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Programme du mois

Samedi 1er octobre 2016

Maurice Lebesque, dit Morvan Lebesque, né à Nantes le et mort à Rio de Janeiro le , est un journaliste et essayiste français.

Il fréquente le mouvement breton dans les années 1920 et fait partie de plusieurs groupes politiques comme le Parti autonomiste breton puis le Parti nationaliste breton intégral avant de partir à Paris, où il exerce plusieurs métiers. Ayant gardé des contacts dans ce mouvement, il continue de le fréquenter par intermittence, et finit par travailler un temps comme secrétaire de rédaction du journal L'Heure bretonne en 1940.

Il retourne à Paris la même année, et participe à plusieurs revues pendant l'Occupation, dont Je suis partout. Dans le Paris occupé, il rencontre plusieurs figures de l'intelligentsia comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir qui influencent par la suite son œuvre.

Après-guerre, il se fait connaitre comme auteur du Canard enchaîné où il signe 859 chroniques en 18 ans. Il y prend régulièrement pour cible les institutions de la Cinquième République ainsi que le général de Gaulle. À la fin des années 1960, il se rapproche de la nouvelle génération du mouvement breton, et signe en 1970 le pamphlet Comment peut-on être Breton ? qui devient un succès de librairie.

Dimanche 2 octobre 2016

Vue du bourg et de la collégiale depuis la rive droite de la Vienne.
Vue du bourg et de la collégiale depuis la rive droite de la Vienne.

Candes-Saint-Martin (prononcé /kɑ̃d sɛ̃ maʁ.tɛ̃/) est une commune française du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

Dès le début de notre ère, une agglomération antique, probablement importante, existe sur ce site stratégique, situé au carrefour des territoires de trois peuples gaulois et contrôlant le confluent Vienne-Loire. Candes profite d'ailleurs de cette situation privilégiée : sa batellerie et les activités qui y sont liées sont longtemps florissantes, mais la disparition du transport fluvial, détrôné par le chemin de fer au milieu du XIXe siècle, marque l'arrêt du développement et la mutation progressive de la commune. À compter de cette date et jusqu'aux années 1930, la population baisse de manière très importante. Elle semble se stabiliser depuis, avec 229 habitants en 2013. C'est également vers le milieu du XIXe siècle, alors que l'économie locale est fragilisée, que des artistes, peintres ou dessinateurs, viennent à Candes pour en reproduire les paysages.

Fondée par Martin de Tours à la frontière occidentale de son diocèse dans le dernier quart du IVe siècle, Candes est l'une des premières paroisses tourangelles. Saint Martin meurt à Candes le , ce qui assoit la notoriété de cette petite paroisse où s'élève, au Moyen Âge, une collégiale célèbre par la richesse de son décor sculpté. L'étude de sa chronologie, de son architecture et de son décor, particulièrement complexe, est toujours en cours ; l'édifice est protégé au titre des monuments historiques dès 1840. Le village, lieu de pèlerinage, reçoit dès le IXe siècle la visite régulière des rois de France, alors que ses châteaux successifs, également protégés au titre des monuments historiques, sont une résidence d'été pour les archevêques de Tours. Plusieurs demeures médiévales et Renaissance ainsi qu'un ancien moulin à vent complètent l'inventaire des édifices remarquables de la commune.

La richesse et la diversité du patrimoine naturel de Candes-Saint-Martin, dues principalement à la présence de la vallée de la Loire (patrimoine mondial de l'humanité reconnu par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) et de la confluence du fleuve et de la Vienne, font que le territoire communal est intégré à trois sites du réseau Natura 2000 et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Au XXIe siècle, Candes-Saint-Martin cherche à mettre à profit ce patrimoine naturel et les paysages du confluent, mais également l'histoire et le patrimoine bâti religieux du village. La commune est ainsi membre de l'association « Les Plus Beaux Villages de France » et concourt à l'édition 2016 de l'émission de télévision française Le Village préféré des Français.

Lundi 3 octobre 2016

Tracé du Hungaroring.
Tracé du Hungaroring.

Le Grand Prix automobile de Hongrie 2016 (Formula 1 Magyar Nagydij 2016), disputé le sur le Hungaroring à Budapest, est la 946e épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950. Il s'agit depuis 1986 de la trente-et-unième édition du Grand Prix de Hongrie comptant pour le championnat du monde de Formule 1, et de la onzième manche du championnat 2016.

À l'issue d'une séance de qualifications démarrée sous une violente averse, ponctuée par quatre interruptions au drapeau rouge en Q1, longue de plus de deux heures, et où les pilotes sont progressivement passés des pneus pluies aux gommes super tendres, Nico Rosberg réalise la vingt-sixième pole position de sa carrière, sa quatrième de la saison. Il bénéficie pour cela de circonstances particulières. Sur piste sèche, en fin de Q3, Lewis Hamilton doit relâcher son effort lorsque Fernando Alonso part en tête-à-queue devant lui, ce qui l'empêche d'améliorer la performance qui l'avait installé en tête lors de sa première tentative. Plus avant en piste, Rosberg peut ainsi battre son coéquipier de 143 millièmes de secondes. Derrière les Flèches d'Argent, les Red Bull Racing se montrent, à nouveau, meilleures que les Ferrari, Daniel Ricciardo précédant Max Verstappen en deuxième ligne. La troisième ligne est occupée par Sebastian Vettel et Carlos Sainz Jr., la quatrième par les McLaren-Honda de Fernando Alonso et Jenson Button. Kimi Räikkönen, piégé en Q2, s'élance de la quatorzième place.

Pour la première fois après onze courses, Lewis Hamilton prend la tête du championnat du monde des pilotes, grâce à sa troisième victoire consécutive. Auteur d'un meilleur départ que Nico Rosberg et en tête à la sortie du premier virage, le Britannique mène l'épreuve à sa main et ne laisse jamais son coéquipier en position de le dépasser, même lorsqu'il se rapproche. Hamilton enregistre son cinquième succès sur le Hungaroring depuis 2007 et Mercedes Grand Prix obtient le trente-et-unième doublé de son histoire. Daniel Ricciardo résiste jusqu'au bout à Sebastian Vettel pour monter sur la troisième marche du podium. De façon beaucoup plus vigoureuse, Max Verstappen empêche Kimi Räikkönen de le dépasser pour conserver la cinquième position. Le pilote finlandais, auteur du meilleur tour dans sa cinquante-deuxième boucle, déclare : « J'en ai vu être pénalisés pour moins que ça. » Tous les autres pilotes dans les points se classent à un tour du vainqueur ; Fernando Alonso, septième, est suivi de Carlos Sainz Jr., Valtteri Bottas et Nico Hülkenberg. Vingt-et-un pilotes franchissent la ligne d'arrivée, seul Jenson Button abandonne à dix tours de la fin.

En portant son total à 192 points, Hamilton ravit la tête du championnat à Rosberg (186 points). Ricciardo s'empare de la troisième place (115 points) devant Räikkönen (114 points). Vettel (110 points) reste cinquième avec 10 points d'avance sur Max Verstappen (100 points) ; suivent Bottas (56 points), Pérez (47 points) et Massa (38 points). Mercedes, avec 378 points, mène le championnat devant Ferrari (224 points) et Red Bull Racing (223 points) ; suivent Williams (94 points) et Force India (74 points) qui précèdent Scuderia Toro Rosso (45 points), McLaren (38 points), Haas (28 points), Renault (6 points) et Manor (1 point).

Mardi 4 octobre 2016

Lucien Petit-Breton.
Lucien Petit-Breton.

Lucien Georges Mazan, dit Lucien Petit-Breton, né le à Plessé dans la Loire-Inférieure et mort le à Troyes, dans l’Aube, à la suite d'un accident de la circulation sur le front, est un cycliste français. Il passe son enfance en Argentine où son père, artisan horloger-bijoutier, s'installe dans les années 1880 après une défaite électorale. Il y fait ses débuts en compétition et se fait appeler « Petit-Breton » pour cacher à sa famille ses participations aux épreuves cyclistes, une passion que son père désapprouve.

De retour en France, Lucien Petit-Breton obtient très vite des résultats probants et se constitue un palmarès très riche. Vainqueur du Tour de France en 1907 et 1908, il est le premier coureur à remporter deux fois l'épreuve. Il y compte par ailleurs sept victoires d'étapes. Rouleur d'exception, il gagne le Bol d'or en 1904, une épreuve sur piste de 24 heures. Lucien Petit-Breton compte également des succès sur des classiques prestigieuses : Paris-Tours, Paris-Bruxelles, ainsi que la première édition de Milan-San Remo en 1907. Ces victoires en font l'un des coureurs les plus titrés d'avant-guerre. Observateur averti de son sport, il signe plusieurs chroniques dans l'hebdomadaire La Vie au grand air pour lequel il couvre notamment le Tour de France.

Affecté au 20e escadron du Train lors de la Première Guerre mondiale, il est victime d'un accident de la route alors qu'il se rend au front et succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Il est avec Octave Lapize et François Faber l'un des trois vainqueurs du Tour morts pour la France lors du premier conflit mondial.

Mercredi 5 octobre 2016

Octave Lapize en 1913.
Octave Lapize en 1913.

Louis Octave Lapize, dit Octave Lapize, né le dans le 14e arrondissement de Paris et mort le à Toul, est un cycliste français. Professionnel de 1909 à 1914, il est considéré comme l'un des plus grands coureurs de sa génération et possède un riche palmarès. Vainqueur du Tour de France 1910, qui traverse pour la première fois les Pyrénées, il compte également six victoires d'étape dans l'épreuve. Il remporte trois victoires consécutives sur Paris-Roubaix, une performance qu'il est le premier coureur à réussir, ainsi que trois titres de champion de France, trois succès sur Paris-Bruxelles et une victoire sur Paris-Tours.

Coureur véloce et de petite taille, il est particulièrement adroit et rapide lors des arrivées au sprint et obtient la plupart de ses victoires sur les classiques. Il excelle également sur la piste, principalement dans les épreuves derrière tandem ou les courses de six jours, et remporte une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres en 1908.

Réformé pour le service militaire pour surdité d'une oreille, Octave Lapize s'engage néanmoins au début de la Première Guerre mondiale et devient pilote dans l'aviation. Moniteur, il forme cent-trente pilotes puis décide de partir au front. Il meurt au combat, abattu par un avion allemand au-dessus du bois de Mort-Mare, en Meurthe-et-Moselle. Il est l'un des premiers coureurs à avoir autorisé une entreprise, par contrat de licence, à commercialiser des produits sous son nom. Des accessoires cyclistes et des bicyclettes de marque Lapize sont ainsi fabriquées par les sociétés La Française Diamant puis Zéfal et perpétuent la mémoire du champion après sa mort.

Jeudi 6 octobre 2016

Photographie d'Alfred North Whitehead.
Photographie d'Alfred North Whitehead.

Alfred North Whitehead (1861-1947) est un philosophe, logicien et mathématicien britannique. Il est le fondateur de l'école philosophique connue sous le nom de la philosophie du processus, un courant influent dans toute une série de disciplines : l'écologie, la théologie, l'éducation, la physique, la biologie, l'économie et la psychologie.

Au début de sa carrière, Whitehead écrit principalement sur les mathématiques, la logique et la physique. Son premier grand ouvrage A Treatise of Universal Algebra (1898) porte sur l'algèbre qu'il se propose d'unifier tout comme David Hilbert l'a fait avec les géométries non euclidiennes. Son œuvre la plus remarquable dans ces domaines demeure les Principia Mathematica (1910-1913), en trois volumes, œuvre majeure écrite en collaboration avec son ancien étudiant Bertrand Russell. Les Principia Mathematica sont considérés comme l'une des œuvres les plus importantes du XXe siècle en logique mathématique.

Durant la période allant de la fin des années 1910 au début des années 1920, Whitehead s'est progressivement tourné vers la philosophie des sciences et la métaphysique. Peu à peu il s'éloigne du logicisme et s'oriente vers la philosophie de la nature dans ses œuvres An Inquiry concerning the Principles of Natural Knowledge (1919) et The Concept of Nature (1920). Dans The Principles of Relativity (1922), il discute et critique la théorie einsteinienne de la relativité. Sa pensée, partie des mathématiques, s'oriente vers une métaphysique dans laquelle l'idée de « process », parfois traduite en français par « procès », tient une place prépondérante. Il a développé un système de métaphysique complet, radicalement nouveau dans la philosophie occidentale. Aujourd'hui, les travaux philosophiques de Whitehead — notamment Procès et réalité (Process and Reality, 1929) — sont considérés comme les textes fondateurs de la philosophie du process.

Sa métaphysique est centrée sur les notions de préhensions (un mot qu'il crée pour indiquer qu'une perception consciente ou inconsciente incorpore certains aspects de la chose perçue) et de relations. Le fait qu'il ne cherche pas les conditions de possibilité d'une connaissance, mais comment rendre compte de l'expérience, constitue une différence forte entre les métaphysiques de Kant et de Whitehead. Par rapport à Aristote et à Leibniz, chez lui l'harmonie de l'ordre du monde n'est pas donnée une fois pour toutes, mais doit évoluer pour répondre aux changements du monde. Dans cette optique, la notion de créativité occupe une place clé. Concernant sa théologie, elle est centrée sur une double nature de Dieu : sa nature primordiale et sa nature conséquente. La première est immuable alors que la seconde en lien avec le monde est muable. L'ordre du monde est fondé sur des relations entre ces deux natures et le monde qui, d'une certaine façon, coopère avec Dieu.

La philosophie du process de Whitehead insiste sur le fait qu'« il est urgent de voir le monde comme un réseau de processus interdépendants dont nous sommes partie intégrante, et que tous nos choix et nos actions ont des conséquences sur le monde qui nous entoure ». Pour cette raison, l'une des applications les plus prometteuses de sa pensée au cours des années 2000 concerne l'écologie, notamment l'éthique de l'environnement de John B. Cobb, Jr.

Vendredi 7 octobre 2016

Le Docteur Liébeault debout (à gauche) parmi ses patients dans sa clinique de Nancy en 1873.
Le Docteur Liébeault debout (à gauche) parmi ses patients dans sa clinique de Nancy en 1873.

L'École de Nancy, aussi appelée École de la suggestion, est, avec l'École de la Salpêtrière, l'une des deux grandes écoles ayant contribué à l'« âge d'or » de l'hypnose en France de 1882 à 1892. Cette école est composée du médecin Ambroise-Auguste Liébeault, du professeur de médecine Hippolyte Bernheim, du juriste Jules Liégeois et du médecin Henri Beaunis. La méthode thérapeutique de Liébeault et Bernheim est caractérisée par une hypnose « autoritaire », fondée sur l'usage de suggestions directes du type « Vous commencez à vous sentir très fatigué » ou « Vous commencez à avoir moins mal ».

En 1903, Bernheim considère que l'on ne peut pas distinguer l'hypnose de la suggestibilité et il abandonne progressivement l'hypnose formelle, soutenant que ses effets peuvent tout aussi bien être obtenus à l'état de veille par la suggestion, selon une méthode qu'il désigne du nom de « psychothérapie ». L'École de Nancy a exercé une influence décisive sur le développement de l'hypnose clinique, de la psychologie et de la psychothérapie. Les plus grands cliniciens de l'époque, de Sigmund Freud à Émile Coué en passant par Auguste Forel et Joseph Delbœuf, ont rendu visite à Bernheim et Liébeault pour observer leur travail.

La querelle qui oppose l'École de Nancy à l'École de la Salpêtrière de Jean-Martin Charcot est au cœur de tous les débats de l'époque sur la nature de l'hypnose, les partisans de Bernheim voyant dans l'hypnose un simple sommeil produit par la suggestion et susceptible d'applications thérapeutiques et ceux de Charcot considérant que l'hypnose est un état pathologique spécifique propre aux hystériques. Ce débat a continué à influencer les recherches sur l'hypnose au cours du XXe siècle, comme en témoignent notamment les travaux de Clark Leonard Hull et Theodore Barber.

Samedi 8 octobre 2016

Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (vers 1834). Lui-même s'était représenté, au milieu de ses sœurs. Les raisons pour lesquelles son portrait a été effacé demeurent aujourd'hui encore obscures.
Anne, Emily et Charlotte Brontë, par leur frère Branwell (vers 1834). Lui-même s'était représenté, au milieu de ses sœurs. Les raisons pour lesquelles son portrait a été effacé demeurent aujourd'hui encore obscures.

La famille Brontë est une famille littéraire anglaise du XIXe siècle, dont la notoriété, qui s'étend à tous ses membres, est essentiellement due à la fratrie formée par trois sœurs, poétesses et romancières, Charlotte (née le ), Emily (née le ) et Anne (née le ). Elles publient des poèmes, puis des romans, d'abord sous des pseudonymes masculins. Leurs romans attirent immédiatement l'attention, pas toujours bienveillante, pour leur originalité et la passion qu'ils manifestent. Seul Jane Eyre, de Charlotte, connaît aussitôt le succès. Mais Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent) d'Emily, Agnes Grey puis The Tenant of Wildfell Hall (La Recluse de Wildfell Hall) d'Anne sont admis plus tard parmi les grandes œuvres de la littérature.

Personne, parmi les ascendants, ne laisse présager les dons que les enfants manifestent dès leur plus jeune âge. Très proches, les trois sœurs et leur frère Branwell développent leur imagination en écrivant ensemble des histoires de plus en plus complexes, au contact d'un père très cultivé. La confrontation à la mort, de leur mère d'abord, puis surtout de leurs deux sœurs aînées, les marque profondément et influence leurs œuvres.

Leur propre destinée tragique, tout autant que leur précocité, ont beaucoup contribué à leur renommée et, par ricochet, à celle de leurs proches. Depuis leur disparition et même du vivant de leur père qui leur a survécu, la famille fait l'objet d'un culte s'étendant bien au-delà de l'Angleterre. Sa demeure, le presbytère de Haworth, aujourd'hui transformé en musée, est devenu un lieu de pèlerinage où se pressent, chaque année, des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier.

Dimanche 9 octobre 2016

Rubens Barrichello sur la Brawn BGP 001 en test à Barcelone le 10 mars 2009.
Rubens Barrichello sur la Brawn BGP 001 en test à Barcelone le 10 mars 2009.

Brawn GP Formula One Team ou plus simplement Brawn GP est une ancienne écurie de Formule 1 britannique créée le pour débuter en compétition à l'occasion du championnat du monde de Formule 1 2009 qu'elle a remporté avec Jenson Button avant d'être rachetée par Mercedes Grand Prix. Une seule saison, disputée au sommet et couronnée de succès, fait de Brawn GP un cas singulier dans l'histoire de la Formule 1.

Bien qu'issue du rachat du Honda Racing F1 Team par son directeur technique Ross Brawn et quatre autres membres de l'écurie (Nick Fry, Nigel Kerr, Caroline McGrory et John Marsden) l'équipe est cependant considérée par la FIA comme une nouvelle écurie étant donné que le contrat que la FIA possédait avec le constructeur japonais a été rompu. La BGP 001, qui n'est que l'évolution de la Honda RA109, développée durant l'hiver et dotée de plusieurs solutions innovantes, est finalement propulsée par un moteur Mercedes-Benz.

Brawn GP effectue des débuts historiques en Formule 1 en obtenant une victoire dès sa première course, avec Jenson Button au Grand Prix d'Australie à Melbourne, et en remportant les deux titres mondiaux au bout d'une unique saison marquée par huit victoires (six pour Button et deux pour Rubens Barrichello). Jenson Button devient champion du monde 2009 à l'issue du Grand Prix du Brésil, le 18 octobre, tandis que l'écurie remporte le classement des constructeurs.

Le , Mercedes Benz, son motoriste, et Aabar Investments acquièrent 75,1 % des parts de l'écurie 45,1 % pour Daimler, la maison mère du constructeur Mercedes, et 30 % pour Aabar. L'écurie est rebaptisée Mercedes Grand Prix et reprend le fil d'une histoire interrompue en 1955. Les 24,9 % restants sont acquis en février 2011, Daimler possédant 60 % du capital de l'équipe et Aabar 40 %.

En une seule saison de championnat du monde et dix-sept Grands Prix, l'écurie réussit la performance de remporter les titres de champions du monde des pilotes et des constructeurs, obtenir huit victoires, quinze podiums, cinq pole positions et quatre meilleurs tours en course. Avec un total de 172 points, sa moyenne s'établit à 10,12 points par Grand Prix. En 2010, Brawn GP reçoit le Laureus World Sports Awards de l'équipe de l'année.

Lundi 10 octobre 2016

Logo de Star Wars: The Clone Wars.
Logo de Star Wars: The Clone Wars.

La première saison de Star Wars: The Clone Wars, série d'animation en 3D américaine, est constituée de vingt-deux épisodes. Créée par George Lucas, la série se déroule entre l'épisode II, L'Attaque des clones, et l'épisode III, La Revanche des Sith, de la série de films Star Wars. La série décrit les événements de la guerre des clones, un conflit qui oppose les forces de la République, composées de Jedi et de soldats clones, et des Séparatistes, composées de Sith et de droïdes de combat.

Elle est précédée d'un film sorti au cinéma en août 2008, également nommé Star Wars: The Clone Wars, qui rassemble quatre épisodes qui étaient initialement destinés à appartenir à la saison. Par la suite, elle débute sur Cartoon Network avec les épisodes Embuscade et L'Aube du Malveillant, diffusés le , et se termine avec l'épisode Prise d'otage diffusé le . En France, elle a été diffusée du au sur W9.

La saison a reçu des critiques généralement positives, dont un meilleur accueil que le film, et a été nominée aux Annie Awards 2009 pour la musique de l'épisode L'Aube du Malveillant dans la catégorie de la meilleure musique dans une production télévisuelle et aux Saturn Awards 2009 pour la meilleure série diffusée sur le câble ou en syndication.

Elle sort ensuite en DVD et disque Blu-ray le aux États-Unis et le en France.

Mardi 11 octobre 2016

L'USS Connecticut avant la Première Guerre mondiale.
L'USS Connecticut avant la Première Guerre mondiale.

L’USS Connecticut (BB-18) est un cuirassé pré-dreadnought de la Marine des États-Unis. Quatrième navire de cette force à être nommé d'après l'État du Connecticut, il est le navire de tête de la classe Connecticut. Lancé le , il entre en service deux ans plus tard. En 1907, il participe à la circumnavigation de la Grande flotte blanche, véritable démonstration de force de la puissance navale américaine. Durant la Première Guerre mondiale, il participe à la bataille de l'Atlantique en 1917 durant laquelle il est déployé près de la côte Est des États-Unis et dans les Caraïbes. Après la fin du conflit, il rapatrie de nombreux soldats de l'American Expeditionary Force avant de croiser dans les Caraïbes ; le Connecticut est finalement retiré du service le avant d'être vendu pour démolition six mois plus tard, en accords avec les termes du traité naval de Washington ratifié l'année précédente.

Mercredi 12 octobre 2016

Ottavio Bottecchia en 1923.
Ottavio Bottecchia en 1923.

Ottavio Bottecchia, né le à San Martino di Colle Umberto, une frazione de la commune de Colle Umberto, dans la province de Trévise et mort le à Gemona del Friuli, est un cycliste italien. Double vainqueur du Tour de France en 1924 et 1925, il est le premier coureur italien à remporter l'épreuve dont il compte également neuf victoires d'étapes.

Engagé dans une compagnie cycliste de bersagliers pendant la Première Guerre mondiale, il est fait prisonnier à trois reprises mais parvient à s'échapper à chaque fois. Surnommé « le charretier », « le bûcheron du Frioul » ou encore le « maçon du Frioul », il découvre tardivement la compétition cycliste mais se fait vite remarquer par les meilleurs coureurs de l'époque : Luigi Ganna, le premier vainqueur du Tour d'Italie, le fait passer professionnel en 1922 et le Français Henri Pélissier l'engage sur le Tour de France l'année suivante. Ottavio Bottecchia s'y classe deuxième.

Excellent grimpeur, il est également doté d'une bonne pointe de vitesse qui lui permet de remporter plusieurs victoires au sprint. Respecté par ses adversaires, il est reconnaissable à son nez particulièrement pointu et suscite l'admiration des journalistes de l'époque, à l'image d'Albert Londres.

Il meurt en 1927 dans des circonstances étranges. Retrouvé inanimé sur le bord d'une route de campagne du Frioul lors d'une sortie d'entraînement, il décède quelques jours plus tard à l'hôpital. Les causes de sa mort ont soulevé de nombreuses hypothèses, du simple malaise au meurtre en passant par le crime politique, mais demeurent inexpliquées.

Jeudi 13 octobre 2016

Vue générale de l'abbaye, depuis la Vienne en amont.
Vue générale de l'abbaye, depuis la Vienne en amont.

La collégiale Saint-Martin de Candes est une église catholique située à Candes-Saint-Martin dans l'ouest du département français d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

Une première église, vouée à saint Maurice, est édifiée par saint Martin dans l'une des premières paroisses tourangelles rurales qu'il a fondées et où il meurt en 397. Elle devient par la suite une église de pèlerinage, même en l'absence de reliques du saint. En 1050, l'église de Candes est mentionnée comme « collégiale » et son chapitre compte douze chanoines.

La vieille église Saint-Maurice étant ruinée, l'actuelle église Saint-Martin de Candes est construite entre 1175 et le milieu du XIIIe siècle. Le chantier s'étale sur plusieurs décennies, durée somme toute modeste au regard de l'importance de l'édifice dont l'architecture est largement inspirée du style gothique de l'Ouest. Elle est caractérisée par un très riche décor sculpté qui orne son transept et sa nef mais, surtout, par un porche monumental ouvert sur le flanc nord de cette dernière. L'adjonction, au XVe siècle après la Guerre de Cent Ans, de dispositifs faisant de cette collégiale l'une des rares églises fortifiées de Touraine, renforce sa singularité. Ceci ne l'empêche pas toutefois de subir de graves dommages pendant les guerres de Religion (en 1562 et 1568). Deux séismes, causant d'importants dégâts à un peu plus d'un siècle d'intervalle (1711 et 1840), imposent des campagnes de réparation et de reconstruction de grande ampleur mais les travaux de restauration engagés dans la seconde moitié du XIXe siècle sont très sévèrement critiqués : certains historiens ont même parlé de « vandalisme ». Elle reste toutefois considérée comme « le deuxième plus bel édifice religieux d'Indre-et-Loire après la cathédrale Saint-Gatien de Tours ». Depuis la Révolution française, Saint-Martin de Candes a perdu son statut de collégiale, même si cette dénomination perdure dans le langage courant ; elle demeure une église paroissiale.

L'étude de cet édifice, de la chronologie de sa construction, de son architecture et de l'interprétation de son décor, particulièrement complexe, est toujours en cours au début du XXIe siècle : les sources écrites sur lesquelles s'appuyer sont rares et les étapes de son édification, imbriquées dans l'espace comme dans le temps, sont difficiles à interpréter. La collégiale, qui reçoit la visite de Prosper Mérimée en 1836, est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840. Plusieurs éléments de son mobilier (maître autel et son tabernacle, statues, tableaux, cloche) sont également protégés.

Vendredi 14 octobre 2016

En raison de sa capacité à dessiner des paysages en détail après les avoir vus très peu de temps, Stephen Wiltshire est souvent qualifié d'autiste savant.
En raison de sa capacité à dessiner des paysages en détail après les avoir vus très peu de temps, Stephen Wiltshire est souvent qualifié d'autiste savant.

L′autisme savant est une notion médiatiquement et socialement construite, sur la base d'une compréhension de l'intelligence autiste par le seul prisme de l'observation de capacités dites « savantes » chez un nombre restreint de personnes. Sans être un terme médicalement reconnu, il fut décrit comme une association entre des troubles du spectre de l'autisme (TSA) et le syndrome du savant ou le surdouement, se traduisant par des compétences d'une excellence inhabituelle dans un ou plusieurs domaines, et des difficultés significatives dans d'autres, en particulier dans les relations sociales. Les estimations sont très variables, les chercheurs estimant que le savantisme concerne de 1 à 30 % des personnes avec TSA, en grande majorité des hommes avec une synesthésie, une hyperlexie et/ou une oreille absolue.

À la fin du XIXe siècle, Édouard Séguin et John Langdon-Down décrivent des « idiots savants », personnes combinant de sévères difficultés et des capacités intellectuelles hors de la norme, en particulier en mémorisation. L'« autisme savant » est surtout étudié au XXe siècle par le psychiatre américain Darold Treffert. L'intelligence autiste reste presque inconnue du grand public jusqu'à la sortie du film Rain Man, en 1988, qui met en scène un personnage « autiste savant ». Ce même qualificatif est attribué à des personnes comme les jumeaux George et Charles Fin, Daniel Tammet, Josef Schovanec et Stephen Wiltshire, en raison de leurs compétences dans le calcul calendaire, la mémorisation d'images et de chiffres, l'art, ou encore l'apprentissage des langues. Les facultés d'apprentissage et la mémoire très sélective de ces personnes reposent sur la décomposition et la comparaison de structures analogues, grâce notamment à une excellente perception visuelle et à une tendance à voir les détails avant l'ensemble. Ces compétences sont restreintes à un ou quelques centres d'intérêts précis. Les recherches s'orientent sur une particularité de la structure cérébrale due à une mutation génétique dans la région du chromosome 1 humain, contribuant à une prédisposition pour ce style cognitif particulier combinant de nombreuses difficultés, y compris l'absence potentielle de langage, à une relative force intellectuelle. Cependant, aucun travail de recherche n'a pu déterminer que la pensée des personnes autistes soit différente par nature de celle des personnes non autistes, et le profil neuropsychologique des individus décrits comme « autistes savants » n'a pu être différencié de celui des autres personnes avec TSA. Le rôle joué par l’environnement familial dans le développement de ces capacités reste peu connu, de même que leur nature innée ou acquise, les deux cas ayant été rapportés.

La notion d'« autisme savant » fait l'objet de critiques en raison des fantasmes qu'elle suscite, et de médiatisations peu éthiques. Sa sur-représentation médiatique influence la définition de l'autisme vers une association avec le « génie ». L'intelligence autiste reste difficile à définir, et source de confusions, car les « capacités hors normes » sont décrites comme telles en raison de leur côté inhabituel ou spectaculaire. Cette notion d'autisme savant est vraisemblablement une construction des médias et de la société, les personnes concernées ne se différenciant pas intrinsèquement des autres personnes autistes, si ce n'est par les opportunités qui leur ont été offertes pour travailler et développer leurs compétences.

Samedi 15 octobre 2016

Métope sud XXVII - Centaure et Lapithe (British Museum).
Métope sud XXVII - Centaure et Lapithe (British Museum).

Les métopes du Parthénon sont un ensemble de quatre-vingt-douze plaques sculptées carrées en marbre du Pentélique originellement situées au-dessus des colonnes du péristyle du Parthénon, sur l'Acropole d'Athènes. Si elles ont été réalisées par plusieurs artistes, le maître d'œuvre fut certainement Phidias. Elles furent sculptées entre 447 ou 446 av. J.-C. et au plus tard 438 av. J.-C., avec 442 av. J.-C. comme date probable d'achèvement. Elles sont pour la plupart très endommagées. Le plus souvent, il n'y a que deux personnages par métope.

Les interprétations de ces métopes ne sont que des conjectures, à partir de silhouettes parfois à peine discernables, par comparaison avec d'autres représentations contemporaines (vases principalement). Il y aurait un thème par côté du bâtiment, représentant un combat à chaque fois : amazonomachie à l'ouest, chute de Troie au nord, gigantomachie à l'est et combat des Centaures et des Lapithes au sud. Les métopes ont un thème uniquement guerrier, comme le décor de la statue chryséléphantine d'Athéna Parthénos abritée dans le Parthénon. Il semble être une évocation de l'opposition entre l'ordre et le chaos, entre l'humain et l'animal (parfois les tendances animales dans l'humain), entre la civilisation et la barbarie, voire l'Occident et l'Orient. Ce thème général est considéré comme une métaphore des guerres médiques et donc une mise en valeur de la cité d'Athènes.

La majeure partie des métopes a été systématiquement détruite par les chrétiens au moment de la transformation du Parthénon en église vers le VIe ou VIIe siècle. Une poudrière installée dans le bâtiment par les Ottomans explosa lors du siège d'Athènes par les Vénitiens en septembre 1687, poursuivant la destruction. Les métopes sud sont les mieux conservées. Quatorze d'entre elles sont au British Museum de Londres et une se trouve au Louvre. Celles des autres côtés, très endommagées, sont à Athènes, parfois même encore en place sur le bâtiment.

Dimanche 16 octobre 2016

Poney Spiti de robe grise se grattant dans la vallée de Solang, à Manali.
Poney Spiti de robe grise se grattant dans la vallée de Solang, à Manali.

Le Spiti (sanskrit : स्पीति) est le plus petit des poneys de l'Inde. Originaire de l'Himachal Pradesh, dans le Nord du pays, cette race qui descend probablement du poney tibétain tient son nom de la rivière Spiti. La variété propre au district de Kinnaur est nommée localement Chamurthi ou Chummarti. Haut d'environ 1,30 m, ce poney de montagne présente des crins et des fanons fournis, et une robe souvent grise, aux caractères primitifs. La menace d'extinction pousse le gouvernement indien à engager des mesures de protection dans les années 1980. Considéré hors de danger d'extinction en 2020, le Spiti reste néanmoins rare. La race est aussi menacée en raison d’une diversité génétique réduite.

Ce poney est traditionnellement bâté ou plus rarement monté en fonction des besoins, pour les travaux agricoles, le transport montagnard et l'horticulture. Il vit à l'extérieur toute l'année, les éleveurs montant leurs troupeaux à l'estive au mois de mai, pour les redescendre à l'arrivée des fortes neiges. Le Spiti se trouve principalement dans le district de Lahaul et Spiti et le district de Kullu. Présent également au Tibet, le Spiti a été importé par le Bhoutan.

Lundi 17 octobre 2016

Pastel de Quentin de La Tour, Jean-Jacques Rousseau, en 1753 (alors âgé de 41 ans).
Pastel de Quentin de La Tour, Jean-Jacques Rousseau, en 1753 (alors âgé de 41 ans).

Jean-Jacques Rousseau (Genève, Ermenonville, ) est un écrivain, philosophe et musicien francophone. Orphelin très jeune, sa vie est marquée par l'errance. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l'Église catholique et Genève qui l'obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution. Après sa mort, son corps est transféré au Panthéon en 1794.

Dans le domaine littéraire, Jean-Jacques Rousseau connaît un grand succès avec le roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), un des plus gros tirages du XVIIIe siècle. Cet ouvrage séduit ses lecteurs d'alors par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature. Dans Les Confessions (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et dans Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-1778, publiées en 1782), Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes. L'élégance de l'écriture de Rousseau provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du Grand Siècle.

Dans le domaine philosophique, la lecture en 1749 de la question mise au concours par l'Académie de Dijon : « le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs ? » provoque ce qu'on appelle « l'illumination de Vincennes ». De là naissent les ouvrages qui inscrivent durablement Rousseau dans le monde de la pensée : le Discours sur les sciences et les arts (1750), le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat social (1762).

La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs de sorte qu'il est plus farouche que méchant. Ce sont les interactions avec les autres individus qui rendent les êtres humains « méchants » et conduisent à l'accroissement des inégalités. Pour retrouver une bonté naturelle, l'homme doit avoir recours à l'artifice du contrat social et être gouverné par des lois découlant de la volonté générale exprimée par le peuple. Pour Rousseau, contrairement à ce que pense par exemple Diderot, la volonté générale n'est pas universelle, elle est propre à un État, à un corps politique particulier. Rousseau est le premier à conférer la souveraineté au peuple. En cela, on peut dire que c'est un des penseurs de la démocratie même s'il est favorable à ce qu'il nomme l'aristocratie élective ou le gouvernement tempéré.

Rousseau est critique par rapport à la pensée politique et philosophique développée par Hobbes et Locke. Pour lui, les systèmes politiques basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et finalement à la société bourgeoise (un terme qu'il est un des premiers à employer). Toutefois, s'il est critique de la philosophie des Lumières, il s'agit d'une critique interne. En effet, il ne veut revenir ni à Aristote, ni à l'ancien républicanisme ou à la moralité chrétienne…

Mardi 18 octobre 2016

Couverture de l'édition de 1900.
Couverture de l'édition de 1900.

Lord Jim (Lord Jim en anglais) est un roman de Joseph Conrad publié en feuilleton d'octobre 1899 à novembre 1900 dans le périodique Blackwood's Magazine et en un volume dans une version révisée à la fin de cette même année. Appartenant à la première partie de la carrière littéraire de l'auteur, il en représente un jalon important par son succès immédiat, le premier et aussi l'un des rares que l'auteur ait jamais obtenus.

S'appuyant en partie sur des expériences personnelles, il raconte l'histoire de Jim, jeune officier de marine marchande britannique épris de rêves héroïques, mais marqué d'infamie : en effet, il a abandonné un navire en mer Rouge, le Patna, qu'il pensait être sur le point de sombrer, sans que les centaines de passagers embarqués n'en soient prévenus. Le reste de sa vie est consacré à tenter de restaurer sa légitimité, en particulier à Patusan, territoire de l'Asie du Sud-Est.

Jim est un homme d'extrême bravoure en ses intentions, mais couard en ses actions ; à la poursuite d'un rêve d'héroïsme grandiose, et en recul devant l'adversité ; un géant en imagination et un poltron dans la réalité ; brandissant et trahissant à la fois les principes de noblesse et d'exigence qui confèrent à la société sa cohésion et sa dignité.

Le schéma narratif est particulièrement complexe, déjà expérimenté dans La Folie Almayer en 1895. Conrad a appelé cette technique « la vision oblique » (oblique vision). Elle tend à rompre la suite temporelle par de constants passages du présent au passé et vice versa. Ainsi, le romancier vise à « ne laisser échapper aucun fragment de vie » (not even a fragment of life to escape). Le narrateur principal qui, à partir du cinquième chapitre, parle, puis prend la plume pour ne la quitter que peu avant la fin, est l'un des personnages essentiels, Marlow, déjà rencontré dans Jeunesse (1898) et Au cœur des ténèbres (1899).

Considéré comme l'une des œuvres les plus profondes de Joseph Conrad, Lord Jim figure en soixante-quinzième position sur la liste des cent meilleurs livres du XXe siècle établie en 1999 par Le Monde et la Fnac, et au quatre-vingt-cinquième rang de celle des cent meilleurs retenus par la British Library.

Mercredi 19 octobre 2016

L'affaire de « l'Ange blond », ou de la petite Maria, a pour point de départ la recherche des parents biologiques d'une fillette blonde repérée par la police grecque dans un camp de Roms, le . Huit jours plus tard, après avoir pris une dimension internationale avec la mise à contribution d'Interpol et l'appel à témoins lancé par « Le Sourire de l'enfant », une association de protection de l'enfance, l'enquête débouchait sur l'identification des parents, Atanas et Sacha Roussev, dans un camp rom de Bulgarie. Tous deux confirmaient avoir confié leur fille peu après sa naissance à Christos Salis et Eleftheria Dimopoulou, le couple auprès duquel elle avait été trouvée. Le , ces derniers étaient acquittés de l'accusation d'enlèvement, faute de preuves. La petite Maria Roussev restait en Grèce, à la garde de l'association.

L'affaire a entrainé des mesures de contrôle dans l'administration grecque, les lacunes de l'état civil ayant été pointées comme l'un des facteurs de la situation de l'enfant. Elle fit surtout l'objet, dans le monde et en particulier en Europe, d'une dizaine de jours de médiatisation intense, avant de disparaitre de l'actualité une fois les parents biologiques retrouvés. Sa couverture médiatique a suscité l'apparition de plusieurs cas similaires à travers le continent, notamment en Irlande où deux autres « anges blonds » furent enlevés à leurs parents roms par les autorités. Elle a été suivie de réactions officielles et associatives visant le plus souvent, à l'instar de celle du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, à dénoncer les risques de stigmatisation attachés à la diffusion de préjugés fondés sur des stéréotypes.

Fait divers qui vit une enquête policière provoquer un emballement médiatique aussi intense que fugace, l'affaire a donné lieu à des analyses multiples. Celles qui visent à en éclairer le contexte mettent en valeur, selon l'angle choisi, la vulnérabilité des minorités roms devant le trafic d'enfants, le poids particulier des discriminations qu'elles subissent en Grèce, « l'invisibilité officielle » qui les entoure dans l'ensemble de l'Europe ou un climat politique marqué par le durcissement, à l'échelle du continent, des politiques nationales dont elles sont l'objet. Du point de vue du travail social et au regard des intentions policières et associatives en matière de protection de l'enfance, l'affaire apparait comme emblématique des effets pervers inhérents au déclenchement et à l'exploitation d'une « panique morale ». L'analyse de son traitement par les médias fait notamment ressortir la place qu'y ont occupée les représentations sur les Roms, que ce soit dans les facteurs explicatifs de l'engouement médiatique, dans la dramatisation initiale de l'affaire par la presse grecque ou dans les défaillances qualitatives de sa couverture européenne, et à travers la diversité des situations nationales. L'examen de ces représentations conduit à mettre en avant les présupposés raciaux auxquels renvoie l'image de « l'Ange blond » et la nature fantasmatique de celle du Rom voleur d'enfants, qui contraste avec les atteintes concrètes subies par les familles et les communautés roms.

Jeudi 20 octobre 2016

La princesse Élisabeth de Roumanie en 1914.
La princesse Élisabeth de Roumanie en 1914.

Élisabeth de Roumanie (en roumain : Elisabeta a României et en grec moderne : Ελισάβετ της Ρουμανίας), princesse de Roumanie puis, par son mariage, reine des Hellènes, est née le à Sinaia, en Roumanie, et morte le à Cannes, en France. Membre de la maison de Hohenzollern-Sigmaringen, elle est l'épouse du roi des Hellènes Georges II, avec lequel elle règne sur la Grèce de 1922 à 1924.

Élevée par son grand-oncle et sa grand-tante, le roi Carol Ier de Roumanie et la reine Élisabeth de Wied, la princesse Élisabeth développe, en grandissant, un caractère introverti, qui l'isole socialement. Mariée à l'héritier du trône de Grèce en 1921, elle n'éprouve pour lui aucune passion et souffre des turbulences politiques que traverse son pays d'adoption après la Première Guerre mondiale. Propulsée sur le trône de Grèce avec son époux en 1922, la jeune femme s'implique dans l'aide aux réfugiés micrasiates qui affluent à Athènes du fait du désastre de la guerre gréco-turque. La montée du climat révolutionnaire a cependant raison de sa santé et c'est avec soulagement qu'elle quitte le royaume hellène avec Georges II en . Le couple royal s'installe alors à Bucarest, où il apprend finalement sa déposition le .

En Roumanie, Élisabeth et Georges II s'éloignent et le couple finit par se séparer, avant de divorcer en 1935. Très proche de son frère, le roi Carol II de Roumanie, la princesse se constitue alors une importante fortune, en partie due aux conseils financiers avisés de son amant, le banquier Alexandru Scavani. Après la mort de sa mère, la reine Marie de Saxe-Cobourg-Gotha, en 1938, et jusqu'à la déposition de Carol II, en 1940, elle joue par ailleurs le rôle de première dame de Roumanie. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Élisabeth noue des liens étroits avec le parti communiste roumain et complote ouvertement contre son neveu, le jeune Michel Ier, ce qui lui vaut le surnom de « tante rouge » du souverain. Elle n'en est pas moins chassée de Roumanie au moment de la proclamation de la république populaire, en 1947. Exilée, la princesse s'installe en Suisse, puis à Cannes, dans le Sud de la France. Elle noue alors une relation amoureuse avec Marc Favrat, un jeune homme de trente ans son cadet qu'elle finit par adopter avant de s'éteindre, en 1956.

Vendredi 21 octobre 2016

L'évacuateur de crues de la centrale Robert-Bourassa est capable d'absorber un débit deux fois supérieur à celui du fleuve Saint-Laurent. La centrale, d'une puissance installée de 5 616 mégawatts, a été inaugurée en 1979. Elle est au cœur du réseau de huit centrales hydroélectriques connu sous le nom de projet de la Baie-James.
L'évacuateur de crues de la centrale Robert-Bourassa est capable d'absorber un débit deux fois supérieur à celui du fleuve Saint-Laurent. La centrale, d'une puissance installée de 5 616 mégawatts, a été inaugurée en 1979. Elle est au cœur du réseau de huit centrales hydroélectriques connu sous le nom de projet de la Baie-James.

Hydro-Québec est une société d'État québécoise fondée en 1944. Son unique actionnaire est le gouvernement du Québec. La société, qui a son siège social à Montréal, est responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité au Québec.

Avec ses 62 centrales hydroélectriques, Hydro-Québec constitue le principal producteur d'électricité au Canada et le plus grand producteur mondial d'hydroélectricité. La puissance installée de ses installations s'établit à 36 643 mégawatts (MW) et elle comptait 4,2 millions de clients en 2014.

Les grands développements hydroélectriques menés sans interruption pendant un demi-siècle — les centrales de Bersimis, l'expansion de la centrale de Beauharnois, Carillon, Manic-Outardes, Churchill Falls et le gigantesque projet de la Baie-James — ont permis au Québec de réduire sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles. En 2010, l'électricité constituait la principale source d'énergie primaire consommée au Québec et représentait 39,3 % du bilan énergétique québécois. Cependant, la construction et l'exploitation de ces aménagements ont eu des conséquences sur l'environnement nordique. Elles ont aussi eu un impact sur les populations autochtones vivant dans le Nord-du-Québec, qui ont vigoureusement contesté les développements hydroélectriques de l'État québécois.

Depuis sa fondation, Hydro-Québec joue un rôle déterminant dans le développement économique du Québec, par la taille et la fréquence de ses investissements, par le développement d'une expertise reconnue, notamment dans le domaine du génie-conseil, de la gérance de grands projets d'infrastructures et du transport de l'électricité, ainsi que par sa capacité à produire une grande quantité d'électricité à bas prix.

L'augmentation des coûts de l'énergie au cours des années 2000, les bas taux d'intérêt et l'émergence d'un consensus international sur la question des changements climatiques ont eu un impact positif sur les résultats financiers d'Hydro-Québec. Entre 2010 et 2014, l'entreprise a versé des dividendes de 9,2 milliards de dollars canadiens au gouvernement du Québec tout en garantissant aux Québécois des tarifs d'électricité qui figurent parmi les plus bas en Amérique du Nord.

Samedi 22 octobre 2016

« Car les métaphores sont plus que jamais nécessaires pour faire comprendre au plus grand nombre la véritable nature de la Terre et les périls mortels qui se profilent à l’horizon » — James Lovelock.
« Car les métaphores sont plus que jamais nécessaires pour faire comprendre au plus grand nombre la véritable nature de la Terre et les périls mortels qui se profilent à l’horizon » — James Lovelock.

L'hypothèse Gaïa, appelée également hypothèse biogéochimique, est une hypothèse scientifique controversée, initialement avancée par l'écologue anglais James Lovelock en 1970, mais également évoquée par d'autres scientifiques avant lui, selon laquelle la Terre serait « un système physiologique dynamique qui inclut la biosphère et maintient notre planète depuis plus de trois milliards d'années en harmonie avec la vie ».

L'ensemble des êtres vivants sur Terre formerait ainsi un vaste superorganisme — appelé « Gaïa », d'après le nom de la déesse de la mythologie grecque personnifiant la Terre — réalisant l'autorégulation de ses composants pour favoriser la vie. Un exemple cité par Lovelock à l'appui de son hypothèse est la composition de l'atmosphère, qui aurait été régulée au cours du temps de manière à permettre le développement et le maintien de la vie.

L'hypothèse Gaïa repose sur un modèle scientifique qui se fonde sur plusieurs constatations écologiques, climatologiques, géologiques ou encore biologiques — à travers la notion d'éco-évolution notamment —, appelé Earth system science. Il en résulte un pronostic alarmiste quant à l'avenir de la biosphère, face au défi du changement climatique notamment.

L'hypothèse Gaïa est développée par James Lovelock dans plusieurs ouvrages : Les Âges de Gaïa (1990), La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa (1999), Gaïa. Une médecine pour la planète (2001) et La Revanche de Gaïa (2006) ; cet ouvrage brosse le tableau d'une planète devenue inhabitable pour l'homme. D'autres scientifiques, comme Lynn Margulis, reprennent l'hypothèse Gaïa, qui, depuis les travaux de Lovelock, a fait l'objet d'une abondante littérature scientifique et philosophique. Du modèle géobiochimique est née la géophysiologie qui, dans la continuité de l'hypothèse Gaïa, propose d'étudier toutes les interactions existantes au sein du système-Terre.

Dimanche 23 octobre 2016

Logo du film Halloween 2.
Logo du film Halloween 2.

Halloween 2 est un film d'horreur américain sorti en 2009, écrit, réalisé et produit par Rob Zombie. Il s'agit de la suite de Halloween, remake d’Halloween : La Nuit des masques de John Carpenter. Ce long-métrage fait partie de la série de films Halloween.

Il met en vedette Scout Taylor-Compton dans le rôle de Laurie Strode, Tyler Mane dans celui de Michael Myers, tandis que Malcolm McDowell incarne le Dr Samuel Loomis, Danielle Harris joue le rôle d'Annie Brackett, Sheri Moon Zombie incarne Deborah Myers et Brad Dourif le shérif Brackett. Brea Grant et Angela Trimbur incarnent, quant à elles, les nouvelles amies de Laurie.

Même si le premier Halloween reprend la trame du film de Carpenter, ce Halloween 2 n'est pas un remake de sa suite, réalisé par Rick Rosenthal en 1981, il s'agit d'un film avec un scénario original. Rob Zombie s'emploie d'ailleurs à faire son propre film en développant la psychologie de Laurie Strode. Beaucoup d'éléments sont différents de ceux racontés dans la série originale, notamment le comportement des trois personnages principaux.

L'intrigue du film se concentre sur la reconstruction du personnage de Laurie Strode, après le massacre d'Halloween, qui tente d'oublier cette terrible épreuve. Mais son frère, Michael Myers, n'est pas décidé à la laisser en paix.

L'avant-première d'Halloween 2 se déroule le au Grauman's Chinese Theatre, à Hollywood, en présence de toute l'équipe.

Le film, qui coûte 15 000 000 $, nonobstant comme son prédécesseur quelques critiques négatives, rapporte 39 421 467 $ dans le monde entier. Il ne réussit donc pas à égaler le succès du premier film, qui avait rapporté plus de 80 millions de dollars.

Lundi 24 octobre 2016

La composition du Cathode-ray tube amusement device est purement électronique analogique.
La composition du Cathode-ray tube amusement device est purement électronique analogique.

Le Cathode-ray tube amusement device (dispositif de jeu à tube cathodique) est un jeu électronique interactif inventé en 1947 par les physiciens Thomas T. Goldsmith Jr. et Estle Ray Mann. Il simule un tir d'artillerie contre des cibles dessinées sur un film plastique posé sur l'écran d'un oscilloscope. Par l'intermédiaire de boutons et d'interrupteurs, le joueur influe sur la trajectoire du tir, qui se courbe sur sa fin grâce au tube cathodique. Les deux inventeurs construisent le Cathode-ray tube amusement device avec du matériel électronique analogique en s’inspirant du fonctionnement des radars sur lesquels Goldsmith a travaillé pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils le brevètent en 1948, ce qui en fait le premier brevet déposé pour un jeu électronique. Seul un prototype est cependant fabriqué, et celui-ci n’est pas médiatisé, ce qui explique l’absence d'impact de l'invention sur l'industrie vidéoludique. Les spécialistes le considèrent comme le plus ancien jeu électronique connu et comme le premier à proposer des graphismes avec un affichage électronique. À ce titre, il est considéré comme un précurseur dans la genèse et l'histoire du jeu vidéo. Il est cependant purement analogique et ne fonctionne pas sur un ordinateur, ce qui l’exclut de la plupart des définitions d’un jeu vidéo.

Mardi 25 octobre 2016

Schéma issu du brevet déposé en 1951 pour le tube Additron, que Kates utilise pour Bertie the Brain.
Schéma issu du brevet déposé en 1951 pour le tube Additron, que Kates utilise pour Bertie the Brain.

Bertie the Brain, parfois simplement appelé Bertie, est l'un des premiers jeux de l'histoire du jeu vidéo et le premier jeu sur ordinateur. C’est également le nom de l’ordinateur sur lequel fonctionne le jeu, une machine imposante de quatre mètres de haut fabriquée à Toronto par Josef Kates en 1950 pour le compte de Rogers Majestic à l'occasion de l'Exposition nationale canadienne. Il permet de jouer au tic-tac-toe contre l'intelligence artificielle de l’ordinateur qui propose plusieurs niveaux de difficulté. Le joueur choisit la position de son prochain coup sur une grille de trois cases par trois. Après deux semaines de démonstration dans le cadre de l’exposition, l’ordinateur est démonté, tombe dans l’oubli et reste considéré comme une simple curiosité.

Kates construit Bertie the Brain dans le but de présenter le tube Additron, une version miniaturisée des tubes électroniques à l'époque utilisés pour la fabrication des ordinateurs. Des brevets de licence empêchent cependant l'utilisation du tube Additron dans d'autres ordinateurs jusqu'à ce que la technologie du tube soit rendue obsolète par l'utilisation des transistors. Bertie the Brain apparaît seulement trois ans après l'invention du Cathode-ray tube amusement device en 1947, le plus ancien jeu électronique interactif connu à utiliser un affichage électronique. Il est donc un candidat logique au titre de premier jeu vidéo de l'histoire puisqu'il est le premier à proposer un affichage visuel. Il utilise pour cela un système d'ampoules plutôt qu'un écran, ce qui ne lui permet pas d'afficher des graphismes en temps réel et l'exclut donc de certaines définitions du jeu vidéo.

Mercredi 26 octobre 2016

Reproduction de l'ordinateur Nimrod au musée Computerspielemuseum Berlin.
Reproduction de l'ordinateur Nimrod au musée Computerspielemuseum Berlin.

Le Nimrod est un ordinateur primitif fabriqué par Ferranti pour être exposé lors du Festival of Britain de 1951. Conçu par John Bennett et fabriqué par Raymond Stuart-Williams, il permet uniquement de jouer au jeu de Nim contre l’intelligence artificielle du programme. Le joueur utilise les boutons d'un pupitre, qui correspondent à des lumières s'allumant sur l'ordinateur, afin de placer ses coups. À son tour, le Nimrod joue son coup, tout en affichant les calculs qu’il réalise, et ainsi de suite. La vitesse de calcul peut être modulée pour permettre à un démonstrateur, aidé d'un panneau lumineux, d'expliquer exactement ce que fait l'ordinateur. Bien que son concept soit un jeu, l’objectif de son concepteur n’est alors pas de proposer un divertissement mais bien de démontrer les capacités des ordinateurs à réaliser des calculs mathématiques et de promouvoir la conception des ordinateurs Ferranti et les compétences de l'entreprise en matière de programmation. Après avoir été présenté au Festival of Britain en mai, il est exposé pendant trois semaines à l'Exposition industrielle de Berlin en octobre 1951 puis présenté à la Society of Engineers de Toronto au Canada avant d'être démonté.

Le Nimrod apparaît seulement quatre ans après l'invention du Cathode-ray tube amusement device, le plus ancien jeu électronique interactif connu à utiliser un affichage électronique, en 1947. Il est donc considéré comme un des premiers jeux vidéo de l’histoire puisqu’il est le premier jeu sur ordinateur, après Bertie the Brain en 1950, à proposer un affichage visuel. Il utilise cependant un système d'ampoules plutôt qu'un écran, ce qui ne lui permet pas d'afficher des graphismes en temps réel et l'exclut donc de certaines définitions du jeu vidéo.

Jeudi 27 octobre 2016

Kume Kunitake.
Kume Kunitake.

L'affaire Kume (久米邦武筆禍事件, Kume Kunitake Hikka Jiken?) est une controverse universitaire qui se déroule au Japon, à l'ère Meiji (1868 - 1912). Elle porte sur l'analyse faite par l'historien Kume Kunitake des documents historiques retraçant la fondation mythique du Japon. Dans l'édition d' de la revue Shigaku zasshi, il soutient que le shintō est une croyance religieuse dépassée ; une affirmation qui fait grand bruit dans un pays où le pouvoir en place vient d'instaurer un shintoïsme d'État dont l'origine divine de la lignée impériale est l'un des piliers fondateurs. En effet, la republication de l'article de Kume, le , dans une revue au lectorat plus large, fait éclater une polémique publique. Attaqué par les milieux conservateurs et religieux, et ne pouvant compter sur des soutiens dans le monde académique, le professeur de l'université impériale de Tokyo est contraint à la démission.

Pour les historiens qui l'ont étudiée par la suite, cette affaire est un cas d'atteinte aux libertés académiques et constitue l'une des principales affaires de censure de l'ère Meiji.

Vendredi 28 octobre 2016

Vue sur la Mer de Glace depuis le Montenvers en août 2009.
Vue sur la Mer de Glace depuis le Montenvers en .

La Mer de Glace est un glacier de vallée des Alpes situé sur le versant septentrional du massif du Mont-Blanc, dans le département français de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est formé par la confluence du glacier du Tacul et du glacier de Leschaux et s'épanche dans la vallée de Chamonix, sur le territoire de la commune de Chamonix-Mont-Blanc, donnant naissance à l'Arveyron. Le glacier s'étend sur sept kilomètres de long, son bassin d'alimentation possède une longueur maximale de douze kilomètres et une superficie de 40 km2, alors que son épaisseur atteint 300 mètres.

Au XVIIe siècle, le glacier, qui descend jusque dans la vallée et menace des habitations sous l'effet d'une crue glaciaire, est craint par la population, si bien que seule sa langue terminale est connue, sous le nom de glacier des Bois. Alors terminé par une grotte naturelle, il fait l'objet de nombreuses peintures. Son nom actuel lui est attribué en 1741 par William Windham lors de l'exploration qu'il mène avec son compatriote britannique Richard Pococke. Deux décennies plus tard, Horace Bénédict de Saussure, futur instigateur de la première ascension du mont Blanc, réalise plusieurs observations du glacier et charge Marc-Théodore Bourrit de le promouvoir. Il contribue ainsi à l'essor du tourisme alpin et à la venue de nombreuses personnalités des lettres ainsi que de l'aristocratie ; des scientifiques y mènent des expériences au XIXe siècle. Pour les abriter, trois refuges, de plus en plus grands et confortables, sont successivement construits au Montenvers. Au début du XXe siècle, le chemin de fer du Montenvers, au départ de Chamonix, voit le jour. Au milieu du siècle, une grotte de glace est creusée pour la première fois dans la Mer de Glace. En raison du succès de l'attraction, un téléphérique est mis en service en 1961 pour y accéder, puis remplacé par une télécabine en 1988. Depuis 1973, une centrale hydroélectrique souterraine exploite les eaux de fonte du glacier.

Quasiment un million de visiteurs se rend chaque année au Montenvers pour contempler la Mer de Glace. En période de pointe, la moitié d'entre eux visitent la grotte de glace. Trois musées se situent également sur le site. La descente à ski est possible depuis l'aiguille du Midi en hiver. Le recul du glacier, mesuré depuis les années 1860, provoque une perte d'épaisseur de 120 mètres en un siècle dans sa partie terminale. Il entraîne des difficultés d'accès à la grotte de glace, où de plus en plus de marches sont nécessaires pour rejoindre la télécabine, ce qui fait envisager son déplacement en amont ; il en va de même pour le captage de la centrale hydroélectrique en 2011.

Samedi 29 octobre 2016

Congrès des rois coalisés, ou les Tyrans (découronnés), estampe de Barnabé-Augustin de Mailly, 1794.
Congrès des rois coalisés, ou les Tyrans (découronnés), estampe de Barnabé-Augustin de Mailly, 1794.

Le Congrès des rois est un opéra-comique en trois actes et en prose mêlée d'ariettes dont le livret est écrit par Ève Demaillot et la musique confiée à douze compositeurs. Il est créé le 8 ventôse an II () au théâtre de l'Opéra-Comique national, rue Favart.

Il ne reste presque rien de cette œuvre de circonstance, réalisée en quarante-huit heures lors de la Terreur, à la demande du Comité de salut public. Elle est rejetée par le public. Selon un protagoniste, la diversité des compositeurs — dont Grétry, Méhul, Dalayrac, Cherubini — entraîne peut-être un manque d'harmonie.

Les modalités de son interdiction après deux représentations font date. Par décret du , l'Assemblée constituante abroge, au nom de l'égalité et de la liberté d'expression, tout obstacle aux représentations théâtrales. Les trois salles parisiennes, bénéficiant auparavant d'un privilège royal, deviennent trente-six. Mais le régime de la Terreur impose un revirement politique. Considérant l'art lyrique comme un mode d'expression, le Comité de salut public ne peut pas laisser se développer sans contrôle « une pratique culturelle largement dominante à cette époque » et potentiellement défavorable pour la Révolution. Sous son influence, la Convention nationale montagnarde adopte le décret du qui rétablit la censure.

À l’occasion de la représentation du Congrès des rois, le conseil général de la Commune de Paris passe outre ses prérogatives, interdisant une œuvre pourtant ordonnée par le Comité de salut public. Il saisit cette occasion pour s'octroyer le droit de censurer toutes les pièces, avant même leur diffusion. Ce premier interdit de représentation illustre la rivalité qui s’exerce entre les deux instances républicaines pour assurer le pouvoir exécutif.

Dimanche 30 octobre 2016

Rayonnage de livres en anglai sur l'histoire du Japon dans une librairie à Tokyo.
Rayonnage de livres en anglai sur l'histoire du Japon dans une librairie à Tokyo.

L'historiographie du Japon (日本史学史, Nihon shigakushi?) est l'étude des méthodes et des hypothèses formulées dans l'étude et l'écriture de l'histoire du Japon.

La première production écrite est attribuée au prince Shōtoku, qui aurait composé le Tennōki et le Kokki en 620. Cependant, le premier ouvrage dont l'existence est avérée, le Kojiki, date de 712. Il est suivi dès 720 par le Nihon shoki. Ces deux ouvrages posent les bases d'une histoire, en grande partie mythique, du pays, qui sert par ailleurs de base à la mythologie shinto. Inspirés par l'historiographie chinoise, ils sont rédigés avec le soutien de l'État japonais. Le Nihon shoki est complété par cinq autres ouvrages publiés entre 797 et 901, connus collectivement sous le nom de Rikkokushi ou Six histoires nationales.

La période qui s'étend du IXe siècle au XVIe siècle est marquée par un abandon des écrits inspirées de l'historiographie chinoise et soutenues par l'État. Les contes historiques ou Rekishi monogatari et les contes de guerres ou Gunki monogatari connaissent une vivacité importante, et des œuvres comme Les quatre miroirs ou Shikyō (rédigés du XIIe siècle au XIVe siècle) ou le Heike monogatari (1371) jouissent d'une grande popularité. Ces récits historiques sont complétés par d'autres formes artistiques comme le théâtre No ou les emaki.

Au début de l'époque d'Edo la prééminence des écoles néo-confucéennes s'affirme. Celles-ci apportent une méthodologie sans équivalent à l'époque, très critique vis-à-vis d'ouvrages comme le Kojiki mais ne sortant pas du cadre de la théorie du mandat du Ciel. Les Hayashi ainsi que la jeune école de Mito en sont alors les principaux représentants. Le milieu du XVIIIe siècle voit le retour de l'école nativiste ou Kokugaku, d'inspiration Shinto. Portée par les travaux de Motoori Norinaga, elle s'oppose aux néo-confucéens en cherchant à démontrer la véracité des grands traits de la mythologie shinto, en particulier l'âge des dieux et les premiers empereurs.

L'historiographie japonaise s'ouvre aux influences occidentales dès la fin du XVIIIe siècle. Les Rangaku, puis les traductions d'ouvrages européens à partir du milieu du XIXe siècle et l'introduction de l'historiographie allemande par Ludwig Riess en 1887 apportent de nouveaux outils d'analyse aux différentes écoles japonaises de l'époque. Alors que l'Empire du Japon est installé, des historiens remettent en question, au péril de leurs libertés académiques, l'un des fondements idéologiques du nouveau régime : la place des mythes nationaux dans l'histoire du pays.

Les idées marxistes, déjà introduites dans les années 1920 et renouvelées par les travaux de Hisao Ōtsuka font leur retour durant les années d’après-guerre. À partir des années 1970, une diversification des thèmes de recherche est notable, bientôt accompagnée par une résurgence d'approches conservatrices, voire nationalistes.

Lundi 31 octobre 2016

Les sites principaux de Basse Mésopotamie durant la période sumérienne.
Les sites principaux de Basse Mésopotamie durant la période sumérienne.

Sumer est une région située à l'extrême sud de la Mésopotamie antique (actuel Irak), couvrant une vaste plaine parcourue par le Tigre et l'Euphrate, bordée, au sud-est, par le golfe Persique. Il s'y est développé une importante civilisation à compter de la fin du IVe millénaire av. J.-C. et durant le IIIe millénaire av. J.-C. On distingue plusieurs phases majeures dans l'histoire de la Mésopotamie du Sud : la période d'Uruk finale (v. 3400 - 3100 av. J.-C.), la période des dynasties archaïques (v. 2900 - 2340 av. J.-C.), l'empire d'Akkad (v. 2340 - 2190 av. J.-C.) et la troisième dynastie d'Ur (v. 2112 - 2004 av. J.-C.). Les synthèses récentes sur Sumer tendent, pour ces périodes, à couvrir toute l'histoire de la Basse Mésopotamie, sans s'arrêter au pays sumérien stricto sensu.

Complètement oubliée après les débuts de notre ère, la civilisation de Sumer est redécouverte durant la seconde moitié du XIXe siècle grâce aux fouilles de sites archéologiques du Sud mésopotamien. Celles-ci se sont poursuivies avant d'être arrêtées en raison des guerres qui affectent l'Irak à partir des années 1990. En plus d'œuvres architecturales et artistiques souvent remarquables, elles ont mis au jour des dizaines de milliers de tablettes en écriture cunéiforme, qui constituent la plus ancienne documentation écrite connue avec celle de l’Égypte antique, et font de Sumer l'une des plus anciennes civilisations historiques connues. Elle a mis au point son système d'écriture durant les derniers siècles du IVe millénaire av. J.-C. Le sumérien n'appartient à aucune famille de langues connue. Les locuteurs de cette langue, majoritairement localisés dans le pays de Sumer, ont été appelés « Sumériens » par les chercheurs qui l'ont découverte, mais il ne semble pas qu'une dénomination équivalente ait existé dans l'Antiquité.

L'analyse de cette documentation a montré que les Sumériens ont eu une grande influence sur les civilisations antiques qui suivirent la leur, en particulier celles de la Mésopotamie. Même s'ils n'en ont pas été les seuls protagonistes, les Sumériens ont joué un rôle déterminant dans la mise en place de la civilisation mésopotamienne. Ils ont en particulier contribué à l'apparition des premiers États avec leurs institutions et administrations complexes, au développement des premières sociétés urbaines ainsi qu'à la mise au point de différentes techniques dans les domaines de l'agriculture, de la construction, de la métallurgie et des échanges commerciaux. Enfin, ils ont participé à la mise en place de systèmes de numération qui ont influencé les cultures postérieures.