Wikipédia:Sélection/Biologie marine

Krill antarctique

Le krill antarctique (Euphausia superba) est une espèce de krill vivant dans les eaux de l'océan Austral. Les krills antarctiques sont des crustacés qui, comme les crevettes, vivent en grands groupes, appelés « essaims », atteignant parfois des densités de 10 000 à 30 000 individus par mètre cube.

Ils se nourrissent directement de phytoplancton, en utilisant la production primaire d'énergie que le phytoplancton tire initialement du Soleil afin de maintenir leur cycle de vie dans la zone pélagique. Ils atteignent une longueur de six centimètres, pèsent jusqu'à deux grammes et peuvent vivre jusqu'à six ans. C'est une espèce clé dans l'écosystème antarctique, base de l'alimentation pour de nombreux animaux comme les baleines ou les phoques et permettant l'exportation de carbone vers les fonds marins grâce à ses excréments. En termes de biomasse, elle atteint environ 500 millions de tonnes, soit l'une des espèces les plus abondantes de la planète.

Faune abyssale

Chauliodus sloani
Chauliodus sloani

L'expression faune abyssale désigne généralement l'ensemble des espèces animales marines, mais aussi certains protistes et bactéries marins, vivant à partir de 200 mètres de profondeur et au-delà, à partir de la zone aphotique (zone mésale, zone bathyale, zone abyssale et zone hadale), où la photosynthèse ne peut plus avoir lieu. En ces lieux où la lumière est insuffisante pour le développement des végétaux, seules la vie animale et celle de certains micro-organismes non végétaux (protistes, bactéries, archées, virus, etc.) est possible.

De manière plus scientifique, la faune abyssale ne désigne que la faune de la zone abyssale, c'est-à-dire vivant entre 4 000 et 6 000 m de profondeur.

Cette faune inclut des représentants de presque tous les embranchements d'animaux marins (dont quelques espèces amphibies, puisque l'éléphant de mer peut plonger à plus de 1 580 mètres de profondeur, la tortue luth à 1 200 mètres et le manchot à 350 mètres) mais de nombreuses espèces se sont adaptées à la vie abyssale, benthique ou pélagique, évoluant pour survivre dans des milieux hostiles : fortes pressions, faible luminosité (voire obscurité totale à partir de la zone abyssale), faible température (excepté près des sources hydrothermales), disponibilité de la nourriture limitée. De nombreuses méthodes évolutives originales permettent aux espèces animales marines vivant en dessous de la couche aphotique de s'acclimater à ces conditions extrêmes.

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Zone morte

Une zone morte est une zone hypoxique (déficitaire en oxygène dissous) située dans un environnement aquatique (mers, océans, estuaires, grands lacs, mares, etc.). Les études conduites en mer Baltique et aux États-Unis depuis la fin des années 1990 montrent que nombre de poissons, dont on pourrait penser qu'ils puissent facilement les fuir, y perdent rapidement connaissance et meurent asphyxiés. Comme on l'a observé au moyen de films pris par des robots, si dans certains cas, certains poissons semblent pouvoir échapper à la mort, les crustacés tels que homards, langoustes ou crevettes se déplacent trop lentement pour échapper à l’asphyxie. Quant aux moules, huîtres et autres organismes fixés, ils sont condamnés. Les coraux et de très nombreux animaux coloniaux meurent, et leur putréfaction contribue à accentuer le phénomène.

Au XXIe siècle, des zones mortes sont observées de plus en plus souvent, et sur des surfaces de plus en plus grandes. La plus vaste zone morte repérée en 2003 (parmi 150 environ, et 450 en 2008) atteignait environ 70 000 km² selon l'ONU. Ces zones ont des impacts de plus en plus importants sur la pêche et les écosystèmes.

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Mangrove

La mangrove est un écosystème incluant un groupement de végétaux principalement ligneux spécifique, ne se développant que dans la zone de balancement des marées appelée estran des côtes basses des régions tropicales. On trouve aussi des marais à mangroves à l'embouchure de certains fleuves.

Ces milieux particuliers procurent des ressources importantes (forestières et halieutiques) pour les populations vivant sur ces côtes. Les mangroves sont les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète. Les espèces ligneuses les plus notables sont les palétuviers avec leurs pneumatophores et leurs racines-échasses.

La dégradation rapide de certaines mangroves, dans le monde entier, est devenue préoccupante parce qu'elles constituent des stabilisateurs efficaces pour certaines zones côtières fragiles qui sont maintenant menacées, et parce qu'elles contribuent à la résilience écologique des écosystèmes après les cyclones et tsunamis et face aux effets du dérèglement climatique, incluant la montée des océans.

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Baleine à bosse

Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).
Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).

La baleine à bosse (Megaptera novaeangliae), mégaptère ou jubarte est une espèce de baleines à fanons (ou mysticètes). C’est un mammifère cétacé de grande taille : les adultes atteignent habituellement 13 à 14 mètres de long et pèsent en moyenne 25 tonnes. La baleine à bosse effectue des sauts spectaculaires hors de l’eau, possède de longues nageoires pectorales et son chant est très élaboré. Elle vit dans les océans et les mers du monde entier. Elle est un sujet privilégié pour le tourisme d’observation des baleines (whale-watching).

Baleine bleue

La baleine bleue (Balaenoptera musculus), appelée aussi rorqual bleu, est un mammifère marin appartenant au sous-ordre des baleines à fanons (mysticètes). Pouvant dépasser 30 mètres de longueur et 170 tonnes, c'est le plus gros animal vivant à notre époque et, dans l'état actuel des connaissances, le plus gros ayant jamais vécu sur Terre.

Long et mince, le corps de la baleine bleue peut prendre diverses teintes de gris-bleuté sur le dos et un peu plus clair en dessous. On dénombre au moins trois sous-espèces distinctes : B. m. musculus dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord, B. m. intermedia de l’océan Antarctique et B. m. brevicauda découverte dans l’océan Indien et dans le sud de l’océan Pacifique. B. m. indica, découverte dans l’océan Indien, pourrait être une autre sous-espèce. Comme les autres baleines, la baleine bleue se nourrit essentiellement d’un petit crustacé, le krill, mais également de petits poissons et parfois de calmars.

Les baleines bleues furent abondantes dans presque tous les océans avant le début du XXe siècle. Pendant près de quarante ans, elles furent chassées par les baleiniers qui ont amené l'espèce au bord de l’extinction avant qu'elle ne soit protégée par la communauté internationale en 1966. Un rapport de 2002 estimait qu’il y avait entre 5 000 et 12 000 baleines bleues à travers le monde localisées dans au moins cinq groupes. Des études plus récentes sur la sous-espèce B. m. brevicauda suggère qu’il pourrait s’agir d’une sous-estimation. Avant la chasse industrielle à la baleine, la plus forte population se trouvait dans l’Atlantique qui en comptait approximativement 240 000 (entre 202 000 et 311 000). L’espèce est considérée comme menacée.

Chaetognatha

Spadella cephaloptera
Spadella cephaloptera

Les Chétognathes (ou Chaetognatha) sont un embranchement (phylum) de prédateurs marins. Leur nom, du grec khaitē (« chevelure ») et gnathos (« mâchoire »), provient des crochets mobiles qui permettent la capture de leurs proies. Ils sont parfois appelés « vers sagittaires » en raison de leur forme de flèche. Le positionnement des Chétognathes au sein de l'arbre des animaux a été l'objet d'un longue controverse mais des arguments sérieux permettent dorénavant de les classer au sein des protostomiens, l'une des deux grandes lignées d'animaux bilatériens avec les deutérostomiens. Les Chétognathes forment un groupe animal très ancien comme l'attestent plusieurs fossiles datant du cambrien inférieur. Ils jouent un rôle majeur dans l'écosystème planctonique comme principaux prédateurs directs des copépodes et représentent jusqu'à 10% de la biomasse du zooplancton.

Les Chétognathes apparaissent pour la première fois dans des dessins du naturaliste hollandais Martinus Slabber en 1775. Actuellement, le phylum est composé d’une trentaine de genres et d’environ 150 espèces dont la taille peut varier de 2 mm à 12 cm environ. On les trouve dans tous les habitats marins, des zones côtières au benthos océanique.

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Éléphant de mer du sud

L'éléphant de mer du sud (Mirounga leonina), ou éléphant de mer austral, qui peut peser jusqu'à 3,7 tonnes, est le plus grand des phoques. Il fréquente les mers australes, depuis l'Antarctique jusqu'au sud des autres continents, et se reproduit à terre sur les plages des îles sub-antarctiques. Les études de suivi par satellite ont révélé ses compétences extraordinaires de voyageur océanique et de plongeur. Très proche parent de l'espèce nord-américaine (Mirounga angustirostris), l'éléphant de mer du sud s'en distingue par un corps en moyenne plus massif et par un museau plus large.

Il fut chassé intensément au cours du XIXe siècle et dans une moindre mesure jusqu'au milieu du XXe siècle. Menacé alors d'extinction, les effectifs se sont aujourd'hui en partie reconstitués mais connaissent des fluctuations encore inexpliquées.

Zostère marine

Zostère marine.
Zostère marine.

La zostère marine (Zostera marina), aussi appelée herbe de mer ou varech marin, de la famille des Zosteraceae, est une plante à fleur aquatique qui se rencontre sur les fonds marins sableux ou sablo-vaseux de l’hémisphère nord.

Cette plante, qui a failli disparaître de l’océan Atlantique dans les années 1930 et accuse actuellement une régression de population, fut une source de nourriture pour les Amérindiens et continue d’avoir, de nos jours, un rôle écologique important par son aptitude à former des herbiers marins.

Goéland argenté

Le goéland argenté (Larus argentatus) est un oiseau de mer européen de taille moyenne de la famille des Laridae. Blanc à dos gris, il est génétiquement proche des autres goélands à tête blanche du genre Larus. Mâle et femelle sont presque identiques, mais le juvénile possède un plumage très différent et met quatre ans à acquérir son plumage d'adulte.

La taxinomie du goéland argenté, très complexe, a subi depuis la fin du XXe siècle des modifications importantes qui sont encore en discussion. Notamment, le goéland hudsonien vivant en Amérique du Nord, et le goéland de la Véga, asiatique, ont été séparés du goéland argenté européen, ou goéland argenté sensu stricto, depuis le début du XXIe siècle.

Bon voilier et bon marcheur, le goéland est un omnivore opportuniste à tendance carnivore, qui n'hésite pas à devenir charognard, ou à pratiquer le cleptoparasitisme, voire le cannibalisme. Oiseau sociable, il niche en colonie et produit chaque année deux ou trois oisillons qui, s'ils parviennent à l'âge adulte, auront une probabilité de survie particulièrement élevée.

Les populations de goélands argentés ont connu une forte augmentation tout au long du XXe siècle. Cela a eu pour conséquence des heurts avec l'espèce humaine au niveau local, ou un impact négatif sur l'environnement, suscitant des opérations de régulation à l'échelle locale ou régionale. En dépit d'une stabilisation des effectifs au cours des dernières décennies, voire de déclins dans certaines régions, le goéland argenté reste un oiseau de mer très commun sur les côtes de France et de la plupart des pays d'Europe occidentale.

Loutre de mer

La loutre de mer (Enhydra lutris) est une grande loutre (famille des mustélidés) vivant dans le Pacifique Nord, du Nord du Japon (île de Hokkaidō) à la Californie, en passant par le Kamtchatka, les îles Aléoutiennes et l'Alaska.

C'est la plus aquatique et la plus massive des loutres, la seule à pouvoir vivre en permanence dans la mer. Les loutres de mer forment la seule espèce du genre Enhydra.

Chassées intensivement à partir de 1741 pour leur fourrure (la plus dense de tous les mammifères avec jusqu'à 170 000 poils par centimètre carré), les populations de loutre de mer ont été considérablement réduites, disparaissant même de nombreuses régions de leur zone de répartition historique. En 1911, on a estimé que leur population mondiale était tombée entre 1 000 et 2 000 individus. Bien que plusieurs sous-espèces soient encore en danger, les loutres marines, qui sont légalement protégées, ont vu leur population fortement augmenter. Les efforts de réintroduction ont également montré des résultats positifs.

Manchot empereur

Manchot empereur en Antarctique.
Manchot empereur en Antarctique.

Le Manchot empereur (Aptenodytes forsteri), oiseau endémique de l'Antarctique, est le plus grand et le plus lourd de tous les manchots. Le mâle et la femelle ont un plumage similaire et sont de même taille, atteignant jusqu'à 122 cm de hauteur pour un poids qui varie entre 20 et 40 kg. Le dos et la tête sont noirs et le ventre blanc, le haut de la poitrine jaune clair ; deux marques jaune vif au niveau des oreilles sont très visibles. Comme les autres manchots, il est incapable de voler. Ses ailes raides et aplaties et son corps profilé sont particulièrement adaptés à l'habitat marin.

Son alimentation se compose essentiellement de poissons, mais peut également comprendre des crustacés comme le krill ou des céphalopodes comme le calmar. Lorsqu'il chasse, il peut rester sous l'eau durant 18 minutes, plongeant à une profondeur de 535 m. L'espèce est bien adaptée à la plongée, car elle possède une hémoglobine à la structure particulière capable de fonctionner avec de faibles taux de dioxygène. Le Manchot empereur possède aussi des os solides qui lui permettent de résister au barotraumatisme, ainsi qu'une capacité à réduire son métabolisme et à mettre en veille certaines fonctions non essentielles.

Le Manchot empereur est connu pour le cycle de vie bien réglé des adultes qui répètent chaque année le même rituel pour se reproduire et élever leurs petits. Il s'agit de la seule espèce de manchot qui se reproduit au cours de l'hiver antarctique. Il réalise alors un long périple de 50 à 120 km sur la glace pour former des colonies pouvant comprendre des milliers d'individus. Les femelles pondent un unique œuf, que le mâle couve tandis que la femelle retourne vers la mer afin de chercher de la nourriture. Par la suite, les parents partent chercher leur nourriture en mer à tour de rôle, l'un d'entre eux restant avec leur oisillon dans la colonie. L'espérance de vie du Manchot empereur est généralement de 20 ans dans la nature, bien que des observations laissent à penser que certains individus peuvent atteindre l'âge de 50 ans.

Môle (poisson)

La môle ou poisson-lune (Mola mola) est une espèce de poissons de la famille des Molidae. C'est le plus lourd des poissons osseux, sa masse dépassant communément la tonne. On la trouve dans les eaux tropicales et tempérées tout autour du monde. C'est un animal à la tête proéminente, sans queue et peu épais par rapport à sa hauteur. Nageoires comprises, une môle peut être aussi haute que longue.

La môle se nourrit principalement de méduses qu'elle consomme en grandes quantités en raison de leur faible valeur nutritionnelle. Les femelles pondent plus d'œufs que n'importe quel autre vertébré connu. Le fretin de môle ressemble à un petit poisson-hérisson. Il possède de grandes nageoires pectorales et caudale. Son corps est recouvert d'épines qui disparaissent à l'âge adulte.

Les môles adultes ont peu de prédateurs, si ce n'est les lions de mer, les orques ou les requins. L'homme, dans certaines parties du monde, la considère comme un mets délicat comme au Japon ou à Taïwan mais la commercialisation de sa chair est interdite dans l'Union européenne. Elle se retrouve fréquemment, par accident, prise dans des filets. Il lui arrive aussi de consommer par erreur des déchets flottants, comme des gobelets, des sacs ou des ballons en plastique, qui peuvent entraîner sa mort.

Membre de l'ordre des Tetraodontiformes qui comprend les Tetraodontidae, Diodontidae et les Monacanthidae, la môle partage nombre de traits communs aux membres de ces familles. Elle fut même classée comme Tetraodon mola, une espèce du genre Tetraodon de la famille des Tetraodontidae. Finalement, la môle a été classée avec la Mola ramsayi dans un genre propre — Mola — dont elle est l'espèce type.

Morse (animal)

Spécimen de la sous-espèce type, dans le bassin de Foxe, au Canada.
Spécimen de la sous-espèce type, dans le bassin de Foxe, au Canada.

Le morse (Odobenus rosmarus) est une espèce de grand mammifère marin, unique représentant actuel de son genre, Odobenus, ainsi que de sa famille, celle des Odobenidae. Il possède une répartition discontinue circumpolaire dans l'océan Arctique et sa périphérie, comme par exemple le nord de l'Atlantique ou encore la mer de Béring, au nord du Pacifique. Deux à trois sous-espèces sont distinguées par leur taille et l'aspect de leurs défenses : O. r. rosmarus, trouvée dans l'Atlantique, O. r. divergens, occupant le Pacifique, et O. r. laptevi, au statut discuté, vivant en mer des Laptev.

Le morse est parfaitement reconnaissable à ses défenses, ses moustaches drues et son allure massive. Les mâles adultes du Pacifique peuvent peser jusqu'à deux tonnes et, parmi les membres de l'ancien sous-ordre des pinnipèdes, l'espèce n'est dépassée en taille que par les éléphants de mer. Le morse vit principalement dans les eaux peu profondes des plateaux continentaux, passant une part importante de son existence sur les blocs de glace et autres icebergs dérivant en mer. De ces plates-formes, il part à la recherche de sa nourriture de prédilection, les mollusques bivalves du benthos. C'est un animal sociable, à l'espérance de vie assez longue, et considéré comme une espèce-clé des écosystèmes marins de l'Arctique.

Le morse occupe une place importante dans la culture de nombreux peuples autochtones de l'Arctique, qui le chassèrent pour sa viande, sa graisse, sa peau, ses défenses et ses os. Aux XIXe et XXe siècles, le morse fut l'objet d'une très forte exploitation commerciale de sa graisse et de l'ivoire de ses défenses, faisant diminuer rapidement ses effectifs. Depuis, sa population mondiale a de nouveau augmenté, bien que les populations de l'Atlantique et de la mer des Laptev restent réduites et fragmentées.

Rorqual boréal

Mère et veau.
Mère et veau.

Le Baleinoptère de Rudolphi, Rorqual boréal, Rorqual de Rudolphi ou encore Rorqual sei (Balaenoptera borealis) est une baleine à fanons présente dans tous les océans du monde et dans toutes les mers attenantes, avec une prédilection pour la haute mer et les océans profonds. Il évite les eaux glaciales et tropicales ainsi que les mers semi-fermées. Le rorqual boréal effectue une migration annuelle des mers subpolaires froides en été, vers les mers subtropicales tempérées l'hiver, sans que l'on connaisse précisément ses routes de migration dans la plupart des régions du globe.

C'est, derrière la baleine bleue et le rorqual commun, le troisième plus grand rorqual au monde. Ces baleines atteignent une longueur de vingt mètres et un poids de quarante-cinq tonnes. Elles ingèrent quotidiennement en moyenne 900 kg de nourriture, se composant essentiellement de copépodes, de krill et d'autres formes de zooplancton. Elles comptent parmi les cétacés les plus véloces, avec une vitesse pouvant dépasser 50 km/h sur de courtes distances. Dans de nombreuses langues, son nom est associé au lieu noir (sei dans les langues scandinaves), car ce poisson migre périodiquement vers les côtes de Norvège à la même saison que le Rorqual boréal.

À la suite de la pêche industrielle qui, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, décima cette espèce avec plus de 238 000 individus capturés, le Rorqual boréal est aujourd'hui reconnu comme une espèce protégée par les accords internationaux, bien qu'une chasse confidentielle demeure autorisée dans le cadre de « programmes de recherche » controversés, menés par l'Islande et le Japon. Pour l'année 2006, la population mondiale de Rorquals boréaux était estimée à 54 000 individus, soit environ un cinquième de l'effectif d'avant la pêche à la baleine.

Sterne arctique

Sterne arctique à Simo sur le golfe de Botnie en Finlande.
Sterne arctique à Simo sur le golfe de Botnie en Finlande.

La sterne arctique (Sterna paradisaea) est un oiseau marin de la famille des Laridés. Cet oiseau a une répartition circumpolaire et niche en colonie dans les régions arctiques et subarctiques de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique du Nord (jusqu’en Bretagne et au Massachusetts). C'est un oiseau migrateur qui est témoin de deux étés chaque année, puisqu’il effectue un aller-retour à partir de ses aires de reproduction dans le nord, jusqu’aux océans près de l’Antarctique où il hiverne (ce qui représente un trajet pouvant atteindre couramment 70 000 km). Il s’agit, avec celle du puffin fuligineux, de la plus importante migration régulière connue chez les animaux. La sterne arctique vole de ce fait huit mois par an.

Les sternes arctiques sont de taille moyenne. Elles mesurent de 33 à 36 centimètres de long avec une envergure de 76 à 85 cm. Le plumage des adultes est gris sur les parties supérieures avec la nuque et la calotte noires et les joues blanches. Le bec, les pattes et les doigts palmés sont rouge foncé.

Les sternes arctiques peuvent vivre au-delà de 20 ans. Elles se nourrissent surtout de poissons et de petits invertébrés marins. C’est une espèce abondante avec une population estimée à un million de couples reproducteurs. Les tendances de l'évolution quantitative des populations de cette espèce ne sont pas connues, mais son exploitation par l'homme dans le passé, notamment pour ses plumes utilisées en plumasserie, ou d'autres causes encore non déterminées avec certitude, ont réduit les populations du sud de son aire de répartition.

Tortue imbriquée

Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata).
Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata).

La tortue imbriquée ou tortue à écaille (Eretmochelys imbricata) est l'une des sept espèces actuelles de tortues marines et la seule du genre Eretmochelys. Elle se distingue par plusieurs caractères anatomiques et écologiques uniques ; il s'agit notamment du seul reptile spongivore connu.

Elle est aussi appelée caret ou carette localement, notamment aux Antilles, à Mayotte ou à la Réunion, ces noms prêtant toutefois à confusion avec la tortue caouanne (Caretta caretta).

Elle vit à proximité des côtes dans l'ensemble des mers tropicales. Réputée et longtemps recherchée pour la qualité supérieure de son écaille, elle est pour cette raison l'une des espèces de tortues de mer les plus menacées d'extinction.

Tortue luth

Une tortue luth venant de pondre
Une tortue luth venant de pondre

La tortue luth (Dermochelys coriacea) est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines et la plus grande des tortues de manière générale.

Elle ne possède pas d'écailles kératinisées sur sa carapace, mais une peau sur des os dermiques. C'est le seul représentant contemporain du groupe des Dermochelyoidae, le clade des tortues à dos cuirassé, connu aussi par diverses espèces fossiles, dont certaines géantes comme l'archelon.

La tortue luth fréquente tous les océans de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l'urbanisation du littoral. Elle figure sur la liste de l'UICN des espèces en voie de disparition et fait l'objet de conventions et de programmes internationaux de protection et de conservation.

Plancton

Le plancton est, selon la définition donnée par Victor Hensen en 1887, l'ensemble des petits organismes vivants dans les eaux douces, saumâtres et salées, le plus souvent en suspension et apparemment passivement : gamètes, larves, animaux inaptes à lutter contre le courant (petits crustacés planctoniques et méduses), végétaux et algues microscopiques.

Le plancton est à la base de nombreux réseaux trophiques. Il constitue la principale nourriture des baleines à fanon, des coquillages filtreurs (dont moules, coques, huîtres, etc., qu'il peut intoxiquer par diverses toxines.

Le zooplancton contribue par ses mouvements verticaux (cycles liés à la lumière et aux saisons) au mélange des couches d'eau. C'est un aspect de la bioturbation qui pourrait avoir été sous-estimé. De tels phénomènes existent également en eau douce (avec le mouvement des populations de daphnies par exemple).

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Élevage de crevettes

Crevettes impériales (Penaeus japonicus) en bassin d'observation à Taïwan.
Crevettes impériales (Penaeus japonicus) en bassin d'observation à Taïwan.

L'élevage des crevettes, ou crevetticulture, est une branche de l'aquaculture qui consiste en l'élevage de crevettes marines pour la consommation humaine.

La production commerciale de crevettes d'élevage a commencé dans les années 1970 et a connu une croissance très rapide, stimulée par la demande aux États-Unis, au Japon et en Europe occidentale. La production totale a dépassé 1,6 million de tonnes en 2003, pour une valeur de 9 milliards de dollars. Près des trois quarts des crevettes d'élevage sont produites en Asie, en particulier en Chine et en Thaïlande. Le reste provient principalement d'Amérique latine, dont le Brésil est le premier producteur. Le principal pays exportateur est la Thaïlande.

L'élevage des crevettes est passé d'une activité traditionnelle à petite échelle, en Asie du Sud-Est, à une industrie mondiale. Les progrès technologiques ont permis d'élever des crevettes avec des densités toujours plus élevées, et les géniteurs sont expédiés dans le monde entier. La grande majorité des crevettes d'élevage appartiennent à de la famille des Penaeidae et deux espèces seulement, Penaeus vannamei (crevette à pattes blanches) et Penaeus monodon (crevette géante tigrée), représentent près de 80 % de tous les élevages. Cette monoculture industrielle est très sensible aux maladies, qui ont provoqué régionalement plusieurs vagues meurtrières dans les populations de crevettes d'élevage. Des problèmes écologiques croissants, des épidémies répétées, ainsi que la pression et les critiques venant à la fois des ONG et des pays consommateurs, ont entraîné des changements dans cette activité à la fin des années 1990 et généralement une réglementation plus stricte par les gouvernements. En 1999 fut lancé un programme visant à développer et promouvoir des pratiques d'élevage plus durables, programme impliquant des organismes gouvernementaux, des représentants de ce secteur économique et des organisations environnementales.

Calmar

Calmar commun (Loligo vulgaris)
Calmar commun (Loligo vulgaris)

Les calmars ou teuthides (Teuthida) constituent un ordre, apparu au début du Jurassique, de céphalopodes décapodes marins apparentés aux seiches et regroupant près de 300 espèces. La plupart des espèces n'ont pas de nom vernaculaire spécifique et sont donc désignées en français sous le nom générique de « calmar ». Il en est de même pour le terme encornet, autre nom vernaculaire plus particulièrement utilisé lorsque ces animaux sont considérés en tant que comestibles ou appâts de pêche, mais qui désigne aussi d'autres céphalopodes, comme les seiches et parfois même les poulpes et autres octopodes.

Ce sont des espèces pélagiques vivant parfois de façon isolée mais le plus souvent en banc. Comme tous les autres céphalopodes, les calmars ont une tête distincte, une symétrie bilatérale, un manteau, une couronne péribuccale de bras musclés et protractiles munis de ventouses et/ou de crochets. Leur taille varie de quelques centimètres à une dizaine de mètres…

Requin-baleine

Requin-baleine de Taiwan à l'aquarium de Géorgie.
Requin-baleine de Taiwan à l'aquarium de Géorgie.

Le requin-baleine (Rhincodon typus) est un poisson cartilagineux, seul membre du genre Rhincodon et seule espèce actuelle de la famille des Rhincodontidae. Pouvant exceptionnellement atteindre 20 mètres de long, pour une masse de 34 tonnes, ce requin est considéré comme le plus grand poisson vivant actuellement sur Terre. Cependant, sa taille observable est en pratique toujours comprise entre 4 et 14 mètres.

Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d'agressivité, ce requin est parfaitement inoffensif pour l'homme. À l'image de la baleine bleue, son équivalent chez les mammifères de la mégafaune maritime, ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d'algues et d'animaux microscopiques, qu'il absorbe par sa large bouche.

Facilement reconnaissable avec sa livrée en damier (en), le requin-baleine se rencontre dans les mers ouvertes et les océans tropicaux et chauds. Sa durée de vie est estimée entre 100 et 150 ans même si le plus vieux spécimen recueilli était âgé d'environ 70 ans. Bien qu'il n'existe aucune donnée précise sur sa population totale, l'espèce est considérée comme vulnérable.

Requin gris de récif

Plusieurs individus dans un récif.
Plusieurs individus dans un récif.

Le Requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos, souvent appelé par erreur amblyrhynchus ou amblyrhinchos), également communément nommé Requin dagsit ou encore Requin à queue noire, est une espèce de requins de la famille des Carcharhinidae. Souvent rencontré en eaux peu profondes près des tombants des récifs coralliens, il s'agit d'un des requins de récif les plus courants de l'Indo-Pacifique : son aire de répartition s'étend de l'île de Pâques à l'est jusqu'en Afrique du Sud à l'ouest. Cette espèce a l'allure caractéristique des requins de récif, avec son museau large et arrondi et ses grands yeux. Elle se distingue des autres par sa première nageoire dorsale blanche ou se terminant par une extrémité blanche, tandis que les autres nageoires se terminent par une extrémité noire, ainsi que par la large bordure arrière noire de sa nageoire caudale et par l'absence de crête entre ses nageoires dorsales. La plupart des individus mesurent moins de 1,9 m de long.

Le Requin gris de récif est un prédateur agile et rapide, qui se nourrit principalement de poissons osseux et de céphalopodes. Son comportement agressif lui permet de dominer la plupart des autres espèces de requins qui vivent dans les récifs, en dépit de sa taille relativement modeste. Plusieurs Requins gris de récif établissent résidence à un point particulier du récif, auquel ils retournent tout le temps. Toutefois, ce sont des animaux sociaux plutôt que territoriaux. Durant la journée, ces requins forment souvent des groupes comprenant 5 à 20 individus près des bordures des récifs coralliens, se séparant le soir quand ils se mettent à chasser. Les femelles adultes forment également des groupes en eaux très peu profondes, où la température élevée de l'eau peut accélérer leur croissance où celle de leurs jeunes in utero. Comme les autres requins de sa famille, le Requin gris de récif est vivipare, et nourrit donc ses embryons via une connexion placentaire. Les portées comptent de un à six jeunes, et les femelles mettent bas tous les ans.

Les Requins gris de récif ont été la première espèce de requin observée à prendre une attitude d'intimidation caractéristique indiquant qu'il se prépare à attaquer. Cette attitude se caractérise par des nageoires pectorales descendues vers le bas et un mouvement latéral exagéré du corps. Les Requins gris de récif prennent souvent cette attitude lorsqu'ils sont suivis ou acculés par des plongeurs, et indiquent ainsi qu'ils les perçoivent comme une menace. Ils sont régulièrement impliqués dans des attaques sur l'Homme, et doivent donc être traités avec précaution, notamment s'ils prennent leur attitude d'intimidation. Ils sont une prise fréquente des pêcheurs, ce qui peut localement provoquer un déclin des effectifs du fait de son rythme de reproduction peu soutenu et de sa dispersion limitée. Ainsi, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé l'espèce « quasi-menacée ».

Grand cachalot

Un groupe de cachalots.
Un groupe de cachalots.

Le grand cachalot (Physeter macrocephalus ou P. catodon), communément appelé cachalot et parfois cachalot macrocéphale, est une espèce de cétacés à dents de la famille des physétéridés et unique représentant actuel de son genre, Physeter. Il est l'une des trois espèces encore vivantes de sa super-famille, avec le cachalot pygmée (Kogia breviceps) et le cachalot nain (K. simus). Il a une répartition cosmopolite, fréquentant tous les océans et une grande majorité des mers du monde. Cependant, seuls les mâles se risquent dans les eaux arctiques et antarctiques, les femelles restant avec leurs jeunes dans les eaux plus chaudes.

Le mâle peut atteindre plus de vingt mètres de long, faisant de l'espèce le plus grand carnivore au monde. La tête à elle seule, peut représenter le tiers de la longueur de l'animal. Ce mammifère se nourrit en grande partie de calmars, ainsi que de poissons, en des proportions variables selon l'emplacement géographique. Il est connu pour ses records de plongée en apnée, atteignant les trois mille mètres de profondeur, performance inégalée chez les mammifères. Ses vocalisations en cliquetis sont le son le plus fort produit par un animal, mais leur utilité est encore incertaine.

Les cachalots se rassemblent en groupes nommés « pods ». Les femelles vivent avec leurs jeunes, séparément des mâles, et s'entraident pour protéger et allaiter les juvéniles. Elles mettent bas tous les trois à six ans et s'occupent de leur progéniture durant plus d'une dizaine d'années.

Du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XXe siècle, le cachalot a été chassé pour extraire le spermaceti et divers produits cétacés, comme l'huile de cachalot et l'ambre gris. Auxiliairement, l'ivoire de l'animal fut également exploité. En raison de sa taille, le cachalot pouvait parfois se défendre efficacement contre les baleiniers. L'exemple le plus célèbre est celui d'un cachalot ayant attaqué et coulé le baleinier américain Essex en 1820. Le cachalot n'a guère de prédateurs naturels, car peu sont assez forts pour attaquer avec succès un adulte en bonne santé. Cependant, les orques peuvent fondre dans un pod pour y tuer les plus jeunes.

Acanthaster planci

Très grosse Acanthaster planci gris-bleu et rouge-brun
Acanthaster au Timor.

L'Acanthaster pourpre (Acanthaster planci) est une espèce d'étoile de mer de couleurs vives, de la famille des Acanthasteridae, de la classe des Valvatida. Elle est aussi appelée « couronne du Christ », ou « couronne d'épines », ou encore « coussin de belle-mère ».

Cette espèce carnassière vit dans les écosystèmes coralliens de la zone tropicale du bassin Indo-Pacifique ; elle se nourrit presque exclusivement de corail. De dimensions imposantes, de couleurs et de morphologie variables, elle est dotée de piquants, dont le venin, qui provoque la nécrose des tissus, est toxique pour un grand nombre d'espèces, l'Homme y compris, ce qui lui fait craindre peu de prédateurs. Sa capacité de reproduction est très importante, les femelles pouvant produire plusieurs dizaines de millions d'œufs par saison. Les larves, planctoniques, sont particulièrement mobiles, et peuvent dériver sur des centaines de kilomètres.

L'acanthaster est ainsi connue pour être localement une espèce invasive à fort potentiel de destruction sur les récifs coralliens, dont elle consomme les polypes en grande quantité, et a ainsi fait l'objet de tentatives d'éradication dans certaines régions du monde telles que le Japon ou l'Australie. Les facteurs à l'origine de ces invasions sporadiques des récifs par cette étoile de mer sont encore à l'étude en 2013.

Glaucus atlanticus

Glaucus atlanticus.
Glaucus atlanticus.

Glaucus atlanticus, parfois appelé glaucus atlantique ou francisé en glauque dans les publications anciennes, est une petite espèce de nudibranches de la famille des Glaucidae. C'est un mollusque gastéropode décrit comme élégant par ses formes et ses couleurs, mêlant le blanc et le gris perle à différents tons de bleu. Il vit dans toutes les eaux tempérées ou tropicales, où il flotte à la surface des eaux parmi le pleuston, la face ventrale tournée vers la surface. Il se nourrit principalement d'hydrozoaires dont il tire son pouvoir urticant, y compris pour l'Homme, en conservant certains de leurs nématocystes. Glaucus atlanticus est hermaphrodite et pond des chapelets d'œufs laissés à la dérive ou fixés sur les cadavres des proies des adultes.

Au cours du XIXe siècle, plusieurs grands naturalistes l'ont décrit en désignant par de nombreux noms scientifiques différents chacune des formes, mais les études plus récentes ont conclu à la synonymie de l'ensemble de ces noms. G. atlanticus partage son genre avec Glaucus marginatus et trois espèces proches de cette dernière décrites en 2014 ; ils sont les seuls représentants de la famille des Glaucidae dans son acception la plus stricte. Il peut occasionnellement s'échouer sur les plages parmi le reste du pleuston, et peut causer des irritations à l'humain en cas de contact. L'espèce ne semble pas menacée, et ne bénéficie d'aucune protection particulière.

Poisson-clown

Poisson clown à trois bandes (Amphiprion ocellaris) et l'anémone Heteractis magnifica.
Poisson clown à trois bandes (Amphiprion ocellaris) et l'anémone Heteractis magnifica.

Les poissons-clowns (Amphiprioninae) forment une sous-famille de poissons appartenant à la famille des pomacentridés. Elle contient trente espèces, une seule classée dans le genre Premnas, les autres faisant partie du genre Amphiprion. Ce sont des poissons d'une dizaine de centimètres dans les tons d'orange et de noir. Certaines espèces présentent des bandes ou des barres blanches. Ils fréquentent les lagons et les récifs coralliens de la zone Indo-pacifique et de la mer Rouge où ils se nourrissent généralement de copépodes et de larves de tuniciers.

Les poissons-clowns sont remarquables à plusieurs titres. Ils sont principalement connus pour la relation mutualiste qu'ils forment avec dix espèces d'anémones de mer — normalement mortelles pour les poissons. Ils se distinguent également des autres espèces de demoiselles par leur hermaphrodisme successif protandre, quand les autres espèces sont généralement protogynes. Cette particularité définit une structure sociale particulière au sein d'une anémone. L'individu dominant est la femelle, plus grosse que le reste du groupe. Elle forme un couple stable avec un mâle sexuellement actif, un peu plus petit. Les autres individus du groupe sont des mâles immatures, qui n'interviennent pas dans la reproduction.

Sans être véritablement menacés, les poissons-clowns subissent une pression importante liée à la destruction de leur habitat par les activités humaines et les conséquences du réchauffement climatique. Même si beaucoup proviennent d'élevages, certains individus sont prélevés dans la nature pour le marché de l'aquariophilie marine. En 2003, le poisson-clown du Pacifique est choisi par les studios Disney pour incarner Nemo, le petit poisson héros du film d'animation Le Monde de Nemo, ce qui les rendra très populaires.

Gotska Sandön

Plage de Gotska Sandön.
Plage de Gotska Sandön.

Gotska Sandön, toponyme suédois signifiant littéralement « l'île de sable de Gotland », est une île de la mer Baltique dans le comté de Gotland, en Suède. L'île est très isolée, située à 38 kilomètres au nord de l'île de Fårö, une autre île juste au nord de Gotland. Elle constitue la partie émergée d'un long récif la reliant à Gotland formé par les moraines datant des dernières glaciations. La côte de Gotska Sandön est dominée par des plages et dunes tandis qu'à l'intérieur des terres s'étend une vaste forêt de pins parsemées de quelques dunes fixées formant les rares reliefs de l'île dont son point culminant avec 42 mètres d'altitude. Le climat relativement sec et le sol sablonneux ne contribuent pas au développement de la flore, plutôt pauvre hormis dans les quelques dépressions qui parviennent à conserver l'humidité, et de la faune, à l'exception de nombreux insectes rares (notamment des coléoptères), des oiseaux de mer et des phoques sur le littoral qui parviennent à s'affranchir de l'isolement de l'île plus facilement que des espèces strictement terrestres. Gotska Sandön est tout de même appréciée par les visiteurs pour son avifaune et ses mammifères marins.

Les premiers hommes arrivent sur l'île peu après son émersion, au Néolithique, mais ils ne visitent l'île qu'en saison pour la chasse aux phoques. Les premiers habitants permanents s'installent au Moyen Âge, subsistant principalement grâce à la chasse aux phoques, la pêche et à l'élevage de moutons. Plus tard, elle est de nouveau exploitée en saison par les habitants de Fårö. Entre 1783 et 1857, l'île passe sous contrôle privé mais les différents propriétaires échouent les uns après les autres à établir une activité profitable. Finalement, l'État suédois rachète l'île pour y installer des phares et leurs gardiens constituent alors l'essentiel de l'habitat permanent. En parallèle, la forêt est exploitée à plusieurs reprises et l'élevage et la chasse aux phoques restent des activités importantes jusqu'au milieu du XXe siècle. En 1909, l'île est partiellement protégée comme parc national, puis en totalité en 1963. Avec l'automatisation des phares, le parc national devient le seul employeur. Dans le même temps, le tourisme se développe et aujourd'hui encore, l'île est une destination appréciée des touristes estivaux avec plus de 4 000 visiteurs par an. Ceux-ci viennent profiter des vastes plages de l'île mais aussi observer la nature et le patrimoine culturel préservé.

Léopard de mer

Photo d'un léopard de mer
Léopard de mer

Le léopard de mer (Hydrurga leptonyx) est un mammifère carnivore de la famille des phocidés et représente actuellement la seule espèce du genre Hydrurga. Décrit pour la première fois en 1820 par le zoologiste et anatomiste français de Blainville, il fait partie des cinq espèces de phoques présentes en Antarctique.

Puissant et imposant — la femelle peut mesurer 4,5 mètres pour une masse de 600 kilogrammes —, il doit son nom de léopard aux petites taches sombres qui couvrent son corps et à sa vie de prédateur. Craintif et solitaire dans son aire de vie faisant partie des lieux les plus inhospitaliers au monde, les observations et son étude scientifique sont difficiles. C'est pourquoi les biologistes ne connaissent pas suffisamment son mode de vie et son effectif qu'ils estiment à environ 300 000 individus. Bien que le krill et les juvéniles d'autres espèces de phoques constituent sa principale nourriture, il est renommé pour sa férocité envers les manchots qui constituent également son alimentation. Il surprend également l'observateur par ses allures reptiliennes et par des comportements extrêmement vifs. Malgré cette réputation, le léopard de mer, qui est avant tout un animal sauvage, s'avère davantage curieux que dangereux et on note très peu d'attaques recensées envers l'homme.

Bien que l'espèce ne soit pas visée par la pêche ni considérée comme menacée, elle est citée dans la Convention pour la protection des phoques de l'Antarctique (CPPA). Son image de plus puissant prédateur du continent antarctique — alors qu'il s'agit en fait de l'orque — est reprise au cinéma où il apparaît comme le « grand ennemi du manchot ».