public que des critiques. L'album de la bande originale se vend également bien, porté par la reprise de I Can See Clearly Now par Jimmy Cliff.

Synopsis modifier

Résumé détaillé modifier

En novembre 1987, le sprinteur jamaïcain Derice Bannock a un rêve dans la vie : aller aux Jeux olympiques et ainsi marcher dans les pas de son père Ben Bannock, champion olympique du 200 mètres aux Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico. Il suit pour cela un entraînement rigoureux et peut compter sur le soutien de sa femme et de son meilleur ami, Sanka Coffie. Ce dernier est un bon vivant insouciant et sept fois champion de push car. Le jour des qualifications sur le 100 mètres pour les Jeux olympiques de Séoul à venir, Derice est considéré comme le favori. Alors qu'il est en tête de la course avec Junior Bevil et Yul Brenner, le premier chute et entraîne les deux autres. Malgré les réclamations de Derice, le président de la fédération jamaïcaine d'athlétisme refuse de faire recourir la course.

Derice apprend alors que Irvin Blitzer, double champion olympique de bobsleigh aux Jeux olympiques d'hiver de 1964 à Innsbruck et à ceux de Grenoble en 1968, avait autrefois approché son père pour le recruter dans son sport : Irving avait en effet une théorie reposant sur l'utilisation de quatre sprinteurs pour pousser le bobsleigh au démarrage et gagner ainsi de précieuses secondes dans ce moment capital. Derice apprend qu'Irving a pris sa retraite à la Jamaïque et, avec Sanka, le retrouve dans un café de Sandy Bay, reconverti dans les paris hippiques. Mais l'ancien entraîneur a changé et n'est plus intéressé par le bobsleigh mais accepte finalement à contre-cœur d'entraîner une équipe après avoir appris la filiation de Derice avec Ben Bannock, avec l'objectif de participer aux prochains Jeux olympiques d'hiver de Calgary.

Sanka accepte de délaisser un temps le push car, malgré sa peur panique de la glace et du froid ainsi qu'une condition physique plus que moyenne, pour être l'un des bobeurs aux côtés de Denis, mais le trio ne trouve pas d'autres équipiers en raison de la dangerosité de ce sport. Finalement, les deux concurrents malchanceux des sélections olympiques d'athlétisme — Yul Brenner et Junior Bevil — se présentent à leur tour et acceptent de faire partie de l'équipe, malgré la rancune tenace que Yul a toujours envers Junior. Ce dernier, fils d'un richissime homme d'affaire de Kingston, cache à son paternel son nouveau sport. Malgré les progrès de l'équipe observés par Irving à force d'entraînement, le comité olympique jamaïcain refuse de financer leur participation aux Jeux olympiques, jugeant que leur manque d'expérience apportera la honte à la Jamaïque. Échouant à trouver des sponsors ou à obtenir des fonds, la solution vient de Junior qui vend sa voiture, permettant à l'équipe de de s'envoler pour Calgary.

Sur place, les quatre Jamaïcains font la découverte de ce qu'est véritablement le bobsleigh, à savoir un sport d'hiver, implicitement réservé aux blancs. Blessés par l'attitude humiliante de certains athlètes à leur égard, notamment l'équipe de l'Allemagne de l'Est face auxquels un rixe éclate dans un bar, les quatre équipiers vont alors chercher à montrer leur vraie valeur et à se faire une place dans ce monde fermé. Dans le même temps, Yul et Junior se réconcilient. Après s'être qualifiés avec un bob de fortune prêté par l'équipe des États-Unis, ils sont disqualifiés pour un motif fallacieux ; il s'agit en réalité d'une manœuvre de Kurt Hemphill, l'ancien entraîneur d'Irving. En effet, lors des Jeux de Sapporo en 1972, Irving avait alourdi l'avant de son bobsleigh pour gagner en vitesse, humiliant ainsi son entraîneur et son équipe en plus de lui valoir d'être disqualifié.

Après qu'Irving soit intervenu en pleine réunion du comité international olympique pour demander à Kurt de ne pas sanctionner ses joueurs pour une faute que lui seul à commise, ils sont réintégrés. Lors de l'épreuve, réalisée en trois descentes réparties sur trois jours, ils effectuent d'abord une première prestation catastrophique en terminant derniers, Derice cherchant absolument à imiter le style des autres équipes et notamment la Suisse. Sanka encourage le soir même ses équipiers à trouver leur propre style et concourir comme des jamaïcains et non en copiant les autres. Ce changement porte ses fruits car lors de la deuxième journée, l'équipe réalise le huitième meilleur temps, laissant entrevoir la possibilité de remporter une médaille. Mais lors de leur dernière tentative le lendemain, alors qu'ils démarrent sur les chapeaux de roue et obtiennent des temps intermédiaires excellents, une lame de leur bobsleigh se détache, provoquant leur crash. Arrêtés dans la dernière ligne droite et déterminés à terminer la course, ils hissent l'engin sur leurs épaules pour franchir la ligne d'arrivée sous les ovations de la foule.

Fiche technique modifier

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution modifier

Production modifier

Genèse et développement modifier

Le scénario s'inspire en partie de la participation d'une équipe jamaïcaine aux Jeux olympiques de 1988 composée de Dudley et Chris Stokes et de Devon Harris et Michael White. Les droits de leur histoire sont achetés par Jeff Sagansky, alors président de TriStar, en 1989. Le projet est développé par le producteur Dawn Steel et passe ensuite chez Columbia Pictures. Après son départ de Columbia, Dawn Steel parvient à faire concrétiser le projet chez Walt Disney Pictures. Les premières ébauches de scénario prévoient un film plus dramatique et intitulé Blue Maaga. Brian Gibson, Fran Rubel Kuzui et Jeremiah S. Chechik sont un temps évoqués à la mise en scène[4]. C'est finalement Jon Turteltaub qui est choisi comme réalisateur[5].

Attribution des rôles modifier

Denzel Washington et Eddie Murphy ont respectivement refusé les rôles de Derice Bannock et Sanka Coffie. Disney envisageait par ailleurs Wesley Snipes pour le rôle de Yul, Marlon Wayans en Junior Bevil et John Candy dans le rôle du coach Irving Blitzer. Finalement, seul ce dernier est dans le film. Les rôles des quatre Jamaïcains sont tenus par Leon Robinson, Doug E. Doug, Malik Yoba et Rawle D. Lewis. Il s'agit du premier film dans lequel apparaissent les deux derniers[4]. Le rappeur Tupac Shakur aurait auditionné pour un rôle, alors que Cuba Gooding Jr., Jeffrey Wright et Eriq La Salle ont été envisagés[4].

Il s'agit de l'un des derniers films de John Candy, décédé le au Mexique des suites d'une crise cardiaque pendant le tournage de Pionniers malgré eux.

Tournage modifier

Le tournage a lieu entre février et , en Jamaïque (Ocho Rios, Montego Bay, etc.) et au Canada (Calgary)[6].

Bande originale modifier

Cool Runnings
Music From The Motion Picture

Bande originale de divers artistes
Sortie
Durée 41:43
Genre musique de film, reggae, dancehall
Format CD, cassette, LP
Producteur Maureen Crowe, Lee Jaffe, Hans Zimmer[7]
Label Columbia Records
Critique

La musique originale est composée par Hans Zimmer. L'album de la bande originale se vend assez bien, portée par la reprise de I Can See Clearly Now par Jimmy Cliff qui se classe au top 40 des singles notamment aux États-Unis, au Canada, en France ou encore au Royaume-Uni[8],[4]. L'album contient plusieurs reprises comme Wild Wild Life de Talking Heads (interprétée par The Wailing Souls) ou encore Stir It Up de Bob Marley chantée par Diana King.

Dans le film, on peut également entendre Le Beau Danube bleu de Johann Strauss II, dans la séquence où l'équipe jamaïcaine regarde les patineurs s'entraîner.

No TitreAuteurInterprètes Durée
1. Wild Wild LifeDavid ByrneThe Wailing Souls 3:36
2. I Can See Clearly NowJohnny NashJimmy Cliff 3:16
3. Stir It UpBob MarleyDiana King 3:49
4. Cool Me DownNorman JacksonTiger 3:50
5. Picky Picky HeadLloyd McDonaldThe Wailing Souls 4:10
6. Jamaican Bobsledding ChantMalik Yoba, Charmaine LaCosta, Sabrina Cohen, Angela Wilks, and Linda ScottWorl-A-Girl 4:16
7. Sweet JamaicaPatrick Barrett, Garnett SmithTony Rebel 3:51
8. Dolly My BabyWilliam Maragh, T. SparksSuper Cat 3:32
9. The Love You WantWinston Matthews, Lloyd McDonald, Richard FeldmanWailing Souls 3:59
10. CountrylypsoHans ZimmerHans Zimmer 2:48
11. The Walk HomeHans ZimmerHans Zimmer 4:37
12. Rise Above It (titre bonus sur certaines éditions européennes)P. C. Harris, Peter CurryLock Stock and Barrel 3:32

Accueil modifier

Critiques modifier

Le film reçoit des critiques assez positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 74% d'opinions favorables pour 35 critiques et une note moyenne de 6,0510[9]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 60100 pour 17 critiques[10].

