USS Enterprise (CVN-65)

navire de guerre

USS Enterprise (CVN-65)
illustration de USS Enterprise (CVN-65)
Les croiseurs à propulsion nucléaire USS Bainbridge (CGN-25) (alors catégorisé comme destroyer) et USS Long Beach (CGN-9) aux côtés de l’USS Enterprise en 1964.

Type Porte-avions
Classe Enterprise-class aircraft carrier (d)
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Chantier naval Newport News Shipbuilding, Virginie et Drydock Company
Quille posée
Lancement
Armé
Statut Retiré du service le 1er décembre 2012
Équipage
Équipage 5 600 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 341,3 mètres hors tout
Maître-bau 78 m
Tirant d'eau 10,8 m
Déplacement 85 600 tonnes en pleine charge
Propulsion 8 réacteurs à eau pressurisée A2W, 4 turbines à vapeur, 4 hélices
Puissance 280 000 ch (210 MW)
Vitesse 33,6 nœuds
Caractéristiques militaires
Blindage 20 cm d'aluminium
Armement Fin de service : 2 lanceurs de missiles Sea Sparrow, 2 canons antiaérien de 20 mm Phalanx, 2 lanceurs de missile RAM
Rayon d'action illimité
Aéronefs Années 2000 : 85 appareils : 4x escadron de F/A-18 Hornet, 4x EA-6 Prowler, 4x E-2 Hawkeye, 4x S-3 Viking, 8x UH-3 Sea King ou SH-60 Seahawk
Carrière
Pavillon États-Unis
Port d'attache Base navale de Norfolk
Indicatif Insigne de l'Enterprise

L’USS Enterprise (CVN-65) est le premier porte-avions à propulsion nucléaire de l'Histoire. Il fut lancé le .

Retiré du service le par l’US Navy, il est le huitième navire américain portant ce nom et le 65e navire de ce type, hors porte-avions d'escorte.

Il demeure le plus long porte-avions du monde, quoiqu'il soit surpassé en tonnage par les porte-avions de classe Nimitz et ceux de classe Gerald R. Ford.

Historique modifier

Deuxième navire de surface conçu avec une propulsion nucléaire après le USS Long Beach (CGN-9), sa construction est rapide pour un navire de cette taille et de cette complexité. Mis sur cale le , il est lancé le et entre en service le .

L’USS Enterprise est affecté à la Deuxième flotte des États-Unis à son entrée en service en 1961, puis à la Septième flotte des États-Unis en 1964. En 1994, il réintégre de nouveau la 2e flotte.

Le , il est désigné pour servir de station de suivi et de mesure de la mission Friendship 7 qui est le premier vol orbital américain, accomplie par le lieutenant-colonel John H. Glenn, Jr. dans le cadre du programme Mercury.

Il participe au blocus de Cuba lors de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962.

L’USS Enterprise participe fin juillet 1964 à l’opération Sea Orbit, 1re force navale à propulsion nucléaire à effectuer un tour du monde sans assistance extérieure.

Il opère durant la guerre du Viêt Nam, et d'autres opérations. Son aviation coule des navires de la marine iranienne lors de la bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri de 1988. Il participe à la mise en œuvre de la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie-Herzégovine pendant l'opération Deny Flight ainsi qu'à celle au-dessus de l'Irak.

Son escadre aérienne embarquée effectue 700 missions en 3 semaines lors de l'opération chassant les Talibans de Kaboul en 2001/2002.

Le , un F/A-18 Hornet réalise le 400 000e appontage mené à bien sur ce navire. Il est le quatrième porte-avions de l'US Navy à atteindre ce cap et le dernier à avoir été retiré du service.

Il est retiré du service actif le à la base navale de Norfolk en Virginie après son 25e déploiement de près de huit mois en Méditerranée et dans le golfe Persique.

