Wikipédia:Sélection/Herpétologie

Déclin des populations d'amphibiens

Le Crapaud doré (Bufo periglenes) a été l'un des premiers indicateurs du déclin des populations d’amphibiens…

Du déclin des populations d’amphibiens :
Bien que les scientifiques observent une diminution des populations de plusieurs espèces en Europe depuis les années 1950, la prise de conscience du déclin des populations d’amphibiens pouvant entraîner des extinctions massives d’espèces dans le monde entier ne date que des années 1980. En 1993 déjà, plus de 500 espèces de grenouilles et de salamandres présentes sur les cinq continents présentaient un déclin de population. Aujourd’hui, le phénomène de déclin des populations d’amphibiens affecte des milliers d’espèces dans tous les types d’écosystèmes et est ainsi reconnu comme l'une des menaces les plus sévères, en terme d’espèces disparues ou menacées, à l’encontre de la biodiversité de notre planète.

Ces extinctions et chutes de populations d’amphibiens sont un problème mondial, aux causes diverses et complexes. Parmi elles figurent des facteurs locaux comme la fragmentation et la destruction des habitats naturels, ainsi que l’introduction par l’homme de nouveaux prédateurs dans les écosystèmes en question, la surexploitation des amphibiens (nourriture, médecine…), l’augmentation de la toxicité et de l’acidité des milieux de vie des amphibiens, l’émergence de nouvelles maladies, le changement climatique, l’augmentation des radiations ultraviolettes (conséquence des atteintes portées à la couche d’ozone) et les interactions probables entre ces facteurs.

Matamata

Matamata vue de profil
Matamata vue de profil

La matamata (Chelus fimbriatus) est une tortue d'eau douce à l'aspect détonnant des autres spécimens de son ordre avec son aspect difforme et ses membres extensibles.

Cet animal, qui se répartit en Amérique du Sud, notamment dans le bassin amazonien et le bassin de l'Orénoque, possède des capacités de camouflage très poussées. En effet, ses couleurs peuvent le faire passer pour un tas de feuilles mortes ; les excroissances de son museau lui donnent l'allure du moucou-moucou, plante aquatique indigène ; et des algues colonisent sa carapace, ce qui lui permet de se fondre dans les eaux saumâtres. Il s'avère d'ailleurs être, grâce à cela, à sa forte capacité respiratoire et, selon certaines théories, à des replis sensoriels, un redoutable prédateur pour les petits animaux de son milieu qu'il chasse à l'affût et peut avaler en un cinquantième de seconde.

Cette tortue ne subit que peu de prédation animale, mais est tout de même aujourd'hui une espèce en danger. De nombreux collectioneurs la recherchent pour son originalité ce qui accroît la capture de spécimens et l'activité grandissante de l'Homme dans la région détruit son milieu naturel. Sa chasse est, de ce fait, interdite en Guyane française, mais c'est le seul territoire d'Amérique du Sud ayant pris un arrêté pour sa protection...

Rhinella marina

Rhinella marina.
Rhinella marina.

Le Crapaud buffle (Rhinella marina) est une espèce d’amphibiens de la famille des Bufonidae originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, mais qui a aujourd’hui été introduite sur diverses îles d’Océanie et des Caraïbes. Il appartient au genre Rhinella, qui comprend diverses espèces de crapauds d’Amérique centrale et du Sud. Le Crapaud buffle est prolifique : les femelles pondent des centaines d’œufs regroupés dans un même amas. C’est un animal opportuniste, se nourrissant d’animaux vivants comme morts, ce qui est très inhabituel chez les anoures. Les adultes mesurent entre 10 et 15 cm de longueur. Le plus gros spécimen jamais rencontré pesait 2,65 kg pour 38 cm de long.

Le Crapaud buffle possède des glandes qui sécrètent du poison, et son têtard est très toxique pour la plupart des animaux susceptibles de l’ingérer. Du fait de sa voracité, le Crapaud buffle a été introduit dans diverses régions du Pacifique et des Caraïbes pour maîtriser les nuisibles en agriculture. Il est maintenant considéré lui-même comme un nuisible et une espèce invasive dans beaucoup de régions dans lesquelles il a été introduit. Le principal problème posé est l’empoisonnement de nombreux animaux par sa peau toxique.

Tortue imbriquée

Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata).
Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata).

La tortue imbriquée ou tortue à écaille (Eretmochelys imbricata) est l'une des sept espèces actuelles de tortues marines et la seule du genre Eretmochelys. Elle se distingue par plusieurs caractères anatomiques et écologiques uniques ; il s'agit notamment du seul reptile spongivore connu.

Elle est aussi appelée caret ou carette localement, notamment aux Antilles, à Mayotte ou à la Réunion, ces noms prêtant toutefois à confusion avec la tortue caouanne (Caretta caretta).

Elle vit à proximité des côtes dans l'ensemble des mers tropicales. Réputée et longtemps recherchée pour la qualité supérieure de son écaille, elle est pour cette raison l'une des espèces de tortues de mer les plus menacées d'extinction.

Tortue luth

Une tortue luth venant de pondre
Une tortue luth venant de pondre

La tortue luth (Dermochelys coriacea) est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines et la plus grande des tortues de manière générale.

Elle ne possède pas d'écailles kératinisées sur sa carapace, mais une peau sur des os dermiques. C'est le seul représentant contemporain du groupe des Dermochelyoidae, le clade des tortues à dos cuirassé, connu aussi par diverses espèces fossiles, dont certaines géantes comme l'archelon.

La tortue luth fréquente tous les océans de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l'urbanisation du littoral. Elle figure sur la liste de l'UICN des espèces en voie de disparition et fait l'objet de conventions et de programmes internationaux de protection et de conservation.

Protée anguillard

Proteus anguinus
Proteus anguinus

Le protée anguillard (Proteus anguinus), découvert en 1689, est un amphibien urodèle de la famille des Proteidae, de même type que les tritons et les salamandres. Il s'agit d'un animal cavernicole que l'on trouve principalement dans les grottes karstiques des Alpes dinariques. C'est le plus grand prédateur des fonds souterrains.

Le protée est la seule espèce du genre Proteus, la seule espèce européenne de la famille des Proteidae et le seul chordé troglobie européen. On le surnomme parfois « poisson humain » (en slovène : človeška ribica) à cause de sa peau ressemblant à celle de l'homme. Il est aussi parfois baptisé « salamandre blanche » ou « salamandre des grottes ».

Cet animal est intéressant pour son adaptation au milieu souterrain où la lumière est absente. Les yeux du protée ont une structure vestigiale, c'est-à-dire qu'ils ont perdu leur fonction initiale. L'animal, complètement aveugle, se débrouille donc grâce à ses autres sens très développés, odorat et toucher. Sa peau, en raison de l'obscurité, n'est pas pigmentée. Contrairement à d'autres amphibiens, il est exclusivement aquatique. Il se nourrit, dort et se reproduit sous l'eau. Il possède en outre des caractéristiques néoténiques : une fois adulte, il conserve certaines caractéristiques larvaires comme ses branchies externes.

Sphénodon

Sphénodon mâle.
Sphénodon mâle.

Sphenodon est un genre de rhynchocephales de la famille des Sphenodontidae. En français ils sont appelés sphénodon, tuatara, hattéria ou hattérie. C'est un animal panchronique, il est aujourd'hui l'unique genre (avec une seule espèce actuelle Sphenodon punctatus) de l'ordre des rhynchocéphales (Rhynchocephalia), aussi appelé sphénodontes (Sphenodontia), qui était florissant il y a 200 millions d'années.

Malgré la ressemblance, ce n'est pas un lézard, mais un proche parent des squamates qui regroupent les lézards et les serpents. Cet animal possède un troisième œil et représente un témoignage de la séparation des lignées ayant abouti aux lépidosauriens (dont les lézards, serpents et sphénodons font partie) d'une part et aux archosauriens (oiseaux et crocodiliens, entre autres) d'autre part. Ce reptile est endémique de Nouvelle-Zélande. Les sphénodons forment la branche divergeant le plus précocement dans l'arbre phylogénétique actuel des lépidosauriens. Le cerveau et le mode de locomotion présentent des états de caractères ancestraux d'amphibiens et l'organisation du cœur est plus simple que chez les autres reptiles.

Cet animal menacé fait l'objet d'un programme de protection et de réintroduction en milieu naturel. Les Maori, qui le considéraient comme un messager divin, l'ont déclaré « taonga », c'est-à-dire trésor particulier.

Rainette de White

Photo d'une rainette de White sur un tronc.
Litoria caerulea

La rainette de White (Litoria caerulea) est une espèce de grenouille arboricole originaire d'Australie et de Nouvelle-Guinée, avec des populations vraisemblablement introduites comme NAC en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Cet anoure est assez semblable à certaines autres espèces du même genre, en particulier la grenouille magnifique (Litoria splendida) et la grenouille géante (Litoria infrafrenata).

La rainette de White est plus grande que la plupart des grenouilles australiennes, atteignant dix centimètres de longueur. La durée de vie moyenne de la grenouille en captivité est d'environ seize ans, plus grande que celle de la plupart des autres grenouilles. Ces grenouilles sont paisibles et bien adaptées à l'homme, pouvant vivre à proximité des habitations. On les trouve souvent sur les rebords des fenêtres ou à l'intérieur des maisons, où elles mangent les insectes attirés par la lumière.

En raison de ses caractéristiques physiques et comportementales, la rainette de White est devenue une des grenouilles les plus facilement reconnaissables dans sa zone de répartition d'origine, et est devenue un animal exotique prisé à travers le monde. Les sécrétions de la peau ont des propriétés antiseptiques, qui pourraient se révéler utiles dans des préparations pharmaceutiques. Malgré une aire de répartition en recul et la chytridiomycose, une maladie infectieuse fatale aux amphibiens, l'espèce n'est pas menacée.

Tukutuku rakiurae

Tukutuku rakiurae.
Tukutuku rakiurae.

Tukutuku rakiurae, nommé Hoplodactylus rakiurae jusqu'en 2011 et parfois appelé gecko arlequin, est une espèce de gecko de la sous-famille des diplodactylinés. Le genre Tukutuku est monotypique alors que Hoplodactylus regroupe classiquement une dizaine d'espèces.

Particulièrement adaptée au climat frais de l'île Stewart, en Nouvelle-Zélande, où elle est endémique, cette espèce fait partie des geckos ayant l'aire de répartition la plus méridionale du monde. Discrète et vivant dans des endroits peu accessibles à l'homme, elle reste assez peu connue de la communauté scientifique, sa taxinomie étant notamment toujours sujette à débat. Elle est protégée par les lois néo-zélandaises et conventions internationales.

Phyllobates terribilis

Photo d'une grenouille jaune
Phyllobates terribilis

Phyllobates terribilis est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae, endémique de la côte pacifique de la Colombie. Cet anoure est assez semblable à certaines autres espèces du même genre, en particulier à Phyllobates bicolor. En français, elle est appelée kokoï de Colombie ou phyllobate terrible.

Phyllobates terribilis est l'une des plus grandes espèces de Dendrobatidae, atteignant 47 mm de moyenne pour les femelles. Elle se rencontre dans les forêts tropicales humides du département de Cauca, à une altitude comprise entre 100 et 200 m, où la température est d'au moins 25 °C et l'humidité relative élevée. À l'état sauvage, Phyllobates terribilis est un animal sociable, vivant en groupes comprenant jusqu'à six individus ; cependant, cette grenouille peut former des groupes plus importants en captivité.

En raison de sa petite taille et de ses couleurs brillantes, cet amphibien est souvent considéré comme inoffensif alors que les spécimens sauvages sont mortellement toxiques, car ils stockent dans les glandes de leur peau de la batrachotoxine. Ainsi, un contact direct avec une grenouille sauvage peut suffire, pour un humain, à causer une sensation de brûlure qui dure plusieurs heures. Son aire de répartition ne cesse d'être en recul, notamment en raison de l'impact des activités de l'Homme sur son habitat naturel et l'Union internationale pour la conservation de la nature la considère comme « espèce en danger ».

Sphaerodactylus parthenopion

Sphaerodactylus parthenopion.
Sphaerodactylus parthenopion.

Sphaerodactylus parthenopion est une espèce de gecko connue pour être l'un des plus petits vertébrés terrestres. On le rencontre exclusivement sur trois îles des îles Vierges britanniques : Virgin Gorda, Tortola, et Mosquito Island. Il a été découvert en 1964 et semble être fortement apparenté à Sphaerodactylus nicholsi, une espèce du genre Sphaerodactylus de l'île voisine de Porto Rico. Il partage son aire de répartition avec Sphaerodactylus macrolepis, que l'on trouve dans les litières de feuilles. Sphaerodactylus parthenopion vit lui sur les coteaux secs, où il recherche cependant des microhabitats humides, notamment sous les rochers. Il est en effet mal adapté pour supporter de fortes déshydratations, du fait de sa petite taille.

Sphaerodactylus parthenopion a une couleur marron sur sa partie supérieure, moucheté souvent de quelques écailles plus foncées. En moyenne, il mesure 18 mm du museau au cloaque, et pèse 0,15 gramme. Plusieurs rayures plus claires sont visibles sous les yeux et en haut de la nuque, et permettent de le distinguer plus facilement. Il n'y a aucune différence de coloration entre les deux sexes, mais les femelles sont légèrement plus grandes. La queue peut se régénérer si elle est coupée. On sait très peu de chose sur sa biologie et l'importance de sa population.

Tortue de Muhlenberg

Tortue de Muhlenberg adulte.
Tortue de Muhlenberg adulte.

La Tortue de Muhlenberg (Glyptemys muhlenbergii), parfois appelée et comme d'autres espèces « Tortue des marais », est une tortue semi-aquatique endémique de l'est des États-Unis. L'adulte pèse en moyenne 110 grammes. Sa peau et sa carapace sont généralement marron foncé, avec une marque orange caractéristique de chaque côté du cou. C'est une tortue diurne discrète, qui passe le plus clair de son temps enterrée dans la vase, et qui hiberne durant l'hiver. La Tortue de Muhlenberg est omnivore et consomme principalement de petits invertébrés. Le cycle de vie de cette espèce est plutôt long, et les femelles pondent 3 œufs en moyenne, une fois par an. Le jeune grandit assez rapidement, atteignant sa maturité sexuelle entre 4 et 10 ans. Les Tortues de Muhlenberg vivent en moyenne entre 20 et 30 ans à l'état sauvage. Depuis 1973, le zoo du Bronx élève des Tortues de Muhlenberg en captivité.

On peut rencontrer cette tortue depuis l'État de Vermont au nord jusqu'en Géorgie au sud, et dans l'Ohio à l'ouest. Elle a été décrite scientifiquement pour la première fois en 1801 après une étude menée à la fin du XVIIIe siècle en Pennsylvanie. C'est la plus petite tortue d'Amérique du Nord, mesurant environ dix centimètres de long quand elle a atteint la taille adulte. Bien que la Tortue de Muhlenberg ait une apparence similaire à la Tortue peinte ou à la Tortue ponctuée, sa plus proche apparentée est la Tortue des bois.

Cette espèce est considérée comme menacée au niveau fédéral, et est protégée par l'Endangered Species Act de 1973. Les plantes invasives et le développement urbain ont en effet détruit une grande partie de son habitat, et par conséquent réduit sa population. Par ailleurs elle est très recherchée sur le marché noir, du fait de sa petite taille et de son coloris particulier qui en font un animal de compagnie apprécié des collectionneurs. Différents projets privés ont été lancés dans l'intention de limiter le déclin de la population de cette tortue.

Tortue peinte

Tortue peinte.
Tortue peinte.

La Tortue peinte (Chrysemys picta) est l'une des espèces de tortue les plus répandues d'Amérique du Nord. Elle vit dans les points d'eau stagnante, du Sud du Canada à la Louisiane et au Nord du Mexique, et de l'Atlantique au Pacifique. C'est la principale tortue présente sur cette aire de répartition. C'est l'unique représentante du genre Chrysemys, appartenant à la famille des Emydidae. Des fossiles prouvent son existence depuis au moins 15 millions d'années. Elle comporte quatre sous-espèces — C. p. picta, C. p. dorsalis, C. p. marginata et C. p. belli — qui ont divergé au cours de la dernière glaciation.

La femelle Tortue peinte adulte mesure entre 10 et 25 cm de long, le mâle est un peu plus petit. La carapace de cette tortue est lisse et ovale, sans arête à son sommet. Sa peau est vert olive à noir, avec des rayures rouges, orange ou jaunes aux extrémités. Les sous-espèces se différencient à leurs carapaces : celle de C. p. picta a des segments alignés à son sommet, C. p. marginata a une grande marque grise sur le plastron, C. p. dorsalis a une ligne rouge sur la carapace et C. p. belli a un motif rouge sur le plastron.

La Tortue peinte se nourrit de végétation aquatique, d'algues et de petits animaux aquatiques, comme des insectes, des crustacés et des poissons. La carapace de la Tortue peinte la protège de la plupart des prédateurs, à l'exception des alligators et des ratons laveurs. Les jeunes et les œufs sont, en revanche, des proies faciles pour les rongeurs, les chiens et les serpents. Comptant sur la température de son environnement pour conserver une bonne température interne, la Tortue peinte est essentiellement diurne, et passe des heures à se réchauffer au soleil sur des rochers. L'hiver, elle hiberne, souvent dans le fond envasé d'un point d'eau. Elle se reproduit au printemps et à l'automne. Entre la fin du printemps et le milieu de l'été, la femelle creuse un nid à terre pour y pondre ses œufs. Les petites tortues atteignent la maturité sexuelle entre l'âge de 2 et 9 ans pour les mâles, et de 6 et 16 ans pour les femelles. Les adultes peuvent vivre jusqu'à plus de 55 ans à l'état sauvage.

Dans les contes traditionnels des peuples algonquiens, la Tortue peinte a souvent le rôle de l'escroc. Aujourd'hui, c'est la seconde tortue la plus fréquemment adoptée comme animal de compagnie, bien que la capture d'animaux sauvages soit strictement réglementée. La réduction de son habitat et les pertes importantes par collision avec des véhicules ont amputé la population de Tortues peintes, mais sa capacité à vivre dans des milieux proches des activités humaines l'aide à rester la seconde tortue la plus abondante des États-Unis. Seules les populations d'Oregon et de Colombie-Britannique risquent de disparaître. Quatre États américains ont désigné la Tortue peinte comme leur reptile officiel.

Tortue

Tortue tabatière (Terrapene carolina).
Tortue tabatière (Terrapene carolina).

Les tortues (Testudines) forment un ordre de reptiles dont la caractéristique est d'avoir une carapace. Il existe une grande variété d'espèces, possédant des caractéristiques diverses, mais toutes se distinguent des autres reptiles par cette carapace, qui est constituée d'un plastron au niveau du ventre et d'une dossière sur le dessus, reliés par deux ponts sur les côtés du corps. On les sépare traditionnellement en trois groupes : les tortues terrestres, les tortues aquatiques, ou tortues dulçaquicoles, et les tortues marines.

Les tortues sont ovipares, et les pontes ont lieu environ une fois par an. Les jeunes grandissent vite, puis leur développement se ralentit. L'alimentation des tortues peut se composer de viande ou de végétaux, selon les espèces.

Les 342 espèces de tortues sont divisées en 15 familles. Elles se répartissent sur une bonne partie du globe, et peuvent vivre dans des habitats très divers. 42 % de ces espèces sont menacées de disparition, que ce soit à cause de la destruction de leurs habitats ou à cause d'une prédation trop importante. Dans ces deux cas, l'influence de l'homme est très importante, même si des actions de protection ont été mises en place.

Reptile

Planche par Adolphe Millot, dans le Nouveau Larousse Illustré, 1897-1904.
Planche par Adolphe Millot, dans le Nouveau Larousse Illustré, 1897-1904.

Les reptiles, au sens courant, sont des animaux terrestres à température variable (ectothermes) et au corps souvent allongé et recouvert d'écailles. Ce groupement, autrefois désigné sous le taxon des Reptilia, incluait aussi des animaux comme les dinosaures, les ptérosaures, les ichtyosaures, les plésiosaures et les pliosaures, mais s'est révélé être non pertinent avec l'essor de la cladistique. En effet, les reptiles ne sont pas un groupe monophylétique, issu d'un ancêtre commun unique : ils forment un regroupement paraphylétique, c'est-à-dire dont les représentants sont issus de plusieurs ancêtres différents. Certains animaux jadis considérés comme des reptiles, les ichtyosaures, se sont révélés avoir été vivipares ; d'autres, tels les ptérosaures, étaient velus ; d'autres encore, les théropodes dinosauriens, ont survécu : ce sont les oiseaux ; enfin les « reptiles mammaliens » ont donné naissance aux mammifères. Les actuels crocodiliens, chéloniens, rhynchocéphales et squamates ont beau être tous ectothermes et recouverts d'écailles, ils appartiennent eux aussi à des lignées différentes, les crocodiliens par exemple étant bien plus proches des oiseaux que des lézards ou des tortues. Cependant, dans l'usage courant, ce regroupement pratique est toujours utilisé.

La classe des reptiles comprenait quatre ordres d'espèces contemporaines :

L'étude de ces animaux forme une des deux branches de l'herpétologie, l'autre étant l'étude des amphibiens, anciennement rapprochés des reptiles.

Les premiers animaux à pouvoir être placés dans cette classe sont apparus sur Terre dès le Carbonifère, en même temps que les amniotes. Premiers vertébrés à pouvoir coloniser le milieu terrestre, ils se développent rapidement en une grande diversité d'espèces. Ils dominent largement la Terre au Mésozoïque à travers les dinosaures, mais ceux-ci seront supplantés par les mammifères après leur disparition à la fin du Crétacé. Les reptiles demeurent aujourd'hui bien représentés sur Terre avec plus de 9 000 espèces répertoriées en 2011, surtout localisées à proximité des tropiques.

Les reptiles ont depuis toujours fasciné les hommes. Ils inquiètent et font souvent peur, et font l'objet d'une symbolique complexe. Ils sont omniprésents dans les mythologies du monde entier, qui se sont également inspirées de leurs caractéristiques pour imaginer des créatures comme les dragons. Ces dernières années, l'élevage de reptiles se développe dans le monde, pour fournir le marché de la viande dans certains pays consommateurs, mais surtout les marchés de la maroquinerie de luxe, qui utilisent leurs peaux, et des nouveaux animaux de compagnie. Toutefois, le braconnage est également bien développé, et met en danger de nombreuses espèces, malgré les tentatives de régulation du commerce d'animaux sauvages menées au niveau international. La pollution et la disparition des habitats des reptiles sont les autres principaux dangers auxquels ils sont exposés.

Iguana iguana

Iguana iguana.
Iguana iguana.

L'Iguane vert (Iguana iguana), parfois appelé Iguane commun, est une grande espèce de lézard arboricole et herbivore du genre Iguana originaire d'Amérique du Sud et centrale. L'adulte mesure environ 1,5 m de la tête à la queue, et certains spécimens peuvent atteindre les 2 m et peser 5 kg, ce qui en fait le plus imposant des iguanes. Il prend diverses couleurs selon sa région d'origine, sa teinte pouvant prendre différents tons de vert, mais aussi être rosée, bleuâtre ou orangée. Il se caractérise également par les anneaux noirs visibles sur sa queue et sa crête d'épines dorsales. L'Iguane vert passe le plus clair de son temps dans les arbres, à se nourrir de feuillage. C'est un animal territorial qui se montre agressif envers les autres mâles, notamment en période de reproduction. Les femelles pondent une fois par an, et dès l'éclosion les jeunes sont livrés à eux-mêmes, souvent victimes de prédateurs comme le basilic. Ils atteignent leur maturité sexuelle à trois ans.

L'Iguane vert a une aire de répartition très étendue qui va du Sud du Brésil et du Paraguay au Nord du Mexique, aux Îles Caraïbes. Il est également présent aux États-Unis où on y trouve des populations issues du marronnage, notamment dans le Sud de la Floride (dont l'archipel des Keys), à Hawaï et la vallée du Rio Grande au Texas, où il constitue une menace pour l'équilibre écologique local. En Amérique du Sud, l'Iguane vert est apprécié pour sa viande et pour ses œufs, et est chassé ou élevé pour fournir les marchés locaux, mais aussi pour approvisionner le marché des animaux de compagnie. Il est en effet de plus en plus couramment élevé en captivité en tant que nouvel animal de compagnie du fait de son tempérament calme et de ses couleurs vives, bien qu'il exige des soins particuliers et suffisamment d'espace. Les captures d'animaux sauvages ont fait chuter les effectifs, même si l'espèce n'est pas encore menacée.

Phyllobates bicolor

Phyllobates bicolor.
Phyllobates bicolor.

Phyllobates bicolor est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae, endémique de la côte pacifique de la Colombie. Considéré comme la deuxième grenouille la plus toxique au monde, cet anoure est assez semblable à certaines autres espèces du même genre, en particulier à Phyllobates terribilis. Alors que les Indiens Chocoes la nomment neará, elle est appelée phyllobate bicolore en français.

Phyllobates bicolor se rencontre dans les forêts tropicales humides des départements du Cauca, du Chocó, de Risaralda et de Valle del Cauca, à une altitude comprise entre 400 et 1 500 m, présentant une température d'au moins 25 °C et une humidité relative élevée. À l'état sauvage, Phyllobates bicolor est un animal social, vivant en colonies sur le sol de la forêt, souvent à proximité de petits cours d'eau. Son espérance de vie moyenne est de six ans.

Phyllobates bicolor a été étudiée et décrite pour la première fois en 1841 par les zoologistes français André Marie Constant Duméril et Gabriel Bibron. En raison de sa petite taille et de ses couleurs brillantes, cet amphibien est souvent considéré à tort comme inoffensif alors que les spécimens sauvages sont mortellement toxiques, stockant dans les glandes de leur peau de la batrachotoxine, alcaloïde stéroïdien. Le nombre de Phyllobates bicolor et son aire de répartition ne cessent de diminuer, notamment à cause de l'impact des activités de l'Homme sur son habitat naturel. L'Union internationale pour la conservation de la nature la considère ainsi comme une « espèce quasi menacée » (NT).

Natrix natrix

Couleuvre à collier
Couleuvre à collier

La Couleuvre à collier, Natrix natrix, est une espèce de serpents de la famille des Colubridae. Elle peut arborer des couleurs allant du gris au noir, en passant par le brun et le verdâtre, mais elle est généralement reconnaissable au motif clair qu'elle porte sur la nuque et qui lui a valu son nom vernaculaire. Sa taille varie de 65 cm à plus de 1,40 m, voire jusqu'à 2 m, les femelles étant plus grandes que les mâles.

Ce serpent est largement répandu en Europe ainsi qu'en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il vit généralement non loin des cours et plans d'eau, où il trouve les amphibiens dont il se nourrit principalement. Il peut également chasser des poissons ou des micromammifères. Il peut se déplacer rapidement et avec aisance, aussi bien sur la terre ferme que dans l'eau. Il est non venimeux et inoffensif pour l'Homme. L'espèce est ovipare et a une espérance de vie d'environ 25 à 28 ans.

L'espèce compte de cinq à quinze sous-espèces selon les auteurs. Sa taxinomie est en effet toujours sujette à débat bien que de récentes études génétiques permettent de préciser les liens de parenté entre les différentes populations. Au cours de l'évolution, l'espèce a divergé de son plus proche parent, la Couleuvre tessellée, il y a entre 13 et 22 millions d'années.

Par le passé, de la préhistoire à une époque très récente, la Couleuvre à collier a été consommée par l'Homme. Aujourd'hui, elle n'est pas considérée comme menacée par l'Union internationale pour la conservation de la nature même si, localement, certaines sous-espèces ou populations sont en danger d'extinction. Elle fait l'objet de mesures de protection dans certains pays où elle vit, notamment en Europe, où elle est protégée par la convention de Berne.

Gecko léopard

Gecko léopard.
Gecko léopard.

Le Gecko léopard (Eublepharis macularius) est une espèce de geckos de la famille des Eublepharidae. D'une couleur généralement blanchâtre à jaune mouchetée de noir, sa robe rappelle celle du léopard, d'où son nom. Ce gecko a une taille moyenne d'un peu plus de 20 cm, les mâles étant plus grands et massifs que les femelles.

Grégaire et nocturne, l'espèce vit dans des milieux variés mais affectionne principalement les anfractuosités des rochers dans des milieux accidentés et secs. On la trouve au Pakistan, en Inde, en Afghanistan et au Népal. Elle se nourrit principalement d'invertébrés mais peut également chasser de petits vertébrés, notamment à l'âge adulte. Elle est ovipare.

Le Gecko léopard vit assez bien dans les milieux anthropisés. Il n'est pas menacé dans son milieu naturel et n'est pas dangereux pour l'homme. En raison de son caractère docile, de ses couleurs vives et de sa facilité d'élevage, il est souvent élevé comme nouvel animal de compagnie par les amateurs de terrariophilie.

Trachylepis atlantica

Trachylepis atlantica.
Trachylepis atlantica.

Trachylepis atlantica est une espèce de lézards de la famille des Scincidae que l'on rencontre sur l'archipel Fernando de Noronha au large de la côte nord-est du Brésil. Il est de couleur sombre avec quelques points plus clairs, et mesure généralement 7 à 10 cm de long. Sa queue est longue et musclée, mais se brise facilement. Très répandu à Fernando de Noronha, c'est un mangeur opportuniste qui se nourrit à la fois d'insectes et de végétaux, ainsi que du nectar d'Erythrina velutina ou de miettes de biscuits, voire des œufs de sa propre espèce. Certaines espèces introduites sur l'île, comme le Chat domestique (Felis catus), s'attaquent à ce lézard et il est touché par divers vers parasites.

Possiblement aperçu pour la première fois par Amerigo Vespucci en 1503, il est officiellement décrit en 1839. Son histoire taxonomique a par la suite été bouleversée à plusieurs reprises. Il a notamment été confondu avec Trachylepis maculata et d'autres espèces. Il est classé dans le genre Trachylepis, composé principalement d'espèces africaines, et pourrait avoir atteint l'île après avoir dérivé à travers l'océan Atlantique. L'espèce énigmatique Trachylepis tschudii, qui serait originaire du Pérou, pourrait être de la même espèce.

Phyllobates aurotaenia

Phyllobates aurotaenia
Phyllobates aurotaenia

Phyllobates aurotaenia est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae, endémique de la côte pacifique de la Colombie. Les indiens Noanamá et Emberá la nomment kokoï, elle est appelée « Phyllobate à bande dorée » en français. Il existe deux formes de Phyllobates aurotaenia, l'une des deux étant probablement due à une hybridation ou à un cline avec Phyllobates bicolor.

Considérée avec Phyllobates bicolor comme la deuxième grenouille au monde par sa toxicité (Phyllobates terribilis étant la plus toxique), Phyllobates aurotaenia a été étudiée et décrite pour la première fois en 1913 par le zoologiste George Albert Boulenger. Cet anoure, qui peut atteindre jusqu'à 35 mm, se rencontre dans les forêts tropicales humides des départements du Chocó et de Valle del Cauca, à une altitude comprise entre 90 et 1 000 m.

Bien que de petite taille, les spécimens sauvages, stockant de la batrachotoxine, alcaloïde stéroïdien, dans les glandes de leur peau, sont mortellement toxiques. Le nombre de Phyllobates aurotaenia et leur aire de répartition ne cessent de diminuer, notamment à cause de l'impact des activités de l'Homme sur son habitat naturel. L'Union internationale pour la conservation de la nature la considère ainsi comme une « espèce quasi menacée » (NT).

Phyllobates aurotaenia est notamment connue pour l'utilisation qu'en font certains peuples amérindiens de Colombie, pour la chasse. L'industrie pharmaceutique mène aussi des études sur les puissants alcaloïdes stéroïdiens qu'elle sécrète.

Crocodilia‎

Crocodiliens des trois familles vivantes (dans le sens des aiguilles d'une montre) : un Crocodile marin, un Alligator d'Amérique et un Gavial du Gange.
Crocodiliens des trois familles vivantes (dans le sens des aiguilles d'une montre) : un Crocodile marin, un Alligator d'Amérique et un Gavial du Gange.

Crocodilia, s'écrivant parfois avec l'orthographe Crocodylia et francisé en crocodiliens, est un ordre de reptiles aquatiques ovipares et carnivores qui vivent dans les zones tropicales et subtropicales de la planète. Ils sont apparus sous leur forme actuelle depuis au moins 167,7 millions d'années, c'est-à-dire vers le milieu du Jurassique. Les conceptions modernes situent l'origine des crocodiliens parmi un sous-groupe d'archosauriens terrestres du Trias ancien, il y a environ 240 Ma. De ce fait, ils sont considérés aujourd'hui comme les plus proches parents des oiseaux, lesquels descendent des dinosaures, autres archosauriens. L'ordre des Crocodilia regroupe tous les crocodiliens actuels, placés en deux ou trois familles. Les Crocodylidae (crocodiles et faux-gavials), les Alligatoridae (alligators et caïmans) et pour certaines classifications les Gavialidae (gavials). La systématique de ce groupe est très discutée depuis les années 2000. Bien que le terme « crocodiles » soit parfois utilisé pour l'ensemble de ces animaux, il est moins ambigu d'utiliser le terme « crocodiliens ».

Les crocodiliens sont de grands animaux au corps robuste, qui ont la forme d'un lézard. Ils ont un long museau aplati, une queue compressée latéralement et des yeux, oreilles et narines sur le sommet de la tête. Ce sont de bons nageurs et ils se déplacent sur terre selon deux allures différentes, certaines petites espèces étant même capable de galoper. Leur peau est épaisse et recouverte d'écailles qui ne se chevauchent pas. Ils ont des dents coniques et une morsure puissante. Comme les oiseaux, ils ont un cœur à quatre chambres et un système unidirectionnel du flux d'air autour des poumons et, comme d'autres reptiles, sont ectothermes. Ces animaux sont bien connus du public en raison de la crainte qu'ils inspirent, certains spécimens vivants pouvant atteindre jusqu'à 7 mètres de long et presque une tonne.

Les crocodiliens vivent principalement au bord de l’eau sous les tropiques, bien que les alligators soient également présents dans des régions plus tempérées comme le Sud-Est des États-Unis ou le fleuve Yangtze en Chine. Ils ont un régime essentiellement carnivore, se nourrissant par exemple de poissons, crustacés, mollusques, oiseaux et mammifères. Certaines espèces comme le Gavial du Gange (Gavialis gangeticus) sont des chasseurs spécialisés, tandis que d'autres comme le Crocodile marin (Crocodylus porosus) ont une alimentation très variée. Les crocodiliens sont généralement des animaux solitaires et territoriaux, bien qu'il arrive que des crocodiliens chassent en groupe. Durant la période de reproduction, les mâles dominants essaient de monopoliser les femelles...

Deinosuchus

Reconstitution d'un Deinosuchus hatcheri.
Reconstitution d'un Deinosuchus hatcheri.

Deinosuchus (mot grec signifiant « crocodile terrible »), parfois nommé Phobosuchus (« crocodile terrifiant »), est un genre fossile d'Alligatoroidea, dont les espèces vivaient il y a 75 Ma, durant le Crétacé supérieur, en Amérique du Nord, continent qui était alors divisé en trois parties par la voie maritime intérieure de l'Ouest.

Les premiers fossiles de ce genre ont été découverts en Caroline du Nord dans les années 1850. Le genre a été nommé et décrit en 1909. Des fragments fossilisés supplémentaires ont été retrouvés dans les années 1940 et ont été utilisés plus tard pour réaliser la reconstitution d'un crâne. Celle-ci, bien qu'incomplète et quelque peu imprécise, a servi de base à de nombreuses études sur cette espèce et est exposée au Muséum américain d'histoire naturelle. Les connaissances concernant Deinosuchus demeurent incomplètes, mais progressent à la fin du XXe siècle grâce à la découverte d'autres fragments de crâne de cet imposant prédateur.

Bien que Deinosuchus fût très nettement plus grand que tous les crocodiles et alligators modernes, puisque les plus grands adultes mesuraient vraisemblablement presque 11 m, son apparence était globalement très proche de ces animaux. Il avait de grandes dents robustes adaptées pour écraser sa nourriture, et son dos était recouvert d'épais ostéodermes hémisphériques. Une étude a indiqué que Deinosuchus pouvait vivre plus de 50 ans, croissant à un rythme similaire à celui des crocodiles modernes, mais maintenant sa croissance plus longtemps.

Les fossiles de Deinosuchus ont été découverts dans dix États des États-Unis, dont le Texas, le Montana et divers États de la côte Est du pays. Des fossiles ont également été retrouvés dans le nord du Mexique. Deinosuchus vivait sur les deux rives de la voie maritime intérieure de l'Ouest et était un superprédateur opportuniste dans les régions côtières de l'est de l'Amérique du Nord. Deinosuchus atteignait des tailles plus importantes dans l'ouest de son aire de répartition, mais les populations orientales étaient plus importantes. Les avis divergent concernant le statut de ces deux populations, qui seraient pour certains deux espèces différentes. Deinosuchus était probablement capable de tuer et manger de grands dinosaures. Il pouvait également se nourrir de tortues marines, de poissons et de diverses autres proies terrestres et aquatiques.

Dryopsophus aureus‎

Litoria aurea.
Litoria aurea.

La Rainette verte et dorée (Dryopsophus aureus, anciennement Litoria aurea) est une espèce d'amphibiens de la famille des Pelodryadidae. Cette grenouille est originaire de l'Est de l'Australie. En dépit de sa classification dans une famille de rainettes et de ses capacités d'escalade, elle ne vit pas dans les arbres et passe presque tout son temps au sol. Elle est de couleur dorée et verte, et peut atteindre jusqu'à 11 cm de long, ce qui en fait une des plus grandes grenouilles d'Australie.

Cette grenouille est vorace, se nourrissant principalement d'insectes mais aussi de proies plus grosses telles que des vers et des souris. Contrairement à la plupart des grenouilles, elle est active de jour, mais c'est surtout pour pouvoir se réchauffer au soleil. Elle a tendance à être moins active en hiver, sauf au cours des périodes plus chaudes ou humides, et se reproduit durant les mois les plus chauds. Les mâles atteignent la maturité sexuelle après environ neuf mois, tandis que les femelles, plus grandes, ne se reproduisent pas avant l'âge de deux ans. Les grenouilles peuvent se livrer au cannibalisme, et les mâles attaquent fréquemment leurs congénères s'ils empiètent sur leur territoire.

