René Goblet

politicien français

René Goblet
Illustration.
René Goblet.
Fonctions
Ministre de l'Intérieur

(6 mois et 8 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Freycinet
Prédécesseur Pierre Waldeck-Rousseau
Successeur Armand Fallières
Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-arts et des Cultes

(1 an, 8 mois et 5 jours)
Président Jules Grévy
Gouvernement Brisson I
Freycinet III
Prédécesseur Armand Fallières
Successeur Marcellin Berthelot
Président du Conseil des ministres français
et ministre de l'Intérieur

(5 mois et 6 jours)
Gouvernement Goblet
Législature Ve législature
Prédécesseur Charles de Freycinet
Successeur Maurice Rouvier
Ministre français des Affaires étrangères

(10 mois et 19 jours)
Président Sadi Carnot
Gouvernement Floquet
Prédécesseur Émile Flourens
Successeur Eugène Spuller
Biographie
Nom de naissance René-Marie Goblet
Date de naissance
Lieu de naissance Aire-sur-la-Lys (France)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique Courant : radical-socialiste
Profession Avocat

Signature de René Goblet
Présidents du Conseil des ministres français

René Goblet, né le à Aire-sur-la-Lys et mort le à Paris (16e), est un journaliste et homme politique français.

Biographie modifier

Débuts en politique modifier

En 1850, René Goblet s’inscrivit comme avocat au barreau d’Amiens, il s’y tailla une solide réputation plaidant aussi bien au pénal qu'au civil. Ce n'est qu'à la fin des années 1860 qu'il s'engagea en politique. De conviction républicaine, il fut un opposant résolu au Second Empire. Il fonda en 1869, avec Frédéric Petit et Jules Lardière, le journal républicain radical, Le Progrès de la Somme.

Il fut nommé en 1870 procureur général à Amiens par le Gouvernement de la Défense nationale, puis devint député de la Somme en juillet 1871 et siégea à gauche. Il s’opposa avec détermination aux conservateurs lors de la crise du 16 mai 1877.

Responsabilités ministérielles modifier

Il fut sous-secrétaire d’État à la justice dans le Gouvernement Waddington en 1879.

À la suite des élections législatives de 1881, il tenta de former un groupe parlementaire unique des républicains afin de soutenir le nouveau gouvernement Gambetta[1]. Cependant, l'initiative échoua avec la reconduction des groupes de la Gauche républicaine et de l'Union républicaine. Contrairement à René Goblet qui resta membre de l'Union républicaine, ses collègues radicaux décidèrent de former un groupe autonome qui contribua à la chute du gouvernement. Il fut alors nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Freycinet () et fit voter la loi qui rendait aux conseils municipaux le droit d’élire leur maire.

Il rompit avec l'Union républicaine en octobre 1882[2] et s’opposa ensuite à la politique des républicains opportunistes. Il rejoint alors le groupe de la Gauche radicale et devint l’un des chefs de file des radicaux à la Chambre des députés où il montra ses talents de débatteur.

En 1885, il devint ministre de l’Instruction publique dans un gouvernement de concentration républicaine. Par deux décrets (, ), il amorça la réforme de l’enseignement supérieur. Sous son ministère, l’État fit l’acquisition des collections du musée Guimet (1885) et la section des sciences religieuses fut créée à l’École pratique des hautes études (1886).

Il fit adopter par le Sénat après un long et intense débat parlementaire la loi qui porte son nom sur la laïcisation du personnel enseignant du primaire et du secondaire le . Il devint président du Conseil et ministre de l’Intérieur du au , ce fut le couronnement de sa carrière. Le général Boulanger était ministre de la Guerre dans son gouvernement et l'Amiénois Albert Dauphin était ministre des Finances[3].

En 1888 il fut ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Charles Floquet, jusqu'en 1889.

Engagement radical-socialiste modifier

Battu aux élections législatives à Amiens en 1889, il fut élu sénateur puis député de la Seine en 1891 et 1893. Il dirigea La Petite République, organe de la gauche radicale et du socialisme indépendant de 1891 à 1893. La crise boulangiste l’amena à radicaliser ses positions en matière économique et sociale en proposant : démocratisation de l’administration locale, réforme de l’impôt en faveur des classes laborieuses, meilleure réglementation du travail des enfants et des femmes dans l’industrie, respect du droit syndical… En 1890, il proposa la nationalisation des secteurs bancaires et miniers. Il fut favorable à une révision constitutionnelle pour assurer la prééminence de la Chambre des députés sur le Sénat étant partisan du monocamérisme. Il œuvra dans les années 1890 au rapprochement des radicaux de des socialistes.

René Goblet fut battu lors des législatives de 1898 et resta de ce fait à l’écart des responsabilités gouvernementales[4]. Son rôle politique se poursuivit néanmoins, il fut, en 1901, l’un des organisateurs du congrès sur la réforme et l’organisation du parti républicain, radical et radical-socialiste ; il en présida la séance d'ouverture, le .

Franc-maçon, il fut membre de la Loge « La Clémente Amitié » du Grand Orient de France[réf. souhaitée]. Il fut également membre de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens.

Décédé 78 rue de la Tour dans le 16e arrondissement de Paris le [5],[6], il fut inhumé au cimetière de La Madeleine à Amiens.

Mandats électifs modifier

  • de 1871 à 1876 : député de la Somme (battu en 1876)
  • de 1876 à 1879 : maire d'Amiens
  • de 1877 à 1889 : député de la Somme
  • de 1891 à 1893 : sénateur de la Seine
  • de 1893 à 1898 : député de la Seine

Fonctions gouvernementales modifier

Hommage posthume modifier

  • Une place du centre-ville d'Amiens porte le nom de René Goblet ;
  • Un monument, situé boulevard de Belfort à Amiens, intitulé, La Conscience, œuvre de Jacques Perrin, est dédié à la mémoire de René Goblet. Il fut inauguré, le , par Georges Clemenceau, président du Conseil, ministre de l'Intérieur. Ce monument a été élevé par souscription publique à l'initiative de l'Académie d'Amiens et remis à la ville d'Amiens, le .

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Louis Capéran, Histoire de la laïcité républicaine : La Laïcité en marche, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1961.
  • Renaud Quillet, « À la recherche de la République sociale : René Goblet et Jean Jaurès », dans Cahiers Jaurès, no 174, 4e trimestre 2004, p. 55-73.
  • Renaud Quillet, La Gauche dans la Somme, 1848-1924, Amiens, 2009, Encrage Édition (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 73 - 7).
  • « René Goblet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
  • « René Goblet », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].

Liens internes modifier

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Notes et références modifier

  1. La réunion plénière des gauches, Le Journal de Seine-et-Marne, 27 novembre 1881.
  2. Il faut choisir, Le Radical, 5 octobre 1882.
  3. gouvernement René Goblet.
  4. « Goblet (René) », sur inrp.fr (consulté le ).
  5. Son acte de décès (n°1394) dans les registres de décès du 16e arrondissement de Paris pour l'année 1905.
  6. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue de la Tour », p. 563-564.