Wikipédia:Lumière sur/Eugène Criqui

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le mercredi 25 mai 2022.


Portrait d'Eugène Criqui en 1927.
Portrait d'Eugène Criqui en 1927.

Eugène Antoine Criqui est un boxeur français né le 15 août 1893 dans le 4e arrondissement de Paris et mort le 7 mars 1977 à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis.

Champion de France des poids mouches avant la Première Guerre mondiale avec un style scientifique, le boxeur est gravement blessé à la mâchoire par une balle de mitraillette allemande pendant la bataille des Éparges. Opéré à de multiples reprises, il devient « Gégène la Gueule cassée ». Loin d'abandonner le sport, le Parisien devient un redoutable cogneur sous la direction de Robert Eudeline. Au début des années 1920, une longue tournée australienne pleine de succès et une expéditive victoire sur Charles Ledoux lui ouvrent les portes des principaux championnats internationaux.

Opposé aux meilleurs athlètes de la catégorie des poids plumes, de tous les continents, ses exploits lui valent le surnom de « Roi du KO ». Eugène Criqui devient l'incontestable champion d'Europe en battant Arthur Wyns puis en défendant sa ceinture à trois reprises. Le rescapé de l'enfer voyage en Amérique pour contester à Johnny Kilbane son titre de champion du monde des poids plumes. Le au Polo Grounds, son triomphe par knockout au sixième round du combat en fait un fleuron du sport français. Le deuxième champion du monde français de boxe anglaise ne le reste que deux mois. Détrôné par Johnny Dundee, il rentre en France sans ceinture mondiale.

La perte de son titre mondial marque le début de son déclin. Blessé à la main lors d'un combat caritatif pour les laboratoires, Criqui est moins actif, moins en rythme. Il enchaîne plusieurs défaites avant de prendre sa retraite sur une ultime victoire en 1928. Reconverti entraîneur, il ne connaît pas la même réussite depuis l'extérieur des rings. Modeste et simple, l'ancienne gloire s'éloigne peu à peu du milieu de la boxe. Un gala est organisé à son profit sous l'Occupation, l'ancien soldat n’a pour revenu qu’une pension d'invalidité pour le reste de sa vie. Vice-président de l'Association amicale des anciens combattants et mutilés, il devient aveugle avant de mourir en 1977. Son entrée au panthéon de la boxe, l'International Boxing Hall of Fame, en 2005, le fait sortir d'un long oubli.