De nombreuses populations, en particulier dans la région de Sydney, vivent dans des zones fortement impactées par l'Homme, telles que des golfs, des friches industrielles ou des tas de briques. Bien qu'elle ait été auparavant l'une des grenouilles les plus courantes du Sud-Est de l'Australie, Dryopsophus aureus a vu sa population décliner ces dernières années, en particulier dans les zones montagneuses, ce qui conduit à son classement actuel d'espèce vulnérable. Ses effectifs continuent de baisser et elle est menacée par la perte et la dégradation de son habitat, la pollution, les espèces introduites, et divers parasites ou autres agents pathogènes comme Batrachochytrium dendrobatidis (un champignon aquatique). Comme la plupart des populations restantes vivent sur des terrains privés, la sauvegarde de l'espèce est difficile à mettre en place. Cette grenouille demeure tout de même abondante en Nouvelle-Zélande et dans plusieurs autres îles du Pacifique, où elle a été introduite.

Crocodile de l'Orénoque

Crocodile de l'Orénoque.
Crocodile de l'Orénoque.

Le Crocodile de l'Orénoque (Crocodylus intermedius) est une espèce de crocodiliens de la famille des Crocodylidae. Il est considéré comme le plus grand prédateur de l'écosystème de l'Orénoque et de ses affluents, et plus généralement comme le plus grand prédateur d'Amérique latine, avec une taille pouvant aller jusqu'à 7 mètres. Il est endémique du bassin de l'Orénoque, situé en Colombie et au Venezuela et ne fréquente que les eaux douces. Les populations les plus importantes de crocodiles de l'Orénoque se situent au niveau des ríos Cojedes et Capanaparo.

Il est caractérisé par un museau plus effilé que celui des autres espèces de crocodiles, à l'exception de celui des gavials. Son tronc, robuste et aplati, est plus large, au niveau de la partie centrale, qu'aux extrémités. La surface dorsale est recouverte de plaques osseuses tandis que les flancs et le ventre n'ont pas d'ostéoderme. Ses plaques ventrales présentent des organes sensoriels inter-tégumentaires qui permettent de détecter les changements dans la pression osmotique de l'eau. Trois variations de couleur de peau pour le Crocodile de l'Orénoque sont mentionnées : « amarillo » avec le dos et les côtés clairs, « mariposo » avec le dos gris-vert et des taches noirâtres, et « negro » avec le dos et les côtés gris sombre ou noirâtres.

Le Crocodile de l'Orénoque est considéré comme une espèce opportuniste, du fait qu'il consomme une grande variété de proies, bien qu'il ait une préférence pour un régime piscivore. Il se nourrit de poissons, de grenouilles, de serpents, d'oiseaux et de mammifères. Si les adultes n'ont pas de prédateur naturel, à l'exception de l'Homme, il en est tout autrement pour leurs œufs qui ont pour principal prédateur le Tégu commun. Quant aux nouveau-nés, ils servent fréquemment de proies à plusieurs espèces d'oiseaux et de poissons carnivores.

Les populations de Crocodiles de l'Orénoque ont été décimées dans une grande partie de leur aire de distribution en raison d'une surexploitation commerciale, de 1930 jusque dans les années 1960. Depuis les années 1970, des mesures de sauvegarde sont mises en place, en Colombie et au Venezuela. Le Crocodile est ainsi élevé dans des fermes dédiées, avec pour objectif sa réintroduction dans son habitat naturel. Depuis 1996, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère qu'il s'agit d'une « espèce en danger critique d'extinction » (CR), après l'avoir classée en 1982 en tant qu'« espèce en danger » (EN). En 2013, environ 1 500 spécimens à l'état sauvage sont dénombrés au Venezuela et moins de 200 en Colombie.

Phyllobates lugubris

Phyllobates lugubris.
Phyllobates lugubris.

Phyllobates lugubris est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae, qui vit au Costa Rica, au Nicaragua et au Panama. Elle est appelée « Phyllobate lugubre » en français. Cet anoure, qui peut atteindre jusqu'à 24 mm, se rencontre dans la litière des forêts humides de plaine et aux abords de celles de basse altitude, à une altitude comprise entre 10 et 650 m au-dessus du niveau de la mer.

Phyllobates lugubris a été étudiée et décrite pour la première fois en 1857 par le naturaliste allemand Eduard Oscar Schmidt. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère qu'il s'agit d'une « espèce de préoccupation mineure » (catégorie LC). Néanmoins, son habitat est menacé par plusieurs facteurs tels que le déboisement et l'emploi de divers engrais, pesticides et produits polluants. Comme toutes les grenouilles du genre Phyllobates, elle stocke dans les glandes de sa peau de la batrachotoxine, une des substances les plus toxiques au monde. Cependant, elle en contient bien moins que Phyllobates terribilis (l'espèce la plus toxique de ce genre), les quantités de cet alcaloïde stéroïdien pouvant même ne pas être détectables parmi plusieurs populations du Panama et du Costa Rica.

Phyllobates vittatus

Phyllobate à bande, photographiée au parc zoologique Dählhölzli de Berne.
Phyllobate à bande, photographiée au parc zoologique Dählhölzli de Berne.

Phyllobates vittatus est une espèce d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae, qui vit au Costa Rica. Elle est appelée « phyllobate à bande » en français. Cet anoure de petite taille, qui peut atteindre jusqu'à 31 mm, se rencontre dans les forêts humides et les plaines, à une altitude comprise entre 20 et 550 m au-dessus du niveau de la mer.

Phyllobates vittatus a été décrite pour la première fois en 1893 sous le nom de Dendrobates tinctorius vittatus par l'Américain Edward Drinker Cope. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère qu'il s'agit d'une « espèce en danger » (EN). En effet, sa zone d'occurrence est estimée à 4 080 km2, avec une fragmentation sévère, et son habitat est menacé par plusieurs facteurs tels que le déboisement et la pollution de l'eau. Comme toutes les grenouilles du genre Phyllobates, elle stocke dans les glandes de sa peau de la batrachotoxine, une des substances les plus toxiques au monde. Néanmoins, elle en contient bien moins que Phyllobates terribilis, l'espèce la plus toxique de ce genre.