Volkswagen Coccinelle

voiture d'origine Volkswagen produite de 1938 à 2003

Volkswagen Coccinelle
Volkswagen Coccinelle
La Volkswagen type 1, dite Coccinelle.

Marque Volkswagen
Années de production 1938 - 2003
Production 21 529 464[1],[2] exemplaire(s)
Classe Compacte
Usine(s) d’assemblage Drapeau de l'Allemagne Wolfsburg et d'autres usines dans le monde
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) 4 cylindres à plat
4 temps
Refroidissement à air
Position du moteur Port-à-faux arrière
Cylindrée 985 à 1 584 cm3
Puissance maximale 23,5 à 50 ch
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses 4 vitesses ou semi-automatique 3 vitesses
Masse et performances
Masse à vide 660 à 800 kg
Vitesse maximale 100 à 157 km/h
Consommation mixte 7 litres L/100 km
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Bicorps Fastback
Suspensions Mécanique
Dimensions
Longueur 4 060[3] mm
Largeur 1 550[3] mm
Hauteur 1 500[3] mm
Empattement 2 400[3] mm
Volume du coffre 30 dm3
Chronologie des modèles

La Volkswagen Coccinelle — officiellement Volkswagen type 1 — est l'automobile la plus vendue de tous les temps, construite par le constructeur allemand Volkswagen, créé pour l’occasion et dont le nom signifie Voiture du peuple. Apparue en 1938, elle a été conçue par l'ingénieur autrichien Ferdinand Porsche à la demande du chancelier Adolf Hitler, alors à la tête du Troisième Reich allemand. D’abord outil de propagande pour le régime national-socialiste, elle deviendra, après-guerre, célèbre de par le monde pour sa production en des quantités exceptionnelles[N 1] ainsi que sa longévité. Elle dépasse, le , le record mondial de diffusion auparavant détenu par la Ford T. Elle fut au total produite à plus de 21 529 464 exemplaires à travers le monde (La Volkswagen Golf dépasse les 30 millions d'exemplaires, mais le design initial de la Golf changera avec les différentes versions, ce qui n'est pas le cas pour la coccinelle).

Elle est initialement dénommée « KdF Wagen »[N 2], pour « Kraft durch Freude » (La force par la joie), du nom d'une branche du Front du travail nazi. Connue en interne sous le nom de code « Type 1 », ou encore « 1100 », « 1200 », « 1300 », « 1500 » et « 1600 », en rapport avec la cylindrée des différentes motorisations. En raison de ses formes très rondes, elle est souvent surnommée affectueusement le « scarabée » dans différentes langues : « Käfer » en Allemagne, « Beetle » au Royaume-Uni, « Kever » aux Pays-Bas, ou « Escarabajo » en Espagne. Mais on l'appelle « Maggiolino » (hanneton) en Italie, et « Coccinelle » en France et au Québec.

La Volkswagen fut remarquée à sa sortie, en 1938, mais, à cause de la Seconde Guerre mondiale, elle ne fut vendue pour la première fois qu’en 1946.

Historique modifier

Outil de propagande modifier

En février 1933, soit à peine un mois après son accession au pouvoir, Adolf Hitler annonce vouloir transformer l'industrie de l'automobile afin d'en faire l'un des fers de lance de sa politique sociale en faveur des familles de travailleurs allemands. L'automobile devient l'un des secteurs industriels privilégiés par le gouvernement pour rétablir la prospérité économique de la nation allemande. Le parc automobile qui est d'environ 561 000 automobiles en 1932, dépasse le nombre de 961 000 quatre ans plus tard[4].

Le Führer contrôle étroitement les entreprises automobiles et leur ordonne, par exemple, de réduire le nombre de modèles. Puissance et vitesse sont les mots clés du discours déclamé par les partisans du système national-socialiste. Cette volonté s'exprime bien avant la création de Volkswagen. En effet, l'État allemand pousse très tôt les compagnies automobiles Mercedes et Auto-Union dans les courses automobiles, les Grands Prix et autres compétitions, les subventionnant de façon importante pour développer des techniques poussées[5].

Par ailleurs, Hitler s'affaire à développer le système autoroutier allemand, avec le déploiement de larges Autobahnen à travers tout le pays sur le modèles des Autostrade italiennes[N 3]. L'objectif est de faciliter les communications entre les différentes villes, mais également de permettre à l'aviation de décoller ou atterrir sur les autoroutes. Ce développement est de plus, l'affirmation de la volonté du pouvoir de faciliter l'accession de la population allemande à la mobilité individuelle[5].

Prototype de Ferdinand Porsche modifier

Illustration du refroidissement à air.

Parallèlement au gouvernement allemand qui prend de plus en plus de place dans le domaine de l'automobile, Ferdinand Porsche, ingénieur âgé de 56 ans en 1931 sans emploi après sa démission de directeur technique de la société Daimler[6], décide de monter son propre bureau d'études avec à l'esprit l'idée de créer sa propre marque ainsi que de produire une automobile bon marché pour les masses populaires. Il engage une petite équipe qui sous sa direction, va travailler sur la première commande du bureau, issue du constructeur Zündapp, qui souhaite lancer une voiture populaire. L'équipe définit dès lors un cahier des charges pour le moins original : moteur à l'arrière, châssis-poutre, roues indépendantes et barres de torsion. Sourd aux injonctions de Zündapp qui réclame un moteur en étoile 5 cylindres, Porsche dessine un 4 cylindres à plat refroidi par air. Trois prototypes (Type 12) sont alors construits mais demeurent peu convaincants. Zündapp, en proie à des difficultés financières importantes, décide d'abandonner le projet[7].

Photo de Ferdinand Porsche en 1940.