En France, le film obtient une note moyenne de 35 sur le site AlloCiné, qui recense 3 titres de presse[11].

Box-office modifier

Le film est un succès commercial mondial. En France, il dépasse les 2 millions d'entrées et se classe 11e du box-office annuel français. Il est le quinzième plus gros succès de 1993 aux États-Unis[5].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
68 856 263 $[1] [12] 15[12]
Drapeau de la France France 2 523 167 entrées[13]

Monde Total mondial 154 856 263 $[1] - -

Distinctions modifier

Récompenses modifier

Nominations modifier

Commentaires modifier

Le film a cependant pris quelques libertés avec la réalité :

  • Coolidge affirme à Derice que la boxe et le cyclisme sont les seules autres disciplines dans lesquelles la Jamaïque concourt. En réalité, le pays a également concouru dans l'haltérophilie ainsi qu'au tennis de table.
  • Irving Blitzer est un personnage totalement fictif : la vraie équipe avait plusieurs entraîneurs et aucun d'entre eux n'avait trempé dans des affaires de tricheries.
  • L'équipe originale était composée de militaires et non de sprinters ayant échoué aux sélections olympiques, d'autant plus que ces dernières ont traditionnellement lieu après les Jeux d'hiver.
  • Ce n'est pas la vente d'une voiture qui a permis aux Jamaïcains de partir pour Calgary, mais celle de T-shirts souvenirs à leur effigie[16].

On peut également relever de petits détails anachroniques :

  • Sur le plan général montrant les drapeaux des nations participant aux JO, on peut apercevoir :
    • celui du Sri Lanka (sur la gauche). Or cet État n'a jamais participé aux Jeux olympiques d'hiver.
    • celui de la Russie (blanc-bleu-rouge horizontal) alors que, en 1988, c'était encore celui de l'URSS (rouge avec la faucille et le marteau dans le coin en haut à gauche).
    • celui de la Roumanie (bleu marine-jaune-rouge vierge). Or à l'époque, ce drapeau comportait un blason au centre, car le pays était encore sous domination communiste.
  • Lorsqu'un des enfants jamaïcains écrit les noms des pays au tableau, il a notamment fait figurer l'Angleterre (alors que c'est censé être tout le Royaume-Uni), la Finlande (qui n'a jamais eu d'équipe de bobsleigh aux Jeux olympiques) et, enfin, la Russie (alors qu'une fois de plus, cela aurait dû être l'URSS).

En revanche, on voit apparaître à la fin du film, lors de la dernière descente des Jamaïcains, la vraie vidéo extraite des Jeux olympiques d'hiver de 1988 où l'on voit la chute de l'équipe lorsqu'elle aborde le virage trop vite. L'équipe franchira la ligne d'arrivée à pied[17]. À noter qu'une scène a été coupée depuis la sortie du film. Celle-ci montre un sabotage nocturne du bobsleigh de l'équipe jamaïcaine par le coureur est-allemand Josef Grool, ce sabotage étant à l'origine de la défaillance technique du bobsleigh lors de la dernière course.

Notes et références modifier

  1. a b et c (en) « Cool Runnings », sur Box Office Mojo (consulté le )
  2. Allusion à la marque de café Sanka.
  3. Allusion à l'acteur Yul Brynner.
  4. a b c et d « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  5. a et b Secrets de tournage - Allociné
  6. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  7. a et b (en) Cool Runnings OST - credits - AllMusic
  8. I Can See Clearly Now par Jimmy Cliff - Les Charts.com
  9. (en) « Cool Runnings (1993) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  10. (en) « Cool Runnings Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  11. « Rasta Rockett - critiques presse », sur AlloCiné (consulté le )
  12. a et b (en) « Cool Runnings - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  13. « Rasta Rockett », sur JP's Box-office (consulté le )
  14. Mentionné sur l'affiche du film en France : « Rasta Rockett », sur Encyclociné (consulté le )
  15. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  16. Jamaïque : le retour des Rasta Rocketts.
  17. La Jamaïque débarque à Calgary.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier