Service autrichien de la Mémoire

Service autrichien de la Mémoire
Histoire
Fondation
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Type
Organisation non gouvernementale, organisation antifascisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
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Le service autrichien de la Mémoire (Österreichischer Gedenkdienst en allemand) est une alternative au service militaire en Autriche. Ses participants travaillent dans le monde entier dans des organismes consacrés à la perpétuation de la mémoire de la Shoah.

Description modifier

Le service autrichien de la Mémoire a été fondé par le politologue et docteur en sciences politiques, Andreas Maislinger d'Innsbruck (Tyrol), qui s'est inspiré de l'Action de réconciliation allemande, Aktion Suehnezeichen, pour laquelle il a travaillé comme volontaire au musée d'Auschwitz-Birkenau.

En 1991, l'Assemblée nationale autrichienne a voté une loi permettant à Maislinger d'organiser le service autrichien de la Mémoire, une organisation indépendante, financée pour la plus grande partie par l'État.

L'intention du service autrichien de la Mémoire est de souligner que l'Autriche assume ses responsabilités concernant les crimes du nazisme, notamment l'extermination des Juifs européens, et s'engage sous le mot d'ordre « Plus jamais » (expression utilisée par l'ex-chancelier autrichien, Franz Vranitzky, à Jérusalem en ).

Le service autrichien de la Mémoire est un réseau international unique au monde, prêtant assistance à des musées et à des archives de grande importance. Depuis 1992, quelques centaines de volontaires du service autrichien de la Mémoire — la plupart ayant entre vingt et trente ans — ont travaillé dans des organisations étudiant et préservant l'histoire de la Shoah et des crimes nazis au lieu de faire leur service militaire en Autriche. Il y a chaque année une trentaine de jeunes hommes et femmes autrichiens qui participent à un service d'une durée de douze mois. Pour les hommes, c'est un service de remplacement au service militaire, analogue au service civil, alors que les femmes s'engagent dans le cadre du service volontaire européen[1].

L'Association pour le service autrichien à l'étranger, Österreichischer Auslandsdienst, est autorisée par le Gouvernement autrichien à envoyer des volontaires du service autrichien de la Mémoire dans des organisations partenaires du monde entier.

Ambassade d'Autriche à Paris en  : Delphine Hébras (petite-fille de Robert Hébras), Jean Serog (99 ans), Robert Hébras (lauréat 2008) et l'ambassadeur Hubert Heiss.

Prix autrichien pour la mémoire de l'Holocauste modifier

Depuis 2006, l'association décerne le prix autrichien pour la mémoire de l'Holocauste à une personne qui s'est particulièrement distinguée par ses travaux sur l'histoire du nazisme.

Le , ce prix a été remis à Robert Hébras, l'un des rares survivants du massacre d'Oradour-sur-Glane, par Hubert Heiss à l'ambassade d’Autriche à Paris pour son engagement dans la lutte contre l’oubli en tant que témoin, mais aussi pour son implication passionnée dans le travail de réconciliation entre Allemands, Français et Autrichiens.

Citations modifier

« Je suis très intéressé par le travail accompli par le service autrichien de la Mémoire. Je remercie cette association de permettre à ces jeunes d’effectuer leur service civil à Oradour-sur-Glane. Aussi, je remercie très sincèrement le directeur Andreas Maislinger ainsi que René J. Laglstorfer, notre volontaire d’Oradour, de la remise du prix autrichien pour la mémoire de l'Holocauste. »

— Robert Hébras (1925-2023) – Survivant du massacre d’Oradour-sur-Glane et lauréat de la « Austrian Holocaust Memorial Award 2008 »

« Je suis le travail du service autrichien de la Mémoire avec un grand intérêt. Le Gedenkdienst a tout mon appui. »

— Simon Wiesenthal (1908–2005) – Rescapé des camps d'extermination et « traqueur de nazis »

« J’ai souvent prétendu qu’il n’y avait pas d’association autrichienne envoyant des jeunes en Israël comme l’association allemande Aktion Sühnezeichen. J’étais ainsi touché d’apprendre qu’il y avait la possibilité d’effectuer le service civil autrichien sous forme du Gedenkdienst grâce à votre engagement [celui de Monsieur Andreas Maislinger ]. »

— Teddy Kollek (1911–2007) – Ancien maire de Jérusalem

Associations partenaires modifier

Allemagne
Australie
  • Melbourne - Jewish Holocaust Museum and Research Centre
Belgique
Brésil
Bulgarie Bulgarie
Canada
Le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal a été fondé par un groupe de survivants de l’Holocauste et a ouvert ses portes en 1979. Par son musée, ses programmes commémoratifs et ses initiatives éducatives, le Centre informe et sensibilise les gens sur les dangers de l’antisémitisme, le racisme, la haine et l’indifférence, tout en faisant la promotion de notre responsabilité collective à l’égard du respect de la diversité et du caractère sacré de toute vie humaine. Les activités entreprises par un ‘bénévole autrichien de la commémoration de l’Holocauste’ au Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal sont variées. Ses fonctions vont de l’aide de bureau aux traductions (allemand-anglais), ainsi qu’à la recherche ou à la description et numérisation d’artéfacts de la collection. L’horaire inclut aussi plusieurs heures à l’accueil du musée. Le bénévole communique alors avec des survivants de l’Holocauste, des étudiants, des professeurs, et des visiteurs du musée afin de coordonner les visites et d’assurer le bon déroulement de la routine quotidienne. De plus, il participe à plusieurs projets et événements, tels que Témoins de l’Histoire, Une Bar- et Bat-Mitzvah inoubliable, Commémoration de Kristallnacht, et autres.
Le serviteur autrichien de la Mémoire à la «Kleinmann Family Foundation» numérise et archive des artefacts, des documents d'archives et de photographies ainsi qu’il maintient et améliore la base de données et le site Internet. Le volontaire fait des exposés aux écoles secondaires et aux collèges universitaires sur l'Holocauste et la responsabilité morale. De plus, le serviteur réalise des entretiens avec les survivants de l'Holocauste dans le cadre des projets d' « histoire orale ».
Chine
République tchèque
  • Prague - Federation of Jewish Communities
France
La Fondation pour la mémoire de la déportation (FMD) a pour but de pérenniser la mémoire des victimes de l’Internement et de la Déportation, arrêtées et déportées de France, entre 1939 et 1945. La Fondation est partenaire des différents acteurs du champ mémoriel (associations, amicales, fédération, musées, mémoriaux, historiens, organismes officiels etc). Les domaines d’actions sont la sauvegarde des archives, la réalisation d’une collection audio-visuelle de témoignages sur l’internement et la déportation, l’encouragement et la publication d’études et de recherches historiques, la participation à la transmission de l’histoire et de la mémoire à l’école mais aussi dans des cadres extra-scolaires, la défense des intérêts des déportés et internés, la lutte contre les négationnistes et la promotion des droits de l’homme.
Hongrie
Israël
Italie
Pologne
Russie
Slovénie
Royaume-Uni
États-Unis États-Unis

Distinctions modifier

Andreas Maislinger est nommé en 2009 au Bremer Friedenspreis[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Bremen Peace Award 2009 - Courageously Crossing Thresholds, Fondation Die Schwelle, Bremen, , p. 46-47. Original en allemand.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier