Wikipédia:Sélection/Années 1910

Crue du Doubs de 1910 à Besançon

Photo noir et blanc de la place de la Révolution inondée.
La place de la Révolution, le 21 janvier.

La crue du Doubs de 1910 à Besançon est une crue historique de la rivière franco-suisse du Doubs, survenue les 20 et au cœur de la capitale de la Franche-Comté, qui est ceinturée par ce cours d'eau. Elle est la plus importante inondation de l'histoire de la ville, frappant de nombreux secteurs du centre historique composés à l'époque des quartiers de La Boucle et de Battant, et de nombreux lieux-dits, qui furent touchés à des degrés divers. Bien que la cité eut écho de l'exceptionnelle montée des eaux en aval de la rivière, les habitants et les autorités ne s'inquiétèrent que peu, estimant qu'il était impossible que cette crue dépasse les limites atteintes par les précédentes, et notamment celle de 1882, alors la plus importante.

Cependant, le vendredi 21 janvier 1910 à 3 heures du matin, la cote de 1882 est largement dépassée, la crue s'élevant, avec 9,57 mètres, 72 centimètres au-dessus. Submergée par plus d'un mètre et demi d'eau à certains endroits, la ville se paralyse : extinction de l'éclairage public, arrêt de toutes les activités et transports, traversée des ponts et de certaines voies interdites, etc. Après une nuit sous les eaux, au petit matin la décrue s'amorce et commence à révéler une ville dévastée : fossés dans les rues, bâtiments fortement endommagés, mobilier urbain arraché et objets manufacturés ou du quotidien éparpillés dans toute la ville. La situation est décrite comme chaotique à Besançon, et de nombreux médias régionaux et nationaux en font leurs titres. Le coût des dommages est chiffré à plus de deux millions de francs de l’époque, soit près de 6,5 millions d’euros, mais sans qu'aucune victime dans la ville ou ses environs ne soit recensée...

Déclaration d'indépendance de la Lituanie

Fac-similé de la déclaration d'indépendance.
Fac-similé de la déclaration d'indépendance.

La Déclaration d'indépendance de la Lituanie (lituanien : Lietuvos Nepriklausomybės Aktas) ou Loi du 16 février a été signée par le Conseil de Lituanie le . Elle proclame la restauration d'un État indépendant de Lituanie, régi par des principes démocratiques, ayant Vilnius pour capitale. La loi a été signée à l'unanimité des vingt conseillers, présidés par Jonas Basanavičius. Elle est le résultat d'une série de résolutions issues de la Conférence de Vilnius et de la Loi du 8 janvier. Son élaboration fut longue et délicate en raison des pressions exercées par l'Empire allemand souhaitant la conclusion d'une alliance. Le Conseil dut manœuvrer avec finesse entre les Allemands, dont les troupes étaient présentes en Lituanie, et les exigences du peuple lituanien.

Les effets immédiats de l'annonce du retour à l'indépendance de la Lituanie sont limités car les autorités allemandes interdisent la publication du texte adopté. Il sera imprimé puis distribué illégalement. Les efforts du Conseil sont entravés par les Allemands qui maintiennent leur contrôle sur le pays. La situation évolue à l'issue de la Première Guerre mondiale. En novembre 1918, le premier Cabinet de Lituanie est constitué et le Conseil de Lituanie prend le contrôle du territoire. La Lituanie, qui retrouve l'indépendance, doit, à nouveau, s'engager dans des combats pour s'opposer aux prétentions de ses voisins.

Bien que le document original de la Loi ait été perdu, ses effets perdurent. La loi, laconique, est le fondement légal de l'existence de la Lituanie moderne, pendant la période d'entre-deux-guerres et depuis les années 1990. Les principes constitutionnels fondamentaux sont toujours suivis par les Constitutions de la Lituanie. La Loi elle-même a été un fondement majeur sur lequel la restauration d'indépendance des années 1990 s'appuya : la Lituanie, en rompant avec l'Union soviétique, rappela qu'elle ne faisait que rétablir l'État indépendant qui existait entre les deux Guerres mondiales et que la Loi n'avait jamais perdu sa valeur juridique.

Histoire de l'Épire du Nord de 1913 à 1921

L'Épire, une région à cheval sur la Grèce et l'Albanie. Sur cette carte on peut voir l'extension approximative de l'Épire antique (en gris), de l'actuelle préfecture grecque d'Épire (en orange), de la partie habitée majoritairement par des « Grecs albanais » (en vert) et les limites de l'« Épire du Nord » en pointillés. Gjirokastre (Argyrokastro) et Korçë (Koritsa) sont les deux principales villes de l'Épire du Nord.
L'Épire, une région à cheval sur la Grèce et l'Albanie. Sur cette carte on peut voir l'extension approximative de l'Épire antique (en gris), de l'actuelle préfecture grecque d'Épire (en orange), de la partie habitée majoritairement par des « Grecs albanais » (en vert) et les limites de l'« Épire du Nord » en pointillés. Gjirokastre (Argyrokastro) et Korçë (Koritsa) sont les deux principales villes de l'Épire du Nord.

L’histoire de l'Épire du Nord de 1913 à 1921 est marquée par la volonté d'énosis, autrement dit de réunion à l’État national grec, de la minorité grecque présente dans cette région du Sud de l'Albanie et par le désir irrédentiste du royaume hellène de l'annexer.

Pendant la Première Guerre balkanique, l’Épire du Nord, qui abrite une importante communauté orthodoxe de langues hellène et/ou albanaise, est occupée en même temps que l'Épire du Sud par l’armée grecque, victorieuse sur les Ottomans. Athènes souhaite annexer ces territoires. Cependant, l’Italie et l’Autriche-Hongrie s’y opposent et le traité de Florence de 1913 confie l'Épire du Nord à la toute nouvelle principauté d’Albanie, de population majoritairement musulmane. L’armée grecque évacue donc la région mais les Épirotes chrétiens rejettent la décision internationale et décident de former, avec le soutien tacite de la Grèce, un gouvernement autonome à Argyrokastro (Gjirokastre).

Face à l’instabilité de l’Albanie, l’autonomie de l’Épire du Nord est finalement confirmée par les grandes puissances par la signature du protocole de Corfou du 17 mai 1914. L’accord reconnaît en effet les spécificités des Épirotes et leur droit d’avoir leur propre administration et leur propre gouvernement sous la souveraineté nominale de l’Albanie. Malgré tout, l’accord n’est jamais réellement mis en œuvre parce que le gouvernement albanais s’effondre en août et que le prince Guillaume de Wied, élu souverain du pays en février, retourne en Allemagne en septembre.

Peu après l’éclatement de la Première Guerre mondiale, en octobre 1914, le royaume de Grèce réoccupe donc la région. Cependant, l’attitude ambiguë d’Athènes face aux puissances centrales durant la Grande guerre pousse la France et l’Italie à envahir à leur tour l’Épire en septembre 1916. À la fin du premier conflit mondial cependant, l'accord Tittoni-Venizélos prévoit le rattachement de la région à la Grèce. Le changement de gouvernement à Rome et les difficultés militaires de la Grèce face à la Turquie de Mustapha Kemal profitent toutefois à l’Albanie, qui reçoit finalement la région le 9 novembre 1920.

Incident de Saverne

Le château des Rohan de Saverne a été, de 1890 à 1918, le siège du 99e régiment d'infanterie prussien.
Le château des Rohan de Saverne a été, de 1890 à 1918, le siège du 99e régiment d'infanterie prussien.

L'incident de Saverne ou l'affaire de Saverne (en allemand : Zabern-Affäre, plus rarement Fall Zabern) est une crise politique intérieure qui a secoué l'Empire allemand fin , à la veille de la Première Guerre mondiale. La crise s'est produite lorsqu'un sous-lieutenant stationné à Saverne, ville de cantonnement de deux bataillons du 99e régiment d’infanterie prussien, a tenu des propos humiliants à l'égard de la population alsacienne. L'armée a réagi aux protestations populaires par des actes arbitraires et, en majeure partie, illégaux, ce qui a provoqué un débat au Reichstag sur les structures militaristes de la société allemande et sur la position des dirigeants du pays vis-à-vis du Kaiser Guillaume II, puis a conduit à un vote contre le gouvernement, représentant la plus grave crise politique que l'Allemagne ait traversée depuis avec l'affaire du Daily Telegraph et la démission du chancelier Bernhard von Bülow.

Le fait que cette première motion de censure dans l'histoire du Reich contre le chancelier impérial soit restée sans conséquence démontre de manière exemplaire l'impuissance du pouvoir législatif dans un régime politique où l'exécutif n'est pas responsable devant le parlement, mais devant un souverain plus soucieux de conserver le « régime personnel », comme l'a écrit l'historien John Röhl, que du maintien des acquis constitutionnels et parlementaires, chers notamment aux États sud-allemands.

L'affaire a non seulement détérioré les relations entre la terre d'Empire d'Alsace-Lorraine et le reste du Reich, mais elle a également atteint l'image du Kaiser et, par extension, celle du militarisme. L'incident démontre en outre l'antagonisme structurel entre l'État de droit et l'État militaire ainsi que les difficultés du régime wilhelminien à intégrer les minorités nationales qui seront détachées du Reich quelques années plus tard. Elle pose également la question du statut de l'Alsace-Moselle dans l'Empire allemand et attise la tension entre la France et le Reich, le drapeau français ayant été insulté.

Révolution russe

Le soviet de Petrograd en 1917.
Le soviet de Petrograd en 1917.

La Révolution russe est l’ensemble des événements de 1917 ayant conduit en février au renversement spontané du régime tsariste de Russie, puis en octobre à l’installation préparée d’un régime « léniniste ». Largement produite par la Grande Guerre, la Révolution russe est un événement fondateur et décisif du « court XXe siècle » ouvert par l’éclatement du conflit européen en 1914 et clos en 1991 par la disparition de l’URSS. Objet de sympathies et d’immenses espoirs pour les uns (la « grande lueur à l’Est » de Jules Romains, le « charme universel d’Octobre » décrit par François Furet), objet de sévères critiques, voire de peurs et de haines viscérales pour les autres, elle reste un des faits les plus étudiés et les plus passionnément discutés de l’histoire contemporaine.

Son déroulement et ses conséquences posent toujours de nombreuses questions. Les historiens sont encore partagés quant à savoir si Février impliquait nécessairement Octobre. La nature d’Octobre (révolution, coup d'État ou combinaison des deux ?), les raisons des violences de la guerre civile de 1918-1921, celles de la genèse de la dictature soviétique sont également très discutées. Le débat très ancien sur l’évolution conduisant au stalinisme des années 1930 n’a jamais été non plus définitivement tranché : filiation logique, ou bien déviation (voire trahison), par rapport aux idéaux et aux pratiques des bolcheviks de la Révolution ?

Saison 1917-1918 de la LNH

La saison 1917-1918 est la première saison de la Ligue nationale de hockey (LNH), nouvelle ligue de hockey sur glace du Canada. Chacune des quatre équipes qui commencent la saison joue vingt-deux parties sauf les Wanderers de Montréal qui ne disputent que six rencontres en raison d'un incendie qui détruit leur patinoire en janvier. Finalement, les Canadiens de Montréal et les Arenas de Toronto finissent en tête des deux parties de la saison mais ce sont les Arenas qui remportent la finale de la LNH. Par la suite, ils jouent et remportent la finale de la Coupe Stanley contre les Millionnaires de Vancouver de l'Association de hockey de la Côte du Pacifique.