Sophie Wilmès

femme politique belge, ancienne Première ministre de la Belgique

Sophie Wilmès
Illustration.
Sophie Wilmès en 2020.
Fonctions
Vice-Première ministre de Belgique
Ministre fédérale des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur, et des Institutions culturelles fédérales

(1 an, 9 mois et 14 jours)
Premier ministre Alexander De Croo
Gouvernement De Croo
Prédécesseur Philippe Goffin
Successeur David Clarinval (vice-Premier ministre)
Hadja Lahbib (Affaires étrangères, Europe, Commerce, Culture)
Première ministre de Belgique

(11 mois et 4 jours)
Monarque Philippe
Gouvernement Wilmès I et II
Législature 55e
Coalition CD&V-Open VLD-MR
Prédécesseur Charles Michel
Successeur Alexander De Croo
Ministre fédérale de la Fonction publique
chargée de la Politique scientifique

(10 mois et 18 jours)
Premier ministre Charles Michel
Gouvernement Michel II
Prédécesseur Sander Loones (Fonction publique)
Zuhal Demir (Politique scientifique)
Successeur David Clarinval
Ministre fédérale du Budget
chargée de la Loterie nationale

(4 ans, 1 mois et 5 jours)
Premier ministre Charles Michel
Gouvernement Michel I et II
Prédécesseur Hervé Jamar
Successeur David Clarinval
Biographie
Date de naissance (49 ans)
Lieu de naissance Ixelles (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique MR
Diplômée de IHECS
ISC Saint-Louis
Résidence Rhode-Saint-Genèse

Sophie Wilmès
Premiers ministres de Belgique

Sophie Wilmès (/sɔ.fi wil.mɛs/[a]), née le à Ixelles (province de Brabant), est une femme d'État belge francophone. Membre du Mouvement réformateur (MR), elle est Première ministre entre et .

Conseillère communale à Uccle puis échevine à Rhode-Saint-Genèse entre 2000 et 2015, elle devient en 2014 députée fédérale en suppléance de Didier Reynders. Elle entre en 2015 au gouvernement, comme ministre du Budget, et y ajoute les compétences de la fonction publique trois ans plus tard.

Le , elle devient Première ministre du gouvernement d'affaires courantes, après l'élection de Charles Michel à la présidence du Conseil européen et dans l’attente de la formation d’un nouveau gouvernement, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste en Belgique. Elle forme un gouvernement de crise le dans le cadre de la pandémie de Covid-19.

Elle est remplacée le par Alexander De Croo, dont elle devient vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères. Elle entre quelques jours plus tard en soins intensifs à la suite de sa contamination à la Covid-19, et y reste admise une semaine. Elle se met dix-huit mois plus tard en congé de ses fonctions ministérielles, pour des raisons familiales, et démissionne en juillet 2022.

Elle redevient ainsi députée fédérale et première échevine à Rhode-Saint-Genèse.

Enfance et études modifier

Sophie Wilmès est issue d'une famille engagée en politique. Son père, Philippe Wilmès, a été professeur d'économie à l'Université catholique de Louvain, régent de la Banque nationale de Belgique et administrateur de nombreuses sociétés privées et publiques[1]. Il a été également membre de plusieurs cabinets ministériels, notamment celui de Jean Gol. Ses grands-parents paternels sont tués lors du bombardement de Limal lors de la Deuxième Guerre[2]. Sa mère a travaillé dans plusieurs cabinets, notamment celui de Mieke Offeciers[3]. D'origine juive, elle a perdu plusieurs membres de sa famille lors de la Shoah[4].

Sophie Wilmès passe son enfance à Grez-Doiceau en Wallonie et ensuite à Rhode-Saint-Genèse en périphérie de Bruxelles.

Sophie Wilmès est licenciée en communication appliquée, section publicité de l'Institut des hautes études des communications sociales (IHECS), et en gestion financière de l'ISC Saint-Louis.

Parcours professionnel modifier

Après avoir travaillé dans une agence de publicité, Sophie Wilmès effectue un stage à la Commission européenne en tant qu'assistante d'administration dans une unité de gestion financière chargée du contrôle budgétaire de dossiers d'assistance technique[5].

Elle poursuit sa carrière en tant que conseillère économique et financière au sein d'un cabinet d'avocats d’affaires[1].

Parcours politique modifier

Local modifier

Ses premiers pas en politique remontent à sa gestion de la campagne électorale d'Éric André aux élections communales de 2000 à Uccle, où elle est elle-même 29e sur la liste PRL-FDF. Elle est élue conseillère communale[5].

Par la suite, elle se réinstalle à Rhode-Saint-Genèse et y prend un poste d’échevine.

En 2014, elle est élue conseillère provinciale du Brabant flamand. Candidate dans le district de Hal sur la liste de l'Union des francophones (UF), elle remporte 3 505 voix de préférence, soit le meilleur score personnel des élus de l'UF[6].

À la suite de son départ du gouvernement fédéral en juillet 2022, elle réintègre le Collège des bourgmestre et échevins de Rhode-Saint-Genèse[7]. Elle est actuellement première échevine, chargée des Finances et du Budget, de la Communication, de la Culture francophone, de l'Accueil d'enfants, des Classes moyennes et de la Durabilité[8].

Fédéral modifier

Aux élections fédérales du 25 mai 2014, Sophie Wilmès est première suppléante sur la liste fédérale. Elle remplace Didier Reynders à la Chambre le suivant, celui-ci étant reconduit au poste de ministre des Affaires étrangères, et elle s'inscrit à la commission des Finances et du Budget[5].

En , le ministre fédéral du Budget Hervé Jamar choisit d'occuper à partir du 1er octobre suivant le poste de gouverneur de la province de Liège et se retire du gouvernement fédéral. Sophie Wilmès lui succède le . Après la rupture de la coalition au pouvoir, elle devient également le ministre fédérale de la Fonction publique.

Première ministre modifier

Lors du comité ministériel restreint du , Sophie Wilmès est choisie pour succéder à Charles Michel, dont elle est considérée comme une proche, au poste de Premier ministre. Ce dernier, également membre du MR, est déchargé de ses fonctions le lendemain afin de prendre dans les meilleures conditions le poste de président du Conseil européen le 1er décembre. Première femme à assumer la direction du gouvernement belge, elle prend cependant la tête d'un exécutif d'affaires courantes pour quelques semaines ou mois et privé de majorité à la Chambre[9],[10]. Elle prête serment devant le roi Philippe le lendemain, et David Clarinval lui succède dans ses fonctions ministérielles[11].

Le , la Première ministre se rend en République démocratique du Congo pour réaffirmer l'amitié belgo-congolaise, après un refroidissement diplomatique de 2016-2019. La dernière visite d'un Premier ministre belge datait de dix ans[12].

Elle est classée 68e femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes pour l'année 2019[13].

Le , elle forme un gouvernement de plein exercice disposant d'une majorité parlementaire et bénéficiant de « pouvoirs spéciaux » valables jusqu'au 1e octobre lui permettant de légiférer sans obtenir l'accord du Parlement[14], pouvoirs néanmoins limités à la gestion sanitaire et économique de la crise de maladie à coronavirus[15]. Pour les autres domaines, elle reste chef d'un gouvernement minoritaire et en affaires courantes.

Sa gestion de la crise suscite des réactions contrastées au sein de la population. Elle est ainsi la personnalité politique préférée des Belges francophones en [16],[17]. Un mois plus tôt cependant, le , le personnel soignant de l'hôpital Saint-Pierre proteste contre les coupes budgétaires du gouvernement précédent en lui tournant le dos lors de sa visite de l'hôpital[18],[19].

En mai, la Belgique connaissait un taux de mortalité lié à la COVID-19 des plus élevés au monde[20],[21]. Ce taux de mortalité serait en partie expliqué par la méthode de comptage belge[22],[23].

Ministre des Affaires étrangères modifier

Elle quitte son poste le , intégrant le gouvernement de son successeur Alexander De Croo comme vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères ; elle est la première femme à diriger la diplomatie belge[24].

Du 22 au , Sophie Wilmès est admise en soin intensif de l'hôpital Chirec de Delta, alors qu'elle avait contracté la maladie à Covid-19[25],[26]. Elle reprend son travail à la tête de la diplomatie belge le [27].

Le , Wilmès appelle devant l'Assemblée des États parties au Statut de Rome, à inscrire l'écocide comme un crime au regard du droit international[28].

Elle annonce le qu'elle se met en congé de ses fonctions ministérielles sans rémunération en raison de problèmes de santé rencontrés par son mari, atteint d'un cancer[29]. Cela implique que, toujours officiellement ministre et vice-Première ministre pendant cette période, ses compétences ministérielles au sein du gouvernement fédéral sont temporairement réparties entre le Premier ministre Alexander De Croo, qui assume ses compétences en matière d'affaires étrangères et européennes ; le ministre des Classes moyennes David Clarinval, qui se voit confier temporairement la responsabilité du commerce extérieur ; et le secrétaire d'État à la Digitalisation Mathieu Michel, chargé des institutions culturelles fédérales.

Le , Sophie Wilmès remet sa démission de membre du gouvernement[30]. Hadja Lahbib lui succède le lendemain.

Vie privée modifier

Sophie Wilmès est mariée depuis 2002[31] avec Christopher Stone, de nationalité australienne et originaire de Tasmanie. Le couple a trois enfants, alors que Christopher Stone a un fils d'une précédente union. La famille réside à Rhode-Saint-Genèse[3],[32]. Elle annonce le 21 avril 2022 que son mari souffre d'un cancer agressif du cerveau[33]. Il décède dans la nuit du 24 au 25 novembre 2023 des suites de son cancer[34].

Mandats politiques modifier

Résumé des mandats occupés par Sophie Wilmès[35] :

  • 2000 - 2006 : conseillère communale d'Uccle ;
  • Depuis 2007 : conseillère communale de Rhode-Saint-Genèse ;
  • 2007 -  : première échevine des Finances, du Budget, de l'Enseignement francophone, de la Communication et de l'Économie locale à Rhode-Saint-Genèse ;
  • -  : conseillère provinciale du Brabant flamand ;
  • -  : députée fédérale, suppléante de Didier Reynders ;
  • -  : ministre fédérale du Budget, chargée de la Loterie nationale ;
  • -  : ministre fédérale de la Fonction publique, chargée de la politique scientifique ;
  • -  : Première ministre ;
  • -  : vice-Première ministre, ministre fédérale des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur, et des Institutions culturelles fédérales ;
  • Depuis juillet 2022: députée fédérale ;
  • Depuis juillet 2022: première échevine des Finances, du Budget, de la Communication, de la Culture francophone, de l'Accueil d'enfants, des Classes moyennes et de la Durabilité à Rhode-Saint-Genèse.

Distinctions modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Prononciation en français de Belgique standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.

Références modifier

  1. a et b « Qui est Sophie Wilmès, la nouvelle ministre fédérale du Budget ? », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Décès de Philippe Wilmès », L'Écho,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « Qui est vraiment Sophie Wilmès, notre nouvelle Première ministre », Sud Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Belgique : une mère juive devient la première femme Première ministre », The Times of Israel,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c Francis Van de Woestyne, « "Adolescente, je me disais : la politique, jamais !" », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Agentschap Binnenlands Bestuur, « Vlaams-Brabant provincieraad Lokale Verkienzingen 2012 », sur vlaanderenkiest.be/verkiezingen2012 (consulté le ).
  7. Adrien de Marneffe, « Dans la discrétion, Sophie Wilmès a repris son poste à Rhode-Saint-Genèse », sur La Libre.be (consulté le ).
  8. « Composition Bourgmestre et échevins - Commune Rhode-Saint-Genèse », sur rhode-saint-genese.be (consulté le ).
  9. « Belgique: la ministre du budget choisie comme première ministre par intérim », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Belgique : qui est Sophie Wilmès, la Première ministre par intérim ? », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Sophie Wilmès a été nommée Première ministre par intérim par le Roi », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. RTBF, « Une délégation gouvernementale, emmenée par Sophie Wilmès, est en visite en RDC », sur RTL.be, .
  13. Site Forbes.com
  14. AFP - Ouest France, « Belgique. Alexander De Croo va devenir le nouveau Premier ministre après 16 mois de crise », sur ouest-france.fr, .
  15. Le Soir, « ophie Wilmès a prêté serment à la tête d’un gouvernement de plein exercice mais limité », .
  16. « Grand baromètre: Sophie Wilmès est la personnalité politique préférée des Belges francophones, le Vlaams Belang toujours en tête en Flandre », Sudpresse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « “Un travail accompli avec talent et brio”: politiques et anonymes remercient Sophie Wilmès », 7 sur 7,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. « Les infirmiers tournent le dos à Sophie Wilmès », LN24,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « En Belgique, des personnels soignants tournent le dos à leur Première ministre », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) « Coronavirus: Belgian hospital staff turn backs on PM Sophie Wilmès », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) « Coronavirus: Why so many people are dying in Belgium », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Van Gucht: «Le taux de mortalité est peut-être dû au mode de déclaration des décès» », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Covid-19 : pourquoi un taux de mortalité si élevé en Belgique », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Après avoir été la première "Première", Sophie Wilmès devient la première femme ministre des Affaires étrangères belge », sur RTBF, (consulté le ).
  25. « Des nouvelles de Sophie Wilmès: l’ex-Première ministre toujours en soins intensifs », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Coronavirus: Sophie Wilmès a quitté les soins intensifs », RTL,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Rédaction avec Belga, « Sophie Wilmès, guérie du coronavirus, reprend la barre du ministère des Affaires étrangères: "Je laisse cette épreuve derrière moi " », sur dhnet.be, (consulté le ).
  28. (en) « Make ecocide an international crime, says Sophie Wilmés », sur The Brussels Times, (consulté le ).
  29. « Direct à la Chambre : nouvelle répartition des compétences au gouvernement, Sophie Wilmès se mettant en congé pour raisons familiales », sur RTBF (consulté le ).
  30. « Belgique : Sophie Wilmès démissionne de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères », Challenges, .
  31. « Qui est Christopher Stone, le mari de Sophie Wilmès qui lutte contre un "cancer agressif du cerveau" ? », sur RTL Info, (consulté le ).
  32. Catherine Ernens, « Ministre modèle ou notaire du budget : qui est Sophie Wilmès ? », L'Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  33. « Sophie Wilmès se met en congé de ses fonctions ministérielles pour s’occuper de sa famille, son mari étant atteint d’un cancer », sur RTBF (consulté le ).
  34. « Sophie Wilmès en deuil: son mari est décédé », sur RTL Info, (consulté le ).
  35. « Les 4 mandats de Sophie Wilmès (MR) », sur Cumuleo (consulté le ).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier