Tele Sur
Caractéristiques
Création
Propriétaire
La Nueva Televisión del Sur C.A.
Slogan
Nuestro Norte es el Sur
Format d'image
1080i HDTV depuis le 12 juillet 2017 pour fêter les 12 ans de diffusion
Langue
Pays
Statut
Généraliste internationale publique
Siège social
Site web
Diffusion
Analogique
Channels 49, 51 (Caracas)
Channel 46 (Valencia)
Channel 51 (Barquisimeto)
Channel 43 (Puerto La Cruz)
Satellite
Astra 1L Europe 11538 V / 22000 / 5/6
Hispasat 1C 11972 V / 27500 / 3/4 Eutelsat Europe 11304 V / 27500 / 2/3
NSS 806 Amérique 4118 V / 2960 / 3/4
Canalsat France Channel 369
Digital+ Espagne Channel 156
DirecTV Tous Amérique du Sud (à l'exception du Venezuela) Channel 722
DirecTV Venezuela Channel 128
Movistar TV Digital Venezuela Channel 131
Telefónica TV Digital Amérique du Sud Channel 451
TV Vlaanderen Digitaal TV Vlaanderen Digitaal Belgium Channel 303
Sky Digital Channel 916
IPTV
Aire
Chronologie
Canal Metropolitano de Televisión

Tele Sur[1] est une chaîne de télévision généraliste vénézuélienne à vocation pan-latino-américaine. La chaîne est diffusée sur le réseau hertzien et sur le câble au Venezuela. Elle est reprise par plusieurs satellites, qui lui assurent une couverture des cinq continents. En France, elle est disponible en clair sur le fournisseur Internet français Free.

En bleu, les pays actionnaires de la chaîne.

Histoire de la chaîne modifier

Basée au Venezuela, Tele Sur a été lancée le dimanche , jour anniversaire de la naissance de Simón Bolívar, à l'initiative du président vénézuélien Hugo Chávez, conjointement par le Venezuela, l'Argentine, l'Uruguay et Cuba, avec comme objectif de permettre aux habitants de l'Amérique latine d'avoir, selon les statuts de la chaîne, un média défendant « leurs propres valeurs, divulguant leur propre image, débattant de leurs idées et diffusant leurs propres programmes, de façon libre et égale ».

La chaîne a aussi pour but annoncé de contrecarrer le monopole des médias nord-américains comme CNN en Español et Univisión dans la diffusion de l’information en Amérique latine : « La domination n’est jamais aussi parfaite que lorsque les dominés pensent comme les dominants. »[2]. Toutefois, alors que le budget de la seule CNN s’élève en 2001 à 700 millions de dollars, celui de Telesur n'est que de 2,5 millions[2]. L'élu républicain de Floride, Connie Mack IV, fait débloquer le 20 juillet 2005 par la Chambre des représentants 9 millions de dollars qui permettraient d'émettre à partir des États-Unis pour diffuser une information « précise, objective et complète » face à « l'antiaméricanisme de Tele Sur » et à « la rhétorique anti-américaine et contre la liberté » d'Hugo Chávez[3].

En septembre 2010, lors de la mutinerie de policiers en Équateur, parfois considérée comme étant une tentative de coup d’État, Tele Sur est la seule chaine d’information a suivre les événements en direct et en continu[4]. L'Argentine a annoncé sortir du capital de la chaîne le 27 mars 2016[5].

Disponibilité modifier

Tele Sur est disponible en signal ouvert via satellite en Amérique latine, aux États-Unis, en Europe occidentale et en Afrique du Nord. La couverture au travers de la télévision par câble est assez limitée en Amérique latine étant donné la ligne éditoriale de la chaine vis-à-vis de divers événements et gouvernements de la région ; le directeur de programmation en 2007, Aram Arahonian expliqua dans une interview que « les propriétaires de câbles ne nous donnent pas accès à leurs services (…) cela n'arrive pas souvent, mais nous a affecté dans des pays importants. Par exemple, au Mexique existent deux monopoles, Televisa et TV Azteca. En Argentine, quasiment tout est contrôlé par le groupe Clarín. Au Brésil, la couverture par le réseau câblé est très minime, il y a 3,5 millions de connectés sur [un pays de] 190 millions d'habitants, ainsi, il s'agit d'un nombre très marginal ».

Controverses et critiques modifier

Accord de coopération avec Al Jazeera modifier

L'accord de coopération entre Tele Sur et Al Jazeera fut envisagé dès l'année 2005, inquiétant le Congrès des États-Unis[6]. Les accords d'échange de contenus audiovisuels furent conclus en février 2006. Le membre de la Chambre des représentants des États-Unis Connie Mack IV, qui à différentes occasions avait déjà critiqué la chaîne, considéra que « cette nouvelle alliance entre Al Jazeera et teleSUR a pour effet de créer une chaîne de télévision globale pour les terroristes et autres ennemis de la liberté »[7].

Le directeur général de la chaîne, l'Uruguayen Aram Arahonian répondit aux critiques de Mack signalant que la chaîne « croit fermement en la démocratie, la liberté d'expression et le pluralisme : les valeurs qui sont indispensables dans n'importe quelle démocratie. Nous n'avons aucun problème pour conclure des accords avec n'importe quelle organisation qui profitera à notre chaîne »[8].

Les accords de Tele Sur avec d'autres organisations de presse et médias comme la BBC[9],[10], l'IRIB[11] et la Télévision centrale de Chine[12],[13] ne furent aucunement critiqués par Mack ou le gouvernement des États-Unis.

Couverture du coup d'État au Honduras modifier

Le 29 juin 2009, la journaliste de Tele Sur Adriana Sívori, qui couvrait avec son équipe de télévision les incidents résultants de la crise politique qui eurent lieu après le coup d'État fut arrêtée par un groupe de militaires, en même temps qu'une équipe de télévision et divers journalistes internationaux. Ils furent menacés et leur passeports confisqués[14].

Quand la communauté internationale apprit cette détention, les détenus furent rapidement libérés. Sívori déclara avoir été agressée par les soldats pendant la détention. Tele Sur a été la seule chaîne de télévision à transmettre en direct les incidents dans les rues de Tegucigalpa. La couverture de la crise par la chaine fut considérée comme une des raisons selon les partisans du président déchu Manuel Zelaya pour lesquelles la situation put être médiatisée dans le monde sans censures, et jusqu'à certain point put faire connaitre la situation au peuple du Honduras lui-même, lui faisant connaitre le lieu ainsi que les opinions politiques du président Zelaya.

Le 30 juin, diverses organisations sociales et syndicats de journalistes au Venezuela firent partie d'une marche jusqu'au siège de la chaine en signe de solidarité avec les journalistes emprisonnés[15].

Le 2 juillet, l'équipe de Tele Sur et du Sistema Nacional de Medios Públicos de Venezuela fut arrêtée tôt le matin par la police dans l'hôtel où elle se trouvait. Après une révision de leurs papiers et avoir été prévenue que de continuer à travailler dans le pays mettait leur vies en danger, le personnel fut remis en liberté mais sans avoir le droit de sortir de l'hôtel[16],[17]. Les équipes décidèrent de quitter le pays, sachant qu'il ne leur était pas possible de continuer à travailler. TeleSUR émit un communiqué de presse, expliquant que la chaine essayait de faire des efforts pour « garantir une information véridique, rigoureuse, opportune et sans censure aussi bien pour le monde que pour le peuple hondurien, dans une circonstance historique si complexe.» La Federación Latinoamericana de Periodistas, la Commission interaméricaine des droits de l'homme et l'Association de la presse interaméricaine condamnèrent ce qu'ils considérèrent comme « une volonté de restreindre le libre flux de l'information sur la situation dans le pays[18],[19]. »

Émissions de Tele Sur à Cuba modifier

Même si Tele Sur a le gouvernement de Cuba comme l'un de ses principaux parrains et fournisseurs de programmation, la chaîne n'est pas totalement disponible pour les habitants de l'île. Ce ne fut pas avant fin 2007 que la chaîne put transmettre dans le pays. Elle ne put le faire qu'avec des restrictions, c'est-à-dire entre 22 h 30 et 6 h 30 et sur la Chaine éducative 2, une chaîne qui a peu d'audience au niveau national[20]. Une partie de la programmation de la chaine est transmise sur l'île en horaire diurne sous forme de résumé des principaux titres des nouvelles de la chaîne et d'un bref documentaire d'une heure, Le meilleur de Tele Sur[21], et, selon le thème abordé, la table ronde internationale, programme produit pour Tele Sur par l'Institut cubain de radio y télévision. Selon l'analyste suédois Nathan Shachar, de cette manière, le gouvernement cubain censure tout type d'information qui ne serait pas favorable à son système politique[22], notamment en ce qui concerne les « élections libres, le pluripartisme, les grèves et mouvements de protestation qui constituent des phénomènes inexistants sur l'île »[23],[24].

Organisation modifier

Dirigeants modifier

Présidents :

  • Aram Aharonian : 2005-2006
  • Andrés Izarra : depuis 2006

Aram Aharonian est le fondateur de la revue Question.

Ancien journaliste, Andrés Izarra fut brièvement ministre de la Communication et de l'information (MCI) du Venezuela, mais travailla aussi pour NBC Canal de Noticias, CNN en Español et Radio Caracas Television.

Conseil de surveillance :
Le conseil de surveillance de Tele Sur est composé de nombreuses personnalités et intellectuels de gauche venant de différents pays, comme le prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel, le poète Ernesto Cardenal, les écrivains Eduardo Galeano, Tariq Ali et Saul Landau, le pionnier du logiciel libre Richard Stallman et l'acteur américain Danny Glover.

Capital modifier

Le capital de base de la chaîne est de 10 millions de dollars américains, détenu à 51 % par le Venezuela, 20 % par l'Argentine, 19 % par Cuba et 10 % par l'Uruguay. Depuis le 6 avril 2006, le président Evo Morales, ami d'Hugo Chávez, a autorisé la Bolivie à prendre 5 % du capital.

D'autres pays, comme le Brésil, collaborent en fournissant programmes et technologie.

Programmes modifier

Journaliste couvrant le mouvement Nuit debout à Paris.

Par ses programmes, la chaîne entend informer, former et divertir ses téléspectateurs.

  • Noticias desde el Sur : principal programme d'information transmis depuis Caracas avec des correspondants à travers toute l'Amérique latine.
  • Memorias del Fuego : émission diffusant des documentaires independants sur l'Amérique latine contemporaine.
  • Mesa Redonda Internacional : programme télévisé politique cubain.
  • Visión 7 Internacional : programme hebdomadaire argentin de Canal 7 Argentina sur la politique internationale.
  • Resumen Aló Presidente : résumé du programme hebdomadaire du président vénézuélien Hugo Chávez Aló Presidente.
  • Medio tanque : programme documentaire sur la culture et la vie en Uruguay.
  • Noticias de Brasil : programme quotidien d'information brésilien en collaboration avc TV Brasil.
  • De este lado : émission de débat et d'opinion animée depuis Mexico par Blanche Petrich.

Liens externes modifier

Références modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. En français : Télé Sud
  2. a et b Renaud Lambert, « Telesur : le « Sud » s'arme pour renverser le monopole médiatique du « Nord » », Acrimed,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « United States Congressman Connie Mack :: Articles », (version du sur Internet Archive)
  4. « Etat d’exception en Equateur », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Argentina pulling out of Venezuela's sponsored Telesur TV network », sur MercoPress (consulté le )
  6. (en) « Telesur keen on Aljazeera link up », Al-Jazeera English,
  7. (en) « Mack: New Alliance Between Chavez’s Telesur and Al-Jazeera Creates Global Terror TV Network », Site internet du Représentant, (consulté le ).
  8. (en) « Venezuela defends Al-Jazeera tie-up », Al-Jazeera English, (consulté le ).
  9. (es) « teleSUR y BBC firman acuerdo para intercambiar contenidos », teleSUR, (consulté le ).
  10. (es) « Acuerdo de la BBC con Telesur », BBC Mundo, (consulté le )
  11. (es) « Ministerio de comunicación venezolano acuerda alianza con televisora de Irán », Ministerio del Poder Popular para la Comunicación e Información de Venezuela, (consulté le ).
  12. (es) « China y Venezuela suscriben 26 acuerdos que incluyen ampliación de Fondo Pesado », Ministerio del Poder Popular para la Comunicación e Información de Venezuela, (consulté le ).
  13. (es) « Venezuela fortalece vínculos estratégicos con China », teleSUR (consulté le ).
  14. (es) « Arrestan a periodistas en Honduras », El Universal, .
  15. (es) « Comunicadores Socialistas respaldan a teleSUR », sur Aporrea.org,
  16. (es) « Policía retiene varias horas a periodistas extranjeros en hotel de Tegucigalpa », La Tribuna,
  17. (es) « Periodistas de teleSUR y VTV fueron arrestados por golpistas hondureños », sur Ministerio de Información y Comunicación de Venezuela,
  18. (es) « Felap condena abusos contra periodistas de Telesur y VTV », Agencia Bolivariana de Noticias,
  19. (es) « TeleSUR reafirma compromiso de informar pese a atropello contra periodistas en Honduras », teleSUR,
  20. "TeleSUR amplía su alcance para llegar a Ecuador, Nicaragua y Europa" Ministerio de Información y Comunicación de Venezuela, 9 octobre 2007 (consulté le 11 juillet 2009)
  21. Programación Canal Educativo 2 Juventud Rebelde (consulté le 8 mars 2009)
  22. "Telesur: ¿Censurada en Cuba?" [http://www.cubanet.org/ CubaNet (consulté le 8 mars 2009)
  23. "Radikal tv-kanal får kritik" Dagens Nyheter, 5 août 2005 (en suédois) (consulté le 8 mars 2009)
  24. "Por qué Fidel Castro censura a Telesur" HarryMagazine.com (consulté le 8 mars 2009)