Abraham

Un ange empêchant le sacrifice d’Isaac. Abraham et Isaac
Un ange empêchant le sacrifice d’Isaac. Abraham et Isaac

Abraham (en hébreu : אַבְרָהָם /av.ra.'am/, « père d’une multitude ») est un personnage important de l'histoire des peuples sémitiques qui est donné par la Bible comme étant l'ancêtre des peuples juifs et arabes, ainsi que le père du monothéisme et de la religion primitive des Hébreux. Son histoire est racontée dans la Genèse, chapitres 11 à 25. Quand la Bible était encore vue comme un récit historique précis, les spécialistes dataient cette épopée à environ 1800 avant notre ère. Aujourd’hui, elle est considérée comme mythique. La question de l’historicité ou non du personnage biblique Abraham a fait l’objet d’un travail scientifique considérable par les archéologues. L’existence d’archives extraordinairement abondantes (tablettes d’argile) a permis de conclure que le nom « Abraham » se retrouve à différentes époques et en différents lieux de Mésopotamie, sans qu’aucune utilisation particulière à Ur puisse être notée. La conclusion de toutes ces études scientifiques est la non-historicité d’Abraham, personnage biblique, donc, et non pas personnage historique.

Le personnage d'Abraham apparaît dans la Genèse, au chapitre 11 (Ge 11. 21-29) d'abord sous le nom d’Abram (en hébreu : אַבְרָם, ābram, « père haut »), dans la généalogie qui suit l’épisode de la Tour de Babel.

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Caïn

Caïn, sculpté par Giovanni Dupre — Musée de Saint-Pétersbourg
Caïn, sculpté par Giovanni Dupre — Musée de Saint-Pétersbourg

Caïn (le mot hébreu קין qayin peut signifier « forgeron » ou encore, à l'aide de la racine qnh, « j'ai acquis » (cf Gn 4,1)) est un personnage de la Bible et du Coran. Fils aîné d'Adam et Ève, il est considéré dans la tradition judéo-chrétienne comme le premier meurtrier de l'histoire en tuant par jalousie son frère cadet, Abel. Il est avec Abel et Seth l'un des trois enfants d'Adam et d'Ève. Cultivateur, l'offrande agricole qu'il fait à Dieu n'est pas agréée, à la différence de celle d'Abel, pasteur (des premiers-nés de son troupeau et leur graisse). Caïn en est irrité ; Dieu le lui reproche, et l'invite à changer d'attitude. Cependant Caïn tue son frère dans un excès de jalousie.

Dieu, lisant dans le cœur de l'homme, connaissait la mauvaise habitude de Caïn, laquelle devint clairement manifeste aussitôt que son offrande fut refusée. Caïn se mit aussitôt à pratiquer la querelle ou la jalousie, les excès de colère.

Maudit par Dieu et contraint au bannissement du sol, il clame que sa punition est trop lourde et qu'il risque d'être tué par le premier venu. Dieu, pour lui signifier la gravité de son acte, l'a déclaré protégé (en le marquant du « signe de Caïn »), le laissant dans sa condition de fugitif jusqu'à sa mort.

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Dix tribus perdues

Frontières estimées des états du Levant vers -800.
Frontières estimées des états du Levant vers -800.

Les Dix tribus perdues est le nom donné aux Dix tribus qui, selon l'Ancien Testament, peuplaient le royaume d'Israël avant la destruction de celui-ci en -722, et qui ont depuis disparu. Le premier livre de la Bible hébraïque ou de l'Ancien Testament, la Genèse, se termine avec l'installation en Égypte des Hébreux, ou plus exactement, des 12 fils de Jacob/Israël, fondateurs des 12 tribus. Les douze fils sont: RubenSiméonLévi (tribu dédiée au service du Temple de Jérusalem) – Juda (dont provient la dynastie du roi David) – IssacarZabulonDanNephthaliGadAserJoseph (2 tribus en sont issues: Manassé et Éphraïm) – Benjamin.

Après une période de division, les tribus sont unifiées d'après la Bible par le roi Saül, auquel succèdent le roi David et enfin le roi Salomon. Après la mort de ce dernier, vers -930, la Bible indique que son royaume se coupe en deux : au nord le royaume d'Israël, centré sur dix tribus et sa capitale, Samarie, et au sud le royaume de Juda, centré sur deux tribus (Benjamin, Juda et une partie des Lévites) et sa capitale Jérusalem.

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Déluge

Le Déluge, par Gustave Doré
Le Déluge, par Gustave Doré

Le Déluge est un mythe répandu dans de nombreuses cultures. C’est aussi un des plus anciens. Il relate généralement des pluies catastrophiques et les inondations consécutives qui exterminèrent hommes et animaux à l’exception d’un seul couple des espèces qui allaient repeupler la Terre ensuite. C’est vers 1700 avant notre ère, dans l'Épopée d'Atrahasis ou « Poème de Supersage », repris vers 1200 avant notre ère dans la version assyro-babylonienne « standard » de l'Épopée de Gilgamesh dont l'origine sumerienne remonte, elle, à 2700 avant notre ère, qu'apparaît, avec plus de détails que dans les autres versions, l’épisode d’un homme nommé Ziusudra selon les sources sumériennes, Atrahasis dit « le Supersage » ou Uta-Napishtim à Babylone ou à Ninive (Mésopotamie antique, Irak moderne). Cet homme fit le récit à Gilgamesh de la colère des grands dieux, qui avaient voulu dépeupler la Terre parce que les hommes, de plus en plus nombreux, faisaient un vacarme étourdissant qui empêchait les dieux de se reposer ; les instigateurs en étaient Anu, Ninurta, Ennugi et Enlil le dieu suprême. Cependant, le dieu Ea des eaux souterraines, protecteur des humains, les avait trahis en prévenant en songe son ami Atrahasis, en lui enjoignant de construire une arche étanchée au bitume et d'embarquer avec lui des spécimens de tous les êtres vivants.

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Livre de l'Exode

Genèse

Bereshit pereq aleph, premier chapitre du Livre de la Genèse, écrit sur un œuf, musée Israël.
Bereshit pereq aleph, premier chapitre du Livre de la Genèse, écrit sur un œuf, musée Israël.

Le Livre de la Genèse (du grec Γένεσις, « naissance », « commencement », « source », « origine », « cause ») est le premier livre de la Torah (Pentateuque), donc du Tanakh (la Bible hébraïque) et de la bible chrétienne. En hébreu, son intitulé est Bereshit (« au début de …») d'après le premier mot de la première parasha du Livre. La tradition juive considérant qu'il a été écrit par Moïse, on l'appelle parfois le Premier Livre de Moïse. Le livre de la Genèse veut expliquer l'origine de l'homme et du peuple hébreu jusqu'à son arrivée en Égypte en l'éclairant par le projet de Dieu. Il contient les présupposés et bases historiques aux idées et institutions nationales et religieuses d'Israël, et sert de préface, introduction ou en-tête à son histoire, ses lois et coutumes.

Selon une croyance assez courante dans les religions abrahamiques, la Genèse a été divinement inspirée (écrite par Dieu, ou plutôt inspirée par lui à un humain), et est donc infaillible.

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Livre de Daniel

Daniel dans la fosse aux lions.
Daniel dans la fosse aux lions.

Le Livre de Daniel, écrit en hébreu, en araméen et en grec, est un livre que l'on retrouve dans la Bible hébraïque (Tanakh) parmi les Écrits (Ketouvim), et dans l'Ancien Testament de la Bible chrétienne, parmi les Prophètes. Le livre décrit des événements se déroulant de la captivité du peuple juif à Babylone sous Nabuchodonosor II, le roi de Babylone, entre -605 et -562, jusqu'à l'époque séleucide, sous Antiochos IV.

Ce livre est le plus récent de l'Ancien Testament. Les six premiers chapitres racontent l'histoire de Daniel et sont mis en scène aux cours des épisodes de Babylone et de la Perse. Les chapitres 7 à 12 présentent des visions allégoriques d'événements historiques entre le VIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle av. J.-C. Les chapitres 13 et 14 ont été rédigés en grec et témoignent d'une rédaction plus tardive.

Le livre de Daniel est écrit dans un style apocalyptique, un style populaire à l'époque des Macchabées, comme le livre d'Enoch et autres apocryphes bibliques trouvés à Qumran. Suivant l'avis majoritaire des spécialistes de ce livre, la composition finale du livre de Daniel date de l'époque du roi séleucide (hellénique) Antiochos IV (-175 à -163), un dirigeant qui chercha à éradiquer le judaïsme.

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Livre de Job

Satan.
Satan.

Le livre de Job (איוב Iyov) est l'un des Livres du Tanakh et de l'Ancien Testament. Poème didactique écrit en prose, il a été appelé « l'un des livres les plus difficiles de la Bible ».

Les nombreuses exégèses du livre sont des tentatives classiques pour réconcilier la coexistence du mal et de Dieu (pour laquelle Leibniz a forgé le terme de « théodicée »). L'intention originale du Livre de Job apparaît comme assez ambiguë : tantôt invocation à la droiture, tantôt perspective cynique de cette idée, peut-être réponse au problème du mal, ou, selon quelques érudits, satire contre un maintien « puritain » de la religion.

Le sujet est la mise à l'épreuve de Job, les circonstances de celle-ci, sa nature, l'endurance de Job, et sa conclusion. Le Livre consiste en une introduction historique en prose (chap. 1, 2), la controverse et sa solution, en vers (chap. 3-42:6). Les lamentations de Job (chap. 3) sont l'occasion d'une controverse qui se tient en trois parties, chacune formée d'un dialogue entre Job et ses trois amis. Le premier échange donne le début de la controverse (chap. 4-14) ; le second l'amplification de celle-ci (chap. 15-21) ; et le troisième son paroxysme (chap. 22-27).

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Royaume de Juda

Roi juif et soldats du royame de Juda.
Roi juif et soldats du royame de Juda.

Le royaume de Juda est un royaume du Proche-Orient ancien. Selon la tradition, il aurait existé à partir de -931. Sa disparition intervient en -587 lors d'une campagne menée par Nabuchodonosor II contre Jérusalem. Le royaume de Juda apparaît lorsque le roi Salomon, le fils du roi David, meurt en -931. Un schisme éclate alors. Dix tribus d'Israël se rassemblent dans le nord pour former le nouveau royaume d'Israël, dirigé par Jéroboam tandis que les tribus de Juda et de Benjamin forment autour de Jérusalem au sud un royaume de Juda, plus homogène (notamment sur le plan religieux) que le royaume d'Israël. Une grande partie des Lévites consacrés au Temple de Jérusalem rejoignent également le royaume de Juda.

Selon les recherches archéologiques, les premiers Israélites ne sont pourtant pas organisés en un royaume centralisé; le premier royaume centralisé attesté par l'archéologie est celui que fonde Omri, le royaume d'Israël. Ni l'existence de Salomon ni celle de Saül ne sont attestées par l'archéologie. L'existence de David n'est pas attestée de son vivant, mais elle est attestée comme fondateur de la Maison de David, dynastie différente de la maison d'Omri.


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Sorcière d'Endor

Le Médium d'Endor, du frontispice du livre Saducismus Triumphatus de Joseph Glanvill.
Le Médium d'Endor, du frontispice du livre Saducismus Triumphatus de Joseph Glanvill.

Dans la Bible hébraïque, "la" Médium ou Sorcière d'Endor (village canaanite, situé probablement sur le Mont Moréh), telle que mentionnée dans le premier livre de Samuel, chapitre 28:3–25, est une femme "qui possède un talisman", avec lequel elle appele le fantôme du prophète Samuel récemment décédé, à la demande de Saül, roi d'Israël. Saül est abandonné de Dieu. Il est à la fin de son règne, et ne désire plus que la mort de David. Or celui-ci s'est allié avec les Philistins et Saül désire connaître les intentions de Dieu. Le roi sait que Dieu a interdit la sorcellerie et punit de mort tous ceux qui s'y adonnent. Du vivant du prophète Samuel, Saül a même fait exécuter tous les sorciers et tous les nécromanciens. Les Philistins ont rassemblé leurs forces et campent à Shunem. Saül a lui positionné son armée à Gelboé. Le roi est terrifié à la vue des troupes ennemies et en appel à Dieu, mais ne reçoit aucune réponse par les oracles traditionnels, rêves, prophètes et Ourim et Thoummim. Il demande alors à rencontrer une femme "qui possède un talisman" qui lui permettrait d'entrer en relation avec les morts. On lui signale qu'une sorcière habite le village d'Endor, et il décide de s'y rendre, déguisé et de nuit, accompagné de deux serviteurs et de demander à la femme d'appeler pour lui la personne qu'il lui signalera.

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Arche de Noé

Tableau représentant la construction de l’arche de Noé,d'un maître français vers 1675, exposé au Magyar Szépmüvészeti Múzeum de Budapest.

L'arche de Noé, d'après la Bible, est un grand bateau construit sur l'ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille et toutes les espèces animales d'un Déluge sur le point d'arriver. L'histoire figure dans le livre de la Genèse, du chapitre 6 au chapitre 9, correspondant à la Parasha « Noah ».

Selon l'hypothèse documentaire, cette partie de la Genèse se fonde sur deux sources anciennes quasiment indépendantes l'une de l'autre, et n'a atteint sa forme définitive que vers le Ve siècle av. J.-C. Ce processus de consolidation graduelle permettrait d'expliquer les confusions et les répétitions du texte. Le récit biblique de l'arche de Noé présente des similitudes avec un mythe mésopotamien décrit dans le Poème du Supersage datant du XVIIe siècle av. J.-C., dans la légende de Ziusudra qui pourrait dater de la même époque, puis repris au XIIe siècle av. J.-C. au plus tard dans la version assyro-babylonienne "standard" de l'Épopée de Gilgamesh, qui raconte comment un ancien roi appelé Uta-Napishtim fut invité par son dieu personnel à construire un navire, dans lequel il pourrait échapper au déluge envoyé par l’assemblée des dieux. D'autres versions, d'une ressemblance plus approximative, peuvent se retrouver dans de nombreuses cultures à travers le monde. L'histoire de l'arche a fait l'objet par les religions abrahamiques d'interprétations abondantes, mêlant raisonnements théoriques, problèmes pratiques et considérations allégoriques.

Dès le début du XVIIIe siècle, le développement de la biogéographie en tant que science naturelle réduisit progressivement le nombre de personnes prêtes à soutenir une interprétation littérale de l'aventure de Noé. Les littéralistes bibliques, cependant, continuent à parcourir la région du mont Ararat au nord-est de la Turquie, là où la Bible dit que l'arche de Noé se serait échouée à la fin de son périple.

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Adam

La Création d'Adam par Michel-Ange, plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican.
La Création d'Adam par Michel-Ange, plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican.

Adam est, dans la Genèse, le premier homme et le compagnon d'Ève. Tandis que certains courants créationnistes croient à son existence réelle, la théorie de l'évolution invalide la possibilité de l'existence d'un premier homme unique. Selon la Bible, au livre de la Genèse, Adam (en hebrew "אדם", du mot "אדמה", la terre), est le premier homme et a été créé par Dieu lors du sixième jour de la Création. Ève fut créée à partir d'une côte d'Adam (Genèse 2:21,22). Le premier couple fut placé par Dieu dans le jardin d'Éden. Or, Dieu avait interdit la consommation du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, mais le Serpent (Nahash en hébreu) tenta Ève qui mangea du fruit défendu puis en fit manger à Adam. Ce que certains courants du christianisme nomment péché originel est cette faute commise par ces premiers humains, faute qui cause leur expulsion de l'Éden.

En termes de généalogie biblique, le récit attribue d'abord trois fils à Adam et Ève : Caïn, Abel et Seth, puis de nombreux autres enfants (genèse 5;v4).

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Jérôme de Stridon

Saint Jérôme écrivant par Le Caravage (1607), Galerie Borghèse.
Saint Jérôme écrivant par Le Caravage (1607), Galerie Borghèse.

Jérôme de Stridon (en latin, Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis) dit saint Jérôme est un moine né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (actuelle Croatie) et mort le à Bethléem. Traducteur de la Bible et docteur de l'Église, il est l'un des quatre pères de l'Église latine, avec Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone et Grégoire Ier. L'ordre des hiéronymites (ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui.

Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l'âge de 18 ans à la suite d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis de Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin. La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.

À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Terre sainte en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à la composition d'un texte latin de l'ancien et du nouveau Testament, qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.

Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à Jérusalem puis auraient été transférés à la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques de Rome.

Les catholiques le considèrent comme l'un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de docteur de l'Église.

Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.

Samaritains

Samaritains sur le Mont Garizim, en 2006.

Les Samaritains sont un peuple peu nombreux apparenté aux Juifs et vivant en Israël et en Cisjordanie. On appelle parfois leur religion le samaritanisme.

Les Samaritains offrent le paradoxe d’être à la fois une des plus petites populations du monde, puisqu’ils sont moins de 700 en 2006, et une des plus anciennes dotées d’une histoire écrite, puisque leur existence est attestée au Ier millénaire avant l’ère chrétienne, et qu’ils ont dominé la Samarie jusqu’au VIe siècle après l’ère chrétienne, dans le nord de l’actuel Israël.

Leur religion est basée sur le Pentateuque, comme le judaïsme. Cependant, contrairement à celui-ci, ils refusent la centralité religieuse de Jérusalem. Bien qu’ils soient apparus avant le développement du judaïsme rabbinique et que cette différence ne soit donc pas à l’origine de leur divergence, ils n’ont pas de rabbins et n’acceptent pas le Talmud du judaïsme traditionnel.

Ils ne se considèrent pas comme Juifs, mais comme des descendants des anciens Israélites du royaume antique de Samarie. À l’inverse, les Juifs orthodoxes les considèrent comme des descendants de populations étrangères, ayant adopté une version illégitime de la religion hébraïque, et à ce titre refusent de les considérer comme Juifs, ou même comme des descendants des anciens Israélites. Ils sont reconnus comme Juifs par l’État d’Israël.

Psaume 139 (138)

Dieu le Père, de Cima da Conegliano (1460-1518), musée Bonnat, à Bayonne, en Aquitaine.

Le psaume 139 (138 selon la numérotation grecque de la Septante) est attribué à David. C’est l’un des 150 psaumes du livre des psaumes, appelé en hébreu Tehillim, c’est à dire livre des louanges. Il est caractérisé par des images poétiques très expressives de la relation du psalmiste à Dieu, qui lui donnent un ton unique dans tout le livre des psaumes. Les aramaïsmes et la théologie élaborée inclinent à le situer tardivement dans l’histoire d’Israël. Le thème général de ce psaume est celui de l’émerveillement de l’homme face à Dieu, mêlé même d'une crainte révérente. Le psaume 139 est souvent classé parmi les psaumes de sagesse, mais les versets 19 à 24 peuvent conduire à le situer parmi les supplications individuelles, à cause du thème récurrent de l’extermination des impies. L’acmé du psaume se situe aux versets 11 et 12 : face à Dieu, les ténèbres qui entourent le psalmiste deviennent lumière. La fin du psaume contient un long passage imprécatoire manifestant la haine des impies, mais qui n’est toutefois pas conclusif. De nombreux compositeurs ont mis ce psaume en musique, surtout parmi les modernes : Jean-Sébastien Bach, Paul Blumenthal, Johann Nepomuk David, Ernst Pepping, Franz Koglmann, David Evan Thomas, Rudi Spring ou Joseph Scrivener.

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Datation de la Bible

La Bible de Gutenberg (Vulgate), première Bible imprimée, Bibliothèque du Congrès, Washington.
La Bible de Gutenberg (Vulgate), première Bible imprimée, Bibliothèque du Congrès, Washington.

La datation de la Bible consiste à déterminer la période de composition et de rédaction de chaque livre qui la compose, et si possible de chaque texte à l'intérieur de chaque livre. Cette recherche tente donc de déterminer quand la Bible a été écrite, par qui, et où.

La Bible se présente comme une compilation de textes rédigés à différentes époques. La Bible hébraïque comprend trois parties, qui se sont constituées progressivement. Ce sont, de la plus ancienne à la plus récente : la Torah, les Nevi'im et les Ketouvim. À cette liste s'ajoutent les livres deutérocanoniques des catholiques et des orthodoxes, ainsi que le Nouveau Testament, propre à tous les chrétiens.

Depuis le XIXe siècle, des fouilles archéologiques au Moyen-Orient ont fourni de nouveaux éléments sur le contexte dans lequel la Bible a pris forme. Ces découvertes permettent de mieux préciser l'histoire des royaumes d'Israël et de Juda, aidant à mieux comprendre la formation du texte biblique qui s'y inscrit. La tradition pseudépigraphe faisant de Moïse l'auteur de la Torah, de David l'auteur des Psaumes et de Salomon celui des Proverbes est ainsi démentie, et une nouvelle approche historique et critique s'opère, reposant sur une base plus historique et scientifique que proprement religieuse.

La datation des textes bibliques dépend de méthodes telles que la philologie, la paléographie, la comparaison avec d'autres textes antiques, et l'archéologie. Les dates de rédaction des textes originaux de la Bible hébraïque sont parfois difficiles à établir, et certaines datations font l'objet de débats entre les spécialistes. La majorité d'entre eux s'accordent toutefois pour situer son écriture entre le VIIIe et le IIe siècle av. J.-C., et celle du Nouveau Testament entre le milieu du Ier et le début du IIe siècle.

Le plus ancien manuscrit de la Bible hébraïque retrouvé à ce jour est probablement le fragment d'un rouleau des livres de Samuel, datant du milieu ou de la fin du IIIe siècle av. J.-C., et trouvé à Qumrân en Cisjordanie. Le plus ancien texte du Nouveau Testament retrouvé à ce jour est le papyrus P52 de la bibliothèque Rylands, contenant un fragment de l’Évangile selon Jean, qui date de la première moitié du IIe siècle. Les plus anciennes versions relativement complètes qui nous sont parvenues des écrits vétérotestamentaires en grec sont des copies de la Septante datant du IVe siècle : le Codex Sinaiticus et le Codex Vaticanus. Le plus ancien manuscrit complet du texte massorétique, qui sert de base aux éditions des Bibles modernes, est le Codex Leningradensis, datant du XIe siècle.