Taxon poubelle

groupe d'organismes ne rentrant dans aucune autre catégorie

Un taxon poubelle est un terme utilisé par certains taxonomistes pour désigner un taxon fourre-tout provisoire, dont le but est de regrouper des organismes difficiles ou impossibles à classer, dépourvus de caractères uniques distinctifs discernables (autapomorphies)[1],[2],[3],[4].

Ces organismes sont regroupés soit par une certaine similitude souvent superficielle, soit par l'absence d'un ou plusieurs caractères distincts, ou par leur non-appartenance à un ou plusieurs autres taxons. Les taxons poubelles provisoires sont cependant considérés comme des taxons valides, tant que les avancées de la science ne permettent pas de les réviser.

Taxons fourre-tout en biologie modifier

Certains taxons traditionnels sans validité phylogénétique ont été conservés dans l'usage en raison de leur utilité dans le langage courant :

  • la catégorie classique des invertébrés est un exemple de regroupement par défaut de tous les organismes dépourvus de colonne vertébrale ;
  • les Insectivora sont un ancien ordre de mammifères, qui étaient unis notamment par le fait qu'ils ont des insectes comme principale source de nourriture.

Taxons poubelles en paléontologie modifier

Comparaison de dents attribuées à différents genres et espèces de troodontidés, avec l'holotype du genre Troodon en A (T. formosus).

En paléontologie, des fossiles d'organismes connus uniquement à l'état fragmentaire peuvent être regroupés dans un taxon poubelle en se basant sur de vagues ressemblances morphologiques ou sur un regroupement par même niveau stratigraphique, en attendant que d'autres découvertes viennent préciser leur attribution taxonomique.

C'est le cas du groupe des rauisuchiens, des « reptiles » éteints ressemblant en partie aux crocodiles actuels et ayant vécu au Trias[5].

C'est aussi le cas pour le genre fossile Troodon, un dinosaure théropode du Crétacé supérieur dont l'holotype n'est connu que par une seule dent fragmentaire, ses os étant relativement fragiles et peu propices à une préservation par fossilisation. Ainsi de nombreuses dents isolées ont été attribuées au groupe des Troodontidae qui constituait un taxon poubelle, avant que l'holotype de Troodon soit considéré comme non-diagnostique et envisagé, par certains paléontologues, comme un nom douteux (nomen dubium)[6],[7],[8],[9].

Notes et références modifier

  1. Marc-André Selosse & Guy Durrieu (2004), Une classification mycologique phylogénétique francophone (en 2003), Acta Botanica Gallica, 151:1, 73-102, DOI: 10.1080/12538078.2004.10516022, https://doi.org/10.1080/12538078.2004.10516022
  2. (en) M. Friedman et Brazeau, M.D, « Sequences, stratigraphy and scenarios: what can we say about the fossil record of the earliest tetrapods? », Proceedings of the Royal Society, vol. 278, no 1704,‎ , p. 432–439 (PMID 20739322, PMCID 3013411, DOI 10.1098/rspb.2010.1321)
  3. (en) Anthony Hallam et Wignall P. B., Mass extinctions and their aftermath, Oxford (England), Oxford University Press, , 320 p. (ISBN 978-0-19-854916-1, lire en ligne), p. 107
  4. (en) Monks, N., « Cladistic analysis of a problematic ammonite group: the Hamitidae (Cretaceous, Albian-Turonian) and proposals for new cladistic terms », Palaeontology, vol. 45, no 4,‎ , p. 689–707 (DOI 10.1111/1475-4983.00255).
  5. (en) Sterling J. Nesbitt, « Arizonasaurus and its implications for archosaur divergence », Proceedings of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences, vol. 270,‎ , S234-7 (PMID 14667392, PMCID 1809943, DOI 10.1098/rsbl.2003.0066)
  6. (en) International Code of Zoological Nomenclature, International Commission on Zoological Nomenclature, , 4e éd. (lire en ligne), « Glossary ».
  7. (en) D. C. Evans, T.M. Cullen, D.W. Larson et A. Rego, « A new species of troodontid theropod (Dinosauria: Maniraptora) from the Horseshoe Canyon Formation (Maastrichtian) of Alberta, Canada », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 54, no 8,‎ , p. 813–826 (DOI 10.1139/cjes-2017-0034, Bibcode 2017CaJES..54..813E)
  8. (en) A. J. van der Reest et P. J. Currie, « Troodontids (Theropoda) from the Dinosaur Park Formation, Alberta, with a description of a unique new taxon: implications for deinonychosaur diversity in North America », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 54, no 9,‎ , p. 919–935 (DOI 10.1139/cjes-2017-0031, Bibcode 2017CaJES..54..919V, hdl 1807/78296, lire en ligne).
  9. (en) D. J. Varricchio, M. Kundrát et J. Hogan, « An Intermediate Incubation Period and Primitive Brooding in a Theropod Dinosaur », Scientific Reports, no 1,‎ (DOI 10.1038/s41598-018-30085-6, lire en ligne)

Articles connexes modifier