Ferdinand Porsche se tourne alors vers NSU et convainc les dirigeants de la pertinence de ses recherches. Une ligne de crédit lui est accordée, ce qui lui permet d'agrandir son bureau d'étude et de se lancer dans des évolutions d'importance. Il impose son idée du 4 cylindres à plat et conçoit un 1 500 cm3 développant 30 ch et permettant d'atteindre la vitesse de 115 km/h. Les lignes de la nouvelle voiture s'arrondissent et s'abaissent. Bien que les phares demeurent très classiques, l'ensemble commence à ressembler à ce que sera la future Coccinelle. Trois prototypes (Type 32) sont également construits. Pourtant, une fois de plus, Porsche doit stopper le développement de son projet, d'abord parce que Fiat, partenaire de NSU, exige l'arrêt immédiat d'un projet qui pourrait concurrencer ses propres productions, ensuite parce que NSU voit ses ventes de motos s'envoler et que la firme doit rapidement transformer ses chaînes pour faire face à la demande[7].

Projet : « la voiture du peuple » modifier

Sous le régime d’Hitler, une course pour rattraper le niveau de production des États-Unis et de la Grande-Bretagne s'engage, notamment en vue de la guerre qui s'annonce. Au même moment, il dissimule ses intentions en promettant au peuple allemand des améliorations de son niveau de vie. Dans son discours inaugural au Salon de l'Automobile de Berlin (de) (Berlin Motor Show) de 1934, Hitler martèle son intention de produire « une voiture du peuple », une voiture à la portée de tous basée sur la production de masse et la consommation de masse. Le dictateur rêve de donner aux Allemands la version germanique de la Ford T[8]. Hitler persuade alors les décisionnaires de la RDA, nom du syndicat allemand de la construction automobile, de signer un contrat avec Porsche pour la réalisation de cette nouvelle voiture, financée par l'État[6]. En collaboration avec l’entreprise automobile Porsche, les plans de la première Volkswagen allemande sont tracés[9].

Préalablement à cette annonce, en 1934, le pouvoir donne dix mois à l’ingénieur Ferdinand Porsche pour construire un prototype[10]. Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas Hitler qui contacte Ferdinand Porsche, mais bien l'inverse. En effet, Porsche contacte le ministère des transports et, le , il explique sa vision d'une voiture populaire. Après quoi, Porsche est contacté par Hitler pour le suivre à Berlin et pour avoir un entretien individuel[7]. En 1933, Jacob Werlin, concessionnaire Mercedes-Benz, organise ainsi la rencontre entre Ferdinand Porsche et le Führer. Cela se fera discrètement à l’hôtel Kaiserhof de Berlin[pl 1].

Le cahier des charges fixé par le gouvernement allemand est contraignant. Hitler fixe dans son discours, un prix maximum de moins de 1 000 reichsmarks[7], afin de convenir au plus grand nombre. Elle doit ainsi être puissante mais surtout économique à l'achat mais également à l'usage. Ainsi, la voiture doit être propulsée par un moteur de 1 litre d'une consommation maximum de 5 litres d’essence aux 100 km et d'une vitesse pouvant atteindre 100 km/h[6]. Par ailleurs, la nouvelle voiture doit être capable de loger confortablement quatre personnes voire cinq. Le poids maximum fixé est de 600 kg. De plus, étant donné que les garages pour véhicule sont assez rares à l'époque, la voiture doit être capable de résister à tout type d'intempéries, tout particulièrement le froid[11].

Le régime nazi, qui a interdit les partis politiques de gauche et les syndicats ouvriers (en confisquant leurs avoirs) a enrégimenté les forces de production au sein du Front du Travail (DAF) une organisation qu'il contrôle entièrement.

Pour donner au régime une vitrine sociale le DAF a créé le mouvement Kraft durch Freude (dirigé par un apparatchik du parti nazi, Robert Ley) sur le modèle d'une organisation similaire de l'Italie fasciste (œuvre du doppolavoro). Le DAF et le KDF, qui ont financé des villages de vacances ou des croisières à prix réduit pour les ouvriers allemands prennent en main la diffusion de la KdF Wagen ou VolksWagen (voiture du Peuple).

Le financement de l'achat du véhicule se fait par souscription, chaque acheteur épargnant sur un livret spécial où il colle des coupons achetés 5 marks, jusqu'à atteindre la somme cible de 1 000 Marks (plus 200 pour deux années d'assurance). 300 000 foyers allemands mettent leurs économies dans le projet, mais ils seront floués car avec l'arrivée dès 1938 d'une économie tournée vers l'armement et l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale, l'ensemble des outils de production est réquisitionné par les militaires : la KdF Wagen devient une auto d'officiers tandis que sont lancés parallèlement des modèles tout terrain (Kübelwagen) et même amphibies (Schwimmwagen), reposant sur des structures mécaniques adaptées à l'usage militaire.

L'usine VW est, après guerre, en bonne partie rétrocédée aux syndicats allemands, dans le cadre de la dénazification imposée par les Alliés et au titre des compensations des dommages de guerre, ce qui explique la tradition de cogestion qui a longtemps été de mise chez VW[12].

Développement modifier

Prototypes modifier

Réplique d'un prototype de 1937 exposée à Bruxelles.

En 1936, Adolf Hitler inaugure l'usine KdF-Stadt (les Alliés la renommeront Wolfsburg en 1945) qui va fabriquer la Volkswagen à Fallersleben, en Basse-Saxe. La société Volkswagen GmbH est inscrite au registre du commerce en 1938[13]. L’usine est presque totalement terminée en 1939 et dispose des meilleures machines américaines disponibles.

Dans la perspective d'une production de masse et pour parvenir au prix très bas exigé par Hitler, Porsche part aux États-Unis pendant l'été 1936. Il va y apprendre les techniques industrielles de fabrication à grande échelle, que seule l'Amérique connaît alors. Il effectue des visites aux usines Packard, Ford et General Motors, ainsi que chez le carrossier Budd, le spécialiste du tout acier (et de la carrosserie autoportante, plus légère que les carrosseries traditionnelles avec châssis séparé). Il en revient convaincu que la hauteur des investissements nécessaires requiert la garantie de l'État allemand, les capitaux privés ne pouvant seuls faire face à l'ampleur du financement[8].

Ligne définitive de la Volkswagen.

Porsche, à la tête de Gezuvor, société chargée du développement du projet[5], et sa petite équipe réussissent à terminer un premier prototype dès la fin de 1935. Deux autres construits tout aussi artisanalement dans le garage de la villa de la famille Porsche, entament à leur tour une série d'essais l'année suivante. La Volkswagen, après avoir satisfait à de longs tests d'endurance en 1937, reçoit dans le même temps une carrosserie nettement plus civilisée dotée notamment de deux petites ouïes triangulaires en guise de lunette arrière[14]. La ligne générale est créée par le styliste Erwin Komenda[15]. Une trentaine de voitures pilotes (connues sous le nom VW30), dont une partie de la fabrication est confiée au constructeur Mercedes-Benz, sont testées. Placés sous la responsabilité de Ferry Porsche, le fils de Ferdinand, les essais sont réalisés par 200 membres des S.S., qui se relaient jour et nuit au volant des voitures[16]. Au total, elles parcourent 2,4 millions de kilomètres[10].

Mise en scène modifier

Jouet mécanique créé en 1940 par Georg Fisher, Hambourg, Museum der Arbeit.

Dévoilée publiquement le , lors de la pose de la première pierre de l'usine de Wolfsburg, elle est alors baptisée officiellement KdF-Stadt (pour Kraft durch Freude, la force par la joie), du nom d'une branche du front du travail nazi[14]. Le seul objectif de cette organisation affiliée au Front allemand du travail est de détourner l’attention des Allemands en leur proposant des loisirs pour renforcer leur adhésion au régime. La production en série de la Volkswagen relève cependant tout autant de la mise en scène à des fins de propagande que d'une réelle volonté de propager l'automobile dans le pays[10]. Les candidats automobilistes, obligatoirement membres de cette organisation, devront de surcroît épargner et effectuer le paiement d'avance. Il fallait acheter des timbres spéciaux de 5 reichsmarks à apposer sur un carnet d'épargne avant d’obtenir un livret d’épargne. Ce système, nommé VW Sparen, est planifié dès le début puisque officialisé le [17]. 990 reichsmarks pour la voiture, plus 50 pour la livraison, et encore 200 pour 2 ans d’assurance doivent être versés pour obtenir la Volkswagen[6]. 336 688 allemands[18] enverront ainsi une partie de leurs économies[N 4] à cet organisme, sans qu'aucune voiture soit jamais livrée[19].

Pendant et après la Seconde Guerre mondiale modifier

VW type 82 Kübelwagen
VW type 166 Schwimmkübel
Volkswagen Type 87 "Kommandeurswagen (en)"

La guerre retarde en effet le lancement de la KdF Wagen car l'usine est utilisée par l'armée, et ce n'est qu'en 1948 que la production industrielle commence réellement[13]. Les chaînes de montage sont utilisées pour construire des Volkswagen type 82 « Kübelwagen » à deux roues motrices dotées d'un pont autobloquant, équivalent allemand de la Jeep, et des Volkswagen type 166 « Schwimmwagen », véhicules amphibies[5]. L'idée de voiture utilitaire n'est pas totalement abandonnée durant la Seconde Guerre mondiale étant donné que des « Kommandeurwagen » sont produites. Ce sont des véhicules équipés d'une carrosserie KdF Wagen mais avec un châssis de Kübelwagen à transmission intégrale et équipés de pneumatiques tout-terrain. Entre 1941 et 1944, 667 "Kommandeurswagen" sont construites avec un moteur de 25 ch. La plupart sont utilisées par l'Africa Korps avec des filtres spéciaux et des gros pneus Kronprinz adaptés au sable du désert[20].

En mai 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'usine de Wolfsburg est en partie détruite. Les troupes américaines occupent la région de Wolfsburg, et en vertu des accords passés entre Alliés, remettent l’usine aux Forces d’occupation britanniques. Dès lors, un détachement du REME (« Royal Electrical and Mechanical Engineers »), s’occupe de remettre en route les chaînes de montage endommagées durant le conflit[pl 2]. Envoyé pour évaluer les dégâts, le major britannique Ivan Hirst découvre deux KdF Wagen assemblées bénévolement par quelques ouvriers de l'usine. Abasourdi par une telle volonté et impressionné par cette drôle de voiture, il donne son accord pour que la production soit remise en route.

Les difficultés sont immenses dans le contexte d'un pays en ruine, mais le jeune Major Hirst (qui a une solide formation industrielle) sait faire preuve de pragmatisme et parvient à fédérer les énergies à l'intérieur de l'usine et à se concilier l'État-major des forces d'occupation qui passe commande de 20 000 véhicules. Hirst doit résoudre de nombreux problèmes comme le ravitaillement en nourriture des ouvriers de l'usine (il utilisera parfois le troc), leur habillement (il réquisitionne des stocks militaires) et la gestion de la dénazification des cadres et du personnel : au titre du passage d'une gestion fasciste et centralisée à une forme de démocratie indirecte et de co-gestion, il institue un Comité d'entreprise, lui donne des pouvoirs étendus à partir de 1946 et celui-ci tisse des liens avec les représentants des diverses catégories de personnel. Inquiet de l'avenir de l'usine, il tente d'intéresser des industriels issus des pays alliés à l'idée d'un rachat en bloc de l'usine, mais sans succès.

Trois gros industriels de l'automobile britannique visitent Wolfsburg, missionnés par le gouvernement travailliste de Clement Attlee. Rootes, patron du groupe qui porte son nom (Humber, Hillman, Sunbeam), est surtout intéressé par la récupération de machines-outils et déclare à Ivan Hirst : « Si vous imaginez pouvoir fabriquer des voitures dans un endroit pareil, jeune homme, vous êtes un fieffé imbécile »[21]. Les missions présidées par Len Lord et William Richard Morris (patron d'Austin Morris) ne sont pas plus favorables ; ils produisent un rapport négatif, considérant que « le véhicule n'atteint pas les critères techniques fondamentaux d'une automobile », et [qu'il] « est particulièrement peu attractif pour un client moyen, [et finalement] construire un tel véhicule à titre commercial serait une entreprise entièrement non-rentable »[22].

Ford refusera aussi de s'intéresser à l'usine, l'estimant trop proche de la zone d'occupation soviétique (la future RDA), de même que le tandem Citroën-Michelin.

Uniquement destinée aux forces d'occupation, la production atteint rapidement 1 000 exemplaires par mois, par rapport aux 1 800 par jour prévus[pl 3].

Le modèle d'exportation du début d'après-guerre, doté d'un moteur de 1 131 cm3, était commercialisé sous le nom de Type 11 (Amsterdam Motor Show 1948).

Après avoir initialement construit des Coccinelles pour l'armée britannique, en 1947, la production est passée à des voitures purement civiles, dotées pour la première fois de pare-chocs, d'enjoliveurs et de garnitures de carrosserie et de marchepied chromés[23].

Hirst quitte VW en 1949 (il ne touchait que sa solde de lieutenant-colonel) le personnel de l'usine veut lui faire cadeau d'une Coccinelle, ce qu'il refuse par éthique, il accepte cependant un rarissime modèle réduit réalisé à la main (qui a dû coûter autant en main d'œuvre qu'une vraie voiture). La ville de Wolfsburg baptisera de son nom un boulevard proche de l'usine[24].

Lorsque Heinrich Nordhoff, ancien cadre d'Opel, qu'Ivan Hirst a lui-même recruté, prend la tête de Volkswagen, la production de la Coccinelle est déjà relancée[14].

Néanmoins, son rôle n'est pas mineur dans l'histoire de la Coccinelle. Il est le responsable de sa relative qualité de construction et mettra en œuvre un réseau et un service après-vente, dont l'excellence sera l'un des éléments décisifs du succès de la Coccinelle[16].

La Coccinelle devra beaucoup commercialement, notamment aux États-Unis, aux publicités de l'agence DDB. Certaines sont devenues cultes.

Une voiture inspirée par les travaux de Tatra ou Škoda modifier

La Volkswagen KdF est très similaire au prototype Tatra V570, développé par Hans Ledwinka, ingénieur du constructeur automobile tchèque Tatra[pl 4], et partage par ailleurs de nombreuses similitudes mécaniques avec une ligne de modèles aérodynamiques à moteur arrière développés par la marque dans les années 1930. Tatra lancera ainsi une action en justice, mais elle sera arrêtée lorsque l'Allemagne envahira la Tchécoslovaquie. Dans l'ouvrage Car Wars, l'auteur J. Mantle précise que Ferdinand Porsche aurait avoué s'être quelque peu inspiré de la Tatra V570 lors de la conception de la Coccinelle[25].

Ledwinka avait travaillé dès 1922 à la création d'une petite voiture économique, la Tatra Type 11, qui fut lancée en 1923. La Tatra 11 possédait un châssis à tunnel central et suspensions indépendantes, propulsée par un bi-cylindre à plat de 1,1 litre refroidi par air. Il semble qu'Adof Hitler ait possédé une Tatra Type 11, à bord de laquelle il se serait déplacé pendant ses premières campagnes politiques.

Durant les années 1930, alors que Tatra réalisait différents modèles aérodynamiques et que Ferdinand Porsche avançait sur le prototype de la KdF-Wagen, lui et Ledwinka se sont régulièrement rencontrés pour partager les résultats de leurs travaux. Tatra avait, en 1933, réalisé un prototype de voiture à 4 places qui préfigure l'architecture de la Tatraplan, la V570. Elle possède une carrosserie en acier et est propulsée par un moteur bicylindre de 845 cm3 refroidi par air placé à l'arrière. En 1932, Porsche avait réalisé le prototype T12 pour le constructeur automobile allemand Zündapp, qu'on compare souvent à la Tatra V570, mais qui possède notamment un pare-brise plus incliné mais un avant moins aérodynamique.

En 1934, Tatra dévoile la T 77, une voiture aérodynamique très basse à 4 portes, dotée d'un 8-cylindres en V de 3 litres, capable d'emmener 6 personnes à 140 km/h. Elle est suivie en 1936 par la T 97, une voiture plus petite propulsée par un 4-cylindres à plat à l'arrière, considérée à l'époque comme la petite voiture la plus évoluée de son temps. Les deux Tatra possèdent un capot arrondi que l'on retrouvera sur la Coccinelle. La KdF-Wagen de Porsche est lancée en 1938. Elle repose elle aussi sur un châssis à tunnel central à suspensions indépendantes, et elle est propulsée par un 4 cylindres à plat refroidi par air et logé à l'arrière.

Il est vraisemblable que Ferdinand Porsche a subi une pression intense de la part d'Adolf Hitler, qui souhaitait que ce grand projet aboutisse rapidement, pour des raisons politiques. À la fin des années 1930, il est probable que Porsche ait utilisé différents brevets déposés par Tatra, pour des contraintes de temps et de coût. Hitler aurait également demandé que la T77 ne soit pas exposée au Salon automobile de Berlin, car ses ressemblances avec la KdF-Wagen auraient pu faire de l'ombre à celle-ci. Tatra déposa donc dix recours en justice contre VW et Porsche était apparemment sur le point d'arriver à un arrangement avec Tatra quand il fut stoppé par Hitler, qui lui dit qu'il « se chargerait de ce problème ». La Tchécoslovaquie fut envahie peu de temps après et les occupants prirent le contrôle des usines Tatra. La production de la Tatra T97 fut arrêtée mais celle du modèle T87 continua durant les premières années de la guerre. Cette automobile, dont la rapidité et la tenue de route faisait d'elle un véhicule parfaitement adapté aux nouvelles autobahns allemandes, fut très prisée par les dignitaires militaires et les officiers du régime nazi.

