Shakuntala Devi (en kannada : ಶಕುಂತಲಾ ದೇವಿ), née le à Bangalore[1] en Inde et morte le (à 83 ans) dans cette même ville[2],[3], est une « calculatrice prodige ». Elle a écrit de nombreux livres sur la pédagogie des mathématiques, les casse-têtes mathématiques, l'astrologie et donnait des conférences aussi bien dans les médias que dans les universités à travers le monde.

Biographie modifier

Son père, un trapéziste et funambule travaillant pour un cirque brahmin, n'hésite pas à se convertir à la fin de sa carrière en dompteur de fauves et même en homme-canon[4].

L'extraordinaire mémoire de Shakuntala Devi s'est manifestée à l'âge de trois ans, alors qu'elle jouait aux cartes avec son père : elle remportait les manches en mémorisant les cartes. Dès l'âge de six ans, ses dons de calculateur étaient suffisamment remarquables pour faire l'objet d'une présentation à l’Université de Mysore[5], et à huit ans elle se produisait de nouveau à l’université d'Annamalai.

Ses prouesses se situent particulièrement dans le domaine des racines n-ièmes[6]. Contrairement à d'autres calculateurs prodiges, comme Truman Henry Safford, ses dons ne s'altérèrent pas à l'âge adulte. Encore en 1977, elle calculait la racine 23e d'un nombre de 201 chiffres de tête. Le , elle effectuait mentalement la multiplication de deux nombres à 13 chiffres choisis au hasard par le Département d'Informatique de l'Imperial College de Londres :

7 686 369 774 870 × 2 465 099 745 779

et donna le résultat en 28 secondes, mais il faut encore considérer que c'est à peu près le temps qu'il lui a fallu pour dicter la réponse (un nombre de 26 chiffres) à ses interlocuteurs (ce temps de 28 secondes est celui qu'elle donne toutefois sur son site web).

Shakuntala a souvent expliqué qu'elle visualise directement le résultat des calculs qu'on lui soumet et attribue cette faculté à une inspiration divine. De confession hindouiste, elle pratique également l'astrologie[7], discipline à laquelle elle a d'ailleurs consacré un livre.

En 1977, elle publie la première monographie indienne sur l'homosexualité en Inde[8].

Son dernier ouvrage, paru en 2006, In the Wonderland of Numbers, est un récit autobiographique qui raconte l'histoire d'une fillette, Neha, et sa fascination pour les nombres.

Le , Devi est admise à l'hôpital de Bangalore pour des insuffisances respiratoires et rénales où elle décède 18 jours plus tard le . Dans la soirée, des centaines de personnes, dont des proches et admirateurs, sont venus assister aux rites funéraires célébrés dans la banlieue sud de Bangalore.

Œuvres modifier

Parmi ses essais, on peut citer :

Notes et références modifier

  1. D'après T. V. Padma, « Young genius », The Hindu,‎ ? (lire en ligne)
  2. PTI, « Mathematical genius Shakuntala Devi no more », The Hindu - Karnataka, no 21 avril,‎ (lire en ligne)
  3. PTI, « India's 'human computer' Shakuntala Devi die », The Times of India, no 21 avril,‎ (lire en ligne)
  4. D'après « Shakuntala Devi », Hinduism Today, no mai-juin 2000,‎ (lire en ligne).
  5. Vedic Math - Shakuntala Devi: A biography
  6. Francis Brunel, Notre univers - La merveilleuse aventure de la vie, Hachette, , 152 p., In-quarto cartonné, p. 151 mentionne le calcul de « la racine 24e d'un nombre de 42 chiffres en trois ou quatre secondes ».
  7. D'après Souvik Chowdhury, « Mathematician extraordinaire », The Hindu, no 23 août,‎ (lire en ligne)
  8. Subir K Kole, « Globalizing queer? AIDS, homophobia and the politics of sexual identity in India », Globalization and Health,‎ (DOI 10.1186/1744-8603-3-8, lire en ligne) : « Le premier essai académique sur les homosexuels indiens (The World of Homosexuals), paru en 1977, était écrit par Shakuntala Devi, le phénomène mathématique connu internationalement comme « calculateur humain ». Ce livre traitait l'homosexualité sous un jour favorable ; il passait en revue la situation socio-culturelle et juridique de l'homosexualité en Inde et l'opposait au mouvement de libération alors actif aux USA. »

Liens externes modifier