Rijeka

ville de Croatie

Rijeka
Fiume
Blason de Rijeka
Héraldique
Drapeau de Rijeka
Drapeau
Rijeka
Vue sur le centre-ville.
Administration
Pays Drapeau de la Croatie Croatie
Comitat Primorje-Gorski Kotar
Maire Marko Filipović (SDP)
Code postal 51000
Indicatif téléphonique international +(385)
Indicatif téléphonique local (0) 51
Démographie
Population 143 800 hab. (2001)
Densité 3 268 hab./km2
Population municipalité 260 000 hab. (2001)
Densité 5 909 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 19′ 38″ nord, 14° 26′ 33″ est
Altitude m
Superficie 4 400 ha = 44 km2
Superficie municipalité 4 400 ha = 44 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Croatie
Voir sur la carte topographique de Croatie
Rijeka
Géolocalisation sur la carte : Croatie
Voir sur la carte administrative de Croatie
Rijeka
Géolocalisation sur la carte : comitat de Primorje-Gorski Kotar
Voir sur la carte administrative du comitat de Primorje-Gorski Kotar
Rijeka
Liens
Site web www.rijeka.hr

Rijeka, aussi connu sous son nom italien de Fiume, est une ville et une municipalité située dans la baie de Kvarner en Croatie, le chef-lieu du Comitat de Primorje-Gorski Kotar. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 144 043 habitants — dont 80,39 % de Croates, 6,21 % de Serbes et 1,92 % d'Italiens[1] — la ville seule, 143 800 habitants[2]. C'est la principale ville portuaire du pays. Rijeka a de plus été choisie comme capitale européenne de la culture pour 2020[3].

Toponymie modifier

  • Le toponyme croate « Rijeka » signifie « rivière » en croate.
    • D'ailleurs en slovène, langue slave très proche, la ville s'appelle « Reka », mot qui a le même sens (forme identique en serbe - qui utilise la forme « Rijeka » pour la ville - et dans certains dialectes croates, qui utilisent aussi Rika).
  • Le toponyme italien « Fiume » est identique au nom commun fiume, signifie « rivière » et vient du latin flumen.
    • Les formes « Fiùme » et « fiùme » ne sont usitées que dans les dictionnaires, l’accent grave servant à préciser la place de l'accent tonique dans le mot.
  • Le toponyme allemand « Sankt Veit am Flaum » (ou « Sankt Veit ») signifie « Saint-Guy sur le Flaum », où « Flaum » provient également du latin flumen.
  • En hongrois, la forme « Szentvit », a été remplacée par « Fiume » dès le XIXe siècle.

Histoire modifier

Le site est habité depuis l'Âge de pierre. Une forteresse et un port sur la mer Adriatique sont construits par les peuples celtes ; dans l'Antiquité, la région fait partie du peuplement illyrien. Les Liburniens se sont installés sur la côte, les Iapydes dans l'arrière-pays. Le port de Liburnia est un repaire des pirates, dérangeant les intérêts romains, donc conquis par les Romains vers l'an 180 av. J.-C. Ils y fondent la ville de Tarsatica, Tergeste (Trsat), avec son château fort surplombant son port.

Les peuples croates s'installent dans la région de Liburnie vers l'an 700. Ils sont vite soumis aux attaques des troupes des royaumes francs du nord-ouest, menées par le margrave Éric de Frioul, qui trouve la mort près de Tarsatica en 799. L'empereur Charlemagne fait ensuite conquérir et détruire la ville. À partir de 925, le territoire de Rijeka fait partie du royaume de Croatie, uni à la Hongrie au XIIe siècle. La frontière occidentale avec la marche d'Istrie et le royaume d'Italie se dessine entre Rijeka et Opatija. La ville devient une résidence de la famille Frankopan et de la maison de Walsee.

Le théâtre national croate (en).
Port de Rijeka en 1910.
La façade du Palais Modello depuis la rue de Porto à Rijeka.

La ville passe sous la souveraineté des Habsbourg en 1474, quand les seigneurs de Walsee la vendent à l'empereur Frédéric III, après la bataille de Fiume, remportée par le chevalier hongrois André Both de Bajna. Rijeka reste sous la domination de la monarchie de Habsbourg jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1526, elle retourne au royaume de Hongrie, qui reconnaît l'autorité des Habsbourg. Dès le début des temps modernes, elle est une rivale de Venise, possédant le statut de ville libre, et devient officiellement corpus separatum en 1779.

Après les guerres de la Troisième Coalition en 1805, Rijeka échoit au royaume d'Italie par le traité de Presbourg. À partir de 1809, elle fait partie des Provinces illyriennes; initialement comme chef-lieu de la province de Fiume, plus tard comme partie de la Croatie civile. En 1815, le Congrès de Vienne remet la ville à l'empire d'Autriche.

Raoul Chélard (d) Voir avec Reasonator écrit dans La Hongrie contemporaine[4] que Fiume et son petit territoire possèdent à la fin du XIXe siècle une population de 21 000 habitants, dont 11 000 Italiens, 8 000 Croates, 900 Allemands, 400 Hongrois et une centaine de Juifs.

Après la Première Guerre mondiale et la dissolution de l'Autriche-Hongrie, Rijeka est occupée conjointement par l'armée italienne et un corps interallié. Fin juin 1919, éclatent les Vêpres fiumaines, qui opposent les troupes italiennes (dont le régiment des grenadiers de Sardaigne), à des troupes françaises du corps interallié[5]. De 1919 à 1920, l'écrivain italien Gabriele D'Annunzio occupe la ville (voir Entreprise de Fiume), qui ne faisait pas partie de l'Istrie annexée par l'Italie[6], et crée l'éphémère Régence italienne du Carnaro, suivie par l'État libre de Fiume. La ville est annexée par l'Italie en 1924 après la signature d'un traité avec la Yougoslavie.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le , la ville est prise par les troupes yougoslaves de Josip Broz Tito. L'annexion à la Yougoslavie est formalisée par le traité de Paris le 10 février 1947. Les exécutions sommaires de citoyens italiens, militaires et civils (au moins 650 Italiens sont tués immédiatement après la fin de la guerre[7]), forcent la majorité des 40 000 Italiens (environ 70 % de la population résidente avant 1945) à quitter la ville : ils sont appelés en italien Esuli (« exilés »).

Malgré les persécutions du régime de Tito, une petite minorité italienne subsiste encore. Il y a actuellement entre 6 000 et 8 000 Italiens environ. Ils disposent de quatre écoles fondamentales (primaire + collège) et d'un lycée. Le quotidien en langue italienne La Voce del Popolo, fondé originellement en 1885, est publié depuis plus de soixante ans. La majorité de la population est croate[8].

Climat modifier

Normales et records pour la période 1971-2000 à Rijeka
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,9 3,2 5,5 8,4 12,8 16 18,6 18,6 14,9 10,9 6,6 4 10,2
Température moyenne (°C) 5,8 6,3 8,8 12 16,8 20,3 23,1 23,1 18,8 14,2 9,6 6,8 13,8
Température maximale moyenne (°C) 9,1 9,9 12,6 15,9 21,1 24,6 27,9 28,1 23,5 18,5 13,2 10,1 17,9
Record de froid (°C)
date du record
−11,4
9/1985
−12,8
10/1956
−7,7
5/1971
−0,2
14/1986
2,1
12/1978
7,4
8/1962
10,4
16/1970
9,1
28/1995
4,8
29/1977
−1,2
30/2012
−4,5
15/1983
−8,9
28/1996
−12,8
10/2/1956
Record de chaleur (°C)
date du record
20
20/1974
21,4
22/1990
25
29/2017
28,9
28/2012
33,7
25/2009
36,7
12/2003
40
19/2007
39,5
5/2017
34,8
4/1949
28,8
1/1956
25,5
2/2004
20,4
4/1979
40
19/7/2007
Nombre de jours avec gel 8,1 7 3,5 0,5 0 0 0 0 0 0,3 4,3 8,1 31,9
Ensoleillement (h) 111,6 135,6 155 171 232,5 249 297,6 279 201 161,2 111 99,2 2 203,7
Précipitations (mm) 128,7 104,1 113 113,8 103,3 119,9 70,1 101,5 156,5 203,9 181,9 155,6 1 552,4
Nombre de jours avec précipitations 10,7 8,5 10,3 12,6 12,5 12,3 8,8 9 10,6 12,1 11,7 11,2 130,1
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 3,9 3,7 3,4 3,3 3,6 3,8 2,3 2,9 4,2 5,1 5,2 4,6 46
Humidité relative (%) 65,1 60,3 60,4 62,6 63,7 62,4 56,4 56 63,7 67,4 67,3 66,4 62,7
Nombre de jours avec neige 0,8 0,3 0,2 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 1,4
Nombre de jours d'orage 0,6 1,3 1,8 3,1 5 7,7 7 7,4 5,5 3,5 2,6 1,2 46,8
Nombre de jours avec brouillard 0,7 0,8 0,6 0,2 0,1 0 0 0 0,1 0,2 0,3 0,6 3,7
Source : Državni hidrometeorološki zavod[9],[10].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,1
2,9
128,7
 
 
 