Désarmement modifier

L’Enterprise, premier porte-avions nucléaire à être désarmé, doit attendre jusqu'au pour que cette décision soit concrétisée. Le , il est remorqué de la base navale de Norfolk au chantier naval de Newport News Shipbuilding (NNS) qui appartient à la société Huntington Ingalls Inc. chargée de la désactivation du porte-avions dans le cadre d'un contrat de 745 millions de dollars américains pour un travail d'une durée maximale de cinq ans[1].

Dans une première phase achevée en , le combustible nucléaire des huit réacteurs du porte-avion est retiré. Le navire est rayé des listes du Naval Vessel Registry (NVR) le . En , le navire est remorqué vers son aire de démantèlement.

Le , il est officiellement désactivé[2].

Caractéristiques modifier

Comparaison des plus longs navires de différents types.

Conçu pour avoir une durée de vie de 50 ans, il dispose de huit réacteurs nucléaires (deux seulement pour les Nimitz et ses successeurs ainsi que pour le Charles de Gaulle), sa vitesse maximale dépasse les 34 nœuds (environ 63 km/h) mais n'est utilisée qu'en cas d'urgence à cause des énormes vibrations qui risqueraient d'endommager les structures du navire.

Il dispose d'une piste oblique de 240 mètres, de quatre catapultes de 90 mètres de long. La superficie du pont d'envol extérieur dépasse les 20 000 m2. Il embarque 8 500 tonnes de carburant aviation et 1 500 tonnes de munitions, ce qui permet une autonomie de 12 jours d'opérations aériennes intensives sans ravitaillement. Il transporte du mazout dans ses ballasts pour pouvoir ravitailler d'autres navires.

Son coût de 451 millions de dollars US de l'époque étant beaucoup plus élevé que celui des porte-avions à propulsion conventionnelle, il resta l'unique exemplaire de sa classe et il fallut attendre les années 1970 pour voir apparaître d'autres porte-avions à propulsion nucléaire.

Accidents modifier

Avions en feu à bord de l’Enterprise.

Le , comme durant l'accident de l'USS Forrestal deux ans auparavant, une roquette Zuni accrochée sous un F-4 détone à bord de l’USS Enterprise alors qu'il est au large d'Hawaï, enclenchant une série de huit explosions qui font entre 24 et 27 morts et 85 ou 120 blessés selon les sources. Quinze avions sont également détruits ou endommagés[3].

Interopérabilité modifier

Le lundi deux avions de combat Rafale (les M12 et M13) et un avion de veille aérienne E2-C Hawkeye de l'aéronautique navale française appontent sur l’USS Enterprise, qui croise au large de Toulon. C'est la première fois que des appareils étrangers réalisent un cycle complet sur un porte-avions américain. Cela permet de prouver l'interopérabilité entre les deux marines américaine et française. En effet des avions F/A-18 Hornet, E2-C Hawkeye et C-2 A Greyhound américains avaient déjà effectué plusieurs appontages en 2005 sur le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle[4].

Dans la culture modifier

Les scènes d'appontages et de catapultages du film Top Gun et celles de l'intérieur d'un porte-avions dans Star Trek 4 : Retour sur Terre sont censées se passer sur l'Enterprise mais ont en fait été filmées sur le porte-avions USS Ranger.

Les images extérieures du porte-avions dans le film À la poursuite d'Octobre rouge sont celles de l'Enterprise.

Le porte-avions apparaît également dans Les Aventures de Buck Danny : Le Mystère des avions fantômes, Alerte atomique et L'Escadrille de la mort.

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes modifier

  1. Philippe Chapleau, « 745 millions de dollars pour "désactiver" l'USS Enterprise », sur Ouest-France, (consulté le )
  2. Admin M&M, « L’USS Enterprise officiellement désactivé », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  3. Cet extrait de film montre certains de ces événements. Le film peut aussi être vu sur ce site « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  4. (fr) Un F-18 apponte sur le Charles de Gaulle et un Rafale sur l'Eisenhower, Sécurité Européenne, 26 mai 2005

Lien externe modifier