Après la Seconde Guerre mondiale, et à la suite du succès de la Coccinelle, la société Volkswagen indemnisera la société Tatra à la hauteur de 3 000 000 marks[26],[27], cette dernière estimant que des technologies et le design de la Volkswagen provenaient de leur entreprise[28].

En 1932, un an après les premiers prototypes de la Tatra V570, le constructeur automobile tchèque Škoda, rival de Tatra, avait lui aussi réalisé deux exemplaires d'un prototype susceptible d'avoir inspiré Ferdinand Porsche. La Škoda 932 était équipée d'un 4 cylindres de 1 498 cm3 de 30 ch, refroidi par air monté sur un châssis poutre. Si la carrosserie avait des lignes conventionnelles pour l'époque malgré le moteur à l'arrière, la forme arrondie du coffre à l'avant correspond de manière frappante à celui de la Coccinelle plus tard, bien plus que ceux des prototypes Tatra. Il est donc possible que Porsche ait emprunté à différentes sources les lignes et les caractéristiques techniques de la KdF-Wagen.

Succès populaire modifier

L'Amérique modifier

Si les premiers clients allemands sont enfin servis, la plus grande partie de la production est exportée massivement vers les États-Unis où son succès est phénoménal. En effet, en pleine période de Trente Glorieuses, synonyme de prospérité, une véritable société de consommation éclot. Les foyers américains ne se contentent plus d'une seule voiture. Les femmes, par ailleurs, deviennent de grandes consommatrices et désirent acquérir une automobile plus coquette et plus maniable, contrairement aux imposantes automobiles américaines de l'époque. La Coccinelle répond ainsi à ces nouvelles demandes et devient de plus, la première automobile étrangère à s'imposer sur le marché américain[29].

Néanmoins, dans les années 1970, à une époque où le dessin automobile italien atteint son apogée, le design de la Coccinelle apparaît obsolète. L'habitabilité, un défaut inhérent à sa forme, ne suffit plus, si bien que sa production est arrêtée en 1978 en Europe[30].

Le succès fut tel aux États-Unis, que la Volkswagen Coccinelle, dans une déclinaison spéciale dénommée Export, est exportée vers le Brésil et l'Afrique du Sud. Elle est également diffusée dans de nombreux pays d'Europe. Les marchés extérieurs représentent 41 % de la production en 1952. L'année suivante, la voiture est assemblée au Brésil[31]. L'arrêt définitif de la production s'opère le , le dernier modèle sort de l’usine de Puebla au Mexique.

Dénomination modifier

Grâce à son succès populaire à travers le monde dans la deuxième moitié du XXe siècle, elle reçut de nombreux surnoms. Avant-guerre, lors de sa conception, elle portait le nom de KdF-Wagen (Kraft durch Freude, soit « La Force par la Joie »). Après-guerre, on l'appelait tout simplement Volkswagen (« la voiture du peuple ») en Allemagne, puis Volkswagen Type 1 avec l'arrivée de nouveaux modèles chez la marque (le combi « Type 2 » par exemple).

Crise pétrolière modifier

En 1956, le président égyptien Gamal Abdel Nasser nationalise le canal de Suez, alors lieu important d'échange de pétrole. Le monde fait alors face à la Crise du canal de Suez, faisant vaciller les économies du monde et particulièrement l'industrie automobile. Les automobiles trop gourmandes en carburant sont très vite délaissées au profit de voitures plus économiques. Cette crise étant soudaine, les constructeurs américains mettront des années avant de développer des automobiles compactes et faibles consommatrices. Cependant, les voitures européennes répondent déjà à ces critères ; une est déjà connue aux États-Unis : la Volkswagen Coccinelle. La jeunesse américaine s'empare alors de cette automobile[11].

Médiatisation modifier

Choupette, la vedette des films de Walt Disney Pictures.

La Coccinelle est devenue un véritable succès commercial, en partie du fait de sa médiatisation. Elle est la vedette des studios Walt Disney Pictures dans toute une série de cinq films, que l'on nomme communément « La Coccinelle », débutée par Un amour de Coccinelle (1969 en France) avec Dean Jones. L'héroïne principale de ces films, dénommée Choupette[N 5], est une Coccinelle blanche de 1963 portant le numéro 53, douée de vie, et dont le spectateur suit les aventures de par le monde, notamment en compétition automobile. Les films sont un extraordinaire succès.

La Volkswagen fait par ailleurs d'autres nombreuses apparitions au cinéma et à la télévision, comme dans The Arrival ou encore dans la série animée TransformersBumblebee se transforme en Coccinelle jaune. Super Bug mettant en scène les aventures de deux cascadeurs et leur Coccinelle jaune truffée de gadgets en tous genres est une série télévisée allemande en douze épisodes.

La Beetle est également l'une des voitures les plus couramment reproduites en modèle réduit. Hot Wheels et Matchbox ont produit de nombreuses petites automobiles Coccinelle. La plupart des fabricants de voitures miniatures ont inclus une Coccinelle dans leurs lignes à un moment ou à un autre.

Le rallye Monte-Carlo modifier

La Coccinelle a obtenu ses meilleurs résultats en 1964 lors de sa première apparition, avec une victoire de classe 2 de Wallrabenstein et Herborn[32] (Pauli Toivonen et Berndt Jansson terminant respectivement 10e et 14e sur VW 1500S en partant d'Oslo[33]). L'année du premier film de la licence Disney (1968), les Beetles réapparaissent justement après deux abandons de VW 1500S en 1965, toujours avec deux équipages : l'un casse (les norvégiens Knut Moberg et Thor Sundene, sur 1500) mais l'autre termine à la 57e place, avec les néerlandais Ben Pon et Jooks Klein sur 1600, engagés sous le numéro de course 120, le fameux no 53 étant réservé à la Fiat 125 des Autrichiens Myrteza Dani et Gerd Blasl (abandon)[34]. En 1977 (Herbie Goes to Monte Carlo) il n'y a plus de Coccinelle au Monte-Carlo depuis 9 ans déjà, mais uniquement des VW Golf.

Sur circuit (Beetle Chevrolet 1976)...
... sur glace (lac du Wisconsin)...
... comme dans la boue (championnat d'Europe de rallycross 1985 avec Mikael Nordström sur VW 1303S Turbo 4x4 500CV).

Victoires en rallyes (1951 - 1973) modifier

de la 1100

de la 1200

de la 1300

de la 1500(S)

  • Championnat d'Angleterre des rallyes : 1961 encore pour Bill Bengry (et toujours D.Skeffington) ;
  • Rallye Croix du Sud : en 1967 pour Barry Ferguson et Dave Johnson ;
    • 1963 : 2e du rallye de Grande-Bretagne Harry Källström ;
    • 1965 : 3e du rallye des 1000 lacs Pauli Toivonen et Kalevi Leivo ;
    • 1965 : 3e du rallye de Suède Björn Waldegaard ;

de la 1600

de la 1302S

  • Rallye de Cristal : 1971 pour DrGeorg Fischer et Hans Richter ;
  • Championnat d'Autriche des rallyes : 1972 (Günther Janger) et 1973 (Dr Georg Fischer) ;
  • Coupe Martha (Autriche) : 1972 (Günther Janger) ;
  • Coupe d'hiver internationale Rex : 1972 (Dr Georg Fischer) ;
  • Rallye Jänner : 1973 Achim Warmbold (avec John Davenport pour copilote) et 1978 Beppo Sulc (associé à Fritz Weixelbraun) ;
  • Rallye Seiberer : 1973 pour Franz Wittmann et Helmut Berger ;
  • Rallye dell'Isola d'Elba : 1973 (Italie, Achim Warmbold avec Gunnar Häggbom pour copilote).

(voiture alors TS -Tourisme Spécial- du Groupe 2, autre pilote notable l'autrichien Dr Gernot Fischer de 1970 à 1972, avec le team Salzburg; Björn Waldegård lui-même effectua ses débuts sur une 1200 puis une 1600 entre 1962 et 1966[36], terminant 6e du rallye de Suède 1973 sur une 1302S en WRC et remportant la classe 2[37])
Victoires en rallycross

(nb : en France Jacques Aïta[38] remporta dans sa catégorie plusieurs manches du championnat de France de rallycross durant les années 1970-80).

Technique modifier

Intérieur d'une Coccinelle de 1949.
Intérieur d'une Coccinelle de 1957.
Intérieur d'une Coccinelle de 1957.

Sa conception, passée au fil du temps d'avant-gardiste à obsolète, conjuguée à l'austérité de sa présentation ne sera jamais un handicap. Au contraire, elle rassure et sa fidélité inspire la sympathie. Innovatrice et ingénieuse lors de sa conception, la Coccinelle affiche pourtant bien des aspects dépassés au temps de son âge d'or : un quatre cylindres anémique, bruyant et gourmand, une boîte longtemps dépourvue de synchros, une suspension tressautante, un comportement souvent flou. Heinrich Nordhoff déclare même : « Je vois bien que la Coccinelle est adorée du public, mais je ne comprends vraiment pas pourquoi ! ».

Si le refroidissement par air du moteur simplifie les opérations d'entretien et garantit un fonctionnement régulier de la mécanique, il a pour conséquence un habitacle bruyant en raison de la turbine. Quant à la position du moteur en porte-à-faux arrière, qui évite le recours à des organes de transmission longs ou de joints complexes (joints homocinétiques pour une traction), elle est la cause d'une tenue de route aléatoire, même si elle lui procure une très bonne motricité. Le réservoir d'essence est disposé à l'avant.

Le système de chauffage se compose de deux boîtes situées de part et d’autre des sorties d’échappement du véhicule. L’air chaud est transféré par l’intermédiaire de deux tubes flexibles vers les trappes d’aération situées au sol et au niveau du pare-brise pour le désembuage. L’inconvénient majeur de ce système est qu’il occasionne une importante dégradation des longerons
[non neutre][14],[30],[pl 5].

Versions modifier

À partir du modèle de l'après-guerre, motorisé par un 1 131 cm3 développant 25 ch, l'évolution technique de la Coccinelle va se faire sous la forme d'augmentations répétées, mais prudentes, de la cylindrée dans le but de trouver les chevaux qui manquent cruellement : 1 192 cm3 et 30 ch en 1954, puis 34 ch en 1960, 1 285 cm3 et 40 ch en 1965, 1 493 cm3 et 44 ch en 1966, 1 584 cm3 et 50 ch en 1972[31].

Du point de vue esthétique, des remodelages successifs tenteront de moderniser la ligne en lui donnant des volumes, tout en sauvegardant le look[31].

La millionième Coccinelle sort des usines de Wolfsburg le à 14 h 10. 1 200 admirateurs sont présents pour cet événement. La Coccinelle est pour l’occasion habillée d’une couleur or métallisée. Elle parcourt 5 000 km à travers l’Allemagne avant d’être définitivement entreposée au musée de la firme à Wolfsburg[pl 6].

En 1998, Volkswagen décide de « ressusciter » le mythe en présentant une version totalement refondue au goût du jour, sobrement dénommée Volkswagen New Beetle.

Reconnaître un millésime modifier

Pour déterminer l'année d'une Coccinelle, il suffit de jeter un coup d’œil sur certains détails :

  • glace arrière : les modèles d'avant 1953 possèdent une glace arrière en deux parties dite « split window » en anglais ou « Bretzel » en allemand. Les modèles de 1953 à 1958 possèdent une glace arrière ovale, puis les modèles suivants sont dotés d'une vitre de forme rectangulaire.
  • pare-chocs : les modèles américains possèdent un arceau supplémentaire au dessus des pare-chocs avant et arrière, arceaux qui n'existent pas sur les modèles vendus en Europe. Après 1968, la Coccinelle adopte à l'avant et à l'arrière des pare-chocs carrés avec une bande de caoutchouc au milieu.
  • feu arrière[39] : 1949, feu rouge circulaire. 1958, feu rouge ovale. 1961, feu bicolore, rouge en bas, orange clignotant en haut. 1968, feu tricolore, blanc de recul en bas, rouge au milieu et orange clignotant en haut. 1972, feu arrière tricolore beaucoup plus gros.
  • aérations : à partir de 1974, les deux petites grilles ovales de klaxon, situées entre les phares et le pare-choc ne sont plus visibles[40].
  • pare-brise avant : la Coccinelle 1303 est facile à identifier car c'est la seule version qui reçut un pare-brise bombé et non plat.

Années de production par modèle [41] :

  • Coccinelle (split window) coach Standard : 1945-1953
  • Coccinelle (split window) coach Export : 1949-1953
  • Coccinelle (ovale) coach Standard : 1953-1957
  • Coccinelle (ovale) coach Export : 1953-1957
  • Coccinelle 1200 coach Standard : 1957-1962
  • Coccinelle 1200 coach Export : 1957-1965
  • Coccinelle 1200 coach : 1967-1972
  • Coccinelle 1200 Jeans coach :1973-1974
  • Coccinelle 1200 L coach :1973-1979
  • Coccinelle 1300 coach : 1966-1976
  • Coccinelle 1500 coach : 1967-1970
  • Coccinelle 1300 S coach (1600) : 1971-1973
  • Coccinelle 1302 coach : 1971-1972
  • Coccinelle 1302 S / LS coach (1600) : 1971-1972
  • Coccinelle 1303 coach : 1973-1975
  • Coccinelle 1303 S / LS coach (1600) : 1973-1975
  • Coccinelle 1303 (S) Big coach : 1974
  • Coccinelle 1600 coach (Mexico) : 1979-1985

Cabriolet modifier

Cabriolet Hebmueller
Volkswagen 1302 S (1600cc) - Karmann, datant de 1972

Le cabriolet Coccinelle est apparu dès 1949, carrossé par Hebmüller (deux places) et Karmann (quatre places). Le succès de ce dernier sera considérable et il sera produit jusqu'en 1980[31]. La production du cabriolet deux places fut arrêtée par l'incendie des ateliers dans lesquels il était produit, seuls 696 unités sortiront des chaines de production jusqu'à cet incident en 1950.

Un modèle de cabriolet quatre-places, le Type 18A, doté de portes en toile, sera développé par Hebmüller spécialement pour la police allemande.

Utilitaire modifier

Autre dérivé équipé des éléments mécaniques de la Coccinelle, le premier utilitaire Volkswagen sort en 1950. C'est le célèbre Combi, un véhicule de légende qui s'illustrera sur tous les chemins d'aventure, particulièrement pour la génération hippie lors des décennies suivantes. Cinq ans plus tard est présenté le coupé Karmann Ghia, dessiné par Ghia et fabriqué chez Karmann. Il sera suivi en 1957 de la version cabriolet[31].

Dérivés basés sur la mécanique VW modifier

Même s'il est gourmand et bruyant, le moteur quatre-cylindres à plat de la VW est robuste, avec un service de pièces détachées omniprésent dans le monde entier. Son refroidissement par air le rend précieux dans les climats extrêmes où les systèmes de refroidissement à eau, plus performants, sont fragilisés. Il n'en faut pas plus pour que des applications exotiques, pas du tout prévues à l'origine, aient vu le jour.

Aviation modifier

Les avions légers Fournier RF3, RF4 et RF5 entre autres, sont équipés d'un moteur de VW adapté à cet usage : son architecture à plat est voisine des moteurs américains Continental ou Lycoming utilisé par les avionneurs Cessna et Piper Cub, elle est favorable au refroidissement et à la diminution de la traînée.

Automobile modifier

VW-Porsche 914

Les premières Porsche, jusqu'à la 356 sont des dérivés toujours plus sophistiqués et performants de la Coccinelle VW, mais la mécanique est revue (distribution, radiateur d'huile) et largement « gonflée ». La tardive Porsche VW 914 (elle porte les deux badges constructeurs) est aussi propulsée par le 4 cylindres VW, réalésé à 1 700 cm3 et placé en position centrale dans sa version d'entrée de gamme.

Par la suite, la firme de Stuttgart produira un six-cylindres, beaucoup plus puissant mais l'architecture à plat à pistons opposés (dite « Boxer ») sera conservée.

Buggy Meyers Manx

Les voitures récréatives de plage de type Buggy, initiées par le Meyers Manx, aux États-Unis, sont majoritairement des dérivés de la Coccinelle VW (moteur-boîte, mais aussi trains roulants et soubassement raccourci).

Motocyclisme modifier

Amazonas 1600

Les moteurs refroidis par air ont longtemps été la règle en matière motocycliste, de nombreux constructeurs artisans ont donc tenté d'adapter à la moto des moteurs automobiles refroidis par air, comme le Panhard « Tigre » de 850 cm3 ou le 4-cylindres à plat de la Citroën GS (sur la moto BFG) en France, par exemple. Le quatre-cylindres de la Coccinelle, très répandu en Amérique latine (usines au Mexique et au Brésil), a donc lui aussi été à l'origine d'une tentative de créer une grosse moto pour le marché de la police et de l'administration : dénommée « Amazonas 1600 » cette moto s'est avérée peu performante, lourde et difficilement maniable[42].

Culture populaire modifier

Modèle réduit usagé.

En 1968, les studios Walt Disney ont sorti un film dont le personnage principal est une Coccinelle particulièrement performante : Un amour de Coccinelle (voir plus haut). Était également le personnage principal des films The Love Bug de 1968 et Herbie: Fully Loaded de 2005.

La Volkswagen Beetle 1968, modèle 1500 de couleur blanc lotus, photographiée à Londres le et qui se trouve à gauche sur la pochette du disque Abbey Road du groupe britannique The Beatles est aujourd'hui exposée au Stiftung AutoMuseum (de) à Wolfsburg en Allemagne[43].

Dans la série The Transformers de 1984, un Transformer nommé Bumblebee se transforme en une Coccinelle de 1973.

Dans la série Cars, les lucioles bleues sont des Coccinelles qui ont la particularité de voler et de posséder des antennes.

Sur la pochette de l'album Autobahn de Kraftwerk, on peut voir sur la voie de droite une Coccinelle grise[44].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ses ventes vont dépasser 21 millions d'unités, record inégalé dans l'histoire de l'automobile.
  2. Le nom du constructeur est rarement utilisé et on parle davantage de KdF-Wagen
  3. Une rumeur veut qu’Hitler ait « inventé » les autoroutes, alors que la première route exclusivement réservée aux voitures a été construite en 1924 en Italie, néanmoins les autoroutes allemandes sont prévues pour des véhicules très lourds comme des chars, avec des dalles de béton de 80 cm d’épaisseur.
  4. Le salaire moyen allemand en 1939 est de 200 à 300 reichmarks
  5. Dans les pays anglophones, la Coccinelle se nomme Herbie, surnom pour Herbert

P. Lesueur (1998) modifier

  1. p. 9
  2. p. 20
  3. p. 14
  4. p. 8
  5. p. 32
  6. p. 53

Références modifier

  1. « La folle histoire de la Coccinelle de Volkswagen », sur lifestyle.boursorama.com, (consulté le )
  2. « Diaporama : Volkswagen Coccinelle, retour sur une légende », sur turbo.fr, (consulté le )
  3. a b c et d « Volkswagen 1302-1303 (Beetle) », sur Histomobile
  4. « L’essor de l’automobile sous Hitler », sur Mouvement de combat Saint-Michel
  5. a b c et d S. Bellu (2008), p. 43
  6. a b c et d « La KdF Wagen ou Volkswagen ! », sur La Seconde Guerre Mondiale
  7. a b c et d « Il était une fois la Cox », sur jlt.chartres.free.fr
  8. a et b Gilles Bonnafous, « Volkswagen Coccinelle », Motorlegend, p. 1
  9. Stefan Steinberg, « La « réponse intelligible » d’Hitler aux contradictions du capitalisme mondialisé », World Socialist Web Site
  10. a b et c Uwe A. Oster, « Volkswagen, le rêve interrompu », sur Arte.tv
  11. a et b S. Bellu (2008), p. 45
  12. « 1937 : comment Hitler impose l’auto du peuple », Les Échos, .
  13. a et b Clotilde Chenevoy, « Volkswagen ou la voiture du peuple », sur L'intern@ute
  14. a b c et d « Volkswagen "Coccinelle" : Drôle de dame », sur Caradisiac
  15. Pierre Lachet, « Volkswagen Coccinelle », sur Larousse.fr
  16. a et b Gilles Bonnafous, « Volkswagen Coccinelle », sur Motorlegend, p. 2
  17. « Historique de la Coccinelle », sur Hotlows
  18. (en) « Volkswagen Beetle History », sur Last Edition Beetle
  19. S. Bellu (2008), p. 47
  20. http://2iemeguerre.ca/blindes/volks87.htmt
  21. (en) « ivan hirst », sur www.volkswagen.com (site historique officiel VW)
  22. (en) « ivan hirst profile: how he saved the beetle », sur www.vwheritage .com
  23. « 1945-1959 Volkswagen Beetle », sur HowStuffWorks,
  24. (en) « Ivan Hirst obituary (nécrologie , sur le site du journal the guardian) », sur theguardian.com
  25. (en) J. Mantle (1997)
  26. « Tatra - Les débuts », sur Club Euo Trabi (consulté le )
  27. « !histoire de Tatra », sur Histomobile (consulté le )
  28. (en) « Volkswagen History », sur Histomobile
  29. S. Bellu (2008), p. 44.
  30. a et b Gilles Bonnafous, « Volkswagen Coccinelle », sur Motorlegend, p. 4.
  31. a b c d et e Gilles Bonnafous, « Volkswagen Coccinelle », sur Motorlegend, p. 3.
  32. Rallye Monte-Carlo 1964
  33. 1964 Miscellaneous Rallies
  34. Détails du rallye Monte-Carlo 1968
  35. 1951 Miscellaneous Rallies;
  36. [« Gentleman Waldegård », dans Auto hebdo no 1689, 25 février 2009]
  37. Björn Waldegård sur ewrc-results.com
  38. La coccinelle en compétition.
  39. « L’évolution du feu arrière de la Coccinelle », sur La boite verte, (consulté le ).
  40. « Grille de klaxon chromée sur aile avant pour Volkswagen Coccinelle 53 ->73 », sur www.mecatechnic.com (consulté le ).
  41. « Cote : VOLKSWAGEN », sur www.lva-auto.fr (consulté le ).
  42. « Un croisement ... louche ! », Appeldephare.com (consulté le ) (voir archive).
  43. (en) 1969 ‘Lennon’ Beetle - SEBeetles.com, 16 mars 2018.
  44. eddymarcq, « Kraftwerk "Autobahn", là ou tout a débuté », sur Musik please, (consulté le )

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Serge Bellu, Science & Vie : Volkswagen : Une auto pour une nation, Excelsior Publication SAS,
  • Patrick Lesueur, La Coccinelle de mon père, E-T-A-I, , 120 p. (ISBN 978-2-7268-8192-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dominique Pagneux, VW Coccinelle, sacrée légende, Paris, Hermé, , 127 p. (ISBN 2-86665-275-4)
  • (en) Jonathan Mantle, Car Wars : Fifty Years of Backstabbing, Infighting, and Industrial Espionage, Arcade Publishing, , 253 p. (ISBN 978-1-55970-400-7, lire en ligne)

Articles connexes modifier

Liens externes modifier