9,9
3,2
104,1
 
 
 
12,6
5,5
113
 
 
 
15,9
8,4
113,8
 
 
 
21,1
12,8
103,3
 
 
 
24,6
16
119,9
 
 
 
27,9
18,6
70,1
 
 
 
28,1
18,6
101,5
 
 
 
23,5
14,9
156,5
 
 
 
18,5
10,9
203,9
 
 
 
13,2
6,6
181,9
 
 
 
10,1
4
155,6
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Démographie modifier

Depuis 1880, l'évolution démographique de Rijeka a été :

1880 1890 1900 1910 1921 1931
37 90448 95961 41976 04261 15772 111
1948 1953 1961 1971 1981 1991
67 08873 71898 759129 173158 226165 904
2001 2011 2021 - - -
144 043128 624108 622---
Source[11]:

Personnalités liées à la ville modifier

Nés à Rijeka :

Localités modifier

La municipalité de Rijeka compte deux localités : Rijeka et Sveti Kuzam.

Jumelage modifier

Rijeka est jumelée avec les villes suivantes :

Carte
Jumelages et partenariats de Rijeka.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Rijeka.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
Bitola (en)Macédoine du Nord
Bourgas[12]Bulgariedepuis
CetinjeMonténégro
EsteItalie
Faenza[13]Italiedepuis le
GdańskPologne
GênesItaliedepuis le
KawasakiJapon
LjubljanaSlovénie
NeussAllemagnedepuis
PalermeItalie
PittsburghÉtats-Unis
QingdaoChine
Rostock[14]Allemagnedepuis
ville métropolitaine de GênesItaliedepuis le
YaltaUkraine

Musées modifier

  • Musée de la ville de Rijeka, en trois parts : The Cube (Kockica, vers le musée maritime), The Sugar Palace (La Sucrière, vers la gare ferroviaire), Torpédo (Torpilles, vers la gare routière)
  • Musée maritime, historique du littoral de Rijeka
  • Musée d'Art moderne et contemporain (vers la gare ferroviaire)
  • Musée d'histoire naturelle (vers le musée maritime)
  • Musée de la pharmacie (centre)
  • Musée Peek and Poke (ordinateurs)

Divers modifier

Bibliographie modifier

  • Dominique Kirchner Reill, The Fiume Crisis, Harvard University Press, 2020.
  • Ferdo Šišić, Abrégé de l'histoire politique de Riéka-Fiume, Graphique, 1919.

Notes et références modifier

  1. (en) Recensement de 2001 : « Population by ethnicity, by towns/municipalities, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le ).
  2. (en) « Population by sex and age by settlements, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le ).
  3. « Croatie: Rijeka, Capitale européenne de la culture 2020, lance ses festivités », sur RTBF Tendance, (consulté le )
  4. Raoul Chélard (d) Voir avec Reasonator, La Hongrie contemporaine, Paris (lire en ligne), p. 91..
  5. Pierre Milza, Les Fascismes, Paris : éditions du Seuil, collection Points Histoire, 2001, (ISBN 2-02-012863-2), p. 79-80.
  6. Péter Techet, « Fiume, expérience politique éphémère », Courrier International, no 1560,‎ , traduit d'un article publié dans Azonnali à Budapest le 7 septembre 2020.
  7. (it + sh) Le vittime di nazionalita italiana a Fiume e dintorni (1943-1947) / Žrtve talijanske nacionalnosti u Rijeci i okolici (1939.-1947.) - Società di Studi Fiumana, Rome / Hrvatski Institut za Povijest, Zagreb, Rome 2002 (ISBN 88-7125-239-X) : Tablica ubijenima od 2. svibnja 1945. do 31. prosinca 1947 : « Statistički podaci », stranice 206 i 207] [PDF].
  8. Causeur.fr et Daoud Boughezala, « Rijeka : le "port de la diversité" croate oublie ses Italiens », sur Causeur, (consulté le )
  9. (en) « Monthly values and extremes for Rijeka in 1961–2020 period », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
  10. (en) « Rijeka Climate Normals », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
  11. (sl) « Naselja i stanovništvo Republike Hrvatske 1857–2001 », Zagreb, DZS,
  12. « https://www.burgas.bg/bg/pobratimeni-gradove-1 »
  13. « http://www.comune.faenza.ra.it/Citta/Rapporti-internazionali/Citta-gemellate/Rijeka-Croazia-16.09.1983 »
  14. « https://rathaus.rostock.de/de/rijeka_kroatien/278685 »
  15. « Capitales européennes de la culture 2020: au tour de Rijeka (Croatie) et Galway (Irlande) », sur RTBF Info, (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :