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Programme du mois

Samedi 1er août 2020

Michel Fugain en 2011.
Michel Fugain en 2011.

Michel Fugain, né le à Grenoble, est un chanteur et compositeur français.

Fils du médecin et résistant Pierre Fugain, il grandit dans la campagne iséroise avant de faire ses études au lycée Champollion de Grenoble. Passionné par le cinéma de la Nouvelle Vague, il abandonne ses études de médecine pour devenir cinéaste à Paris. À partir de 1963, il devient assistant réalisateur de Jean-Michel Barjol, Guy Blanc, Yves Robert ou encore Jean Delannoy, puis suit des cours d’art dramatique auprès d’Yves Furet. Il rencontre à cette occasion Michel Sardou, pour qui il compose ses premières chansons.

En 1965, Michel Fugain signe un contrat d’édition chez Barclay et écrit des mélodies pour Hugues Aufray et Dalida. Il sort ensuite Je n’aurai pas le temps sur des paroles de Pierre Delanoë pour la maison de disques Festival et rencontre ainsi son premier succès en 1967. Il n’abandonne pas pour autant le milieu audiovisuel puisqu’il réalise, avec Pierre Sisser, une comédie musicale pour la télévision intitulée Un enfant dans la ville en 1971.

La même année, il a l’idée de créer une troupe de chanteurs et de danseurs appelée le Big Bazar. Pendant cinq ans, il enchaîne les succès avec Une belle histoire, Attention mesdames et messieurs, Fais comme l’oiseau, Chante… Comme si tu devais mourir demain, La Fête, Bravo Monsieur le monde, Les Acadiens, Le Printemps, et remplit plusieurs fois la salle de l’Olympia. En 1974, il concrétise son projet de comédie musicale au cinéma avec Un jour, la fête. Après l’aventure du Big Bazar, Fugain continue de se produire avec une compagnie, notamment en 1977 à l’occasion d’un grand spectacle donné au Havre pour lequel est créée la chanson militante Le Chiffon rouge. Il poursuit sa carrière en saltimbanque, jusqu’à devenir pédagogue avec la fondation de son atelier pour artistes aux studios de la Victorine en 1979.

Les décennies suivantes s’annoncent plus compliquées sur le plan tant professionnel que personnel. Déçu par son émission télévisée Les Fugues à Fugain sur TF1, il parvient néanmoins à sortir des albums solo et des singles comme Viva la vida en 1986, Chaque jour de plus en 1989 et Forteresse en 1992 qui lui assurent une audience médiatique et scénique. Il entame ensuite de nombreuses collaborations musicales, notamment avec la chanteuse belge Maurane, mais le décès de sa fille Laurette en 2002 met un coup d’arrêt à sa carrière.

Le producteur Jean-Claude Camus le convainc malgré tout de se lancer dans de nouveaux projets musicaux, comme le spectacle Attention mesdames et messieurs… mis en scène par Roger Louret aux Folies Bergère en 2005 et 2006. Il rend également hommage à ses confrères artistes en mettant en musique leurs textes dans l’album Bravo et merci ! en 2007. Même s’il annonce arrêter les enregistrements en studio, il ne renonce pas pour autant à la scène avec son Projet Pluribus en 2013 et sa Causerie musicale en 2017.

Chanteur populaire de variétés, flirtant parfois avec le jazz et la bossa nova, il n’hésite pas à exprimer ses convictions humanistes et libertaires à travers ses chansons, passant même pour un chantre du mouvement hippie dans les années 1970 selon les médias français. Promu commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2009, il a vendu environ dix millions de disques en plus de cinquante ans de carrière.

Dimanche 2 août 2020

Sainte Anne, la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste enfant.
Sainte Anne, la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste enfant.

Sainte Anne, la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste enfant ou le Carton de Burlington House est un carton du peintre Léonard de Vinci, qui s'inscrit dans ses études autour du thème de la « Sainte Anne trinitaire ». Cette composition ne semble pas avoir été ensuite reprise à l'identique par l'artiste florentin dans aucun tableau connu. Elle constitue néanmoins une étape de recherche pour la création de son tableau La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne qui en reprend un certain nombre d'éléments.

Réalisé au fusain, à la sanguine, à l'estompe et à la craie ocre, avec des rehauts de blanc, le dessin représente certains des personnages principaux du christianisme. Il s'agit d'un portrait en pied qui représente un groupe formé par Marie assise sur un genou de sa mère, sainte Anne, et tenant dans les bras son fils Jésus de Nazareth qui se retourne vivement vers Jean le Baptiste enfant pour le bénir. Le carton est composé de huit feuilles dont les bords ont été collés ensemble afin d'obtenir une grande surface de papier de plus d'un mètre de large ; près de 200 ans plus tard, le tout est maladroitement collé sur une toile montée sur châssis, ce qui occasionne ensuite des dégâts notables. Conservé à Londres à la National Gallery depuis 1962, le carton est néanmoins en assez bon état de conservation, malgré l'acidité qui l'a rongé jusqu'à sa stabilisation récente, des rapiéçages grossièrement réalisés au XVIIe siècle et les dégâts dus à un tir de chevrotine en 1987.

La date de sa réalisation fait l'objet d'un vif débat entre les chercheurs qui la situent, pour les uns, entre 1499 et début 1501 et, pour les autres, au plus large, entre 1506 et 1513. De même, le destinataire de l'œuvre est inconnu et pourrait être aussi bien le roi de France Louis XII, les moines servites de Florence que la république de Florence, à moins que la composition ne soit issue de la propre initiative du peintre.

Le Carton de Burlington House possède toutes les caractéristiques de l'art de Léonard de Vinci, sfumato et non finito, et montre sa capacité à allier une grande connaissance de l'anatomie à la finesse dans l'expression des sentiments. Néanmoins, sa composition, volontiers classicisante, pourrait expliquer son abandon par le peintre au profit de celle qui apparaît dans le tableau conservé au Louvre.

Si la composition de l'œuvre subit un relatif manque d'intérêt chez les suiveurs du peintre — très peu de mises en peinture sont connues, sauf pour de rares exceptions comme celle de Bernardino Luini, entre 1520 et 1530 — certains de ses motifs connaissent plus de succès avec des reprises des poses de la Vierge et de l'Enfant Jésus, par Francesco Melzi, Fernando de Llanos, Raphaël et Michel-Ange.

Lundi 3 août 2020

Protestations de la foule lors de l'expulsion de la Compagnie de Jésus de ses locaux de la rue de Sèvres, le 30 juin à Paris. Tiré de La Ilustración Española y Americana.
Protestations de la foule lors de l'expulsion de la Compagnie de Jésus de ses locaux de la rue de Sèvres, le 30 juin à Paris. Tiré de La Ilustración Española y Americana.

L'expulsion des congrégations de 1880 est un événement politique qui se déroule en France, durant la Troisième République, et qui consiste en la dispersion des congrégations religieuses masculines non autorisées. Ces expulsions font suite à la signature, le , de deux décrets par le gouvernement de Charles de Freycinet, et plus précisément par Charles Lepère, ministre de l'Intérieur, et Jules Cazot, ministre de la Justice. Le premier prévoit la suppression de la Compagnie de Jésus (Jésuites) sur le territoire français, et le second met en demeure les autres congrégations non autorisées de demander une autorisation légale sous peine de subir le même sort que les Jésuites.

Ces décrets sont publiés dans le contexte de l'installation de la République. Cet affermissement du régime est marqué par un anticléricalisme militant de la part des républicains modérés et des radicaux et par une volonté de soustraire l'enseignement à l'influence des congrégations, brocardées en « milice romaine » et accusées d'être des ferments de contre-révolution.

L'application du premier décret entraîne dès le l'éviction des Jésuites de tous leurs établissements. Les autres congrégations ayant refusé de déposer les demandes d'autorisation par solidarité avec la Compagnie de Jésus, Charles de Freycinet — qui ne désire pas réellement les faire expulser — entame des négociations pour obtenir leur ralliement déclaratif à la République. La révélation de ces tractations secrètes par le journal La Guienne provoque sa démission et l'arrivée au pouvoir de Jules Ferry. Ce dernier fait appliquer le second décret avec sévérité, entraînant l'expulsion des autres congrégations masculines non autorisées. La plupart des membres des congrégations s'étant barricadés dans leurs locaux, l'usage de l'armée est plusieurs fois requis par les préfets et les expulsions donnent lieu à des scènes parfois violentes, incluant l'ouverture de portes à la hache ou la destruction de serrures.

L'application des décrets rencontre un mouvement d'opposition non négligeable. Contestés devant les juridictions civiles, ils font également l'objet de discussions et d'incidents à la Chambre des députés et au Sénat. Des groupes de fidèles et de militants catholiques assistent aux expulsions pour acclamer les religieux et conspuer les forces de l'ordre. Enfin, plusieurs centaines de magistrats et de fonctionnaires chargés de faire exécuter les décrets présentent leur démission, heurtés dans leurs convictions personnelles.

L'expulsion des congrégations provoque la dispersion de 6 589 religieux. Si certains choisissent de continuer à mener une vie en communauté par petits groupes, dans les maisons mises à dispositions par des laïques, d'autres prennent le chemin de l'exil pour reconstituer leur congrégation à l'étranger comme en Espagne, destination principale des congréganistes. Le retour des religieux dans leurs établissements se fait peu à peu dans les années suivantes à l'occasion de la politique de détente qui s'installe entre le Saint-Siège et le gouvernement français à partir de 1885, détente qui conduira finalement au Ralliement de 1892. Néanmoins, les républicains ne renoncent pas à leur entreprise de laïcisation de l'éducation ; le déclin de l'enseignement congréganiste est amorcé et le coup fatal lui sera porté par la suppression des congrégations enseignantes en 1904, soit vingt-quatre ans après l'expulsion de 1880.

Mardi 4 août 2020

Pâtres et bétail varié, folio 44v du Vergilius Romanus (début du Ve siècle), illustration du livre III des Géorgiques.
Pâtres et bétail varié, folio 44v du Vergilius Romanus (début du Ve siècle), illustration du livre III des Géorgiques.

Les Géorgiques (« les travaux de la terre ») sont la deuxième œuvre majeure de Virgile, écrite entre 37 et . Ce long poème didactique de quelque 2 000 vers, qui s'inspire du poème d'Hésiode Les Travaux et les Jours, est une commande de son ami et protecteur Mécène. Dédié à Octavien, il se présente en quatre livres, les deux premiers consacrés à l'agriculture (céréales, vigne), les deux suivants à l'élevage (animaux, abeilles). Mais loin d'être un simple traité d'agriculture, comme le De re rustica de Varron (publié en 37), il aborde des thèmes beaucoup plus profonds : guerre, paix, mort, résurrection. En effet, composé dans une période trouble et sanglante dont il garde des traces, il s'élargit à une vaste réflexion sur la beauté mais aussi la fragilité du monde.

Pour Virgile, il ne s'agit plus, comme dans les Bucoliques, son œuvre précédente, de chanter la terre pastorale des origines, mais en détaillant les soins à donner à la terre contemporaine, trop délaissée et malmenée pendant les guerres civiles, d'en célébrer la beauté profonde, de retisser les liens qui unissent les hommes aux végétaux et aux animaux, malgré l'instabilité du monde et le passage inexorable du temps, dans l'espoir de retrouver, avec le retour de la paix, la prospérité sous la conduite de celui qui, sous le nom d'Auguste, va installer la Pax Romana.

Comme dans ses autres œuvres majeures, Virgile utilise l'hexamètre dactylique, dont il a contribué à fixer les règles et qu'il maîtrise à la perfection. Son œuvre précédente a été écrite dans le style dit « humble » (tenuis), bien adapté à l'églogue, mais pour les Géorgiques, il emploie généralement le style dit « moyen » (moderatus) qui convient aux œuvres didactiques, déjouant les pièges du prosaïsme grâce à la variété des registres utilisés, avec des élans épiques et lyriques qui préfigurent l'Énéide.

Selon des témoignages antiques, le poème a fait l'objet d'une lecture publique par Virgile lui-même devant Octavien au printemps 29. Cantique à la terre vivante et méditation sur la beauté autant qu'œuvre morale et politique, il est considéré comme l'un des sommets de la création poétique occidentale. L'auteur y atteint une forme de perfection artistique qui lui vaut de mériter, de l'avis de Paul Claudel, le titre de « plus grand génie que la terre ait porté ». Admiré à toutes les époques, il peut encore, à cause de la prise de conscience du dérèglement climatique, entrer en résonance avec les préoccupations contemporaines.

Mercredi 5 août 2020

Avers de la pièce avec le Buste de la Liberté.
Avers de la pièce avec le Buste de la Liberté.

La pièce de 1 dollar américain Flowing Hair est la première pièce de monnaie en dollars émise par le gouvernement fédéral des États-Unis. Elle est frappée en 1794 et 1795 ; sa taille et son poids sont basés sur le dollar espagnol, qui est très utilisé dans le commerce à travers les Amériques.

En 1791, à la suite d'une étude d'Alexander Hamilton, le Congrès adopte une résolution commune appelant à la création d'une Monnaie nationale. Plus tard dans l'année, dans son troisième discours sur l'état de l'Union, le président George Washington demande au Congrès de créer une monnaie, ce qui est officiellement autorisé par la loi sur la monnaie de 1792. Malgré cette autorisation, aucune pièce d'argent et d'or n'est frappée avant 1794. Le dollar Flowing Hair, conçu par Robert Scot, est produit initialement en 1794, puis à nouveau en 1795. En , le dessin est remplacé par le dollar Draped Bust.

Jeudi 6 août 2020

Colonie de pucerons.
Colonie de pucerons.

Les pucerons sont de petits insectes suceurs de sève qui représentent la super-famille des Aphidoidea.

Le cycle de vie type des pucerons implique des femelles incapables de voler donnant naissance à des nymphes femelles sans la participation des mâles (parthénogenèse) ; les nouveau-nées peuvent être déjà gravides, un comportement nommé « développement télescopique ». La reproduction étant prolifique, le nombre de ces insectes se multiplie rapidement, et une fois la population bien développée, des femelles ailées naissent afin de coloniser de nouveaux milieux. Dans les régions tempérées, une phase de reproduction sexuée a lieu à l'automne, les insectes passant souvent l'hiver sous forme d'œufs.

Le cycle de vie de certains pucerons implique une alternance entre deux espèces de plantes hôtes, par exemple entre une culture et une plante ligneuse. Certaines espèces se nourrissent d'un seul type de plante, tandis que d'autres sont généralistes et colonisent de nombreux groupes de plantes. Environ 5 000 espèces de pucerons ont été décrites, toutes comprises dans la famille des Aphididae. Environ 400 d'entre elles se trouvent sur des cultures vivrières et des plantes à fibres, et beaucoup sont de sérieux parasites pour l'agriculture et de la sylviculture, ainsi qu'une gêne pour les jardiniers. Certaines familles de fourmis ont construit une relation mutualiste ayant mené à une coévolution avec les pucerons, les élevant et les protégeant des prédateurs afin de récolter leur miellat.

Les pucerons sont parmi les insectes nuisibles les plus destructeurs pour les plantes cultivées dans les régions tempérées. En plus d'affaiblir la plante en aspirant sa sève, ils agissent comme vecteurs de virus végétaux et défigurent les plantes ornementales en y déposant du miellat et par la croissance ultérieure de fumagine. En raison de leur capacité à augmenter rapidement leur nombre par reproduction asexuée et développement télescopique, ils constituent un groupe d'organismes très performant d'un point de vue écologique.

La lutte contre les pucerons n'est pas facile. Les insecticides ne donnent pas toujours des résultats fiables, étant donné leur résistance à plusieurs classes d'insecticides et le fait que les pucerons se nourrissent souvent sur la face inférieure des feuilles. À l'échelle du jardin, des jets d'eau et des pulvérisations de savon sont assez efficaces. Les ennemis naturels du puceron sont les coccinelles prédatrices, les larves de syrphes, les guêpes parasitoïdes, les larves de cécidomyie du puceron, les araignées-crabes, les larves de névroptères et les champignons entomopathogènes. Une stratégie de lutte intégrée contre les parasites utilisant des moyens biologiques peut fonctionner, mais elle est difficile à réaliser, sauf dans des environnements fermés comme les serres.

Vendredi 7 août 2020

Un méthanier dans le terminal de Marmara.
Un méthanier dans le terminal de Marmara.

Le gaz naturel liquéfié (abrégé en GNL, ou LNG de l'anglais liquefied natural gas) est du gaz naturel de qualité commerciale condensé à l’état liquide. Il se compose essentiellement de méthane mais comprend aussi jusqu'à 10 % d'éthane et de petites quantités d'autres gaz (propane et butane notamment). Le méthane devient liquide à une température de −161 °C à pression atmosphérique, il prend la forme d'un liquide clair, transparent, inodore, non corrosif et non toxique. Sous cette forme, le gaz a une masse volumique de 422,62 kg·m−3, occupant 600 fois moins de son volume que sous sa forme usuelle dans les CNTP, 60 % de moins que compressé à 200 bars. En tant que carburant, son PCI est de 22,4 MJ/l, soit 60 % de celui du gazole.

Industriellement, le GNL est produit en grande quantité dans des usines cryogéniques. Il est principalement utilisé comme moyen de transporter le gaz naturel de pays producteurs vers des pays consommateurs par voie maritime. Environ 12 % du gaz naturel produit dans le monde en 2019 est acheminé selon cette méthode. Il peut aussi être vendu comme énergie finale, c'est-à-dire directement à des utilisateurs, comme carburant pour navires ou pour véhicules terrestres, et comme solution d'approvisionnement en gaz naturel pour des sites non-reliés au réseau. Son rôle dans l'approvisionnement énergétique mondial est en croissance.

Le GNL ne doit pas être confondu avec le gaz de pétrole liquéfié, constitué principalement de propane et de butane, hydrocarbures saturés à 3 et 4 atomes de carbone respectivement (contre un seul pour le méthane) ; ni avec les liquides de gaz naturel, aussi appelés condensats, qui sont une essence naturelle obtenue par condensation des hydrocarbures allant du pentane (5 carbones) à l'octane (8 carbones) à la sortie des puits de gaz naturel.

Samedi 8 août 2020

Descartes pleurant sa fille, gravure de Nicolas Ponce d'après Clément-Pierre Marillier (1790).
Descartes pleurant sa fille, gravure de Nicolas Ponce d'après Clément-Pierre Marillier (1790).

Francine Descartes, née le à Deventer et morte cinq ans plus tard, le à Amersfoort, est le seul enfant qu'ait reconnu René Descartes et le fruit de la seule relation sexuelle certaine qu'on lui connaisse. Sa mère est une servante hollandaise prénommée Helena. Si courte qu'ait été la vie de la fillette, sa présence aux côtés de son père semble avoir eu une incidence sur l'activité intellectuelle de ce dernier, qui, peu après sa naissance, se décide à publier ses travaux et s'intéresse aux moyens de prolonger la vie. La relation extra-maritale dont Francine a été le fruit a par ailleurs alimenté les polémiques suscitées par les prises de position philosophiques de Descartes.

Une fable, née à la fin du XVIIe siècle et surtout développée à partir du XXe siècle, veut que Descartes ait conçu un automate à l'aspect féminin. Cet automate est successivement présenté comme un dispositif destiné à prouver les thèses cartésiennes sur l'animal-machine et qui aurait inspiré la fable calomnieuse de la fille naturelle ; puis, dans le contexte supposé d'une propagande anti-matérialiste, comme une sorte de poupée sexuelle dont le philosophe ne se séparait jamais ; et enfin comme un substitut de la fille disparue, créé par un père inconsolable.

Dimanche 9 août 2020

Armoiries de la principauté de Roumanie.
Armoiries de la principauté de Roumanie.

L’élection au trône de Roumanie de 1866 se produit après la déposition du prince Alexandre Jean Cuza ; elle poursuit l'objectif de donner aux principautés unies de Moldavie et de Valachie un nouveau souverain.

La déposition de Cuza, en dépit de ses réformes majeures qui ont permis d'initier la modernisation des principautés roumaines, a été ourdie par l'alliance de forces politiques et sociales opposées par nature : la « Monstrueuse coalition », soutenue par la Russie, souhaitant le départ du souverain qu'elle accusait de dérive césariste. Sa succession s'avère délicate.

Cette question dépasse le cadre des principautés danubiennes car elle met en jeu l'équilibre politique et les intérêts économiques des principales puissances européennes et également de l'Empire ottoman, suzerain des principautés. Une lieutenance gouvernementale roumaine provisoire est, dès lors, chargée de désigner un nouveau candidat. La conférence intergouvernementale de Paris de 1858 exigeait l'élection d'un souverain indigène, mais le gouvernement provisoire roumain opte d'emblée en faveur d'un prince issu d'une dynastie européenne.

Le premier candidat, élu avant même d'en être averti, Philippe de Belgique, comte de Flandre, frère du roi Léopold II, décline presque directement l'offre avancée le , ne souhaitant pas diriger une « Belgique d'Orient » vassale de l'Empire ottoman. Réunies en conférence à Paris à partir du , les chancelleries des puissances garantes européennes se divisent au sujet des principautés danubiennes, fragilisant la situation politique internationale dont les perspectives sont déjà assombries par l'imminence de la guerre austro-prussienne.

Rejetant la candidature trop russophile de Nicolas de Leuchtenberg, les puissances suggèrent plusieurs autres prétendants rapidement écartés. Devançant les tergiversations des chancelleries, le gouvernement roumain se choisit, après des négociations secrètes avec la France et l'Allemagne, son propre candidat. Ce dernier présente le double avantage d'être issu d'une famille francophile et de bénéficier de la bienveillance du roi de Prusse : le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen est donc élu, à l'issue d'un référendum, par le parlement roumain le .

Plaçant l'Empire ottoman devant le fait accompli, le prince prussien accepte et entre officiellement à Bucarest le , où il devient « Domnitor » (prince souverain). Sous le nom de Carol Ier, il établit, dans le cadre de la nouvelle constitution roumaine, les prémices du royaume de Roumanie, devenu intégralement indépendant en 1878, et fonde la dynastie des souverains qui règnent sur la Roumanie jusqu'en 1947.

Lundi 10 août 2020

Portrait posthume d'Amerigo Vespucci tiré de la collection de Giovio de la galerie des Offices de Florence, attribué à Cristofano dell'Altissimo c. 1568.
Portrait posthume d'Amerigo Vespucci tiré de la collection de Giovio de la galerie des Offices de Florence, attribué à Cristofano dell'Altissimo c. 1568.

Amerigo Vespucci, né le à Florence, dans la république du même nom et mort le à Séville en Castille, est un commerçant, navigateur et explorateur florentin.

Entre 1497 et 1504, il participe à au moins deux voyages de l'âge des découvertes, le premier au nom de l'Espagne entre 1499 et 1500, et le deuxième pour le Portugal entre 1501 et 1502. En 1503 et en 1505, deux livrets sont publiés sous son nom. Les deux évoquent le Nouveau Monde, qui aujourd'hui porte le nom d'Amérique en son honneur. Les deux livrets contiennent des descriptions colorées de ces explorations et d'autres voyages présumés. Ils deviennent vite populaires et se diffusent largement dans l'Europe. Bien que certains historiens contestent encore la paternité et la véracité de ces ouvrages, à l'époque, ils contribuent à faire connaître les nouvelles découvertes et à établir une renommée universelle d'Amerigo Vespucci en tant qu'explorateur et navigateur.

En 1501, lors de son expédition portugaise, il affirme avoir compris que le Brésil fait partie d'un autre continent, qu'il nomme le Nouveau Monde. Cette revendication pousse le cartographe Martin Waldseemüller à reconnaître les réalisations d'Amerigo Vespucci en 1507 en appliquant le nom « America » pour la première fois à sa carte montrant le Nouveau Monde. D'autres cartographes lui emboîtent le pas et, en 1532, le nom « Amérique » est définitivement apposé sur le continent nouvellement découvert, sans qu'on sache si Amerigo Vespucci a eu un jour connaissance de ces honneurs.

En 1505, il est fait citoyen de la Couronne de Castille par décret royal et en 1508, il est nommé au poste nouvellement créé de navigateur en chef pour la Casa de Contratación (maison du commerce) d'Espagne à Séville, un poste qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1512.

Mardi 11 août 2020

Emblème de la mission Apollo 10.
Emblème de la mission Apollo 10.

Apollo 10 est un vol spatial habité qui a eu lieu en , la quatrième mission avec équipage du programme américain Apollo, et la deuxième, après Apollo 8 à orbiter autour de la Lune. Il s'agit de la mission F, une répétition générale pour le premier atterrissage lunaire, testant tous les composants et les procédures juste avant l'atterrissage réel. Les astronautes Thomas Stafford et Gene Cernan font voler le module lunaire Apollo (LM), son deuxième essai dans l'espace après celui d'Apollo 9 en orbite terrestre, sur une orbite de descente à 15,6 kilomètres de la surface lunaire, le point où commencerait la descente motorisée.

Apollo 10 est lancé le , par une fusée Saturn V (SA-505), depuis le Centre spatial Kennedy, en Floride. Après 31 orbites autour de la Lune, au cours desquelles plusieurs tests cruciaux sont effectués, la mission s'achève quand la capsule amerrit dans l'océan Pacifique, le . Son succès a préparé la réussite d'Apollo 11 deux mois plus tard.

Mercredi 12 août 2020

L'Atlas des géographes d'Orbæ est une série d'albums illustrés écrite et dessinée par François Place et publiée en trois tomes entre 1996 et 2000.

Se présentant comme un atlas géographique rédigé par les géographes de la grande île disparue d'Orbæ, l'œuvre est composée de vingt-six chapitres correspondant aux vingt-six lettres de l'alphabet latin, chacune donnant sa forme et la première lettre de son nom à un pays imaginaire. Le lecteur parcourt ainsi vingt-six territoires traités par le biais d'une carte introductive, d'un récit accompagné d'illustrations, et d'une double-page finale de croquis légendés.

Véritable univers condensé réinterprétant l'histoire et la géographie du monde sous la forme d'un tout cohérent et entrelacé, l'Atlas mêle une promotion du voyage, de la découverte et de l'échange entre sociétés à une magnification de la puissance de l'imagination et une réflexion sur ses mécanismes, à la lumière de multiples influences littéraires et d'abondantes références cartographiques, géographiques, historiques et culturelles.

Favorablement accueillie par la critique francophone et internationale, l'œuvre contribue à révéler Place en tant qu'écrivain de talent et reçoit de nombreux prix littéraires, dont le prix Amerigo-Vespucci jeunesse en 1997, le prix de la foire du livre de jeunesse de Bologne en 1998 et un prix spécial Sorcières en 2001. Elle donne lieu à plusieurs œuvres dérivées, dont une suite publiée en 2011, Le Secret d'Orbæ.

Jeudi 13 août 2020

In My Life est une chanson des Beatles, écrite par John Lennon, composée avec l'aide de Paul McCartney, et signée Lennon/McCartney. Elle est publiée sur l'album Rubber Soul le au Royaume-Uni sous le label Parlophone, et trois jours plus tard aux États-Unis par Capitol Records. La chanson ne sort toutefois pas en single, puisque le groupe choisit deux autres titres, We Can Work It Out et Day Tripper, qui sont édités en « double face A » le même jour que la sortie de Rubber Soul.

In My Life est le fruit d'une longue réflexion de la part de son auteur. Alors que Lennon publie un premier livre, En flagrant délire, le journaliste Kenneth Allsop le questionne en sur une éventuelle composition sur son enfance, inspirée de l'écriture de l’œuvre. Le guitariste rédige dans un premier temps un poème faisant référence aux lieux qu'il fréquente durant sa jeunesse à Liverpool, puis imagine une chanson rendant hommage à ses amis et relations amoureuses d'adolescence. Les origines précises de la mélodie de In My Life sont toutefois incertaines en raison de la différence de témoignages entre John Lennon et Paul McCartney. La chanson est l'une des seules de l'histoire du groupe, avec Eleanor Rigby, où le degré de collaboration est contesté par les deux musiciens après la séparation des Beatles. Une étude statistique publiée en 2018 conclut néanmoins que la composition est vraisemblablement l’œuvre de John Lennon.

Depuis 1964 et leur rencontre avec Bob Dylan, les Beatles souhaitent élargir les thèmes abordés dans leurs chansons et perfectionner leurs techniques d'enregistrement en studio. Le groupe est également initié à la consommation de substances psychotropes, la marijuana puis le LSD. La chanson est une ballade aux sonorités folk, enregistrée en trois prises les 18 et aux studios EMI de Londres. John Lennon est au chant et à la guitare, accompagné par George Harrison, Paul McCartney officie en tant que bassiste, tandis que Ringo Starr est à la batterie et au tambourin. In My Life inclut un solo de piano sur son pont, ajouté lors du re-recording, et exécuté par le producteur George Martin, dont la technique d'enregistrement permet d'obtenir un son de clavecin baroque.

À sa sortie, In My Life est unanimement saluée par la critique musicale. Considéré comme une des œuvres majeures de John Lennon, le titre est classé vingt-troisième dans la liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps, publiée par le magazine Rolling Stone en 2003. In My Life a également fait l'objet de nombreuses reprises par plusieurs artistes internationaux.

Vendredi 14 août 2020

Vue de Lajjun en 1924 : colonnes romaines ou byzantines à demi-enterrées et entourées par le bâti moderne.
Vue de Lajjun en 1924 : colonnes romaines ou byzantines à demi-enterrées et entourées par le bâti moderne.

Lajjun, ou Lajjoun (en arabe اللجّون), est un ancien village arabe palestinien qui se trouvait à seize kilomètres au nord-ouest de Jénine et à un kilomètre au sud des ruines de la cité biblique de Megiddo.

L'histoire de la localité, qui tire son nom de Legio, camp d'une légion de la province romaine de Syrie-Palestine établie à cet endroit, s'étend sur quelque deux millénaires. Chef-lieu d'un sous-district sous les Abbassides, elle devint un important relais de poste à l'époque mamelouke puis, sous la domination ottomane, la capitale d'un district qui portait son nom. Après l'effondrement de l'empire ottoman, vers la fin de la Première Guerre mondiale, Lajjun passa comme l'ensemble de la Palestine sous la tutelle britannique. Dans la Palestine mandataire, le village relevait du sous-district de Jénine. Il a perdu sa population en 1948, pendant la guerre israélo-arabe, au cours de laquelle son territoire a été annexé par Israël. La plupart de ses habitants se sont alors enfuis pour s'installer dans la ville voisine d'Umm al-Fahm.

Samedi 15 août 2020

Meddle est le sixième album studio du groupe de rock anglais Pink Floyd, sorti le chez Harvest Records. L'album est enregistré au courant d'une tournée, de à , dans plusieurs studios de Londres.

N'ayant aucun matériel à travailler et aucune idée précise sur la direction de l'album, le groupe met en place une série d'expérimentations qui donnent naissance au morceau phare de l'album, Echoes. Meddle est un effort collectif où tous les membres participent à l'écriture. Il s'agit d'un album de transition entre le Pink Floyd influencé par Syd Barrett de la fin des années 1960 et le groupe qui signe par la suite The Dark Side of the Moon ou The Wall, des disques unis par un thème central aux paroles entièrement écrites par Roger Waters. La pochette de l’album, créée par Storm Thorgerson du collectif de graphisme Hipgnosis, représente une oreille sous l'eau.

L'album est bien accueilli par les critiques à sa sortie et est un succès commercial au Royaume-Uni, mais le manque de promotion de la part du label américain du groupe, Capitol Records, entraîne de mauvaises ventes aux États-Unis.

Dimanche 16 août 2020

Un cochon volant a été ré-installé devant la Battersea Power Station pour promouvoir la réédition du catalogue de disques de Pink Floyd, en 2011.
Un cochon volant a été ré-installé devant la Battersea Power Station pour promouvoir la réédition du catalogue de disques de Pink Floyd, en 2011.

Animals est le dixième album studio du groupe britannique rock progressif Pink Floyd sorti le au Royaume-Uni.

Album-concept, il brosse une critique acerbe et virulente des conditions socio-politiques au Royaume-Uni vers la fin des années 1970, et marque une transition notable au niveau du style musical de Pink Floyd par rapport à leurs travaux antérieurs. L'album est enregistré aux studios du groupe, Britannia Row, à Londres, mais sa production est ponctuée par les premiers signes de désaccord entre les membres de la formation, qui culmineront avec le départ du claviériste Richard Wright deux ans plus tard. La pochette de l'album, conçue par Roger Waters et photographiée par le collectif de graphisme Hipgnosis, montre un cochon flottant entre deux cheminées de la Battersea Power Station.

Le concept d’Animals trouve son inspiration dans le livre La Ferme des animaux de George Orwell et reprend les grandes lignes du roman : le cynisme, l'agressivité et la critique sociale en utilisant des archétypes animaux. Animals rompt singulièrement avec les thèmes explorés par Pink Floyd dans Wish You Were Here ou The Dark Side of the Moon, prenant un ton nettement politique au sein d'une scène musicale anglaise marquée par l'ascension fulgurante du punk.

L'album reçoit à sa sortie un accueil critique favorable, atteignant la seconde place des charts au Royaume-Uni et la troisième place du Billboard 200 aux États-Unis. Bien qu'il n'ait figuré dans les charts américains que pour une période de six mois, il est certifié quatre fois disque de platine par la RIAA du fait des ventes continues après sa parution. Les vastes salles dans lesquelles joue Pink Floyd lors de la tournée In the Flesh et l'incident de Montréal lors duquel Waters crache sur un fan précipitent l'écriture du prochain album-concept du groupe, The Wall.

Lundi 17 août 2020

Les tremplins de Chaux-Neuve.
Les tremplins de Chaux-Neuve.

Le stade de la Côte Feuillée est un stade comprenant des tremplins de saut à ski français, situé à Chaux-Neuve dans le département du Doubs.

Construit dans l'optique des Championnats du monde junior de ski nordique 1990, le site accueille depuis 1996 des courses de la Coupe du monde de combiné nordique. Au fur et à mesure, la compétition est devenue une étape incontournable de cette compétition. Le stade accueille également des compétitions estivales, ainsi que l'arrivée de la Transjurassienne en 2018.

Le stade de la Côte Feuillée possède cinq tremplins construits en 1989 et en 1995. Le plus grand tremplin est progressivement amélioré et il est devenu en 2010 un HS 118. Le record du tremplin est détenu par le Suisse Sandro Hauswirth avec une distance de 121,5 mètres.

Mardi 18 août 2020

Nicéphore III Botaniatès, entouré de Jean Chrysostome et saint Michel. Miniature d'un manuscrit des homélies de Jean Chrysostome, BNF, Coislin 79, fo 2 vo.
Nicéphore III Botaniatès, entouré de Jean Chrysostome et saint Michel. Miniature d'un manuscrit des homélies de Jean Chrysostome, BNF, Coislin 79, fo 2 vo.

Nicéphore III Botaniatès ou Botaneiates ou Botaniate (grec : Νικηφόρος Βοτανειάτης), né vers 1001 et mort en 1081, est empereur byzantin du au .

Issu d'une famille aristocratique d'Anatolie, il s'illustre par ses talents de chef militaire à plusieurs occasions et sur différents fronts, dans le contexte d'un Empire byzantin à son apogée depuis la mort de Basile II en 1025 mais confronté à des menaces extérieures nouvelles et à une instabilité interne grandissante avec la fin de la dynastie macédonienne. De par son influence, Nicéphore est assez vite un acteur des crises et des révoltes qui secouent le monde politique byzantin. Il soutient ainsi Isaac Ier quand il prend le pouvoir en 1057, avant d'être exilé par Romain IV Diogène et de revenir en grâce sous Michel VII après la bataille de Mantzikert. Néanmoins, mécontent de la tournure des événements qui voit la pénétration de plus en plus marquée des Seldjoukides en Asie Mineure, il finit par se détourner de l'empereur et se révolte contre lui en 1078. Soutenu par une partie notable de l'élément anatolien de l'Empire, inquiet pour son avenir, il parvient à s'emparer du trône, alors même qu'une autre révolte venue d'Europe vise aussi Constantinople.

D'emblée, le règne de Nicéphore est marqué par la lutte incessante contre des complots et des soulèvements à différents endroits de l'Empire. Il se montre incapable d'installer solidement sa légitimité dans un jeu politique caractérisé par des luttes d'influence et une compétition entre différentes branches de l'aristocratie. S'il tente d'acheter la loyauté de la population, de l'armée ou de puissantes familles par une politique de cadeaux qui fragilise le trésor impérial, il est dépassé par les défis nombreux auxquels fait face l'Empire, en particulier l'avancée des Seldjoukides en Anatolie ou encore le débarquement des Normands de Robert Guiscard dans les Balkans. Bientôt, ses soutiens s'amenuisent et c'est de la famille des Comnènes, un temps loyale à sa cause, que le soulèvement décisif intervient en 1081. Porté par Alexis Comnène, il rassemble un parti suffisamment fort pour prendre Constantinople au début du mois d'avril. Nicéphore abdique et se retire dans un monastère où il meurt quelques mois plus tard. L'installation de la dynastie des Comnènes marque le début d'une nouvelle phase dans l'histoire de l'Empire byzantin.

Mercredi 19 août 2020

Colonnes du temple capitolain sur le cité archéologique de la cité romaine de Volubilis au Maroc.
Colonnes du temple capitolain sur le cité archéologique de la cité romaine de Volubilis au Maroc.

Volubilis est une ville antique berbère, puis romanisée, capitale du royaume de Maurétanie, située dans la plaine du Saiss au Maroc, sur les bords de l'oued Rhoumane, rivière de la banlieue de Meknès, non loin de la ville sainte de Moulay Driss Zerhoun où repose Idriss Ier, fondateur de la dynastie des Idrissides.

Partiellement découverte de nos jours, la cité antique éclot à partir du IIIe siècle av. J.-C. en tant qu'établissement punique et se développe rapidement à partir du moment où elle entre dans le giron romain, pour dépasser une superficie de 42 hectares.

La parure monumentale de la ville se développe particulièrement au IIe siècle, à la suite de l'enrichissement économique de la région. Située dans une région aux riches potentialités agricoles, cette ville vivait du commerce de l'huile d'olive. En effet dans ses ruines de nombreux pressoirs à huile sont présents. Cet enrichissement se traduit également dans l'architecture privée par la construction de vastes villas pourvues de belles mosaïques, la cité apparaissant comme « un centre de rayonnement de la civilisation romaine en Maurétanie Tingitane » selon Brahmi.

La région, jugée indéfendable, est abandonnée par les autorités impériales romaines en 285. La ville, communauté urbaine christianisée, puis cité musulmane, continue d'être habitée pendant sept siècles. La dynastie idrisside, considérée comme fondatrice du Maroc, y est fondée au VIIIe siècle. Au XIe siècle le site est abandonné et la population est transférée à 5 km de là, vers la cité de Moulay Driss Zerhoun. La ville ne subit pas de dégradations conséquentes semble-t-il jusqu'à un tremblement de terre au milieu du XVIIIe siècle. Par la suite, les ruines sont utilisées comme carrière, en particulier pour les constructions de Meknès.

Identifié plus tardivement au XIXe siècle, le site fait partie du patrimoine protégé du Maroc depuis 1921. Le site fait l'objet de fouilles archéologiques depuis le début du XXe siècle et la moitié seulement en est dégagée à ce jour. La qualité des trouvailles et du site a abouti à son classement sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO. « Exemple éminent d'un ensemble architectural illustrant l'organisation de l'administration punique, pré-romaine et romaine en Afrique, [Volubilis] est aussi le lieu de permanence des sociétés qui ont habité le Maghreb extrême » selon Limane, Rebuffat et Drocourt.

Jeudi 20 août 2020

Cavalier Tem en parade équestre durant la fête d'Adossa, à Sokodé.
Cavalier Tem en parade équestre durant la fête d'Adossa, à Sokodé.

La présence marginale du cheval au Togo découle de quelques élevages et d'une pratique de l'équitation représentés, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans la région de Mango et dans le nord du pays actuel. Le cheval est alors présent sous l'impulsion des Tem, fondateurs d'un petit royaume appuyé sur l'usage du fusil et de la cavalerie. La diffusion du cheval dans le Sud se révèle beaucoup plus récente, l'élevage y étant fortement limité par la présence de la mouche tsé-tsé. Après des importations sporadiques de chevaux par les troupes coloniales allemandes puis françaises, un cadeau diplomatique du Niger, durant les années 1980, mène à la création du premier régiment de cavalerie honorifique togolais. L'usage du cheval de traction est toujours resté inconnu au Togo.

Avec une population chevaline d'environ 2 000 têtes, les pratiques équestres togolaises relèvent presque exclusivement de l'équitation d'apparat. Cette tradition est mise en valeur durant la fête d'Adossa, une cérémonie coutumière annuelle attirant environ 200 cavaliers dans la ville de Sokodé. Le cheval a une certaine place dans les pratiques fétichistes togolaises.

Vendredi 21 août 2020

Avers de la pièce avec la Liberté assise.
Avers de la pièce avec la Liberté assise.

La pièce de 1 dollar américain Gobrecht, frappé de 1836 à 1839, est le premier dollar en argent frappé pour la mise en circulation par la Monnaie des États-Unis depuis l'arrêt officiel de la production de cette dénomination en 1806. La pièce est frappée en petit nombre afin de déterminer si le dollar en argent réintroduit serait bien accueilli par le public.

En 1835, le directeur de la Monnaie, Samuel Moore, démissionne de son poste, et Robert M. Patterson prend la relève. Peu de temps après, Patterson commence une tentative de remodelage de la monnaie nationale. Après que le graveur en chef de la Monnaie William Kneass subit une attaque cérébrale, Christian Gobrecht est engagé pour le remplacer. Le , Patterson écrit une lettre à l'artiste de Philadelphie Thomas Sully pour lui exposer ses plans pour la pièce d'un dollar. Il demande également à Titien Peale de créer un dessin pour la pièce. Sully crée un dessin pour l'avers représentant la Liberté assise et Peale un dessin sur le revers représentant un aigle à tête blanche en plein envol, qui sont gravés pour la pièce par Gobrecht. Après la création des dessins et les essais, la production des matrices de gravure commence en .

Après la mise en circulation d'une petite quantité de pièces, la Monnaie reçoit des plaintes concernant l'emplacement bien visible du nom de Gobrecht sur le dollar, et le dessin est modifié pour incorporer son nom dans une position moins visible. En , la norme légale concernant le pourcentage de métal précieux dans les pièces d'argent passe de 89,2 % à 90 %, et les dollars de Gobrecht frappés après cette date reflètent ce changement. Au total, 1 900 exemplaires sont frappés lors de la production officielle. La production du dollar Seated Liberty, qui utilise le même dessin à l'avers que le Gobrecht, commence en 1840. Dans les années 1850, les responsables de la Monnaie relancent la frappe de pièces sans autorisation, ce qui suscite une controverse.

Samedi 22 août 2020

Macaron de la face A du single.
Macaron de la face A du single.

Space Oddity est une chanson écrite et interprétée par David Bowie. Elle a paru en single en au Royaume-Uni sur le label Philips Records, puis sur le deuxième album studio du chanteur, David Bowie, au mois de novembre.

Son titre renvoie à celui du film de Stanley Kubrick 2001: A Space Odyssey, sorti l'année précédente. Elle raconte l'histoire d'un astronaute, le major Tom, sous la forme d'un dialogue entre ce dernier et sa tour de contrôle. Le décollage de son vaisseau se déroule à merveille, mais le major finit par disparaître dans les profondeurs de l'espace. Musicalement, elle se compose de plusieurs sections distinctes et se caractérise par l'utilisation du stylophone, un synthétiseur miniature, et du mellotron.

Apparue dans la retransmission par la BBC des images de l'alunissage d'Apollo 11, Space Oddity constitue le premier succès de Bowie auprès du grand public : elle se classe no 5 des ventes au Royaume-Uni en , puis no 1 à la faveur d'une réédition en 1975. Elle reste l'une de ses chansons les plus célèbres, fréquemment interprétée sur scène, incluse dans de nombreuses compilations et reprise par divers artistes. Dix ans après sa sortie, en 1980, Bowie lui apporte une suite, Ashes to Ashes, dans laquelle le major Tom est dépeint non comme un astronaute, mais comme un drogué.

Dimanche 23 août 2020

Cheval du Vercors de Barraquand chez un éleveur à Autrans en Isère.
Cheval du Vercors de Barraquand chez un éleveur à Autrans en Isère.

Le cheval du Vercors de Barraquand est une race chevaline montagnarde française. Résultant d'une très ancienne sélection dans le massif du Vercors, il provient peut-être d'un petit cheptel d'animaux sélectionnés par des communautés religieuses, notamment celles établies dans l'abbaye de Léoncel. Il tient son nom de la famille Barraquand, qui développe son élevage de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1950, grâce à la pratique de la transhumance. Considérée comme perdue après la faillite de l'élevage originel des Barraquand et la vente d'une partie de leurs terres en 1963, la race est en reconstitution depuis les années 1990, à l'initiative de plusieurs éleveurs et d'institutionnels locaux, en particulier la famille Barraquand, le parc naturel régional du Vercors et le Haras national d'Annecy.

La sélection conduite par Jules Barraquand a entraîné une remarquable homogénéité dans la taille et le type de ces chevaux, de taille modeste, de robe baie, réputés pour leur caractère calme et leur capacité à résister au rude climat montagnard. Jadis employé pour le transport et divers travaux de ferme, le cheval du Vercors de Barraquand est désormais surtout dévolu au tourisme équestre dans sa région d'origine. En danger critique d'extinction, la race compte environ 215 sujets en 2015. Elle est officiellement reconnue par le ministère de l'agriculture français depuis 2017.

Lundi 24 août 2020

Portrait de la personnalité évoquée.
Julia García-Valdecasas, en 2005.

Julia García-Valdecasas Salgado est une haute fonctionnaire et femme politique espagnole membre du Parti populaire (PP), née le à Barcelone et morte le dans la même ville.

Elle obtient à la fin des années 1960 un diplôme en pharmacie puis dirige pendant dix ans une officine à Barcelone. Elle passe avec succès les concours de la haute fonction publique d'État en 1980 et déroule l'ensemble de sa carrière en Catalogne comme contrôleuse des finances publiques.

Adhérente au Parti populaire à partir de 1995, elle est personnellement choisie en 1996 par José María Aznar comme déléguée du gouvernement en Catalogne. Au cours de son mandat, sa démission est régulièrement réclamée par les partis de gauche en raison de plusieurs épisodes de violences policières et de ses prises de position sur l'autonomie du territoire. Elle intègre en 2002 la direction du Parti populaire de Catalogne sous la présidence de Josep Piqué.

En septembre 2003, elle est appelée au gouvernement comme ministre des Administrations publiques, où elle assure l'adoption quasi-consensuelle de la loi du statut des grandes villes et s'oppose à toute réforme du statut d'autonomie de la Catalogne. Elle est élue en 2004 députée de la province de Barcelone lors des élections générales. Elle démissionne au bout de deux ans pour raisons de santé, étant atteinte d'une maladie neurodégénérative. Elle meurt en 2009, à l'âge de 65 ans.

Mardi 25 août 2020

Le royaume de Finlande, établi dans les frontières du Grand-duché sous suzeraineté russe.
Le royaume de Finlande, établi dans les frontières du Grand-duché sous suzeraineté russe.

Le royaume de Finlande est un État éphémère mis en place à la suite de la victoire allemande en Russie en 1917 et 1918. Indépendante de la Russie depuis le mois de , la Finlande constitue un enjeu entre les Bolcheviks russes au pouvoir à Petrograd et le gouvernement du Reich, alors dirigé par Georg von Hertling. Chacun des deux protagonistes s'appuie sur des relais locaux, qui s'affrontent lors d'une guerre civile qui tourne à l'avantage des conservateurs, rapidement soutenus militairement par un corps expéditionnaire allemand déployé sur place à partir du mois de . Contrairement à d'autres régions occidentales de l'Empire russe, le territoire du Grand-duché de Finlande, annexé à la Russie en 1809, n'a jamais constitué un but de guerre du Reich à l'Est.

À la suite de la proclamation du royaume, un conseil de régence est mis en place : présidé par Pehr Evind Svinhufvud, ses membres conservateurs essaient de stabiliser le pays, en s'appuyant sur la milice des gardes blancs, soutenus par des unités allemandes rapidement déployées sur place. Pour pérenniser ce soutien, le conseil propose le trône royal finlandais à un prince allemand, Frédéric-Charles de Hesse, beau-frère de l'empereur allemand Guillaume II. Cependant, ce choix est remis en cause par la défaite du Reich et la disparition de la monarchie en Allemagne. La forme républicaine est finalement adoptée, Carl Gustaf Emil Mannerheim, le nouveau régent, se prononçant pour un régime républicain.

Mercredi 26 août 2020

Divinité assise, Empire hittite tardif (xiiie siècle av. J.-C.). Metropolitan Museum of Art.
Divinité assise, Empire hittite tardif (xiiie siècle av. J.-C.). Metropolitan Museum of Art.

La mythologie hittite comprend l'ensemble des mythes connus de la civilisation hittite, qui se développe au IIe millénaire av. J.-C. en Anatolie (Turquie actuelle) et forme à son apogée un puissant empire rivalisant avec l'Égypte pharaonique. Cette mythologie est documentée par des textes cunéiformes mis au jour dans la capitale de cet empire, Hattusa.

La mythologie hittite est en fait un ensemble composite de récits, reflet de la diversité culturelle de l'Anatolie du IIe millénaire av. J.-C. Elle comprend un groupe de mythes d'origine proprement anatolienne, ayant pour personnages principaux des dieux sans doute issus en grande partie des traditions des Hattis occupant la région avant les Hittites, et préservés dans le cadre de rituels liés aux mythes. Il s'agit surtout d'un ensemble de mythes traitant d'un thème commun, celui du dieu qui disparaît et qu'il faut faire revenir pour rétablir la prospérité du pays, en premier lieu les différentes variantes du Mythe de Télipinu, ainsi que de deux mythes relatifs au combat entre le Dieu de l'Orage hittite et le serpent gigantesque, Illuyanka.

D'autres mythes ont été introduits en Anatolie à partir d'autres régions du Proche-Orient ancien, et ont donc pour personnages principaux des dieux d'origine étrangère : surtout les mythes d'origine hourrite formant le corpus désigné comme « Cycle de Kumarbi », mais aussi des mythes d'origine levantine et mésopotamienne.

Aucun de ces mythes n'est relatif à l'origine des dieux, du monde ou des hommes, alors que les mythes de création occupent en général une place majeure dans les mythologies antiques. À défaut d'offrir des parallèles probants avec les grands thèmes dégagés par les spécialistes de la mythologie indo-européenne, plusieurs de ces textes ont pu avoir une influence sur des mythes grecs antiques, notamment ceux rapportés par la Théogonie d'Hésiode.

Jeudi 27 août 2020

Mercure vue par la sonde MESSENGER, le 14 janvier 2008.
Mercure vue par la sonde MESSENGER, le 14 janvier 2008.

Mercure est la planète la plus proche du Soleil et la moins massive du Système solaire. Son éloignement au Soleil est compris entre 0,31 et 0,47 unité astronomique (soit 46 et 70 millions de kilomètres), ce qui correspond à une excentricité orbitale de 0,2 — plus de douze fois supérieure à celle de la Terre, et de loin la plus élevée pour une planète du Système solaire. Elle est visible à l'œil nu depuis la Terre avec un diamètre apparent de 4,5 à 13 secondes d'arc et une magnitude apparente de 5,7 à −2,3 ; son observation est toutefois rendue difficile par son élongation toujours inférieure à 28,3° qui la noie le plus souvent dans l'éclat du soleil. En pratique, cette proximité avec le soleil implique qu'elle ne peut être vue que près de l'horizon occidental après le coucher du soleil ou près de l'horizon oriental avant le lever du soleil, en général au crépuscule.

Mercure a la particularité d'être en résonance spin-orbite 3:2, sa période de révolution (~88 jours) valant exactement 1,5 fois sa période de rotation (~59 jours), et donc la moitié d'un jour solaire (~176 jours). Ainsi, relativement aux étoiles fixes, elle tourne sur son axe exactement trois fois toutes les deux révolutions autour du Soleil.

Mercure est une planète tellurique, comme le sont également Vénus, la Terre et Mars. Elle est près de trois fois plus petite et presque vingt fois moins massive que la Terre mais presque aussi dense qu'elle. Sa densité remarquable — dépassée seulement par celle de la Terre, qui lui serait d'ailleurs inférieure sans l'effet de la compression gravitationnelle — est due à l'importance de son noyau métallique, qui représenterait 85 % de son rayon, contre environ 55 % pour la Terre.

Comme Vénus, Mercure est quasiment sphérique — son aplatissement pouvant être considéré comme nul — en raison de sa rotation très lente. Dépourvue de véritable atmosphère pour la protéger des météorites (il n'existe qu'une exosphère exerçant une pression au sol de moins de 1 nPa ou 10−14 atm), sa surface est très fortement cratérisée et globalement similaire à la face cachée de la Lune, indiquant qu'elle est géologiquement inactive depuis des milliards d'années. Cette absence d'atmosphère combinée à la proximité du Soleil engendre des températures en surface allant de 90 K (−183 °C) au fond des cratères polaires (là où les rayons du Soleil ne parviennent jamais) jusqu'à 700 K (427 °C) au point subsolaire au périhélie. La planète est par ailleurs dépourvue de satellites naturels.

Seules deux sondes spatiales ont étudié Mercure. Mariner 10, qui survole à trois reprises la planète en 19741975, cartographie 45 % de sa surface et découvre l'existence de son champ magnétique. La sonde MESSENGER, après trois survols en 2008-2009, se met en orbite autour de Mercure en et réalise une étude détaillée notamment de sa topographie, son histoire géologique, son champ magnétique et son exosphère. La sonde BepiColombo a pour objectif de se mettre en orbite autour de Mercure en .

La planète Mercure doit son nom au messager des dieux dans la mythologie romaine, Mercure. La planète est nommée ainsi par les Romains à cause de la vitesse avec laquelle elle se déplace dans le ciel. Le symbole astronomique de Mercure est un cercle posé sur une croix et portant un demi-cercle en forme de cornes (Unicode : ☿). Il s'agit d'une représentation du caducée du dieu Hermès, équivalent de Mercure dans la mythologie grecque. Mercure a également donné son nom au troisième jour de la semaine, mercredi, via le latin « Mercurii dies ».

Vendredi 28 août 2020

Avocette élégante.
Avocette élégante.

L'Avocette élégante (Recurvirostra avosetta) est une espèce d'oiseaux de la famille des Recurvirostridae, la seule espèce du genre Recurvirostra vivant en Europe.

Limicole caractéristique des lagunes et marais côtiers, elle se reconnaît aisément avec son long bec recourbé, ses grandes pattes et son plumage bicolore. Pouvant mesurer 40 centimètres de longueur et 70 centimètres d'envergure, c'est une espèce d'assez grande taille, qui se nourrit de divers invertébrés présents dans l'eau et la vase, qu'elle capture grâce à son bec caractéristique. Elle niche le plus souvent en colonie de 10 à 70 couples sur des îlots ou des digues à proximité immédiate de l'eau et pond généralement quatre œufs au sol, dans une coupelle simple creusée dans le sable. Très territoriale lorsqu'elle défend ses poussins, que ce soit contre d'autres individus de la même espèce ou contre ses prédateurs — divers rapaces, corvidés et mammifères —, l'avocette a une longévité d'environ 20 ans (record à 27 ans).

L'espèce couvre un vaste territoire, de l'Europe occidentale aux plaines du centre de l'Asie, en passant par la péninsule indienne et l'Afrique. Une partie de sa population est migratrice et effectue chaque année de longs voyages vers le sud de son aire de répartition, tandis qu'une autre partie est sédentaire. En France, l'espèce est présente sur le littoral de la Manche, sur la côte atlantique et en Méditerranée et reçoit en hiver le renfort de populations plus nordiques, tandis que certains individus hivernent en Europe du Sud ou en Afrique.

Décrite par Carl von Linné en 1758, l'avocette est l'une des quatre représentantes de son genre, les trois autres espèces occupant des continents différents. Considérée comme préoccupation mineure (LC) par l'UICN en raison de sa large répartition et de ses effectifs relativement importants, elle n'en est pas moins menacée par de nombreux facteurs anthropiques, tels que la destruction de son habitat, le réchauffement climatique ou la pollution. De nombreux programmes scientifiques tentent de mieux comprendre sa biologie, en particulier ses voies migratoires, pour mieux la protéger.

Samedi 29 août 2020

Vestiges du forum de Vieux présentés lors des Journées européennes du patrimoine de 2016.
Vestiges du forum de Vieux présentés lors des Journées européennes du patrimoine de 2016.

Le forum de Vieux-la-Romaine est un forum gallo-romain du site archéologique de Vieux-la-Romaine, l'antique Aregenua, située à environ 11 km au sud de Caen.

Lieu emblématique d'une cité romaine de la Gaule lyonnaise, symptomatique du processus de romanisation à l'œuvre avec la concentration des fonctions administrative, judiciaire et religieuse, le forum atteint son apogée au IIe siècle et surtout au début du IIIe siècle. La cité décline à partir de la crise du IIIe siècle ; elle est durement touchée car elle n'est pas, à l'instar de nombreuses autres, pourvue d'une enceinte la protégeant. Les modifications radicales de l'organisation administrative de l'Empire Romain d'Occident au début du Ve siècle relèguent la cité, qui perd son statut de capitale de cité au profit de Bayeux.

Le site du forum fait l'objet de fouilles archéologiques précoces, dès le XVIIe puis au XIXe siècle sous l'impulsion de la toute récente société des antiquaires de Normandie et la localisation du forum fait alors débat. Les fouilles reprennent à Vieux et la localisation du forum n'est avérée que par de nouvelles recherches à la fin du XXe et au début du XXIe siècle tant à l'aide de nouvelles techniques de recherches que de classiques sessions de fouilles archéologiques programmées qui durent pendant neuf ans et mettent au jour la partie orientale du complexe.

Dimanche 30 août 2020

Élisabeth reine des Belges en 1925.
Élisabeth reine des Belges en 1925.

Élisabeth Gabrielle Valérie Marie de Wittelsbach, duchesse en Bavière, née le à Possenhofen en Bavière (Allemagne) et morte le à Laeken (Bruxelles, Belgique), est issue de la branche cadette de la maison de Wittelsbach.

En 1900, elle épouse le prince Albert de Belgique, roi en 1909 sous le nom d'Albert Ier, et devient dès lors la troisième reine consort des Belges jusqu'en 1934. La famille grand-ducale luxembourgeoise et les familles royales italienne et belge sont des descendantes de la reine Élisabeth.

Élisabeth et son mari partagent une vision humaniste et pacifiste de la société. Le roi et la reine forment un couple très vite populaire et donnent une image modernisée de la monarchie, dont ils renouvellent le style. Issu d'une lignée aux racines germaniques et mari d'une princesse allemande, le roi choisit en 1914 de défendre son pays, pourtant créé neutre, et de combattre l'invasion allemande, affirmant le caractère belge de sa dynastie.

Pendant toute la guerre, le roi refuse de suivre le gouvernement belge, qui s'est réfugié en France à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre, et il reste à la tête de l'armée pour la diriger. Il établit son quartier-général à La Panne, où la reine le rejoint et participe activement aux soins dispensés aux blessés de guerre. Elle y recueille le surnom de « Reine infirmière ».

Après 1918, très présente sur la scène nationale et internationale, Élisabeth accompagne Albert lors de longs voyages officiels et privés à l'étranger : les États-Unis en 1919, le Brésil l'année suivante, les Indes en 1925, sans oublier le Congo en 1928. Avec son fils aîné, elle se rend en 1923 en Égypte pour assister à l'ouverture officielle du tombeau de Toutânkhamon. En 1934, la mort inopinée du roi lors d'un accident d'alpinisme met fin à son statut de reine-consort. Mais, férue de sciences et d'art, elle continue à soutenir les causes qui lui sont chères. Elle reçoit de nombreux savants, écrivains et philanthropes et correspond fidèlement avec eux. Mélomane avertie, elle crée en 1937 le Concours Reine Élisabeth.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle demeure auprès de son fils le roi Léopold III au château de Laeken. Surveillée par l'armée allemande, elle peut cependant circuler librement en Belgique et à l'étranger. Ses actions en faveur des Juifs persécutés lui valent d'être reconnue comme Juste parmi les nations. Lors de la Question royale de 1945 à 1950, elle défend l'attitude de son fils aîné le roi Léopold III, mais discrètement afin ne pas gêner l'action de son fils cadet le prince Charles, régent du royaume, avec lequel les relations sont difficiles. Lorsqu'en 1951, Léopold III abdique au profit de Baudouin, Élisabeth s'installe au château du Stuyvenberg.

Veuve et libre d'obligations officielles, la reine Élisabeth s'organise indépendamment et s'adonne à ses passions artistiques et à son mécénat scientifique. Anticonformiste, elle n'hésite pas, en période de guerre froide, à accepter les invitations de pays communistes et se rend donc en Pologne, en Union soviétique, en Yougoslavie et également en Chine. Ces voyages lui valent le surnom de « Reine rouge » et provoquent le mécontentement du gouvernement belge.

Son absence de préjugés et son humanisme suscitent l'admiration des savants, artistes et hommes de lettres qu'elle fréquente durant sa longue vie. C'est pourquoi Jean Cocteau lui rend un bel hommage en déclarant : « En Belgique, il n'y a qu'une reine, petite de taille et d'âme grande, qui sut toujours mettre sa modestie de reine à dire : “Je ne suis qu'une artiste” et sa modestie d'artiste à dire : “Je ne suis qu'une reine”. »

Elle meurt le à l'âge de 89 ans au château du Stuyvenberg et est inhumée dans la crypte royale de Laeken.

Lundi 31 août 2020

Char Panther Ausf. D (1943).
Char Panther Ausf. D (1943).

Le Panzerkampfwagen V Panther (Sd.Kfz. 171) est un char de combat moyen produit par l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a connu son baptême du feu en lors de la bataille de Koursk.

Conçu pour contrer le char T-34 soviétique et remplacer les Panzerkampfwagen III et les Panzerkampfwagen IV, il servit en définitive à leurs côtés, jusqu'à la fin de la guerre, en trois versions principales  : « D », « A » et « G ». Une version « F », ainsi qu’un successeur, le Panther II, n’ont pas vu le jour du fait de la fin de la guerre. Son châssis devait servir de base à toute une gamme de véhicules dérivés, mais peu se sont concrétisés en dehors d’un char de dépannage, le Bergpanther, d’un chasseur de chars, le Jagdpanther, et de deux véhicules de commandement.

L’épaisseur de son blindage frontal et la puissance de son canon de 75 mm KwK 42, conjuguée à des systèmes de visée performants, en firent un adversaire redoutable à longue distance. Il resta toutefois handicapé tout au long de sa carrière par des problèmes de mobilité et de fiabilité, ayant pour origine sa mise en service hâtive et son poids excessif. Par ailleurs, son coût élevé en temps de main d’œuvre et en matériaux, dans une Allemagne devant faire face à des pénuries de plus en plus importantes, eut pour conséquence une capacité de production limitée, et le Panther se trouva toujours en nette infériorité numérique face au Sherman américain et au T-34 soviétique.